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4,05

sur 466 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫ ♪ Lucy in the sky… with diamonds ♫♫ ♪♪
Là, c'est Mary qui est au ciel.
Vendredi dernier Pete Fromm était de passage dans la ville où j'habite pour dédicacer son dernier livre Lucy in the sky, la rencontre a eu lieu dans une petite librairie à l'élégance charmante des anciennes boutiques qui deviennent si rares, et à la fin de l'intervention de l'auteur, nous avons eu droit à une petite collation. Je précise que, contrairement à un certain Blackradis de ma connaissance qui croupit encore dans une geôle humide de St Malo, je suis restée sobre comme un chameau, évitant ainsi de me donner en spectacle…
Que dire de Pete Fromm ? C'est un bel homme, très modeste, voire un peu timide, avec un sourire à faire fondre un iceberg. Bon vous avez compris : je suis envoûtée….
Lucy in the sky (titre original : As cool as I am) raconte l'histoire de Lucy, 14 ans au début du livre, jusqu'à ses 16 ans, donc de son adolescence avec tout son lot de questions, de défis, de dénis, de rébellions, de découvertes, de violences. le corps de Lucy change, elle devient désirable, mais elle ne veut pas, elle veut rester un garçon manqué avec le crâne rasé (rituel auquel la soumettait son père) et s'infligera même de nouvelles tontes pour rester cet enfant qu'à son grand désarroi, elle ne sera plus jamais. Malgré tout elle fera la découverte de la sexualité et du pouvoir de séduction qu'elle exerce sur les garçons. Lucy ressent une immense solitude, une détresse profonde. Elle va également percevoir, mais bien sûr, sans la comprendre, la complexité de la vie des adultes. Elle qui fera tout pour ne pas ressembler à sa mère, répètera le cercle vicieux dans lequel celle-ci s'est enfermée. Lucy est injuste, inconstante, malheureuse, ses actes lui échappent, Lucy commence à vivre…
Il est étonnant de voir comment Pete Fromm, la cinquantaine, ait pu se mettre dans la peau d'une adolescente et nous faire ressentir à ce point les émotions violentes qui la déchirent. le livre est émaillé de dialogues amusants et les personnages sont attachants malgré certaines situations pénibles ou violentes.
C'est un ami de Pete qui lui a appris par mail que son livre (écrit en 2003) venait de paraître en France, son éditeur ne l'avait pas averti et il a cru à une blague…. Mais il est venu, et maintenant je dois vous quitter car je rédige cette critique dans la salle d'embarquement en attendant mon avion, je pars pour le Montana…
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Les Américains sont de grands enfants, dit-on souvent, avec cette pointe de supériorité si typiquement française....

 Peut-être..... mais rares sont ceux qui savent parler de l'enfance aux adultes avec le talent des  écrivains américains. Ou parler de l'adolescence, ce qui  est encore plus difficile, tant les clichés sur cet âge qu'on dit ingrat abondent...

Après J.D.Salinger, Howard Buten, Sylvia Platt, Donna Tartt, Harper Lee, ses prédécesseurs illustres, ou plus récemment Gabriel Tallent, Pete Fromm s'attaque au sujet délicat de l'enfance. Ou plus exactement du passage de l'enfance à l'adolescence de Lucy,  de quatorze ans à seize ans.  Pete Fromm a dû etre fille dans une autre vie!

Lucy, c'est un maelstrom sur pattes! Bouleversement sur tous les fronts:  hormonal, sentimental, familial!

Les ennemis de Lucy sont partout,  dehors et dedans, et  ils ne le restent jamais de façon durable tant l'incertitude, la contradiction, la double injonction contradictoire semblent  caractériser la jeune  héroïne. 

Lucy a envie de protection et de liberté, de tendresse et d'indifférence, de confiance et de répression, de régression et de sexe.

Petite silhouette longiligne aux cheveux rasés comme ceux d'un garcon, elle voudrait rester perchée sur la cage à écureuils de ses amours enfantines, loin des garçons entreprenants,  et,  en même temps,  aller chasser sur des terres interdites,  comme la louve qui s'éveille en elle.

Dans ce cas-là,  c'est plutôt réconfortant d'avoir une base, un refuge, un point fixe-  une loi contre laquelle se heurter et à laquelle se référer , le cas échéant.

Bref, d'avoir des parents.

Mais les parents de Lucy sont des enfants qui n' ont jamais vraiment grandi.

Fragile, sexy, Maman l'a été trop tôt, mère,  et se cherche trop elle-même pour pouvoir aider sa fille même si elle la comprend, la devine et l'aime.

