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3,22

sur 431 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pas de loup dans ce beau roman noir, du moins peut-être seulement en référence au fameux vers de Plaute, et alors on peut voir plusieurs loups, des louves, louvettes et même un louveteau. le mieux est de lire le livre pour intégrer ce début de critique sans doute hasardeux.

L'héroïne s'appelle Madeline, elle est comparable à bien d'autres de ses semblables dans les meilleurs romans de nature writing, elle est tourmentée, aime les bois, la vie même difficile et complexe, l'eau du lac dans lequel elle va nager, et, surtout, ici, un enfant Paul, dont elle s'occupe pour un peu d'argent de poche. Il finit par occuper une grande place dans sa vie, il est sans aucun doute le deuxième héros du livre.

Il y a aussi un professeur vis-à-vis duquel elle ressent des sentiments mitigés, il est accusé de détention d'images pornographiques et surtout de tentatives d'attouchements sur une autre élève Lily. Et sur ce thème, la beauté du roman réside dans le fait qu'un homme qui a finalement résisté à la tentation se voit tout de même accusé et condamné. Madeline sent bien qu'il est à demi innocent. Comme dit le texte d'Emily Fridlund, il y a pensé, pensé, pensé mais il ne l'a pas fait. C'est un autre thème du roman qui apparaît bien plus qu'en filigrane, comme une histoire parallèle revêtant une grande importance pour Madeline.

Le roman est écrit au passé simple et cette forme littéraire peu usitée dans les traductions lui donne aussi une dimension particulière. Les trop rares descriptions des forêts, lacs, oiseaux, intempéries viennent porter la touche nécessaire pour ajouter à l'ambiance nature de ce roman finalement assez complexe car Madeline fait aussi référence au présent dans sa narration et même à l'avenir, aussi improbable soit-il.

Au final, on a une héroïne très attachante qui voudrait bien faire, hésite, perdue dans ses atermoiements, puis prend des décisions pour conduire sa vie, partir, devenir.
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Une histoire des loups est le premier roman d'une jeune nouvelle voix de la littérature américaine, Emily Fridlund : brillant suspense psychologique , "Une histoire des loups" raconte l'histoire de Madeline, adolescente un peu sauvage, qui va voir sa vie chamboulée par l'apparition d'un couple de nouveaux voisins,à travers une année cruciale qui laissera des séquelles dans la vie d'une adolescente

Troublant et poétique, best-seller dès sa parution aux États-Unis, le livre plonge le lecteur dans une ambiance de doute et de tension, qu'on sent dès les premières lignes d' « Une histoire des loups ».

La façon dont Fridelund raconte cette histoire nous laisse peu de doute sur le mauvais pressentiment qu'on a et nous plonge dans une attente fébrile de ce tragique événementqui surviendra progressivement, la romancière sachant distiller petit à petit les indices d'un récit qui alterne joliment entre passé et présent.

Dans la lignée des romans de nature writing, l'auteur nous livre des descritptions d'une Nature éblouissante et toute puissante, avec une foret majestueuse, qui semble vraiment être un personnage à part entier de l'histoire, : tant ce décor du nord du Minnesota, ses chemins forestiers sombres, ses lacs, ses cailloux, constituent un décor parfaitement mis en valeur par l'auteur.

On pense forcément un peu au "Sukkwan Island » de David Vann avec cette même tension palpable et constante et cette nature aussi somptueuse que dangereuse .

Un récit aussi glaçant que poétique.magnifié par les décors sauvages du Nord du Minnesota.

Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ce n'est pas que je n'aime pas les romans Gallmeister - pour l'instant, ce serait plutôt le contraire -, mais je n'apprécie guère leurs quatrièmes de couverture qui, pour le genre thriller version nature writing et intimiste, me semblent se répéter inlassablement. La dernière phrase est presque toujours du genre "Et là, c'est le drame...", ce qui donnerait à penser que tous ces romans sont des épigones les uns des autres. Je n'ai pas assez de recul pour avoir une vue d'ensemble, mais Une Histoire des loups se démarque du genre dans lequel il est censé s'insérer. Et pour le coup, je ne savais pas très bien quoi en penser après l'avoir refermé.


