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4,15

sur 2309 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Les symptômes de l'amour sont difficiles à distinguer de ceux du choléra. Alors, lorsque passe un navire sur le fleuve Magdalena et qu'il bat pavillon jaune, celui des épidémies, les postes militaires, à tout hasard, même si les campagnes de propagande hygiénique du docteur Juvenal Urbino ont souvent prôné l'inutilité de la poudre de canon contre le virus, les postes militaires donc lancent une salve d'honneur en guise d'hommage aux amoureux à bord. Et, ça leur réchauffe le coeur à ces amants vieillis, à ceux-là qui n'ont plus d'illusions, qui savent que les lamantins femelles ne reviendront plus sur la rive pleurer leurs petits dont les têtes explosées témoignent encore de la rage des touristes. Ces amants vieillis ont fini de rêver et savent trop bien que la dame en blanc qui leur fait signe de son mouchoir diaphane est un fantôme, celui de leurs amours passées qu'ils revivent à nouveau en pleine conscience de leurs vanités, en se jouant des fables qu'ils se racontent et finissent eux-mêmes par croire.

Lire et relire l'Amour aux temps du choléra est une croisière pleine d'imprévus au gré d'un fleuve chatoyant où nagent sur leurs dos les poissons dynamités. Je vous le conseille de tout coeur, à vous les amoureux de poésie et d'humour déjanté. Ce livre vaut son poids d'or! Chef d'oeuvre est ici un mot faible; et éternel, un euphémisme.
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Que dire qui n'a pas déjà été dit sur ce roman.
Oui on peut le classer dans les chefs d'oeuvres, les ouvrages qui restent longtemps et même pour toujours dans votre mémoire, votre bibliothèque et que vous relirez.
C'est le deuxième ouvrage que je lis de cet auteur (après cent ans de solitude) et je suis encore une fois enthousiasmée par son style, son imaginaire, foisonnant, délirant, touchant, émerveillant.
Une histoire d'amour qui défie le temps, une réflexion sur la vie, nos choix, nos erreurs, les personnages nous exaspèrent, nous ravissent, nous attendrissent, tout cela à la fois et ça pourrait durer 500 pages de plus ce serait du bonheur en supplément, le tout en évitant l'écueil de la niaiserie et du romantisme benêt.
Si ce n'est pas déjà fait, ce roman est à découvrir, absolument.
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Une histoire d'amour impossible imaginée par un génie de la littérature (sud-américaine)
C'est le genre de romans que je déconseillerais à un apprenti écrivain de peur de le décourager. Tout le monde a le droit d'écrire, mais, pour citer Coluche, il y en a qui sont plus égaux que d'autres.
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CHEF D'OEUVRE : À l'inverse de plusieurs romans de Gabo (c'est son surnom !), l'action ne se déroule pas dans le village colombien imaginaire de Macondo. C'est aux Caraïbes qu'il nous entraîne, sur les traces de deux destins, deux vies amoureuses qui se lient, se séparent et se détruisent au gré du temps, des pluies et d'une narration diluvienne qui nous submerge de sons, d'odeurs, d'émotions et surtout de personnages d'une totale authenticité.
C'est là que vit le docteur Juvenal Urbino. Il est marié à Fermina Daza, son épouse depuis plus de 50 ans de vie commune, d'enfants, de petits drames, mais pas d'amour… en tout cas pas de passion.
Quand le docteur Juvenal Urbino se tue en tombant d'une échelle, surgit Florentino Ariza, vieillard de soixante-seize ans, qui renouvelle à Fermina ses voeux d'amour éternel. Commence alors les récits parallèles des vies de Fermina Daza et Florentino Ariza. Il est tombé amoureux d'elle jeune homme, lui a écrit des lettres enflammées pendant des années, elle s'est prêtée au jeu, mais a dû passer un an au loin pour cause de fureur paternelle. A son retour, elle se rend compte que Florentino n'est plus ce qu'elle imaginait, que c'est un petit homme terne et rompt à tout jamais leurs relations. Mais lui jure de l'aimer toujours et de l'attendre.
Il va passer sa vie à l'admirer de loin, à l'aimer en silence, tout en accumulant les maîtresses. le récit des amours de Florentino est extrêmement joyeux, Gabriel García Márquez mettant en mots les scènes d'amour sur un mode drôle et exubérant. Alors que la vie de Fermina Daza est moins rocambolesque quoique... En fait, tout dans L'amour aux temps du choléra déborde de vie et les personnages sont tous d'une incroyable authenticité. Mille détails leur donnent vie !
