Octobre 1980. Elias Baud, charpentier, vit en couple depuis 10 ans avec Léane, une jeune femme bien plus jeune que lui. Ils se sont rencontrés lors d'un bal à Gruyères et très rapidement, ils se marient. Au fil des années pourtant, elle se sent étouffée, son mari est un homme bon mais sans surprise. Sa vie devient calme, trop calme. de plus, mis à l'écart des gens du village – sans doute à cause de la beauté de Léane qui fait des jaloux et attire les convoitises – les époux se retranchent chez eux et vivent dans leur bulle.
Le destin bascule lorsque Léane commence à suivre les cours de Lenny, un artiste peintre français nouvellement installé dans la région. Elias voit cela d'un mauvais oeil, et ce qui devait arriver arriva. Elias meurtri et fou de douleur encaisse très mal que sa femme le trompe. Quelques jours après, Léane ne rentre pas à la maison, Lenny est également aux abonnés absents. Elias signale la disparition de sa femme mais le méprisant et veule Caporal Aeby est persuadé que ce dernier a assassiné les amants. Une machination s'enclenche alors pour le pauvre mari…
Dans ce polar ayant comme décor notamment les ruines de Montsalvens,
Catherine Gaillard-Sarron nous fait découvrir le village de Broc, commune de la Gruyère, un endroit où les rumeurs circulent vite, comme souvent dans les petites bourgades. Les langues de vipères s'en donnent à coeur joie, sans prendre le temps de penser au mal engendré ni de démêler la vérité. Entrainée par une personne très mal intentionnée, c'est toute la communauté qui met au ban un homme alors acculé. L'auteure évoque très finement les lourdes conséquences que peuvent avoir les calomnies et les racontars. Nous plongeons avec les personnages dans la noirceur de l'âme, les jalousies, les mensonges et les mauvais sentiments dont seuls les hommes aux pires penchants peuvent être capables…
Au départ, la Vaudoise d'adoption avait commencé à rédiger ce texte sous la forme d'une nouvelle afin de participer au Prix d'écriture de la ville de Gruyères en 2022, mais s'étant laissée emporter par cette histoire, et ayant dépassé le nombres de signes, elle publie finalement
La sirène de Montsalvens en tant que roman, en auto-édition.
Doté d'une écriture accessible et fluide, le récit se trouve être très entrainant. L'introduction laisse présager des éléments mais il est difficile de voir comment l'enquête va évoluer, le suspense étant subtilement amené, jusqu'à un dénouement inattendu !
En résumé, un polar suisse romand sans prétention, entrainant et bien ficelé !
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