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L'amour au temps du choléra - Paru en 1985 - Gabriel Garcia Marquez, écrivain colombien, prix Nobel de Littérature - lu en décembre 2018.
Ma question: comment ai-je pu attendre 33 ans pour lire ce magnifique roman d'amour ? Mais comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, voilà qui est fait !
A la fin du XIX ème, début du XX ème siècle, dans une petite ville des Caraïbes, non citée, où sévit régulièrement le choléra, Fermina Daza, jeune et belle étudiante et Florentino Ariza télégraphiste, violoniste et poète, pauvre, tombent éperdument amoureux et se jurent un amour éternel. Cet amour épistolaire et platonique durera trois ans. Florentino, sut immédiatement que Fermina serait LA femme de sa vie.
Le père de Fermina mit fin à cette idylle qui ne lui convenait pas, voulant pour sa fille un homme d'une classe sociale élevée. Il éloigna Fermina du tentateur en l'envoyant loin de la ville durant quelques temps.
L'éloignement permit à Fermina d'ouvrir les yeux sur son amoureux et décida de terminer son histoire d'amour, ce qui brisa le coeur de Florentino.
Fermina épousa alors le Docteur Urbino Juvénal, beau parti, médecin riche et réputé ayant fait ses études à Paris.
Il habite une grande et belle maison dans un quartier résidentiel. Ils eurent trois enfants, dont l'auteur ne parle pas, l'histoire tournant principalement autour des trois personnages principaux.
Florentino passa alors sa vie à gravir les échelons par le travail dans l'espoir de reconquérir les faveurs de Fermina. S'il y réussit, sa vie sentimentale est un désastre, il eut quantité de conquêtes d'une nuit ,purement sexuelles mais aucun sentiment envers ne fut-ce que l'une d'entre elles, dans sa tête et son coeur, il restait fidèle à Fermina.
"Fermina lui dit-il, j'ai attendu cette occasion pendant plus d'un demi-siècle pour vous réitérer une fois encore mon serment de fidélité éternelle et mon amour à jamais". (page 71) Cette déclaration, Florentino la fit lors de l'enterrement d'Urbino Juvenal, mort d'une chute lorsqu'il tenta de récupérer son perroquet qui s'était enfui de la maison pour se percher tout en haut d'un arbre du jardin.
Il s'était écoulé 51 ans, neuf mois et quatre jours, Florentino avait 22 ans lors de la rupture.
Fermina le renvoya par ces mots : "File, dit-elle. Et ne te fais plus voir tant que tu seras en vie... Et conclut : J'espère que tu n'en as plus pour longtemps" (page 71)
Juste avant de mourir, Urbino eut pour sa femme ces derniers mots : "Il parvint à la reconnaître... à travers les larmes de sa douleur irrémédiable de mourir sans elle, la regarda une dernière fois, pour toujours et à jamais avec les yeux plus lumineux, les plus tristes et les plus reconnaissants qu'elle lui eût vu en un demi siècle de vie commune, et il réussit à lui dire dans son dernier souffle : Dieu seul sait combien je t'ai aimée" (page 61).
Deux déclarations d'amour à quelques heures d'intervalle.
Fermina se demande d'ailleurs au bout de cinquante années si c'est bien de l'amour qu'elle a connu pendant tout ce temps.
Ce roman qui est une ode à l'Amour, à la fois dramatique, triste, drôle dans certains passages, toujours plein de vivacité, avec une multitude de descriptions du quotidien, de drames. Un livre qui laisse éclater les sons, les odeurs, la maladie les pleurs et les rires, la pauvreté, le sexe et bien sûr l'Amour.
Qu'est-ce que l'amour ? Est-ce la passion ? Est-ce la durée dans le temps ? Est-ce l'attachement ? Est-ce la stabilité ?
Autant de questions que l'on se pose en refermant la dernière page de ce merveilleux roman.
Ma première lecture de cet auteur extraordinaire.
Au mois de janvier 2019, notre amie Coya membre des lecteurs bruxellois (le navire bruxellois), viendra nous parler de Gabriel Garcia Marquez lors de notre première réunion de l'année. Il me paraissait évident de lire un livre de lui avant cette réunion, j'ai donc choisi L'amour au temps du choléra. Je suis plus qu'heureuse de l'avoir lu.
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« L'amour au temps du choléra » fait partie de ces romans dont la beauté se glisse jusque dans le titre.
Lors de sa parution en 1985, l'enthousiasme des lecteurs fût à la mesure du prestige de son auteur, Gabriel Garcia Marquez, encore auréolé du Nobel de littérature obtenu trois ans plus tôt.

