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3,39

sur 329 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Acheté pour la beauté de sa couverture et les pages dorées , ce livre dormait bien sagement dans ma pal depuis plusieurs années.
Fabrice Colin est un auteur que j aime bien et j étais curieuse de le découvrir dans une histoire steampunk.
L univers steampunk m a bien plu. On suit les aventures d un frère Théo alieniste et de sa soeur Margot comedienne . La jeune femme bouleversée par le soi disant suicide de son amie Aurélie se met à enquêter et entraîne Théo .
Je n ai pas réussi à m attacher à Margot que je trouve superficielle , manieree, nombriliste et un peu sotte. Son frère est un peu plus intéressant. Ils ont une relation un peu bizarre presque malsaine.
Le récit souffre de longueurs et est parfois un peu confus . La fin est prévisible.
Je retiendrais surtout l univers steampunk.
Pas désagréable mais peut mieux faire.
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C'est la couverture qui m'a attirée. ça brillait ! Je dois dire que le design de couverture m'a bien plu, tout comme les coins de page arrondis.
Un roman steampunk. Je connais la mode steampunk, que j'apprécie bien mais que je ne porte pas, j'aurais l'impression d'être déguisée. Alors un livre, pourquoi pas ? L'époque industrielle du 19e siècle m'a toujours fascinée. On la retrouve, sans parler des grands classiques, chez beaucoup d'auteurs de romans policiers.

Dans ce cas-ci, Fabrice Colin et Mathieu Gaborit ont uni leur talent d'écrivains de l'imaginaire et du fantasy pour nous emmener à Paris, sur terre et dans les airs, à la poursuite d'un automate meurtrier. Les personnages centraux sont attachants. Margot, le jeune et belle comédienne et son frère, Théo, psychiatre et amoureux des sciences, sont entraînés malgré eux dans les profondeurs manichéennes d'une société créatrice d'automates et son inventeur fou.

C'est très bien écrit et plaisant à lire. D'autant que le sujet sur les intelligences artificielles est bien d'actualité.
Je sais que je peux renouveler l'expérience du steampunk.
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Des machines volantes, lors de l'Exposition Universelle de Paris en 1900, servent de taxi. Elles fonctionnent à l'éther. Il y a également des automates qui servent de majordome, de vendeurs, ou autres suivant le prix que l'on veut bien mettre.

Vous prenez une artiste de théâtre, son frère, aliéniste, des automates, des machines révolutionnaires, un meurtre peu banal, vous mélangez le tout et vous obtenez ce steampunk* avec qui j'ai passé un bon moment de lecture, agréable et prenant.

Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un peu comme un Jules Verne ou encore, comme « Les mystères de l'Ouest », série américaine avec Robert Conrad et Ross Martin.
Sortir des sentiers battus, ça fait du bien.


*Le steampunk est un mouvement culturel qui mêle l'esthétique et la technologie du XIXème siècle à des éléments de science-fiction. Ses oeuvres littéraires et audiovisuelles se déroulent dans une réalité alternative où le progrès technologique est basé non pas sur l'électricité, mais sur la machine à vapeur.

Comme le dit si bien Douglas Fetherling, “le steampunk est un genre qui imagine jusqu'à quel point le passé aurait pu être différent si le futur était arrivé plus tôt.”
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Pourquoi ai-je relu ce roman de Mathieu Gaborit et Fabrice Colin - deux auteurs que je n'aime pas particulièrement ? Parce que je suis une feignasse qui, par moment, préfère se prélasser à relire de vieux machins plutôt que d'aller chercher plus loin que le bout de son nez. Il faut dire que j'en avais un bon souvenir, de ce livre. Mais flou. Tout est dans le flou, dirait-on.

Si l'introduction, au narrateur inconnu et qui recèle bien des mystères, attrape le lecteur à la gorge, c'est là un effet de courte durée. Sitôt qu'apparaissent les deux protagonistes du roman, c'est la platitude du style et du récit qui l'emporte. Colin et Gaborit n'auront même pas réussi, à travers l'alternance systématique des points de vue de Margo et - mince, ah, j'ai oublié son nom... Ah oui, Théo ! -, ils n'auront même pas réussi, disais-je, à créer un effet de suspens qui, pourtant, marche quasiment à tous les coups avec ce genre se stratagème (même Mary Higgins Clark maîtrise le truc, c'est dire). Or, du suspens, on en aurait bien besoin dans un roman qui se veut avant tout une aventure policière où la levée du mystère central est essentielle. Quoique... on finit bien par se demander ce que cherchent finalement le frère et la soeur. Par exemple, Théo, spécialiste de l'étude des effets de l'éther sur la psyché, part sur telle ou telle piste sans vraiment de raison, sinon qu'il va falloir à un moment ou à un autre que les protagonistes trouvent quelque chose, un indice, une théorie, un truc, quoi, sans quoi ils n'iraient pas bien loin, et nous non plus. de même, on fait intervenir des personnages extérieurs pour "décoincer" la situation, sans quoi... même chose. Il semble que la construction du scénario ait quelque peu manqué de rigueur, donc on remet droit ce qui est bancal à l'aide de ce qu'on a sous la main. le résultat n'est pas toujours, par conséquent, très convaincant.