La narratrice, Madeline, raconte une histoire ancienne, une histoire qu'elle a vécu à 15-16 ans. Une histoire dramatique, c'est certain. Une histoire déstructurée, faite d'allers-retours dans sa mémoire, une histoire qu'elle a assimilée comme elle le pouvait, et dont le récit va être entremêlé avec d'autres. Une intrigue secondaire porte sur une affaire de pédophilie qui a eu lieu dans son lycée juste avant le début de l'intrigue principale, les autres interventions narratives s'intercalant entre les deux, mais se rapportant en général à des époques ultérieures de sa vie. Mais le drame en question, c'est le chemin qui va mener à la mort d'un petit garçon (ce qui est dévoilé dès les toutes premières pages) dont Madeline a été la baby-sitter. Attention cependant: il ne s'agit pas de la reconstitution d'un crime, du moins pas dans le sens où on l'entend habituellement.


Madeline raconte sa relation avec l'enfant , Paul, la mère, le père, famille qu'elle a d'abord observée de loin, depuis chez elle, et qui paraît idyllique comparée à celle de l'adolescente dont les parents sont, non pas maltraitants, mais négligents et très pauvres. L'environnement de Madeline serait probablement étouffant sans la nature qui l'environne et avec laquelle elle fait plus ou moins corps. Seulement, Madeline va échanger un univers étouffant contre un autre. La gentillesse de Patra, la mère de Paul, masque difficilement un malaise inhérent à cette nouvelle famille, qui semble l'accepter comme l'une des leurs. Paul lui-même adopte parfois un comportement étrange ; sans parler du père, Leo, qui apparaît bien plus tardivement mais instaure définitivement l'angoisse. Une Histoire des loups, thriller psychologique ? Pas évident de classer ce roman dans une catégorie.


Je me suis posée beaucoup de questions après la lecture, et les discussions sur Babelio avec horline et Annette55 m'ont amenée à y voir un peu plus clair, du moins à m'inciter à me lancer sur une piste interprétative. Les questions que je me posais étaient du style : "Mais pourquoi ce procédé narratif ? N'est-ce pas juste une astuce pour étoffer le texte et en faire un roman plutôt qu'une nouvelle ?", ou "Pourquoi Emily Fridlund a-t-elle écrit précisément cette histoire ?", et surtout "Qu'est-ce qu'Emily Fridlund a voulu nous dire ?" Sur la première question, horline a émis une hypothèse intéressante que je résume à peu près, mais dont je lui laisse bien entendu la genèse : Madeline, non seulement perdue au moment des faits, ne sait pas quoi faire de cette histoire qu'elle a vécu, et reste confuse au point que les liens chronologiques ne peuvent plus s'établir clairement. Il faut lire les commentaires de la critique de horline pour saisir plus subtilement ce qu'elle en dit.


Sur la seconde question, il est probable, comme le souligne Annette55, que nous n'aurons jamais la réponse (ou pas avant longtemps). Si on comprend bien la démarche de David Vann dans Sukkwan Island, roman cathartique, si on peut imaginer qu'Emily Ruskovich n'est pas étrangère au sujet de la démence précoce, il est plus difficile de deviner ce qui a amené Emily Fridlund à traiter à la fois de l'adolescence et de la négligence parentale sous cet angle précis, et d'autant plus lorsqu'on aura lu la partie "Remerciements" (qui pour une fois est dotée d'un réel intérêt). Elle y écrit notamment : "Paul est un composite fictionnel de nombreux enfants de notre nation, mais son cas n'est pas inspiré d'un enfant ou d'un procès spécifique." Là, forcément, je me dois d'ajouter un élément essentiel qui concerne l'intrigue principale : les parents de Paul sont des adeptes de la Science chrétienne, ce qui a un rôle primordial. Pourquoi Emily Fridlund a-t-elle choisi des personnages adeptes de cette religion, dont, personnellement, je ne connaissais rien ?


Je suis donc allée m'informer sur la Science chrétienne, ce qui m'a permis de comprendre certaines phrases hermétiques des parents de Paul, de découvrir que ça existe en France et que ça n'est pas classifié dans les sectes. Mais aussi de m'attaquer à ma troisième question : "Qu'est ce-ce qu'Emily Fridlund a-t-elle voulu nous dire ?", au-delà d'une simple dénonciation de certaines pratiques discutables et d'une croyance qui mènerait à la négligence parentale. La Science chrétienne professe que le Mal n'existe pas, que le Mal est une vision déformée des humains. La maladie, la douleur, le chagrin, le péché, ne sont que projections générées par la méconnaissance de Dieu - vous excuserez mon manque de rigueur dans mes explications, tout ça est très nouveau pour moi, et complètement barré, à mon humble avis. On sait que ce genre de croyances pullulent aux États-Unis, ce qui explique déjà mieux qu'une auteure américaine s'en soit servi comme toile de fond pour un roman. Mais je pense qu'il y a davantage que ça.


