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4,15

sur 2309 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cinquante ans de solitude.

Un bouquin que je m'étais procuré lors de la crise du covid, quand les pages littéraires des journaux listaient des titres d'ouvrages ayant rapport à une épidémie. La Peste de Camus en fut un autre.

Si le cholera est effectivement en toile de fond de cette histoire-ci, c'est l'autre « maladie » du titre qui en est la trame : l'Amour !
Conquise, après une période de marivaudage, par la cour frénétique que lui fait Florentino Ariza en jouant du violon sous l'amandier jouxtant sa maison, la ravissante Fermina Daza est bien disposée à l'épouser. Mais le lecteur, lui, a déjà compris que bien des embûches viendront brouiller cette voie qui semble toute tracée. Á la fin du XIXème, dans les Caraïbes, les sentiments pèsent moins lourds que le status de la personne convoitée dans le choix de qui on épouse. En tout cas aux yeux du patriarche. Et de fait, Monsieur Daza pousse sa fille dans les bras d'un jeune et riche médecin à qui la vie ne pourra que sourire. le gendre idéal…..

Fermina s'accommode plutôt bien de ces épousailles qui s'avèreront heureuses. Son père avait sans doute raison, elle est beaucoup mieux assortie à Juvenal Urbino, pourtant très souvent absorbé par ses interventions au gré des poussées de l'épidémie..
Le monde de Florentino s'écroule. Mais il se découvre un tempérament de combattant. Une voix intérieure lui promet le retour de son ex-promise. Il se persuade, malgré les apparences, que cette dernière lui a gardé une place bien au chaud dans son coeur. Entretemps, il laisse déborder son trop plein d'amour dans les bras de quelques maîtresses, mais avec la ferme intention de garder pour qui-vous-savez la meilleure expression de ses sentiments dévoués.

Le sublime conteur qu'est Gabriel Garcia Marquez nous fait tomber en empathie totale avec l'amoureux infortuné. Comment pourrait-il en être autrement quand on apprend que, devenu écrivain public, il écrit les lettres d'amour de jeunes soupirants et qu'il n'est pas rare qu'il croise l'un ou l'autre couple formé grâce à sa verve, l'un d'entre eux lui ayant même demandé de devenir le parrain de leur premier enfant ? Ou quand il parvient à acquérir dans une vente publique un miroir ayant appartenu à son adorée Fermina, non pas pour l'objet en lui-même, mais pour le gracieux visage qu'il avait si souvent reflété ?

Cependant, après cinquante ans passés littéralement à tuer le temps, Florentino Ariza commence à se demander si la mort ne le surprendra pas avant l'Amour…..
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A la fin du XIXe siècle, dans une ville des Caraïbes, se trouve un parc où se rencontrent deux adolescents amoureux. Mais, le père de Fermina les sépare et envoie sa fille en voyage, en espérant qu'elle oublie Florentino qui paraît effectivement bien fade. Il est plus convenable que la jeune fille épouse le docteur Juvenal Urbino, un brillant médecin de bonne famille. Cinquante années s'écoulent et Florentino n'a pas oublié Fermina, il s'est efforcé de réussir en devenant riche et en ayant beaucoup de maitresses. Il montre une vie en apparence réussie dans l'espoir de reconquérir son amour de jeunesse.
Le jour où Fermina devient veuve, acceptera-t-elle de renouer avec le passé ?

Ce roman m'a transportée sur les eaux sombres du rio Magdelena, d'Aracataca, la ville de Gabriel Garcia Marquez, jusqu'à Barranquilla et Cartagena sur la côte des Caraïbes.
L'écriture est superbe, l'auteur décrit la vie quotidienne, les sentiments, les rêves d'une femme avec une acuité teintée d'humour. Cela ravit la lectrice du XXIe siècle qui le lit et qui s'étonne de trouver tant de justesse et de proximité à ce roman d'amour, malgré l'époque, la distance et l'exotisme latino-américain.
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L'enthousiasme va croissant pour ce roman écrit dans un style très particulier : cinq chapitres de près de cent pages, absolument pas structurés ; de longues phrases : tout semble réuni pour une lecture difficile. C'est tout le contraire !
L'auteur démarre son récit, semble passer du coq à l'âne sans reprendre son souffle, mais au final son style est fluide, plein d'humour, les éléments importants de l'histoire sont mêlés aux détails, aux considérations de l'auteur, sans créer ni confusion ni ennui.
L'histoire se passe au début du 20ème siècle, aux Caraïbes, où l'on tente d'endiguer le choléra. Florentino Arenza, jeune télégraphiste, poète, violoniste, tombe amoureux de la délicieuse Fermina Daza.. Celle-ci promet de l'épouser, mais préférera finalement un riche et célèbre médecin. Toute la vie de Florentino se résumera dès lors à l'attente du moment où il retrouvera sa belle. Car ce moment arrivera, il en est sûr. O miracle, son voeu se réalisera tout en fin de leur vie. Ces dernières pages sont particulièrement émouvantes, qui décrivent les retrouvailles de deux « vieillards ».
C'est un grand roman d'amour (d'amour et de mort comme dit justement l'éditeur), qui ne tombe jamais dans le mélo, bien au contraire : le style apparemment détaché de l'auteur, son humour permanent, parfois acide, confère au récit beaucoup d'humanisme et de tendresse.
Du grand art !
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Je pense que j'ai été attirée par l'idée d'une histoire d'amour longue mais malheureuse, dans laquelle les personnages ne se complètent pas, ne s'épanouissent pas, mais évoluent en parallèle, sans jamais se rencontrer.