Mais surtout, c'est lent, c'est lent, c'est leeeeeent... Je suis pourtant ouverte à la littérature contemplative autant qu'à la littérature d'aventure trépidante, mais là... C'est juste ennuyeux. Il ne se passe rien, sinon que Margo passe son temps à se promener nue dans son appartement, voire devant son frère, à jouer les coquettes devant les passants et à dire et redire, jusqu'à épuiser le patient lecteur, que les hommes la trouvent très, mais vraiment très, mais vraiment très très très séduisante et que d'ailleurs, elle se trouve elle-même pas mal du tout. Ajoutons-y une touche de péché : j'ai précisé qu'elle se baladait à poil devant son frère, mais elle passe pas mal de temps aussi à l'aguicher. Je ne sais pas bien pourquoi, mais il est clair que les auteurs ont voulu nous faire comprendre qu'il existait une relation incestuelle entre Margo et Théo . Message reçu (vu le manque de subtilité de la chose, on voit mal comment on aurait pu passer à côté), mais c'est sans aucun intérêt pour l'histoire. Voilà, leur relation ambiguë est (lourdement) suggérée, mais jamais exploitée. En gros c'est du remplissage. San compter que Margo devient carrément lourde et agaçante avec ses minauderies perpétuelles, tandis que Théo reste fade de bout en bout.

Je dois dire que le dernier tiers se lit bien mieux que le reste : plus de rythme, des péripéties, des dangers, un nouveau personnage. Mais tout finit par retomber magistralement - ou devrais-je dire royalement ? - à l'eau avec une scène finale pas très réussie, non plus qu'originale. le thème principal, le mystère de l'éther, tout ça s'évapore pour nous laisser sur les fesses. Tout ça pour ça ?

Pour ne rien oublier, notons le petit côté prétentieux de Mathieu et Fabrice, qui nous assène des scènes entières de Shakespeare dès les premiers chapitres. Alors merci bien les gars, mais on est capables de lire Shakespeare nous-mêmes. Pour ne pas s'arrêter là, les voilà qui essaient de nous épater en évoquant Christopher Marlowe (sous-entendu : le lecteur de steampunk est un inculte qui ne connaît pas Marlowe, faisons-le paon devant lui avec nos connaissances littéraires époustouflantes). Bon, déjà, y 'a pas de mal à pas connaître Marlowe. Mais alors, vouloir faire les intéressants en évoquant Marlowe et tomber dans le grossier piège de "C'est pas Shakespeare qui a écrit ses pièces, c'est Machin" (ici, Machin, c'est donc Marlowe, vous l'aurez compris), c'est complètement con et rasoir. Gaborit et Colin ont sûrement trop regardé "Shakespeare in love"... Comment peut-on tomber aussi bas, juste pour faire les malins ?
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Je me suis offert Confessions d'un automate mangeur d'opium sans rien connaître des auteurs et j'ai à peine lu la quatrième. La faute à la couverture splendide de l'édition poche. Je me suis dit que, même si je n'aimais pas le roman, ça serait très beau à côté de mon édition de Une aventure de Lucifer Box : le club Vesuvius. Et je confirme que ça en jette.

Et c'est toujours ça de pris car j'ai été un peu déçue par ce roman. Tout d'abord, je n'ai pas du tout accroché au style qui est plat. le vocabulaire est pauvre et les tournures de phrases peu recherchées. J'ai eu le sentiment de lire de la littérature jeunesse alors que le bouquin vise un public adulte.

Les deux personnages principaux ne sont pas très intéressants et leur psychologie est sommaire. Théo est psy, coincé et obsédé par son job (et, accessoirement, il semble amoureux de sa soeur). Margo est égoïste, vaniteuse, lesbienne et obsédée par la gloire (et, accessoirement, elle semble amoureuse de son frère).

Et comme il ne se passe rien, mais absolument rien pendant la première partie du roman, je n'avais rien à quoi me raccrocher. Je n'ai rien contre les atmosphères contemplatives mais là c'était d'un ennui ! Heureusement les choses bougent dans la seconde partie : révélations, péripéties et rebondissements sont au rendez-vous.