L'histoire se situe en Colombie, sur la période 1870-1930, dans un port de moyenne importance, Barranquilla, situé à l'embouchure du fleuve Magdalena qui se jette dans la mer des Caraïbes.
Trois bateaux fluviaux possédant chacun deux roues à propulsion mues par une chaudière à bois, remontent à tour de rôle le Magdalena sur plusieurs centaines de kilomètres. Un vrai décor de carte postale si ne sévissaient pas dans la région une guerre civile interminable et de fréquentes épidémies de choléra.

L'écrivain a construit son roman en adoptant une chronologie inversée.
La première partie relate dans le détail l'ultime journée d'une personnalité locale de quatre-vingt-un ans, le docteur Juvenal Urbino. Fort d'études de médecine faites à Paris, celui-ci s'est illustré lors de son retour au pays par une lutte farouche contre le choléra.
Les dernières heures de cet homme débordant d'activités sont dépeintes sur un rythme soutenu alternant le comique de situations et la fatalité. Malgré un début et une fin pareillement funeste, cette longue introduction frôle souvent l'hilarité et constitue une entrée en matière prometteuse.

Fermina, l'épouse du docteur Urbino depuis cinquante ans, va devenir à la mort de son mari le personnage central d'une étonnante histoire d'amour au romantisme suranné.
L'autorité paternelle a empêché naguère Fermina de vivre pleinement un amour de jeunesse avec un jeune télégraphiste de son âge, Florentino Ariza. Une relation épistolaire enflammée de trois ans a malgré tout tissé à l'époque des liens particuliers entre ces deux êtres.

Cinquante et un ans, neuf mois et quatre jours se sont écoulés depuis que Fermina l'a éconduit et pourtant le coeur de Florentino n'a jamais cessé de battre pour cette femme gracieuse au regard de biche.
Paradoxalement cet homme mélancolique a durant ce demi-siècle collectionné pas moins de six cent vingt-deux amourettes, les femmes appréciant chez lui une très grande discrétion…

Maintenant septuagénaires, Fermina et Florentino trouveront-ils sur le tard l'amour qui naguère les fuyait ?

Ce roman, sans doute le plus populaire et le plus accessible de Gabriel Garcia Marquez, est un excellent ticket d'entrée dans la littérature latino-américaine dont la richesse peut au départ désorienter les lecteurs les plus jeunes.

Une petite croisière sur le Magdalena en compagnie du grand écrivain colombien vous permettrait peut-être de goûter à quelques jours supplémentaires de dépaysement estival !
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Après avoir écrit une épopée colossale et une fresque extraordinaire (La Guerre et la Paix), Tolstoï a écrit une oeuvre avec un sujet plus simple mais avec la même verve et profondeur ; Anna Karénine. Gabriel Garcia Marquez a fait de même. Après avoir écrit Cent ans de solitude, livre inclassable, imprégné de réalisme magique, il s'attaque à un sujet plutôt romantique, ou s'il on veut garder la même combinaison ; il s'agit d'un romantisme magique ; L'Amour aux temps du choléra.

Il s'agit bien de l'Amour avec un grand "A" et non d'un amour ou des amours, car "l'amour [pour Garcia Marquez] est l'amour, en tout temps et en tout lieu". Un seul amour. L'amour qui a les mêmes symptômes que le choléra. Mais pourquoi l'Amour aux temps du choléra ? Cette question me rappelle une autre ; celle du grand écrivain allemand Hölderlin : Pourquoi des poètes en temps de détresse ? la beauté aux temps de la laideur et le bonheur aux temps du chagrin !

