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Citations sur La peur de la liberté (56)

Bien que les idées de la Renaissance ne fussent pas sans influence sur les développements ultérieurs de la pensée européenne, les racines essentielles du capitalisme moderne, sa structure économique et son esprit ne se trouvent pas dans la culture italienne de la fin du Moyen Age, mais dans la situation économique et sociale de l’Europe centrale et de l’Europe de l’Ouest ainsi que dans les doctrines de Luther et Calvin.
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La naissance de l’individu au sens moderne est le résultat de cette destruction progressive de la structure sociale médiévale.
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Un individu peut être seul au sens physique pendant des années et cependant être relié à des idées, des valeurs, ou du moins des systèmes sociaux, qui lui donnent un sentiment de communion et « d’appartenance ».
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Contrairement au point de vue de Freud, notre analyse est basée sur l’hypothèse que le problème clé de la psychologie est celui du type spécifique du lien entre l’individu et le monde, et non celui de la satisfaction ou de la frustration de tel ou tel besoin instinctuel per se ; en outre, nous nous basons sur l’hypothèse que la relation entre l’homme et la société n’est pas figée. […] En d’autres termes, la société n’a pas seulement une fonction de refoulement, elle a également une fonction créative. La nature de l’homme, ses passions, ses angoisses, sont un produit culturel ; en fait, l’homme est lui-même la création et la réalisation la plus importante de l’effort humain continu, dont le compte-rendu est appelé histoire.
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Calvin fait de la prédestination l’une des pierres angulaires de son système. Il en donne une nouvelle interprétation en supposant que Dieu non seulement prédestine certains par la grâce, mais qu’il décide que les autres sont destinés à la damnation éternelle (Calvin, Institution de la religion chrétienne, livre III, ch. 21.5). Le salut ou la damnation ne résultent pas des actions bonnes ou mauvaises… mais sont prédestinées par Dieu avant même la naissance de l’homme. La raison qui fait que Dieu choisit un tel et condamne tel autre est un secret que l’homme ne doit pas essayer de percer… Le Dieu de Calvin, en dépit de toutes les tentatives pour préserver l’idée d’un Dieu d’amour et de justice a tous les traits d’un tyran sans aucune qualité d’amour ni même de justice…
Aucune doctrine ne pouvait exprimer plus fortement l’inutilité de la volonté et des efforts de l’homme… il est un jouet entre les mains de Dieu.
[Cette théorie] a trouvé son plus puissant renouveau dans l’idéologie nazie : le principe de l’inégalité de base des hommes… Les calvinistes, très naïvement, pensaient qu’ils étaient les élus, et que tous les autres étaient ceux que Dieu avait condamnés à la damnation… donc l’homme ne peut changer son destin par quelque action, mais c’est le fait d’être capable de cet effort qui est le signe de son appartenance au groupe de ceux qui seront sauvés…. À l’origine, [ce sens de l’effort] renvoyait essentiellement à l’ordre moral, mais par la suite, l’accent fut de plus en plus mis sur l’effort professionnel et sur les résultats de cet effort, c’est-à-dire le succès ou l’échec des affaires (pp. 82-87). Luther et Calvin étaient, personnellement, parmi les plus grands haineux de toutes les figures politiques de l’histoire (p. 89).
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Au Moyen-Âge, même si une personne n'était pas libre dans le sens actuel du terme, elle n'était pas non plus seule et isolée. En ayant dès sa naissance une place bien distincte, incontestable et immuable au sein du monde social, l'homme était enraciné dans un tout structuré... (il y avait aussi) le sens de la solidarité, la subordination de l'économie aux besoins humains, l'authenticité et le caractère concret des relations humaines...
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C’est le manque de liberté individuelle qui caractérise l’opposition entre la société médiévale et la société moderne. Au cours de la période antérieure, l’individu était enchaîné à son rôle dans l’échelle sociale. Un homme avait très peu de chance de passer d’une classe sociale à une autre, de même était-il difficilement envisageable de se déplacer géographiquement, de changer de ville ou de pays. […]
Cependant, même si une personne n’était pas libre dans le sens moderne du terme, elle n’était pas non plus seule et isolée. En ayant dès sa naissance une place distincte, incontestable et immuable au sein du monde social, l’homme était enraciné dans un tout structuré, et cette vie avait un sens qui ne laissait aucune place, aucune nécessité, pour le doute. Une personne était définie par son rôle dans la société : c’était un paysan, un artisan, un chevalier, mais en aucun cas un individu qui avait par hasard telle ou telle occupation. […] Il y avait en comparaison peu de compétition. On naissait sous un certain statut économique qui garantissait un gagne-pain déterminé par la tradition, de la même façon qu’une position plus élevée dans l’échelle sociale impliquait des obligations économiques. Toutefois, dans les limites de sa sphère sociale, l’individu avait en réalité une certaine liberté de s’exprimer dans son travail et dans sa vie émotionnelle. Bien qu’il n’y eût pas d’individualisme – au sens moderne du choix sans restriction entre différentes manières de vivre (une liberté de choix qui est largement abstraite) – l’individualisme existait concrètement dans de nombreux domaines de la vie réelle.
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Ainsi, le mode de vie, tel qu’il est déterminé pour l’individu par la particularité d’un système économique, devient le facteur le plus important pour la détermination de sa structure de caractère, car le besoin impératif de l’instinct de conservation le force à accepter les conditions dans lesquelles il doit vivre. Cela ne signifie pas qu’il ne peut pas tenter, avec d’autres, de provoquer certains changements économiques et politiques ; mais sa personnalité est avant tout façonnée par un mode de vie particulier, car il y a déjà été confronté en tant qu’enfant au travers du médium de la famille, laquelle présente tous les traits typiques d’une société ou d’une classe particulière.
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[…] la présence de fortes impulsions destructrices ou sadiques dans des groupes sociaux offre un exemple d’adaptation dynamique à des conditions sociales irrationnelles et nuisibles au développement des hommes.
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(Sur les origines de la Renaissance en Italie) Un certain nombre de facteurs économiques et politiques ont été responsables de la fin de la société médiévale, plus précoce en Italie... on peut noter la position géographique de ce pays et les avantages commerciaux qui en découlaient à une époque où la Méditerranée était la plus grande voie commerciale d'Europe; la lutte entre le pape et l'empereur... la proximité de l'Orient,... Ces facteurs ont permis l'ascension d'une classe riche et puissante dont les membres étaient empreints d'un esprit d'initiative, de pouvoir et d'ambition.
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