Dommage que la fin soit ratée. La dernière scène est encore plus mal écrite que le reste et en plus on reste sur notre faim. le mystère autour de l'éther disparaît au profit d'un dénouement nunuche et grand-guignolesque.

Le prologue était pourtant très prometteur et il y avait de quoi faire avec l'éther et les automates. D'autant que les auteurs ont su créer un univers riche dans lequel j'ai aimé évoluer. Visuellement, c'est très réussi.

Malgré tout je n'en resterais pas là avec le roman steampunk parce que j'ai beaucoup aimé l'ambiance et je suis sûre que le genre recèle quelques pépites.

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Dans un Paris Art Nouveau où les transports sont aériens, mus par la force de l'éther, où les bâtiments d'importance ont leur point d'arrimage, se tient l'exposition universelle de 1889. M. Eiffel a construit sa tour, la France rapatriée ses "sauvages"... Et un automate tueur court les rues, poursuivi par une comédienne de talent (et à succès) et son aliéniste de frère (du talent, pas de succès. L'administration...)
C'est un roman choral (un coup la soeur, un coup le frère) sympathique, assez rythmé (quelques petites longueurs ici et là), mais avec quelques (rares) incohérences (ça ne gêne pas la lecture, mais c'est assez désagréable), qui se laisse lire. Cependant, quid de l'automate ? de l'immortalité ? Pourquoi ne pas le laisser s'exprimer, autrement que par bribes, écrites et anciennes ? Il semble qu'il est beaucoup à nous dire, sur plusieurs sujets d'importance.
C'est mon plus grand regret, ça enlève un peu du côté steampunk.
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Une jolie découverte de l'univers steampunk, mais une aventure un brin décevante.

Grâce à mon amie Helvetius, que je remercie chaleureusement au passage, j'ai pu acquérir cette très belle édition à prix réduit. Il existait déjà une version de poche chez le serpent à plumes, mais l'esthétique générale du livre n'était pas franchement réussie. C'est en revanche un vrai petit trésor que nous offre les éditions France Loisirs. Tranche dorée, reflets flamboyants avec un joli vert absinthe sur la couverture, tout cela est un régal pour les yeux. Mais si le livre-objet mettra tout le monde d'accord, qu'en est-il du contenu ?
Ce n'est pas un roman inoubliable, ni un vrai coup de coeur, mais j'ai quand même passé un bon moment de lecture. Connaissant un peu la plume de Frabrice Colin grâce à Winterheim et La malédiction d'Old Haven, je me réjouissais en revanche de découvrir la patte de Mathieu Gaborit. Première vraie déception, le style n'est pas vraiment distinctif, et même s'il est efficace, il reste un peu trop simple à mon goût. Ce qui est dommage pour ce roman français écrit à quatre mains par deux auteurs connus et reconnus dans le milieu.
En revanche, l'aspect contemplatif est plus que réussi et nous plonge totalement dans cet univers de mécaniques rutilantes et de vapeurs d'opium. le steampunk n'est pas un style avec lequel je suis vraiment familiarisée, mais je ne l'admire que davantage. En ouvrant ce livre, j'ai immédiatement pensé à l'opium et à l'absinthe, drogues mystiques et inspiratrices des poètes romantiques. Mais ici, une autre substance est au coeur de toutes les craintes. L'éther, utilisé à des fins énergétiques, notamment comme carburant est aussi la source de maux incurables. Nous découvrons cet aspect du roman grâce à Théo et à sa profession (ô combien passionnante !).

Les chapitres alternent entre deux points de vue uniquement, celui de Margo, l'héroïne et celui de son frère, Théo. Théo est vraiment le plus intéressant des deux. J'ai beaucoup aimé découvrir les facettes de son métier d'aliéniste, même si le sujet aurait mérité d'être un peu plus travaillé et approfondi, c'est une des raisons qui m'ont fait apprécier cette histoire. Margo quant à elle est un personnage plus passe-partout, à part une plastique avantageuse et la notoriété dû à son métier d'actrice, elle reste assez banale et apporte peu de choses au récit. Si ce n'est ce côté candide et fragile, qui légitime le rôle de protecteur de son frère. Celui-ci est d'ailleurs prêt à tout pour secourir sa soeur, et même si les scènes d'action sont nombreuses et rythmées, elles trouvent un dénouement bien trop rapide à mon goût. Ce livre est l'exemple parfait de l'expression « tout est bien qui finit bien ». Si j'ai bien une chose à reprocher, c'est justement ce côté trop facile, et disons-le assez peu crédible. Courses poursuites, combats au corps à corps s'enchaînent et sont toujours couronnés de succès. Alors d'accord, il y a cette histoire de meurtre -ou de suicide- sordide, mais les héros ne sont pas non plus soumis à rude épreuve. Certes, c'est du fantastique, mais il ne faut pas non plus tomber dans l'exagération et la facilité.