Comme l'a dit Garcia Marquez lui-même, il voulait mettre le bonheur à la mode en écrivant une histoire d'amour latino-américaine à la fin heureuse. Mais en même temps, en présentant des faits atroces (guerres civiles, épidémies, pauvreté…) avec ironie et humour. de même que si l'on observe de près les trois personnages principaux de cette histoire, on remarque que ce sont les plus sérieux et qui ont le moins ce sens de l'humour : Juvenal, docteur honorable et respecté, sérieux et exigent ; Fermina, femme altière, raisonnable et stricte ; Florentino, homme sinistre et maussade. Tout cela me rappelle Candide de Voltaire (dans certains aspects seulement) : événements presque tragiques (guerre, tremblement de terre, massacres, esclavage, torture…) personnages sérieux (Pangloss, Candide…) qui contrastent avec la narration pleine d'humour et d'ironie mais aussi une fin peu ou prou heureuse (Cunégonde devenant laide, Fermina vieille).

On dit souvent que l'une des marques essentielles de Gabo est qu'il transpose la réalité en poésie et la sublime. Gabo a aussi cette capacité ingénieuse de susciter notre intérêt par des faits banals. Même les stéréotypes de l'amour apparaissent sous un jour nouveau. En cela, il est un véritable disciple de Flaubert. Une mort absurde devient un événement fatidique, des rencontres avec des femmes deviennent des épisodes marquants (les amourettes de Florentino dont chacune est une histoire à part) ou encore des voyages en bateau (le premier et le second) qui sont d'une beauté poétique (le fleuve comme le temps coule et entre les deux voyages tout a changé : seul l'Amour demeure au contraire du poème d'Apollinaire). Gabo n'hésite pas à introduire tout un épisode pour en déduire une impression, une conclusion, un sentiment nouveau (surtout chez Florentino).

Par ailleurs, Gabo a toujours été fasciné par l'univers des Mille et Une Nuits. Cette influence apparaît dans plusieurs aspects, notamment l'amour-passion qui nous rappelle certains poètes arabes classiques qui aimaient jusqu'à l'hallucination, la présence de la poésie comme expression de l'amour et enfin la recherche d'un trésor enfoui.

L'Amour aux temps du choléra représente avec autant de grandeur que Cents ans de solitude, l'âme latino-américaine (mais je crois aussi les pays du tiers-monde) : les croyances superstitieuses, l'Europe image de prospérité et de développement, les préjugés de la société, le mariage raisonnable … pour ne citer que cela. Par cette histoire d'amour aux couleurs locales, ce roman est devenu l'un des livres les plus populaires du XXe siècle (c'est aussi, l'une des rares fois où un écrivain nobélisé publie une très grande oeuvre après son couronnement). Les pages où Gabo nous décrit la vie conjugale de Fermina ; ces petites choses insignifiantes à la beauté éternelle touchent l'universel.

Revenons à cet amour bizarre de Florentino pour Fermina. Cet amour a connu, comme les personnages, une jeunesse, un âge adulte et une vieillesse. Un amour qui permet à Florentino de survivre (il s'occupe de son corps avec un intérêt excessif nous rappelant le personnage de Rigoberto dans un roman de Vargas Llosa), de devenir meilleur (il veut changer de situation et commencer son ascension sociale) et de nourrir un espoir précaire (attendre la mort de Juvenal), tout en restant fidèle à sa manière (en rentrant dans des amourettes impliquant le désir corporel loin de tout attachement amoureux). Florentino a prouvé que l'amour n'a pas d'âge ni de lieu ni aucune limite (pour revenir à la définition de départ que nous livre Gabo).
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Coup de coeur! Roman qui me réconcilie avec Gabriel Garcia Marquez, que j'avais découvert avec Cent ans de solitude, et n'avais pas vraiment apprécié.
Cet ouvrage "L'Amour aux temps du choléra" est un bijou. Excessivement bien écrit, ciselé (je regrette de ne pas pouvoir le lire en espagnol), est un livre qui fait réfléchir sur la passion, la fidélité dans l'infidélité, la constance des sentiments, les vicissitudes de la vie... et il aborde aussi un tabou, l'amour physique des séniors. Ce livre n'est pas triste car ponctué d'anecdotes surprenantes et amusantes. Il se lit bien, se savoure comme une friandise. Ce n'est pas un roman pour "midinette", mais c'est un message d'espoir pour tous les lecteurs qui sont un peu "fleur bleue", une réflexion intelligente sur ces mariages qui durent, parce qu'il a fallu faire des concessions, souvent arrondir les angles, accepter parfois passades ou incartades... un texte qui ose dire qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes en même temps, où encore d'être fidèle psychologiquement alors qu'on peut mener une vie de débauché... Un roman qui montre que tout est encore possible malgré les outrages du temps.
Ce livre ne conviendra certainement pas aux lecteurs ancrés dans des convictions très classiques et assez étriquées de l'existence, ni a un public trop jeune... Pour l'apprécier pleinement, il faut avoir déjà parcouru un long chemin et savoir se pencher sur son passé.
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Nous sommes aux caraïbes, à la fin du XIX siècle. le soleil, au plus fort de la journée brûle tout ce qu'il peut atteindre. Mais Fermina Daza et Florentino Ariza s'en moquent, ils sont jeunes, se découvrent et s'aiment. A cette époque, il y a des convenances à respecter, et la voix du père est crainte. Bravant les interdits, en cachette, ils vivent par échange de lettres leur amour. L'histoire veut que Fermina rejette Florentino et épouse Juvenal Urbino, médecin méritant ayant fait ses études en Europe, issu d'une famille riche. Elle oublie un peu vite que Florentino lui avait dit qu'il l'aimerait pour l'éternité...

