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Citations sur La source (46)

"On ne sait où commencent les histoires, à quelle source elles prennent leur origine, c'est pourquoi on n'a guère que le choix d'entrer dans leur cours au moment qui semble le plus propice, de s'y risquer comme on pénètre dans l'eau fuyante venue d'ailleurs et glissant à sa pente, se laissant emporter parfois, mais surtout luttant à contre-courant pour remonter les pas et les sauts qu'elle a franchis, les bassins versants où elle s'est attardée..."(p. 67)
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Lui soutient qu'il faut tourner la page, mais vous savez bien qu'il y en a de cornées auxquelles le livre s'ouvre quoi qu'on fasse.
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Qu’une créature incomplète, dénuée de parole et de pensée, ignorante du monde et de ses manigances jetât sur nous son dévolu de manière aussi arbitraire était déjà stupéfiant, mais qu’une personne douée de facultés lui obéisse, non seulement s’aliène sans condition à son despotisme mais, ce que je commençais d’entrevoir, trouve profit à le satisfaire, peut-être même jouissance, était d’une déraison plus grave encore.
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D'autorité, je me versai ce qui restait de café et m'assis à la table en face d'elle : votre peur d'être quittée est-elle aussi grande que la mienne que, pour ne pas l'être, vous préférez la première congédier qui vous aime ?
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Le remord est l'indigestion des pleutres qui se mordent la blessure pour la faire ressaigner et mieux s'en repaître. Ce qui est fait est fait, mal ou bien.
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P184 … les lignes les mots s’enchainant en phrases longues. Bien d’entre eux m’étaient inconnus, autant qu’à elle si petite, mais je les articulais posément comme s’ils fussent de même espèce que les autres, ayant à les rencontrer un goût grandissant, chaque fois qu’ils revenaient je les prisais mieux, comme les gens qu’on croise et qui finissent par vous remarquer, vous saluer poliment car vous devenez leur connaissance. A cela s’ajoutait le poids des volumes, leur masse particulière entre mes mains et leur odeur de vieux papier. Le seul aspect des pages imprimées m’évoquait la promesse d’une liqueur forte qui se déversait en moi, assoiffée d’en savourer le liquide, de m’en gargariser, c’était dans ma gorge et dans ma bouche que les mots, les pages faisaient ce bruit de rocaille, de torrent d’eau froissée qui clapote et furieuse s’évade à toute vitesse sur les bosses lisses des rochers, s’éngoue dans les graviers qui la brassent, plonge dans les grands sauts blancs d’écume en cascades sonores et cela allait, allait des heures entières, étourdissantes de lectures.
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P 120 Autrefois la châtaigne de hêtre était une denrée de pauvres et de cochons m’informait complaisamment Lottie, semblant très occupée à décortiquer les cuticules pour biaiser le sujet litigieux, mais je commençais de savoir comment elle détournait ses chemins, or la farine est très nutritive. Pressée on en tirait aussi une huile onctueuse, qui ne rancit pas, son beurre à des vertus vermifuges, que n’ont la châtaine ni le gland. Ce qui choit dans nos hêtraies n’est pas perdu pour tout le monde, les bêtes de la forêt, les sangliers, les écureuils et les mésanges s’en régalent. C’est pitié que les humains s’en privent à la saison…
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Régalons nous de ces nèfles et de ces airelles cueillies ce matin. Il est rare de croiser leur goût, les unes blettes de la première gelée, les autres dernières mûres de notre été. Moi je n’y mets pas de sucre pour flatter leur saveur naturelle mais vous si ma cassonade vous tente le pouvez. C’est de la vergeoise de Mme Quenotte fait venir de Belgique pas son fils chauffeur routier.
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L'aire de gravier phosphorait sourdement, mourant en estompe sous les arbres, décalant les plans en profondeur vers l'arche ténébreuse des grands ormes, des déchirées de brume laiteuse nappant le sol de leur voile isolaient des motifs arborescents comme autant d'îles flottantes (...) dans le grand silence de la nuit, un chantonnement montait du jardin en basse continue, ébauchant la partition musicale d'une histoire, celle de ce théâtre d'ombres et des gens qui y avaient vécu.
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Me revint le portrait que m'en avait dressé ma logeuse, le grand désoeuvrement des habitants qui montent en oeufs à la neige le plus petit fait, cela concernait l'autrefois mais restait d'actualité.
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