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/!\ Risque de spoilers /!\

J'ai un autre reproche à soumettre. le prologue semblait apporter quelque chose de nouveau, de vraiment original, mais vu la fin du livre, il apparaît plutôt comme une promesse non tenue. Cet automate tueur, véritable coeur de l'intrigue s'avère finalement trop peu présent. Tout part de lui, de ses sombres pensées, il sème le trouble et la pagaille tout le long du récit sans jamais vraiment être là, et il se rappelle enfin à notre bon souvenir pendant le dénouement. Mais là encore, ce n'est qu'une apparition furtive et bon nombre de questions soulevées resteront, hélas, sans réponse.

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La mise en place de l'univers ainsi que l'esthétisme propre à ce style sont certainement la grande force de cette histoire. Les descriptions nombreuses et détaillées, ainsi que les curiosités imaginées par les auteurs, nous plonge dans ce monde unique en son genre. Effectivement, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un guépard chez soi !
La connaissance qu'ont les auteurs de Paris ne fait aucun doute, rues, quartiers, monuments, ils semblent connaître la capitale sur le bout des doigts. L'immersion dans ce Paris anachronique est donc vraiment réussie et m'a émerveillée du début à la fin.

En somme, une assez bonne découverte, mais un livre certainement vite oublié dans quelques mois. Si le mélange des genres est vraiment bien trouvé -une intrigue à la fois politique scientifique et policière-, je suis en revanche très sceptique sur le scénario.
Même si le début est prometteur et enthousiasmant, le dernier quart du livre est malheureusement bien en dessous pour en faire une lecture exceptionnelle. Alors que bien des détails nous font dire qu'il ne s'agit que d'un tome d'introduction, je pense que ce n'est finalement pas une mauvaise chose si la suite initialement prévue ne voit pas le jour.
Je vais donc de ce pas me tourner vers d'autres ouvrages, comme le Paris des Merveilles de Pierre Pevel ou Feuillets de Cuivre de Fabien Clavel pour poursuivre ma découverte de l'univers Steampunk.

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J'étais très enthousiaste à l'idée de cette lecture et je dois dire que les premiers chapitres semblaient prometteurs. Si je mets de côté le prologue qui est, disons-le clairement, insipide tellement il est incompréhensible (en tout cas, avant d'avoir bien avancé dans l'intrigue), j'admets volontiers que les premières pages m'ont plutôt emballée. J'ai tout de suite accroché au style qui nous transporte sans peine dans un Paris à la sauce Steampunk où je me suis rapidement sentie comme un poisson dans l'eau ! Mais passé l'enthousiasme de découvrir cet univers et de faire connaissance avec les personnages, j'ai finis par me demander où voulaient vraiment en venir les auteurs.

Car l'intérêt de « Confessions d'un automate mangeur d'opium » ne réside clairement pas dans la résolution du mystère entourant la mort d'Aurélie puisque le lecteur connaît assez vite le coupable et qu'il n'y a pas de véritable suspense autour de cette « révélation ». Faute d'éveiller l'intérêt du lecteur à ce niveau-là, je m'attendais donc à découvrir que ce meurtre, loin d'être le sujet central du roman, n'était finalement qu'un prétexte en vue de nous conduire au coeur d'une machination beaucoup plus complexe. Mais s'il est vrai que les auteurs lancent des pistes intéressantes tout au long du livre, ces dernières ne sont finalement jamais véritablement exploitées, aboutissant à terme à une intrigue qui manque globalement de profondeur.

En effet, durant toute la lecture, j'ai attendu LA révélation qui ferait basculer l'histoire. Et lorsque les auteurs semblent donner à cette dernière une tournure intéressante en lui faisant notamment prendre une dimension politique, c'est pour finalement ne lui donner aucune suite !

On ne peut pourtant pas dire que l'histoire manque réellement d'action. Les évènements s'enchaînent, les découvertes aussi, suscitant sans cesse l'émergence de nouvelles questions qui nous poussent à toujours vouloir en savoir plus. Et c'est bien là que le bât blesse. Car si les auteurs parviennent à piquer notre curiosité, on a le sentiment de ne jamais avoir de véritables réponses à nos interrogations. de quoi nous laisser frustrés !