Se déroule alors sous nos yeux une fresque magnifique, où chaque personnage de premier ou second ordre est vivant, pétille sous une foule de détails pleins de lumière. Elle vit sa vie de femme mariée avec enfants, petits-enfants et drames du quotidien, sans amour. Lui passe sa vie à l'admirer de loin, à l'aimer en silence, tout en accumulant les maîtresses, en prenant soin de ne pas les aimer pour ne pas la trahir. Plus de 50 ans après, le docteur meurt en tombant d'une échelle... et lui vient simplement renouveler sa déclaration à Fermina. Est-ce que des personnes de plus de 70 ans peuvent s'aimer et retrouver ce qu'ils ont perdu?

L'amour aux temps du choléra est l'histoire d'un amour décliné mais aussi des déclinaisons de l'amour. Qu'un seul mot illustre autant de situations différentes est presque frustrant.
D'abord l'amour passionné, platonique, épistolaire, romancé et idéalisé de deux jeunes gens à la fin du XIX siècle. Puis l'amour raisonnable d'un couple qui grandit, qui se fortifie avec les années communes, quand chacun devient indispensable à l'autre. « Ils étaient comme un seul être divisé en deux...ensemble, ils avaient dépassé les incompréhensions quotidiennes, les haines instantanées, les mesquineries réciproques.... ce fut l'époque où ils s'aimèrent le mieux, sans hâte et sans excès, et tous deux furent plus conscients et plus reconnaissants que jamais de leurs invraisemblables victoires sur l'adversité. »
Il y a aussi les amours dissolus, charnels, sensuels, purement physiques de l'homme seul qui attend son élue. Et puis l'amour qui arrive à une époque de la vie qui n'espère plus, qui est censé ne plus rien attendre, amour considéré comme indécent et qui est, peut-être plus encore, capable de faire des miracles ou de folles actions.

L'amour aux temps du choléra est aussi un roman sur la condition de l'homme, un oeil sans pitié sur les vicissitudes de la vie, qu'elle soit riche ou pauvre. Chacun est vulnérable ; pas de véritable grandeur, même celle du docteur Urbino, homme important dans la société mais qui s'effondre aussi dans le quotidien de la vie.

Garcia Marquez aborde ses personnages dans leur vérité, sans indulgence, sans concession mais sans cruauté et souvent avec humour, où la grandeur et la beauté côtoient la mesquinerie et la faiblesse, où il n'y a pas de héros mais des hommes et femmes pas tout à fait comme les autres soumis cependant aux misères ordinaires qui rejoignent celles de tout le monde. Il les regarde, profondément, sans les juger, avec un luxe de détails qui les rendent particulièrement humains et pourtant parfois pas forcément sympathiques…

Quelle extraordinaire façon d'écrire pour aborder la totalité du sentiment amoureux dans toute son imperfection mais aussi sa force et sa beauté !
Un livre rempli de poésie, d'espoir, d'Histoire où l'on retrouve les senteurs, les couleurs caribéennes dans une langue magnifique.
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Un roman qui joue avec l'humour et des personnages farfelus, ou au contraire très classiques, pour nous raconter les différentes facettes de l'amour.