Un passage du livre que Madeline semble écrire pour Ann, son ancienne colocataire, m'avait titillée :
"[...] je ne lui confiai jamais ce que je pensais vraiment de la science chrétienne qui, selon moi, offre une des meilleures explications à l'origine du mal.
L'origine du mal, la voici, Ann.
Aujourd'hui je pense : c'est cette histoire-là que je veux raconter."
Je n'ai pas eu l'impression que Madeline nous expliquait tant bien que ça les origines du mal (vaste question...), mais je crois qu'Emily Fridlund a voulu écrire un roman du Mal, qu'elle a voulu s'attaquer à la littérature du Mal à sa manière. Il me semble que les allers-retours chronologiques, les intrigues imbriquées, nous montrent des personnages qui ont tous une part de mal en eux : Madeline, qui à plusieurs reprises s'adonne à la méchanceté - notamment en laissant dehors le chat de Patra qui veut rentrer chez lui, en espérant le voir s'en aller dans les bois ; Lily, la jeune fille qui accuse son professeur d'attouchements sexuels à tort ; le professeur en question, qui, s'il n'est pas passé à l'acte, aurait rêvé de faire bien pire ; les parents de Madeline, qui négligent leur fille ; Paul, qui se conduit de façon tyrannique, et joue de façon très bizarre avec une petite fille au parc ; et évidemment Leo et Patra, les parents de Paul, qui au nom d'une croyance refusent de voir la maladie de leur fils ou imaginent que Madeline est capable, par son absence de croyance, d'avoir créé cette maladie de toutes pièces. Tous jouent à un moment ou à un autre à un jeu de dominant/dominé malsain, ce que la trame narrative fait finalement ressortir. le mal est inhérent à l'espèce humaine, il peut se dévoiler chez tout le monde, à des degrés différents, pour des raisons différentes, à n'importe quel moment. Comment se dépêtrer avec notre part sombre ?


Mais si ça se trouve, j'ai trop lu Barbey d'Aurevilly...




Critique de horline :
https://www.babelio.com/livres/Fridlund-Une-histoire-des-loups/964460/critiques/1426483
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Voilà un roman plus atypique que nous propose les éditions gallmeister , un drame, un thriller psychologique qui nous emmène là où je ne m'y attendais pas. Je crois qu'il faut finalement un peu de recul pour l'apprécier. Je ne reviendrais pas sur le résumé , il est assez explicite et ne spoile pas mais je donnerai juste mes impressions : c'est un roman où l'on ne comprend vraiment ce qui est en train de se passer qu'à la fin car les personnages restent assez mystérieux. On comprends mieux leurs comportements quand on apprend un peu plus de leur histoire donc il faut un peu de temps. En attendant, je ne me suis pas attachée aux personnages du tout, je n'ai pas eu d'empathie pour eux car j'avais envie de les secouer et de leur ouvrir les yeux. Il y a un côté dérangeant, un peu malsain . Cependant, je trouve que c'est bien construit dans l'ensemble (même si quelques longueurs et passage dont on ne comprend pas l'utilité), éclairant, que le récit est fascinant même si l'incompréhension demeure envers ce genre de personnes.
Challenge USA
Challenge Mauvais genre
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Ce premier roman est subjuguant, étrange, addictif... C'est grâce à Annette que je l'ai découvert, merci à elle!

Nord du Minnesota , ses hivers glaçants , ses marécages envahis de moustiques l'été... Une voix adulte , celle de la narratrice, se fait entendre, entremêlant rėflexions au présent ,souvenirs de sa petite enfance dans une communauté hippy et d'une année particulière , lorsqu'elle avait quinze ans. A cette époque de son adolescence, Madeline, que l'on surnomme " La cinglée" vit en marge, solitaire et sauvage. Elle aime se promener dans les bois qui entourent sa maison, avec ses chiens. Ses parents, seuls "survivants" du groupe éclaté vivotent.

Arrive, sur la berge d'en face, une famille qui la fascine, elle qui s'ennuie entre le lycée, sa mère devenue chrétienne par pénitence, son père taiseux; d'abord voyeuse depuis son grenier, elle s'immisce peu a peu dans leur intimité, en devenant la baby-sitter du petit Paul, quatre ans.