Grand nounours adoré , bourré d'humour et de fantaisie, mais  exclusif , irresponsable et parfois brutal,  Papa bûcheronne au loin trop souvent, trop longtemps pour assurer la stabilité nécessaire à sa femme et sa fille.

Alors c 'est à Lucy elle-même de faire ses choix, au gré des essais et des erreurs. Avec un aplomb, un refus de s'attendrir sur elle-même et une lucidité sensible qui font d'elle, à la fin d'un récit,  la plus adulte de l'histoire, au sens étymologique : celle qui a mûri. ..

Un livre attachant, entièrement centré sur Lucy, mais jamais ennuyeux, tant l'analyse est pertinente et l'héroïne impertinente,   les situations  pleines de rebondissements et les dialogues enlevés.  Un bon moment de lecture.
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Tout a été dit déjà ...quoique...
Voici un récit d'apprentissage réussi, passionnant et surprenant par sa véracité et sa sensibilité.
Comment l'auteur a t-il fait pour se mettre dans la peau d'une ado tourmentée, si vraie ?
Lucy Diamond , quatorze ans , délurée, amusante, garçon manqué , boule à zéro , crâne rasé par les bons soins de son papa , encombrée par sa maigreur et son corps d'enfant ne s'en laisse pas compter ...
Avec une bonne dose de culot et d'inconscience , de naïveté et de gravité à la fois, en pleine crise , elle jouera avec l'amour , en assumera les conséquences ..ses dangers, ses limites...
Ballotée entre un pére bûcheron , toujours absent et une mére de trente- trois ans, qui se débrouille comme elle le peut avec sa solitude, tentant de la combler....
Elle rêve d'une autre vie , n'ayant pas eu le temps de grandir , elle aussi...tente maladroitement d'assumer ses devoirs de transmission et/ ou d'éducation...
Lucy va s'émanciper , prendre petit à parti conscience de son corps , même si elle se livre à des jeux interdits,, observatrice, elle devine la complexité de la vie des adultes .
Ses changements physiques la bouleversent, déforment sa vision et ses rapports aux autres.
Elle a du mal à grandir , facétieuse, espiègle et insolente, attachante , généreuse , aux réparties bien souvent cinglantes . C'est le livre de la construction d'une ado et son éclosion avec ses curiosités , ses révoltes, ses limites, ses colères , son parcours truculent , la place qu'elle devra défendre fièrement avec panache ....
Un roman initiatique frais , lucide et fin ,intelligent et truffé de dialogues essentiellement..... à la vivacité qui fait son charme .
Merci à Marilyn , mon amie de la Médiathéque.

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Lucy a bien du mal à trouver sa place et à grandir, entre une mère démissionnaire, quelque peu dépassée par son rôle éducatif et un père toujours absent, prétendument pour son métier de bûcheron.
Ce livre est l'histoire de la construction d'une ado face à la vie, à ses embuches, à ses bonheurs.
Dès les premières pages, nous découvrons une gamine un peu garçon manqué, espiègle, observatrice, un brin délurée, mais sacrément attachante.
Ses changements physiques la bouleversent et bouleversent ses rapports aux autres, notamment avec Kenny son ami depuis toujours.
C'est seule qu'elle fait ses choix, qu'elle appréhende le monde des adultes qu'elle découvre construit sur des mensonges et sur du paraître.

J'ai beaucoup aimé suivre l'éclosion de cette ado, Pete Fromm réussi à nous la rendre sympathique à tel point que l'on a parfois envie de la protéger, de lui dire que c'est pas grave finalement de grandir, que l'important c'est de se préserver des agressions extérieures.

Pete Fromm réussit à se mettre dans la tête d'une petite fille, il le fait magnifiquement avec pudeur et délicatesse et c'est ce qui fait à mon sens la force de ce très beau roman.
Et un dernier point, la nature est omniprésente comme toujours chez cet auteur et c'est un régal.