C'est un roman qui se savoure, au rythme des Caraïbes. Les mots chantent, les phrases murmurent, les pages s'enchainent lentement, à la même vitesse que les années vides mais non dépourvues d'intérêt des protagonistes. Que se passe-t-il ? Beaucoup de choses, mais pas forcément l'essentiel. Fermina et Florentino tombent amoureux très jeunes et si Florentino est prêt à tous les sacrifices auxquels il s'engage, Fermina semble davantage amoureuse du fait d'être aimée. Très vite, à l'approche d'un mariage pour lequel elle se croyait prête à affronter son père, elle s'aperçoit qu'elle ne ressent rien pour lui et elle le rejette. Anéanti, Florentino ne sombre pas dans la colère et décide de respecter sa parole : l'aimer et n'aimer qu'elle jusqu'à la mort.

Dès lors, nous suivons parallèlement les vies des deux personnages dans une alternance finement construite. le narrateur nous promène plusieurs pages avec Florentino qui, dès qu'il en a l'occasion, fait en sorte de croiser sa belle, et c'est alors que l'on apprend ce qu'elle fait là et où elle en est dans sa vie.

Aucun manichéisme dans ce roman. Pour tout vous dire, l'un de mes personnages préférés est le mari de Fermina, Juvenal, que je trouve simple, sincère, droit et drôle. Bien que j'aie eu du mal à cerner et à apprécier l'héroïne dont je ne comprenais pas toujours la versatilité, elle n'est pas la méchante. Elle subit sa vie, sans se rendre compte qu'elle n'est pas pleinement heureuse mais que son mari et ses enfants ne la rendent pas malheureuse non plus. Quelle richesse de points de vue de lire ce que peut ressentir l'amoureux transi et éconduit en croisant la femme de sa vie, enceinte, sur le point de voyager ou de revenir, et de découvrir ensuite la réalité cachée sous la surface.

Pendant ce temps, Florentino ne devient pas moine et c'est ce qui fait toute la complexité du personnage. Il multiplie les conquêtes féminines donnant son corps mais jamais son coeur, fait de sa carrière le but ultime de son existence, afin de pouvoir offrir le meilleur à celle qu'il aime quand elle lui reviendra, parce qu'il est sûr qu'elle reviendra.
Mais le temps passe et c'est ce qu'il y a de plus beau. Sans jamais connaître son corps, il y vénère la moindre ride, la moindre faiblesse : la vieillesse ne lui fait peur que parce qu'elle le diminue lui, pas parce qu'il risque de la faire changer, elle. Il attend la mort du mari toute sa vie et quand elle survient, il ne sait pas quoi faire. Dans cet amour qui ne connaît pas sa cible, il y a de l'adoration, de la vénération. Et quand la déesse devient vieillesse, l'adoration redevient amour et le corps un simple moyen d'exprimer cet amour.

Et le choléra dans tout ça ? Et bien le choléra est présent, comme une menace sourde. Pour moi, c'est un symbole, justement de la vieillesse, de la menace de la mort et paradoxalement, de l'amour. L'épidémie de choléra a touché le village bien des années plus tôt, mais elle reste un traumatisme qui a transformé la vie des gens. On craint la moindre toux, la moindre diarrhée. Les bateaux hissent un drapeau jaune pour que personne ne s'arrête à leur hauteur en cas de contagion. Mais la vie continue. On croise quelques cadavres parfois dont les séquelles ne laissent pas de doute, alors on brûle, on isole, mais maintenant, et grâce notamment au Docteur Juvenal Urbino, on continue à vivre. C'est en cela que cette maladie devient symbolique. Juvenal parvient à enrayer l'épidémie mais l'ombre plane toujours, un peu comme avec Florentino. le temps passe, mais les promesses restent et ne s'envolent pas.