On n'a par exemple aucune explication concernant la nature de l'éther, ni de la façon dont le produit interagit avec le cerveau. Dans un univers et une intrigue où il tient pourtant un rôle capital, l'éther nous est simplement décrit comme une substance mystérieuse, dont on sait peu de choses mais au pouvoir apparemment incroyable. Un postulat dont le lecteur doit se contenter mais qui a mon goût est un peu trop léger (et trop facile) pour bâtir une intrigue solide. Et alors qu'on pourrait s'attendre à ce que le personnage de Théo (un aliéniste spécialisé dans les recherches sur l'éther) nous permettent de mieux appréhender cette substance si intrigante, on a l'impression qu'en dehors de constater certains phénomènes, il est incapable de les expliquer.

Durant toute ma lecture j'ai ainsi attendu des réponses à mes questions, en vain. J'ai terminé le livre avec un tel sentiment de frustration que j'en suis venue à me demander si je n'étais pas passée à côté de certaines explications. Mais même après avoir relu certains passages, force est de constater que je reste avec un sentiment d'inachevé, l'impression que l'intrigue n'était finalement pas maîtrisée de bout en bout tellement il subsiste des zones d'ombre.

Je reconnais pourtant que les auteurs ne manquent pas d'imagination et l'histoire avait un vrai potentiel. On peut même dire que le roman foisonne de bonnes idées mais qu'il n'y a pas de véritable fil conducteur qui parvienne à relier l'ensemble de façon cohérente pour former une intrigue vraiment percutante. J'ai trouvé les explications amenées de façon maladroite, confuses et surtout incomplètes. Et cette construction malhabile donne l'impression d'une intrigue un peu bancale.

Au niveau des personnages, j'ai trouvé qu'il y avait de véritables caricatures, notamment celui de Lazare qui m'a fait lever les yeux au ciel à plusieurs reprises. En sa présence, certains passages censés pourtant constituer des moments forts de l'intrigue tournent véritablement au ridicule. Je pense par exemple au moment où, expliquant les raisons qui l'ont poussé à construire des automates, Lazare en vient à évoquer son enfance malheureuse au cours d'une scène qui tourne au pathétique ! Son monologue est alors digne d'un véritable cartoon où le « grand méchant de l'histoire » justifie ses plans machiavéliques par une enfance douloureuse. Et ce n'est pas la seule scène à être peu crédible. Dans le lot des situations invraisemblables, on peut également citer la scène finale que j'ai trouvée assez grotesque. Alors peut-être est-ce un parti-pris des auteurs mais j'avoue que ça me paraît plutôt en décalage avec le ton général du livre qui ne m'a pas paru si humoristique que ça.

Car si certaines scènes ou certains personnages tombent dans la caricature, j'ai trouvé les deux protagonistes principaux fades en comparaison. Ainsi, si j'ai bien apprécié le couple formé par Margo et Théo, je regrette néanmoins que les auteurs n'aient pas davantage forcé le trait les concernant. Ces deux frère et soeur, enquêteurs improvisés, et aux caractères totalement à l'opposé l'un de l'autre, auraient pu facilement donner lieu à des dialogues plus drôles ou des scènes plus rocambolesque. Pourtant, en dépit de certaines répliques qui prêtent peut-être à sourire, leur relation n'apparaît pas si détonante que ça, ce qui confère au récit un réel décalage dans le style qui semble osciller entre humoristique et sérieux.

Si j'ai globalement apprécié ma lecture, je regrette donc que les auteurs n'aient pas employé un ton suffisamment vif pour faire de « Confessions d'un automate mangeur d'opium » un roman drôle et décalé, ou qu'ils n'aient pas davantage approfondi leur intrigue pour en faire un « policier version Steampunk » de plus grande qualité. Au final, le récit se situe entre les deux sans vraiment parvenir à se démarquer dans un sens ou dans un autre et donc sans réellement me convaincre. J'ai l'impression d'avoir lu une histoire sympathique, agréable mais pas aboutie. Les personnages sont attachants mais assez fades (en dehors de ceux qui tombent dans la caricature) et l'intrigue manque de profondeur. de même, il est dommage que les auteurs n'aient pas plus poussé leur réflexion quant aux thèmes évoqués (progrès de la science, immortalité…), ce qui aurait alors pu relever le niveau d'une intrigue finalement pauvre en terme de suspense et de rebondissements.