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Pour moi c'est un grand roman sur l'adolescence et le fait de grandir trop vite.
Lucy vit avec sa mère et voit son père de rare fois dans l'année lorsqu'il rentre de son boulot qui l'amène loin de chez eux. Elle apprend petit à petit à vivre avec ce manque du père et découvre que le couple de ses parents n'est pas emplie du bonheur qu'elle croyait. Sa mère décide à sa manière d'être indépendante vis à vis de son mari et Lucy va découvrir par elle même les affres de l'amour.
Un bon roman, violent, percutant et touchant.
A lire !!
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On commence par écouter : Lucy in the Sky with Diamonds des Beatles, puis on lit (ou inverse).
Dans la famille on a la fille durant deux ans (de 14 à 16 ans), la mère, le père. Ce dernier absent physiquement mais présent par ses jeux de mots qu'elles répètent à l'envi. La mère et la fille semblent en opposition, et pourtant pas tant que ça, puisque les deux sont préoccupés par leur émancipation et leurs amours. Pour Lucy, c'est l'école, les premiers amours, le premier acte sexuel, le refus de ce corps qui change et qu'elle cache en se rasant la tête selon son état d'esprit, tandis que la mère fait des heures supplémentaires la nuit (!). Parce que cette mère l'attire et l'énerve à la fois. Des périodes de connivences entre elles, suivies de celles de bouderies. Les dialogues mère-fille sont parfois drôles, parfois percutants. On suit avec plaisir les péripéties de l'attachante Luce, Lucy, au caractère bien trempé et indépendante. Ce récit est écrit par un homme, chapeau ! Souhaitons que chaque jeune, en crise d'adolescence, ait un père comme Pete Fromm.
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Deux années dans la vie de Lucy Diamond... mais quelles années !

À Great Falls, petite bourgade paumée en plein coeur du Montana, Lucy va grandir, passer entre 14 et 16 ans de l'adolescence à l'âge - presque - adulte. Quitter l'apparente insouciance de cette famille atypique, où le père part bûcheronner pendant de longs mois avant de débarquer à l'improviste pour quelques jours qui deviennent fête ; où la mère travaille en cachette de son mari, préparant peu à peu sa deuxième vie ; où la joie de vivre, les jeux de mots (laids) et réparties font office de registre domestique quotidien (Olivier Bourdeaut a dû y puiser quelques inspirations pour son Bojangles...) ; bref, l'harmonie semble régner...

Sauf que Lucy grandit, s'éveille et là tout s'écroule. Elle découvre les affres des pensées schizophrènes adolescentes : celles liées à ce corps, carcasse en pleine évolution dont elle se débarrasserait bien, même si en parallèlement, les nouveaux usages qu'elle peut en faire ne sont finalement pas si déplaisants. Celles liées aux garçons, Kenny, Justin ou Tim, les uns obnubilés par leur égoïsme sexuel, les autres débordants d'un trop d'amour dont elle ne veut pas. Celles enfin liées à sa famille et à cette vraie vie qu'elle découvre et qui l'interroge : où part finalement son père tous ces longs mois ? Quels projets a sa mère en tête ? Ces "oncles" qu'elle voit passer, vont-ils rester ? Est on condamné à reproduire ce passé familial qu'elle fuit autant qu'il l'attire ?

Lucy grandit donc et entre avec fracas dans ce monde adulte pour lequel elle n'a pas été préparée. le plus remarquable dans le récit de Pete Fromm est l'incroyable justesse de la relation mère-fille, "je t'aime, moi non plus" interminable, où la compréhension mutuelle finira par l'emporter sur le jugement brut et aveugle.

Lucy in the sky est, faut-il le préciser, remarquablement écrit, dans des dialogues courts et percutants, dont l'apparente légèreté n'enlève rien à la gravité des situations dans lesquelles Lucy est plongée. Mais elle apprend vite à nager...
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Mais pourquoi ai-je attendu si longtemps pour me plonger dans ce roman...... Toujours ce problème de PAL mais me voilà partie dans le Montana, à Great Falls, au sein, au premier d'abord de la famille Diamond, qui semble s'entendre à merveille. Mais des petits indices laissés par l'auteur, donnent matière à réflexion. le comportement du père avec sa fille qu'il transforme en garçon manqué pour l'extérieur

Comme si, en réussissant à me raser le crâne d'assez près, il parviendrait à supprimer le jambage de mon second chromosome X pour le réduire à Y. (p13)

les relations du couple parental qui passent du torride aux cris et puis Lucy.

Lucy, une enfant de 14 ans au début du récit, qui commence à regarder le monde extérieur d'une autre manière. le regard et le discours des garçons autour d'elle, son meilleur ami, Kenny, celui avec qui elle règne sur l'aire de jeux et la cage à écureuil mais leurs jeux se transforment. le souhaite-t-elle, le refuse-t-elle ? Ses sentiments varient, elle cherche, elle se cherche.

J'ai particulièrement aimé la progression des sentiments au fur et à mesure de la prise de conscience de Lucy sur le monde qui l'entoure, l'on passe de la douceur à l'explosion des sens pour cette jeune fille qui ne fait pas dans la demi mesure. Elle est observatrice, sensible et revancharde. Elle prend conscience du rapport homme/femme enfin plutôt garçon/fille dans son cas, des changements qui s'opèrent, les sens sont exacerbés et elle vit, elle explore, elle va jusqu'au bout de ses envies. Devenir adulte, devenir femme oui mais non, cela peut faire peur en plus quand on a sous les yeux un modèle parental trop démonstratif dans leur couple.