Mais ce bref aperçu ne dévoile rien de la singularité de ce roman, qui semble au départ plutôt un thriller car on nous laisse deviner qu'un drame a eu lieu , lié à cette famille voisine. Cependant, il n'en est pas vraiment un, ou plutôt il s'associe à d'autres genres: introspectif, psychologique, social.

Madeline nous confie des bribes des circonstances du drame, certes, mais de façon souvent indirecte, évoquant d'autres événements du passé, notamment son attirance pour une élève de son école, qui lui semble mystérieuse, Lily, d'origine indienne. C'est un aspect déconcertant du livre, mais c'est également ce qui en fait le charme, ces digressions qui n'en sont pas vraiment car tout tourne autour d'un sentiment de culpabilité, d'illusions qui déforment la vérité.

Madeline, ou Linda, Matty... Voilà une jeune fille secrète, aux multiples visages, à la fois innocente et portant un regard ironique , acéré, sur son entourage, devenue une femme désabusée, perdue. Un être attachant, dont l'enfance perturbée, livrée à elle-même , a laissé des traces indélébiles. Elle se cherche, cherche aussi à être vue, aimée , et c'est la nature qui la réconforte le mieux. J'ai d'ailleurs trouvé les descriptions du lac, des animaux, des saisons fort originales, souvent personnifiées de manière captivante.

le titre reflète bien à lui tout seul l'étrangeté de ce roman: devant présenter une exposé pour un concours sur l'histoire des hommes, Madeline préfère parler des loups... Comme si la réalité était autre, comme si les pensées s'échappaient ailleurs...

" Quelle est la différence entre ce qu'on veut croire et ce que l'on fait?" Tout est là, dans cette question que se pose la narratrice... Un roman vraiment à part, et je suis d'accord avec Annette, qui n'est pas évident à commenter. Il mérite en tout cas d'être lu!
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Perturbant, ce roman, qui m'a paru comme très novateur tout en me donnant une impression de déjà vu.
Déjà vu en effet dans la littérature américaine récente cette figure de très jeune fille étrangement liée à la nature - l'animale Tracy de Sauvage de Jamey Bradbury ou la saisissante Turtle de My absolute darling par exemple.Mais pas comme ça. Ici, la jeune fille qui se coule dans l'eau et la forêt n'a pas cette sauvagerie ni cette force. L'étrangeté est pourtant là, palpable. Parce que l'histoire est inconcevable? parce qu'elle ne nous est pas livrée dans l'ordre que l'on attend?

Oppressant aussi ce roman, on y manque d'air. Il faut dire que c'est uniquement à travers Madeline que l'on traverse cette histoire. Madeline, quinze ans, qui connait l'histoire des loups, qui ouvre très peu la bouche, mais qui observe beaucoup. Le lecteur est dans la tête de Madeline, est forcé de regarder à travers ses yeux, de respirer à travers ses branchies car il semble que Madeline respire et absorbe le monde comme un poisson, il se passe quelque chose devant ses yeux et c'est le bruissement du vent dans la branche, le détail au sol ou la température de l'air qu'elle perçoit. Et le lecteur avec.

Voilà pourquoi ce roman m'a paru perturbant, et oppressant. Pourtant, il ne s'agit que d'une jeune fille invitée à faire du baby sitting chez une famille aimante de l'autre côté de la rivière; il suffit donc de penser que tout va bien.
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Une histoire des loups, c'est comment se laisser happer par un roman dont, tout au long de la lecture on attend de savoir où va nous emmener l'auteure. Un récit fait de flashbacks qui s'incorporent au temps présent, une narration qui parfois vous donne l'impression de perdre le lecteur. Et pourtant, l'envoûtement fait son oeuvre. On ne le lâche pas facilement ce livre.
C'est Madeline (alias Linda dans son délire d'adolescente) qui raconte, elle à 15 ans, 5 ans, 37 ou 26 elle raconte les gens qu'elle croise, dans son Minnesota natal, où ailleurs, elle raconte la nature, elle raconte sa famille, elle raconte cette autre famille que sa curiosité amènera à côtoyer au plus près.
Emily Fridlund sait ménager le suspense, parce que derrière les mots de la jeune fille, on sent que va se jouer un drame, mais quoi ?
Elle noie le poisson dans un lac de souvenirs si vaste qu'il faudra de la patience au lecteur pour comprendre.
Une histoire des loups, (encore un fantasme de l'héroïne), un Ovni littéraire comme on prend plaisir à en croiser dans notre ciel de lecteur... Et moi, les Ovnis, ils me font pas peur, au contraire, je les accueille à bras ouverts...
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Une histoire de nature, d'adolescence et de religion au Minnesota.

