Confessions d'un automate mangeur d'Opium est un roman qui se range dans la lignée des Steampunk, c'est-à-dire une histoire qui se déroule au 19ème siècle, à la belle époque, et qui met en avant des progrès techniques imaginaires et fantastiques.
L'histoire est animée par deux personnages principaux, deux frères et soeurs : Margaret Saunders, actrice, et Théophraste, aliéniste, vivant tous deux à Paris au moment de l'Exposition Universelle. le récit débute par le décès d'une certaine Aurélie, « amie » de Margo, qui se serait apparemment suicidée. Mais cette dernière, connaissant son amie, ne crois pas à la cause de la mort et décide d'enquêter. de pages en pages, elle et son frère vont se retrouver mêlés à une sombre histoire d'automate assassin, humain au départ mais dont l'éther aurait permis de le rendre « immortel ». Dès lors, qui est le créateur de ces fameux automates ? Comment l'éther atteint-il-le cerveau et comment à contrario l'Opium vient chambouler ses effets ? Peut-on parler de progrès ou de torture ? Enfin, qui est ce mystérieux Owen, rescapé d'une guerre et marqué à vie ?
Le portrait des personnages est assez particulier, je ne saurai dire si je les ai trouvé « ennuyeux » ou « originaux ». Margo est une femme attirante mais elle-même davantage attirée par les femmes (les auteurs auraient-ils souhaité ajouter une touche de modernité ? il aurait peut-être été intéressant de glisser subrepticement comment cette homosexualité été vue par les populations de l'époque). Elle entretient une relation que j'ai trouvée ambigüe avec son frère Théophraste de Barrias Archimbault, et je me suis demandé tout au long du récit si ce dernier était réellement son frère ou pas. Lui-même est un aliéniste attirée par le progrès et qui pense que l'éther a des impacts sur le cerveau de ses patients. Ce personnage-ci est déjà un peu plus « intéressant » que celui de Margaret, plus profond dans ses pensées et ses actes. Étrangement j'ai retrouvé sur la forme de l'histoire un peu de
Pierre Pevel avec sa saga « le Paris des Merveilles », surtout dans la volonté des auteurs d'ajouter une pointe de cocasserie et d'humour à l'intrigue. Malgré ces personnages un peu creux et des conversations pas toujours bien construites, j'ai quand même été emballée par l'histoire et lu le roman assez rapidement.
Au niveau de "l'enveloppe" du livre, je la trouve particulièrement attirante. La couverture, que l'on doit à
Noëmie Chevalier et Adèle Silly, est bien représentative du style Steampunk avec ses dorures et ses rouages typiques. L'arrière-plan type carnet en cuir marron rappelle le terme « Confessions » du titre. Car l'histoire démarre bien par la prise de parole d'un personnage clé qui nous invite à découvrir son histoire, au travers de chapitre prenant respectivement les voix de Margo ou de Théo. le nom des auteurs est inscrit sur un arrière-fond de type marbre blanc et l'image met bien en relief la ville de Paris avec sa Tour Eiffel, ses aérocars, bref sa modernité fantastique. Sur cela je félicite les éditions Bragelonne, les designers et illustrateurs, car leur couverture est absolument superbe !
En conclusion un roman steampunk intéressant sur le fond mais aux personnages manquant de reliefs et d'intensité.