En somme, un bon moment de lecture grâce à style agréable et un univers intéressant, mais qui ne me laissera pas non plus un souvenir impérissable. En dépit d'un résumé alléchant et de promesses tout au long du récit, « Confessions d'un automate mangeur d'opium » n'est pas parvenu à répondre totalement à mes attentes. Je ressors de ma lecture avec davantage de questions que de réponses et le sentiment que les auteurs ne sont finalement pas allés jusqu'au bout d'une intrigue pourtant très prometteuse.
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Le lecteur suit deux personnages principaux : Margo, actrice renommée, et son frère Théo, psychiatre spécialisé dans l'étude de l'influence de l'éther sur les comportements humains. Une amie proche de Margo meurt dans de mystérieuses circonstances. le frère et la soeur décide de mener l'enquête !

L'ambiance générale du récit est ancrée dans le mouvement steampunk. Nous sommes au moment de l'exposition universelle, les automates sont omniprésents et la plupart des engins fonctionnent à l'éther, un nouveau combustible révolutionnaire. Pas grand chose de neuf à ce niveau-là. le titre et la couverture de l'ouvrage ne font que renforcer le côté steampunk. Les références à l'Histoire et à la littérature sont nombreuses et très intéressantes.

Etant donné que le récit se divise en deux points de vue – celui de Margo et celui de Théo -, je me suis demandée comment l'écriture à deux plumes s'était déroulée : est-ce que chaque auteur participait aux deux points de vue ou est-ce qu'un des deux narrait les aventures de Margo alors que l'autre s'occupait de Théo? J'aurais aimé une petite annexe à la fin du livre qui explique leur démarche d'écriture.

Les deux auteurs ont une belle plume et l'histoire est sympathique. Pour moi, la référence à Villiers de l'Isle-Adam et à son oeuvre L'Eve future a gâché tout le suspense du livre. Je savais dès que les auteurs ont mentionné cet auteur, quel allait être la nature de l'automate de cette histoire. Je ne vous en dit pas plus pour ne pas risquer de vous spoiler😉 le livre m'a semblé traîner en longueur à de nombreux moments à cause de ce manque de supsense. de plus, je trouve que le titre n'a pas été bien choisi, puisqu'à aucun moment l'automate ne se confie aux protagonistes. Tout ce qu'on apprend sur lui passe par des témoignages d'autres personnages ou par des écrits disparates qui ne sont pas des confessions.

Les personnages étaient un peu trop clichés pour que je m'y attache vraiment, leurs comportements trop exagérés, mais ils s'accordent bien à l'époque décrite dans l'ouvrage. Les auteurs utilisent parfois des raccourcis faciles pour l'enquête en cours mais au final, ça ne m'a pas dérangée.

Une histoire sympathique menée par deux jolies plumes dans une ambiance steampunk. le suspense n'était pas présent pour moi et l'historie m'a semblé tirer en longueur, mais ce livre reste malgré tout une belle lecture.
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Quand on a une énergie magique pour faire carburer ses dirigeables, c'est bien pratique pour écrire du steampunk alors qu'on y connaît pas grand-chose sur les détails techniques. Mais quand ça peut déboucher sur des aventures sympas et pas prise de tête, je veux bien être de la partie.
Margo est actrice dans un Paris révolutionné par un mystérieux carburant nommé l'éther qui permet à peu près tout et n'importe quoi, d'où une ville bourrée d'inventions et de monuments spectaculaires. Un beau jour elle découvre que sa meilleure amie est assassinée et va tout faire pour élucider ce mystère avec son frère Théo.
Seulement voilà, j'aurais adoré apprécier cet univers, les auteurs ayant vraiment vu grand niveau richesse du background et implications sociologiques de celui-ci. Mais s'il possède dans l'ensemble de très bons personnages et quelques éléments excellents, ce roman possède presque tout ce que je n'apprécie pas dans le steampunk français, et, sans vouloir être cassant, dans la SFFF française en général.