Mais Lucy est lucide..... Lucy/lucide ???? Elle voit que les apparences peuvent être trompeuses à travers le couple formé par ses parents, tout n'est pas rose, et elle, où est sa place, qui se préoccupe d'elle. Livrée à elle-même elle est parfois border-line, souvent.

La transformation de l'enfant à la femme va se faire à la vitesse grand V, car elle veut comprendre, reproduit-elle le même schéma que ses parents, et ne lui parlez pas d'amour même si avec Kenny le sentiment est profond. Non Lucy part à la découverte du monde des adultes, sans peur mais pas sans reproches.

C'est un portrait de la famille américaine, une fois encore, comme dans My Absolute Darling mais pas avec la même violence, à la déresponsabilisation des parents, leur inconscience sur l'image qu'ils donnent à leurs enfants et à leur abandon dans leur éducation. A plusieurs reprises on a le sentiment que Lucy a plus la tête sur les épaules qu'eux mais il n'y a pas de jugement de la part de l'auteur, c'est un constat. Il a su parfaitement se mettre dans la "peau" de cette adolescente, avec ses atermoiements, ses doutes, ses colères, ses craintes.

J'ai laissé Lucy à ses 17 ans, j'ai lu le livre avec plaisir et intérêt, on retrouve nos mal-êtres d'adolescent, la quête de comprendre le monde et les autres et cela se fait parfois avec des déceptions, on quitte le monde de l'enfance et le monde des bisounours et on entre dans le monde des adultes et de la dure réalité (mais qui peut être belle malgré tout).

Un auteur à l'écriture efficace, pas un moment d'ennui, un oeil précis sur les sentiments des adolescents, sans concession, direct.
Lien : http://mumudanslebocage.word..
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J'ai été assez surprise à la lecture de ce roman, je ne savais pas trop quelle direction ça allait prendre mais je ne m'attendais pas à ça. C'est très différent de tous les romans de Pete Fromm que j'ai pu lire. On pourrait juste faire quelques rapprochement avec Comment tout a commencé. C'est le roman d'apprentissage d'une adolescente, Lucy, qui commence à devenir une jeune femme et veut imiter ses parents, les rares fois où ils vivent ensemble. Son père est bucheron et s'absente pendant de long mois. Sa mère se lasse, cherche une issue à sa solitude et Lucy est livrée à elle-même alors même que son corps se transforme et qu'elle devient visible aux yeux des garçons. Avec une vie de famille aussi instable, on se doute que les choix de Lucy ne sont pas toujours les bons, elle se cherche, est parfois distante, difficile à comprendre, en colère...Un roman qui n'est pas toujours facile à lire tant on a de la peine pour Lucy, il est aussi dérangeant et surprenant. L'adolescence, la solitude, l'absence d'un père, les découvertes sexuelles, le consentement, l'abandon, beaucoup de thèmes sont abordés dans ce roman , avec réalisme et sensibilité. Une ado attachante qui marquera les esprits.
Challenge Totem
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Lucy, jeune fille aux yeux kaléidoscopiques, aux yeux plein de soleil, un diamant dans la fleur de l'âge, dans cette période charnière de découvertes, de changements, des premières fois, des premières expériences, des premières crises et révoltes...

Une immersion formidable dans la vie de cette jeune fille de Great Falls, dans ses pensées, ses questionnements; l'auteur réussit à nous embarquer dans son univers qui bascule d'un pseudo cocon, entourée de ses parents dont elle croyait la relation solide, vers un quotidien qui perd peu à peu de son équilibre.

Pete Fromm a un talent fou pour nous décrire les sentiments qui envahissent Lucy et porte un regard si juste, si réaliste sur ces années de chamboulements intenses, années de passage à l'âge adulte, que j'ai vécu, ressenti ces moments de vie en compagnie de Lucy et bien d'autres personnages irrésistibles et très touchants, que mes propres souvenirs d'adolescente ont refait surface, illuminant ma lecture par moment, d'une pétillante étincelle de nostalgie.

C'est à la fois drôle, tendre, triste, brutal, c'est un roman d'une grande vivacité et d'une grande justesse, sur la construction de soi, l'adolescence, l'amitié, l'amour, la passion, la féminité ... que je ne suis pas prête d'oublier !
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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