Deuxième volet de la saga des Forsyte, douze ans après la mort de Jolyon père et la séparation de Irène et Soames.
Dans une saga familiale les morts et les naissances s'enchaînent, c'est la loi du genre mais arrivent aussi les divorces et dans l'Angleterre victorienne ce n'est pas une mince affaire.
Cette société n'accepte la rupture du mariage que si des fautes sont mises en évidence devant un tribunal, le consentement mutuel n'existe pas.
Soames « le propriétaire » a besoin d'un héritier, il lui faut un garçon pour continuer la lignée et surtout administrer sa fortune. Deux solutions : divorce et remariage ou bien le retour d'Irène.
Dans le même temps sa soeur Winifred est abandonnée par son mari Montague Dartie qui fuit en Amérique du sud avec une danseuse non sans lui avoir volé des bijoux. le roman s'articule autour de ces deux tentatives de divorce que le frère et la soeur initient avec plus ou moins de sincérité car l'un comme l'autre souhaite le retour de ceux qu'ils aiment malgré tout.
Evidemment sur cet axe central se développent d'autres intrigues autour de cette famille bouillonnante : amours entre cousins de la nouvelle génération, guerre des boers, mort de Victoria etc…
L'intérêt de ce second volume reste le même : la peinture d'une riche société, installée dans des certitudes, corsetée par les conventions sociales mais qui est discrètement bousculée par des personnalités atypiques : Jolyon fils, Irène, June, Datie et par
L Histoire comme la guerre contre les boers.
Le personnage passionnant reste Soames, toujours aussi peu sympathique, il devient pathétique dans ses tentatives pour faire revenir Irène dans leur foyer. Surtout il reste incapable de sortir de son mode de pensée, d'admettre que richesse et confort ne soient pas les objectifs de chacun. A la fin du roman Il montrera sa nature profonde dans le choix cornélien que le destin va lui mettre en main. Il est le symbole d'une société trop sûre d'elle et qui en subira les conséquences.
La magie de l'auteur fait que l'on passe des heures à se passionner, dans une époque révolue, pour une famille faite de personnages qui ne sont pas aimables et qui accomplissent des actions peu honorables.