Il s'agit d'une adolescente dans les bois avec ses parents, reliquats d'une commune de hippies. Madeline est tout à fait isolée, n'a aucune véritable amie, même à l'école où elle fera un exposé sur l'histoire des loups.

Lorsqu'une famille s'établit de l'autre côté du lac, elle devient la gardienne attitrée du petit Paul, quatre ans à qui elle fait découvrir les beautés de la nature environnante. Elle se lie aussi d'amitié avec la mère qui s'ennuie aussi dans son chalet, pendant que le père universitaire travaille et voyage. L'adolescente a une relation trouble, un peu étrange, avec l'enfant et sa mère. Et si on apprend assez tôt que l'enfant mourra, le suspens du roman sera de découvrir peu à peu comment et pourquoi.

Un premier roman qui plonge en eaux troubles, dans l'esprit d'une adolescente tourmentée et appelée à vivre des événements dramatiques.
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Linda revient sur une période de son adolescence marquée par deux affaires qui bousculent la petite communauté villageoise de ce trou paumé dans le nord du Minnesota notamment la mort d'un enfant de 4 ans.
Je ne spoile pas. On l'apprend dès la 1ère page.
Dans les deux cas Linda est touchée de près. Pourtant, "l'Adolescente" comme l'appelle sa mère, est bien seule, elle n'a pas d'amis, court les bois, s'occupe des 4 chiens de la famille constituée seulement de ses parents rescapés d'une expérience communautaire hippie qui a échoué.
Ennui, curiosité, elle approche la femme qui vient d'emménager dans la maison neuve sur l'autre rive du lac.
Quand Patra lui propose de s'occuper de Paul, son petit garçon pendant qu'elle se consacre aux corrections du livre de son prof de mari, absent pour quelque temps, Linda accepte immédiatement.
Elle passe de plus en plus de temps chez les Gardner, elle observe cette façon de vivre tellement différente de celle qu'elle connait, la relation entre la mère et le petit aux antipodes de sa relation avec la sienne.
Quand Léo, le mari, rentre l'ambiance se tend. Quelque chose cloche mais elle n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui ne va pas.
Ce récit est envoutant. Linda va et vient dans ses souvenirs, alterne entre l'évocation de ses promenades en solitaire, le récit des évènements passés présentés dans un désordre savamment orchestré : le prof remplaçant et Lily, son père, sa mère, Patra et Léo Gardner, le petit Paul... , des allusions à sa vie présente..., des considérations sur la météo à ces moments.
Cela ne m'a semblé brouillon, c'est comme si on suivait les pensées de Linda qui, une idée en entrainant, déroule le fil de cette année là...
Même raconté 12 ans après les faits, cela donne l'impression d'un récit d'ado. Ce sont les perceptions, les ressentis d'une ado, d'une ado qui cherche la compagnie des adultes, qui ne comprend pas tout ce qu'elle voit, tout ce qu'elle entend, quoique... qui se cherche, qui cherche quel rôle elle a joué dans le drame...
Challenge Multi Défis 2021
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Attention, ne pas s'attendre à une histoire de loups dans ce roman. Pas de "vrais" loups, du moins. Si Madeline est bel et bien passionnée par eux, néanmoins son histoire tourne plutôt autour du couple qui s'est installé en face de la cabane familiale, de l'autre côté du lac. Très vite, elle va devenir la baby-sitter de Paul. Elle nous raconte aussi sa vie d'adolescente élevée dans une communauté vaguement hippie, son quotidien au lycée avec un prof accusé de pédophilie, et sa vie d'adulte de trente et quelques années... Dit comme ça, ça paraît fouillis, mais c'est très bien construit et très habile ; on sent très vite que quelque chose va clocher et, à partir de la moitié du livre, impossible de le lâcher tant l'angoisse monte !

Assez fan de ce que publie Gallmeister, et bon public pour la littérature américaine des grands espaces, j'ai retrouvé chez cette jeune auteure (dont c'est le premier roman), ce que j'aime tant dans cette vague littéraire : ambiance, style, intrigue. Des descriptions souvent très précises mais pas longues pour autant, une écriture des sensations, entre intérieur profond et environnement immédiat du personnage. En plus, ce roman réussit le coup de maître d'être à la fois solaire (le personnage de Madeline, surnommée Linda, est très attachant, les autres très intrigants) et glaçant. Car, oui, c'est plutôt un roman noir, car l'homme est un loup pour l'homme...
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