Je suis ravie de m'être enfin plongée dans cette oeuvre qui ne plaira pas à tout le monde du fait de sa lenteur, mais je l'ai trouvée vraiment belle, tant dans le fond que dans la forme.
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Ce n'est que lorsque cet auteur magistral est décédé que mes parents m'ont incitée à lire un de ses livres ! Et la seule chose que je regrette est de ne pas l'avoir fait plus tôt ! L'Amour aux temps du choléra , est un livre bien différent de mes habitudes , un univers qui m'a séduite tout simplement . le personnage principal , très étrange , dont l'amour est de la femme qu'il choisit lorsqu'il est jeune tourne à l'obsession . Et malgré cela , il se forge une situation respectable pour un homme issu de son milieu . Même si , par certains passages , je dirai tout le long en y réfléchissant , l'auteur utilise des termes crus , la fin est magnifique ! Un livre que je conseille vivement !
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C'est beau, c'est beau, c'est beau!
Je ne veux pas écrire des tartines après toutes les belles et longues critiques déjà publiées mais j'avais envie de me joindre à tous et de partager l'avis général.
Ce livre est fantastique. Une vraie grande histoire d'amour. Je l'associe à Belle du Seigneur dans la folie amoureuse même si en effet rien à voir niveau style, époque, géographie...
Je ne sais pas trop quoi dire à part que c'est génial, que c'est beau (encore je sais), que ça fait pleurer, et la ténacité amoureuse présente tout au long du livre est admirable!
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~ Chavirer, tanguer a l'infini ~

Plus je lis de romans, plus je pense que les plus belles histoires d'amour, les plus enivrantes, n'ont justement pas d'histoire, puisqu'elles n'ont jamais lieu, leur destin est de se garder du grand jour et de rester à l'abri au creuset de l'imaginaire. Et cette passion dévorante issue d'un amour impossible, inviolable & inaccessible, ne peut donc jamais avoir de fin. Ce qui n'a vocation à exister, reste du domaine de l'inaltérable, et ne peut donc ni se ternir ni mourir.

C'est ainsi que Florentino Ariza a passé toute sa vie a aimer, se languir & espérer la jolie Fermina Daza du coin de l'oeil, et de la rue après que son père les a séparés.

Oui, parce que caresser du regard, c'est aussi caresser.
Et écouter en silence, c'est aussi enlacer, bon, même s'il ne s'est pas gêné de se consoler auprès d'autres femmes !

Fermina épouse Juvenal Urbino. Après une cinquantaine d'années de vie commune, il meurt d'une chute accidentelle. Florentino décide alors d'assister a l'enterrement, et lui présenter ses condoléances !

Oseront-ils renouer?

« Un jour, il lui avait dit une chose qu'elle ne pouvait concevoir: les amputés ressentent des crampes, des fourmillements à la jambe qu'ils n'ont plus et qui leur fait mal. Ainsi se sentait-elle sans lui et le sentait-elle là où il n'était plus »

Marquez conte la vie & l'évolution de ce trio amoureux, il digresse, il digresse, et moi, j'aime, j'aime !
Beau, dérangeant, caustique, triste, jubilatoire, sarcastique, immensément humain, et toujours aussi peuplé & chaleureux !
Un roman où, il glisse toute une vie !

La réalité telle conçue dans l'imaginaire, et l'autre qui se déroule proprement dans les choses !

Mais alors ? L'amour a-t-il un âge et si oui, se dissout-il dans la tendresse ?
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J'ai passé un grand moment avec ce livre, j'ai écouté la version en espagnol, c'est une histoire d'amour extraordinaire, la fin m'a epaté...J'avais commencé la lecture d'un autre ouvrage de Garcia Marquez (100 años de soledad) mais je n'ai jamais avancé. L'histoire ne me disait rien. Grace a ce livre que j'acheve aujourd'hui je vais me pencher sur 4 autres ouvrages de cet auteur, qui sait peut etre j'aimerai
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Une oeuvre grandiose, baroque dans l'esprit, une trouvaille par phrase, des envolées stylistique, la préférée de son auteur ! Florentino Ariza vit à l'ombre de son amour pour Fermina Daza (personnages que le narrateur ne désignera jamais autrement que par leurs patronymes), on est quelque part aux Caraïbes, avant et pendant le temps d'une épidémie de Choléra, à la croisée de deux vies qui se déroulent dans les spirales du temps, c'est souvent étourdissant, drôle, d'un romantisme original, ce texte nous entraîne, comme le Magdalena en croisière, dans des lieux que des âmes habitent. Une histoire au charme fou, même si, pour ceux qui aiment à critiquer les livres pourvu qu'ils auront été lus, on accordera un débordement du côté des vicissitudes de la morale, sexuelle notamment, quand il s'agit d'évoquer le personnage d'America ... Et en effet, peut-être suffisait-il de changer quelques détails pour que la magie opère encore plus complètement. Et puis on se dit que ce ne sont que des personnages de papier après tout, que ce léger malaise peut bien passer, comme toute chose quand on y pense ... Je conseille vivement la lecture de L'Amour aux temps du Choléra (et non de la colère du covid !).
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Toujours ce ton picaresque que seuls les auteurs hispanos savent manier. C'est grave, c'est dense et au même temps burlesque. L'histoire est, somme toute, assez bateau. Mais il y a de la folie et une immense classe pour nous la raconter.
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