On lit en souriant jusqu'à la fin, même si celle-ci est plus triste que le reste du livre en raison de la vieillesse. D'ailleurs, Gabriel García Márquez a de très belles pages sur l'amour entre personnes âgées.
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Un grand, un vrai roman, en somme un roman romantique si j'ose dire. L'écriture est superbe, le tableau de cette société coloniale, est brossé à petites touches mais sans jamais prendre le pas sur le destin très personnel des caractères. Tout le livre baigne dans une athmosphère sensuelle, électrique et nonchalante à la fois. La fin fait réver, tout simplement.
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Fin du XIXe siècle, dans une petite ville des Caraïbes, les jeunes Florentino et Fermina s'aiment. Mais le père de l'adolescente refuse qu'elle épouse un pauvre télégraphiste. Alors elle fait sa vie avec le docteur Juvenal Urbino, pendant que Florentino s'efforce de se faire un nom et d'être à la hauteur de sa belle. Quitte à patienter un demi-siècle …

C'est l'histoire d'un séducteur qui idéalise la passion, d'une femme pratique qui a perdu ses illusions, et d'un amour qui présente les mêmes symptômes que le choléra : fièvre, malaises et maux de ventre ! 
C'est pas très vendeur ? Ok, mais c'est la vie !
Que l'on peut perdre en tombant d'une échelle à cause d'un perroquet, qui se résume à des objets qui n'ont finalement aucune valeur et qui encombrent au moment du deuil, et qui se ponctue d'émotions vives soudain fânées par les tracas du quotidien. 
Avec les digressions qui constituaient sa patte (le 1er chapitre autour du perroquet fait une soixantaine de pages qui se lisent sans effort), l'excellent conteur GGM décortique toutes les formes de l'amour (adolescent, marital, filial, maternel, charnel, amical) et questionne sur sa nature et son importance.
Peut-on vivre heureux sans passion, sans réciprocité, sans ou avec trop de s*xe ou sans l'estime de ses enfants ? 
Réponse dans le livre mais petit indice : tout est une question de volonté. 
Et quand on veut, on peut aimer quelqu'un 53 ans, 7 mois, 11 jours et 11 nuits.
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L'Amour au temps du choléra/Gabriel Garcia Marquez
Le docteur Juvenal Urbino profite de sa retraite auprès de son épouse Fermina Daza : ils viennent de fêter leurs noces d'or et ne savent vivre un seul instant l'un sans l'autre.
Son oeil clinique n'a jamais quitté le docteur et il « reste toujours capable à quatre-vingt-un ans de savoir ce dont souffre un malade à son seul aspect.
Il sait aussi que la plupart des maladies mortelles ont leur odeur propre, mais que nulle n'est plus spécifique que celle de la vieillesse dont son ami Jeremiah dit qu'elle est un état indécent que l'on devrait s'interdire à temps. »
le docteur a encore la lucidité de se rendre compte qu'il est « accroché à ce monde par des filaments ténus qui peuvent se rompre au moindre changement de position pendant son sommeil, et s'il fait l'impossible pour les conserver c'est par terreur de ne pas trouver Dieu dans l'obscurité de la mort. »
Mais quelques jours après avoir enterré ce meilleur ami, Jeremiah de Saint Amour qui a mis fin à ses jours, un accident stupide se produit : voulant attraper son perroquet chéri qui s'est réfugié dans un manguier, le docteur fait une chute et perd la vie.
Fermina Daza n'est pas une veuve éplorée de façon ostentatoire ; secrètement accablée de chagrin, elle se réfugie dans la solitude. Elle songe : « Les gens que l'on aime devraient mourir avec toutes leurs affaires… » Elle ne peut se résoudre à accepter cette mort et ne parvient à sortir des maremmes du deuil : « Elle était un fantôme dans une demeure étrangère devenue d'un jour à l'autre immense et solitaire, et à l'intérieur de laquelle elle errait à la dérive, se demandant avec angoisse lequel des deux était le plus mort : celui qui était mort ou celle qui était restée. »
Dans cette petite ville de San Juan de la Cienaga tout au nord de la Colombie, un homme est fou amoureux d'elle depuis un demi-siècle : c'est Florentino Ariza qui pense que son heure est venue.
Un retour dans le passé de Fermina va nous faire connaître les amours contrariés de Fermina et de Florentino, par le père de celle-ci.
Fermina qui va se consumer dans les braises d'un amour impossible avec Florentino jusqu'au jour où elle va faire succomber le docteur Juvenal Urbino à ses charmes plébéiens.