Pour Florentino, l'éternel amoureux, poète dans l'âme, l'amour est une maladie, et il se complait dans ses symptômes. Il se soigne comme il peut en multipliant les conquêtes sans jamais oublier Fermina, celle dont il rêve un jour d'épouser, n'ayant eu pourtant avec elle qu'une relation épistolaire.

Fermina préfère çà cet amour utopique, aux envolées lyriques, la stabilité d'un amour posé, dont les racines ne sont pas la passion, mais qui se cultive avec le temps, et promet des fruits épanouis.

Pourtant, cinquante ans plus tard, lorsqu'elle se retourne sur sa vie, elle se demande si elle n'est pas passée à côté de l'amour véritable. Celui qui a des ailes, qui se moque de la routine et des contraintes.

Gabriel Garcia Marquez nous emmène en voyage dans cette petite ville des Caraïbes à la fin du XIXè siécle, sous sa plume poétique, si légère, même lorsqu'il nous parle de choléra ou de trahisons douloureuses.

Une très belle histoire, qu'on lit avec le sourire, malgré les drames effleurés. Un roman qui nous dit qu'il n'y a rien de plus beau que l'amour, qu'il peut faire oublier tout le reste, même la vieillesse et la mort.
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Gabriel Garcia Marquez est un conteur extraordinaire, roi de l'ironie ordinaire de la vie, du pathétique touchant, des histoires magnifiées par un éclairage surprenant sur des choses toutes simples.

Il nous surprend sans cesse par ses images inventives et poétiques, si profondes et drôles, souvent énoncées d'une voix qui parle à travers le temps.

Ses tournures de phrases précieuses racontent parfois l'absurde sans que cela en ait l'air.
Ses personnages sont nourris d'enchantements et d'incantations, de rêves souvent plus grands qu'eux, tiraillés entre chimères, illusions et amours contrariées.

Les thèmes qu'il aborde sont et seront toujours actuels. le temps qui passe, l'automne de nos vies qui arrive toujours plus vite que nous ne l'attendions mais aussi le temps qui n'a pas de prise sur certaines obsessions.

L'auteur colombien nous offre de petites fulgurances poétiques capables de nous émouvoir aux larmes.
Ce monument de la littérature abrite des trésors inestimables entre ses pages.

Dans les entrelacs d'histoire, de ressentis, d'impressions et de mises en conscience personnelles, les personnages de Gabriel Garcia Marquez traduisent le courage qu'il faut pour se reconstruire de ses blessures secrètes.
Il évoque également notre rêve secret d'éternité.

L'auteur colombien partage avec le lecteur ses méditations sur la vie qui passe comme dans un sillage de plumes mais surtout il raconte une de ces rares histoires où l'amour rime avec toujours.


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Il y a des romans qui donnent l'impression de vous poursuivre toute votre vie et "L'amour aux temps du choléra" en fait certainement partie en ce qui me concerne. Déjà, au collège, en cours d'espagnol, il était cité avec "Cent ans de solitude" par les profs énamourés de littérature hispanique comme cela se doit, et alors que je m'essayais péniblement de lire, déchiffrer et traduire des extraits de ces romans tant vantés, quelque part, ils me faisaient peur, peut-être comme font peur aux élèves tous les livres étudiés en classe ?

Toujours est-il que "L'amour aux temps du choléra" me faisait un peu peur pour cette raison mais comme il y a quelques années, j'avais déjà succombé aux charmes envoûtants du réalisme magique de "Cent ans de solitude" que je considère comme l'un des plus grands romans que j'ai lus jusqu'à présent, j'étais tout de même assez confiante en entamant ma lecture.