Détective Pikachu sans Pikachu

Commençons par une petite rétrospective du bon steampunk que j'ai lu. Les Voies d'Anubis de Tim Powers, si elles n'appartiennent selon moi pas à ce genre, ont en revanche influencé fortement celui-ci et sont unanimement reconnues comme en étant pionnières. Et il s'agit d'un roman que j'avais adoré pour sa richesse, sa complexité, son rythme, sa densité. Certes, il péchait par ambition en devenant par moments incompréhensible, gaspilleur de potentiel ou carrément bordélique, mais on ne s'ennuyait pas une seule seconde pour les raisons suivantes :
- y'a d'l'action ;
- y'a tout un tas d'intrigues ;
- l'auteur se lâche même s'il reprend des clichés pour en donner quelque chose de personnel, grotesque et inattendu ;
- il y a des références culturelles de l'époque dont il s'inspire qui sont poussées loin pour s'immiscer à l'intérieur de celle-ci et contribuer à l'intrigue, sans jamais perdre le néophyte, au point qu'il est quasi-impossible de distinguer les vrais évènements historiques des faux.
Et dans ce roman :
- y'a Roméo & Juliette... Et c'est tout pour les références culturelles.
Alors certes me diriez-vous, il y en a quelques autres (pour ne citer que le titre), mais ce ne sont que des éléments mainstreams et ne servant pas vraiment l'intrigue (sauf la finale, et pour ce coup, je pense qu'on aurait pas pu mieux trouver) ; il aurait alors mieux valu ne pas en faire. L'in media res par lequel elle est introduite est bien écrit, cela dit. Mais c'est aussitôt après pour nous emmener faire une balade en dirigeable afin de nous expliquer toouuus les pans de cet univers. Deux-trois idées sympas, mais rien de révolutionnaire, et surtout, c'est long et vraiment inutile, étant donné que si on te les présente, ces lieux, tu te doutes bien que tu vas les revoir plus tard dans le récit ! Et à ce moment ce sera pertinent de les présenter.
L'héroïne apprend alors le décès de sa copine dans un journal. On en a jamais entendu parler, alors on nous explique leur relation, qui elle était, que c'est très triste, sauf que c'est limite si tu t'en fiches vu que t'en as jamais entendu parler. Donc, peu d'action, peu de renouvellement du genre, peu de culture, une intrigue qui s'annonce relativement linéaire, couché en train de lire au fond du CDI je suis en mode : mouaif.
Continuons avec Anti-glace de Stephen Baxter et Le Baron Noir d'Olivier Gechter. On dit du premier qu'il n'a aucun style, le second en abuse parfois mais il peut aussi s'en servir avec finesse. Ici le côté vintage apporté à la plume est omniprésent, mais sans l'intelligence de Gechter et tandis que l'univers d'Anti-glace, en plus de nous proposer un univers résolument ambitieux aux niveaux réalisme et technologie, un message politique (assez) subtil ou encore un personnage principal marquant, offrait juste quelques tournures désuètes mais assez pour refléter le XIXe siècle et trop peu pour qu'on aille se perdre dedans. On te dit "que c'est beau !", mais sans te faire voir que c'est beau. On te dit "quel suspense !" et on met un temps de latence horriblement long (surtout pour le final) plutôt que te le faire ressentir par petits détails. On te raconte trop (surtout avec Margo) une histoire plutôt que te la montrer. Voilà donc les gros points qui m'ont dérangé.
Enfin, côté enquête... Eh bah d'accord, j'ai jamais lu de steampunk avec une enquête, mais n'importe comment, je suis sûr qu'on a fait mieux. Margo est scandalisée, elle fonce tête baissée vers l'aventure, Hugo lui dit "mais non, laisse ces affaires à la police", ils découvrent un indice dans le journal, x sous-fifre débarque, les obligeant à découvrir la vérité pour sauver leur peau, et boum les voilà partis pour faire la guerre aux gangsters. C'est convenu, déjà vu cent fois, et même si ça ressemble au pitch de la moitié des Johan et Pirlouit, là au moins il y avait l'humour qui contrebalançait toujours de sorte que c'était attendu mais toujours renouvelé différemment, bref ça faisait partie des personnages sans les rendre clichés.
Bref, style convenu + histoire convenue + univers convenu malgré quelques touches de gigantisme = pour moi ça sera pas foufou, et dès la page 50 tu sais que ça va être prévisible et juste divertissant pour les fans hardcore du genre. C'est Détective Pikachu sans Pikachu, juste la casquette qui flotte en l'air, mais vu qu'il y a pas Pikachu... eh bah elle se sent un peu bête.
Et puis tous les clichés y passent : le cauchemar, l'androïde qu'on prend pour une machine et comme défouloir et qui est peut-être en fait aussi humain que vous et moi, l'agonisant qui dit que le nom de l'assassin c'est aaargh... Le seul avantage des 100 premières pages, c'est que les deux héros sont isolés du reste de la société, Théo parce qu'il est docteur, Margo parce qu'elle est actrice ; on reproche à l'un de n'aimer que ses patients et à l'autre de feindre ses vraies émotions, ce qui les aliène du monde comme l'un de l'autre. Alors forcément, niveau psychologie, ça les marque... Bon point aussi pour la relation frère-sœur, qui est traitée toute en finesse avec ses traits de caractère et ses petites contradictions, mais par pitié, une fois ça va, seulement arrêtez de les faire dormir dans le même lit, au bout d'un moment.
Et puis il y a de longues délibérations mentales, en plus des descriptions incessantes... À certains moments, ça m'a vraiment miné la lecture. D'aucuns diront que c'est pour rentrer dans l'univers et la psychologie, mais moi je dis toujours : il en faut, mais il en faut peu. Ou bien alors tu as un très bon style et tu fais ça de manière évocatrice (et alors là il va te falloir bien, bien plus que des points d'exclamation toutes les deux lignes), ou bien tu fais clair et net, court et concis. Mais non là, Margo bavarde en permanence : "Oh que c'est joli cette rue, oh qu'elle est jolie cette potiche, tu te souviens du jour où, mais oui et c'est depuis ce moment que..." Mais est-ce que moi je passe mes journées à raconter ma vie que personne n'intéresse sur mon blog, moi ?!?!?! Bon, oui, d'accord, mais...

