Le Rouge et le Noir a fait partie du paysage médiatique bruxellois de 1927 à 1938, d'abord comme tribune libre puis au titre de journal littéraire et politique. Ouvert à tous, il entendait pratiquer la pensée libre. Dans ce livre, j'essayais de proposer une analyse du milieu qui fréquentait cette tribune et collaborait à l'hebdomadaire et de donner quelques clés pour comprendre son évolution politique au moment de la montée du nazisme.
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Durant onze ans, "Le Rouge et le Noir" a fait partie du paysage de la presse bruxelloise, d'abord au titre de tribune libre dont les débats ont marqué une génération, puis comme hebdomadaire. Si ce journal n'a pas fait l'objet d'une étude détaillée, l'historiographie de l’entre-deux-guerres le cite abondamment, contribuant parfois à répandre des idées fausses. On l'a dit anarchiste, conservateur, germanophile, il fut surtout un journal libre et ouvert, le point de rencontre de tout un milieu rebuté par les appareils de partis, les écoles artistiques, tout ce qui de près ou de loin ressemble à une institution ou à un groupe structuré. Pierre Fontaine avait créé un hebdomadaire pluraliste et indépendant et c'est ce caractère-même qui interdit de le faire entrer dans une classification rigide. Les visions réductrices indiquent bien l’embarras suscité par une publication dont on ne peut même pas affirmer qu'elle fut tout à fait de gauche ou de droite.