Le choléra... encore une maladie épidémique implacable. N'allais-je pas me tirer une balle dans le pied avec ce récit dramatique d'un amour impossible qui s'étend sur plus de cinquante ans dans le cadre mi-réaliste mi-fantastique d'une Carthagène allégorisée ? Et bien non. La même magie que pour "Cent ans de solitude" a opéré et même si "L'amour aux temps du choléra" n'est pas un coup de coeur, il n'en demeure pas moins une magnifique découverte, un grand roman de passion et de drame, d'observation, d'analyse du sentiment amoureux et d'exploration des relations humaines. J'ai parfois souffert d'un rythme qui happe et lasse tour à tour mais qui loin de rebuter le lecteur le fascine et l'emprisonne comme l'araignée dans sa toile.

Autour de la poignée de personnages plus ou moins fouillés, plus ou moins fugaces, se dessine le cadre de Caraïbes fantasmées, oppressées par la chaleur, les humeurs, la puanteur, la mixité, la misère, la vétusté et l'apathie des êtres. Dans un contexte de décadence dotée d'une aura trouble et charnelle, les héros évoluent dans l'acceptation ou le rejet de destins contraires. Et par-dessus tout cela, ce qui m'a envoûtée, c'est une fois de plus la plume ensorcelante de Gabriel García Márquez, et j'en profite pour tirer mon chapeau à Annie Morvan, traductrice de l'édition du Livre de Poche.

Je suis vraiment ravie qu'après toutes ces années de poursuite, ce beau roman m'ait finalement attrapée dans ses filets. Comme dit mon mari : "La peur n'évite pas le danger", et des dangers comme celui d'une lecture marquante, il ne faut jamais hésiter à les courir.


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A la fin du XIXe siècle, dans une petite ville des Caraïbes, un jeune télégraphiste pauvre et une jeune écolière se croisent, tombent amoureux, s'écrivent, promettent de se marier. Mais Fermina épouse Juvenal Urbino, un jeune et brillant médecin. Alors Florentino, l'amoureux éconduit, ne cessera de l'attendre et de l'aimer en secret pendant cinquante et un ans, neuf mois et quatre jours...

Au cours de cette incroyable histoire (ou épopée) d'amour, on saute d'une époque à l'autre, on croise moult personnages secondaires qui étoffent l'histoire et enrobent celle de Florentino et Fermina. Tout cela est raconté avec précision, aisance, humour, et un grand classicisme.
C'est l'amour qui est ici le personnage principal, l'amour sous toutes ses formes : épistolaire, platonique, marital, extra conjugal, de la jeunesse à la vieillesse, sensuel et sexuel. de plus, toute la palette des sentiments accompagne cette variété amoureuse. On pleure, on rit. Enfin, on respire le parfum des fleurs et des épices des Caraïbes, on étouffe sous ce climat parfois irrespirable, on entend le bruit de l'eau et des bateaux, on admire les tableaux peints par Marquez...

Une écriture belle et vivante pour un grand moment de lecture.

Lien : http://mes-petites-boites.ov..
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Assieds-toi gentil lecteur, et ouvre grand tes yeux, ton coeur et tes oreilles, Papi Gabriel va te raconter une belle histoire.
Et quelle histoire! Une fois encore, je me suis laissée envoûter et emporter dans le torrent de mots, de sensations, de couleurs et de péripéties auquel ce génial auteur au talent de conteur hors pair sait apporter le sel et la consistance d'un véritable joyau littéraire, concoctant avec facétie et maestria un plat qui d'ordinaire me laisse froide : un magnifique roman d'amour.
Il faut faire comme les caïmans au bord du fleuve Magdalena qui irrigue cette épopée amoureuse sublime et hors normes : fermer les yeux et se laisser couler dans les eaux du récit, pour remonter le fleuve des amours contrariés de la fière Fermina et de l'éternellement jeune Florentino que rien, ni ses conquêtes par centaines, ni les rebuffades de la belle, et moins encore les flèches du choléra qui continuent de frapper avec plus ou moins de hasard, n'empêchera jamais, pendant plus de cinquante ans, de convoiter sa belle et de se morfondre pour elle.
Et ce avec une telle intensité que le lecteur, après avoir frémi, ri, soupiré, admiré, applaudi, tremblé face aux déconvenues et coups du sort supportés par ces héros, se sentira quant à lui fondre de joie dans l'acte final fluvial et phénoménal, merveilleux de glamour et de tendresse.
Un bonheur de livre à vivre!

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