Tandis que Florentino, malgré sa passion éconduite, va se livrer pour oublier ou se consoler par la suite à des amours débridées avec la veuve Nazaret entreautres, lui qui emprunte le chemin des amours des rues tout en continuant à chasser d'orphelines petites oiselles de nuit dans l'illusion de soulager son mal de Fermina Daza, et même à trouver le temps d'écrire des lettres d'amour pour les autres.
Ses amours avec Sara Noriega avaient cela de pittoresque et saugrenu que pour « atteindre les sommets de la gloire pendant qu'ils faisaient l'amour, elle devait sucer une tétine de bébé. »
Et puis Florentino a un penchant pour les veuves ; il est persuadé que le monde est plein de veuves heureuses : « ils les avait vues devenir folles de douleur devant le cadavre de leurs maris, supplier qu'on les enterrât vivantes à l'intérieur du même cercueil afin de ne pas avoir à affronter sans eux les vicissitudes de l'avenir, mais à mesure qu'elles se réconciliaient avec la réalité de leur nouvel état, on les voyait renaître de leurs cendres avec une vitalité reverdie. »
Et Florentino collectionne avec quelques déboires les conquêtes : « Angeles Alfaro était repartie comme elle était venue, avec son sexe tendre et son violoncelle de pécheresse sur un transatlantique battant le pavillon de l'oubli, et il ne resta d'elle sur les terrasses lunaires qu'un mouchoir blanc en guise d'adieu qui, sur l'horizon, ressemblait à une colombe triste et solitaire, comme dans les poèmes des jeux Floraux. »
Quel humour magnifique et cruel et quel style !
Florentino et Fermina finiront-ils par se rencontrer alors qu'on vient de fêter le centième anniversaire de la mort du Libertador, Simon Bolivar, survenue en 1830.
Connaitront-ils un dernier voyage au delà de l'amour ? le dernier chapitre est particulièrement émouvant teinté de tendresse, de lucidité et de folie.
J'ai lu ce chef d'oeuvre il y a 25 ans lors de la sortie du livre et à l'occasion de la disparition de G.G.Marquez j'ai voulu relire ce récit qui m'avait tant plu alors.
Tout d'abord par le style, un style distingué très classique qui a le souci du détail qui percute. Un style essentiellement narratif avec très peu de dialogue, mais avec de la poésie et une magie des mots qui vous transporte dans un autre monde.
Attention cependant, ce n'est pas un livre qui se lit comme un policier : c'est de la haute littérature et la complexité des personnages, les sauts dans le temps et la multitude d'histoires parallèles ou qui se superposent peuvent rebuter certains. Ce serait dommage pourtant de n'aller point au bout de la lecture de ce chef d'oeuvre.
« le docteur Urbino reconnut de près la densité des marais, leur silence fatidique, leurs ventosités de noyé qui, à l'aube de tant d'insomnies, montaient jusqu'à sa chambre, mêlées à la fragrance des jasmins du patio, et passaient comme un vent d'autrefois qui n'avaient rien à voir avec sa vie. »
Saluons au passage la qualité de la traduction de Annie Morvan.
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Fin du 19 ème siècle au moment où l'industrialisation avance à grands pas, Marquez nous entraîne dans les pas d'un jeune télégraphiste et de ses amours pour une toute jeune fille. Échanges épistolaires qui dureront 3 ans et qui ne se termineront pas comme il l'aurait souhaité. Amour qui ne faiblira jamais bien que notre héros eut une vie bien dissolue. Tout ceci au temps du choléra, à la fois très présent mais dans lequel il n'est pas interdit d'y voir une métaphore de l'amour renaissant en permanence. Un de mes romans préférés chez Marquez.
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Quelle plume, quelle capacité à retransmettre une atmosphère, un paysage, un sentiment, quelle fluidité dans des récits qui s'emboîtent les uns dans les autres sans rupture et sans lasser. Digne d'un prix Nobel !
Et pourtant ses personnages confits dans leur préjugés et leur rigidité de nobles riches dans un pays pauvre sont attachants et révèlent nos propres faiblesses et les failles de l'humanité.
Et quel révélateur de la destruction de l'environnement dans la description des voyages sur le fleuve.
Un grand roman un peu désespérant.
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La personne qui m'a offert ce livre m'a dit que son professeur d'espagnol lui avait dit qu'il ne pouvait mourir sans avoir lu ce livre.
Je pense que c'est vrai. C'est un livre d'une grande richesse, l'écriture de García Márquez est originale et très agréable à lire. Ce livre relate une histoire d'amour au long d'une vie, histoire d'amour semée de nombreuses embûches.
C'est vraiment beau et vraiment à avoir lu !
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