Ta gueule, c'est éthérique

Qu'on mette les choses au clair, ce n'est pas un mauvais roman. Il y a des tas de trucs mal foutus, mais quelques brins d'originalité se glissent de-ci de-là (les aéropaquebots, l'idée d'accorder une place importante à un aliéniste dans une œuvre de calibre évasion grand public), quelques traits d'humour sont bien envoyés, le rythme est bon la plupart du temps, il n'y a pas d'excès de style, très souvent ça se laisse lire... et c'est ça mon problème, ça se laisse lire, mais ça ne tente rien de nouveau.
Les possibilités de l'éther sur la partie technologique m'ont d'abord paru attirantes, mais elles semblent surtout un moyen pour se permettre un peu tout ce que fait l'électricité, qui de toute façon existe, et celles-ci ne servent pas à grand-chose. Sur le plan psychologique, on se retrouve avec pas mal de théories farfelues, et surtout l'intégralité des fous de Paris qui a tourné maboul à cause de ça. Quand quelqu'un devient louche, à ce moment c'est expédié sans subtilité mais police Impact 200 en rouge fluo. Et puis il y a des légères incohérences : genre si tu avais telle arme pour te sortir de la situation épineuse B, pourquoi tu t'en es pas servi pour la situation épineuse A ? Genre Métropolis qui se rebaptise soudain Futuropolis. Genre un monde bourré de dirigeables et où pourtant les bourgeoises ont le vertige dès qu'elles montent dans un ascenseur (ah, les femmes...).
Mais oui disons-le, y'a des bons côtés. J'ai apprécié un antagoniste ambigu comme le fou Dix-neuf, aimé le personnage de Laurena, adoré le passage dans la cave de Posthumus avec toutes les sortes d'automates différents, si bien qu'à la moitié, j'ai fini par me remettre un peu en question. Et soudain... Tout repart de plus belle.
"Aha, je suis le méchant, je suis dévoilé avant la fin parce que je suis un thug ! Il faut pas m'en vouloir, j'ai eu une enfance malheureuse, par contre, l'éther a une propriété insoupçonnée complètement what-the-phoque, et tu vas subir mon plan démoniaque, et je vais attendre que tu reprennes connaissance pour te tuer, même si ça prend la moitié de la journée !" Non, non, les gars, s'il vous plaît...
"Tu comprends, je fais ça pour le bien de l'humanité (tiens, c'est pas forcément nul, ça), et puis je vais faire prendre aux auteurs une grosse prise de risque en te transformant en autre chose que ce que tu es (oh ! je veux voir ça), mais... enfer et damnation ! On vient !" (Non... Non... NOOOOOONNN...)
Et le truc, c'est que j'ai pas trop envie de taper sur ce livre, car il atteint quand même quelques moments de grâce. Certains chapitres très poétiques chez Margo, une enquête de plus en plus fouillée du côté de Théo, et puis j'ai beau cracher sur la soupe, j'accroche bien, moi, à cette idée d'expédition maudite à Angkor. Le truc, c'est que le livre navigue sans cesse entre le très bon et le très mauvais... En tout cas, il aura toujours eu le mérite de me donner envie de m'intéresser de plus près aux autres écrits de ces auteurs.

Conclusion

Confessions d'un automate mangeur d'opium est un divertissement plutôt sympa pour peu qu'on soit peu exigeant ou qu'on découvre le steampunk. Mais de la part d'un livre encensé par Bifrost (qui sont pour vous donner une idée un peu Les Cahiers du Cinéma de l'Imaginaire) et d'un auteur dont un livre a été salué par le boss himself, ça reste une grosse déception. Après, je dis ça, mais si vous avez le temps, faites-vous votre propre opinio... Professeur Maboulor ? Mais vous étiez mort il y a 800 pages !!!
« Mouhahahaha ! »
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
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