Mieux vaut tard que jamais. Je découvre après 2 millions de lecteurs (dans le monde et pour l'ensemble de son oeuvre)
le silence de la ville blanche .
L'autrice ,
Eva Garcia Sàenz de Urturi, est désormais surnommée "l'Ibérique qui cartonne ".......
Le "silence" est le premier opus d'une trilogie, il a été écrit en 2016 et vient de sortir en Pocket. "
Les rites de l'eau"vient de sortir en français et bizarrement le 3e volet ne semble pas prévu en traduction. En Septembre les éditeurs ont choisi de publier plutôt
Aquitania, primé et encensé par la critique ibérique. Pour finir ce long préambule je vous annonce que j
e vais voir ce soir sur Netflix ( après ou avant les résultats électoraux , on verra bien)
le silence de la ville blanche dans sa version cinématographique.
Arggg..trop peur d'être déçu .
Car pour le roman c'est du lourd, du très très lourd. 620 pages. Les auteurs espagnoles (de polars) ne fond pas dans la concision ni la demi-mesure ( cf
Perez-Reverte, del Arbol, Retondo,Martin etc...)
Pour le scénario, franchement, lisez les critiques de Kirzy ( et son sublime"capillo-tracté") et de Eve-Yeshe. C'est à peu prés ce qui se fait de mieux( mais je ne veux blesser personne....!)
J'ai bien aimé ce pavé qui se lit comme une BD pour plusieurs petites raisons:
-c'est un excellent guide touristique. Laissez tomber le Lonely ou
Le Routard,si vous allez à Vitoria (capitale de la province autonome d'Alava) pendant votre séjour basque, alors munissez vous de ce livre-là, certes un peu encombrant mais exhaustif .
-J'adore les doubles arcs narratifs imbriqués surtout lorsque celui de 1970 nous mène directement au tueur. Enfin au serial-killer, quand on tue plus de 12 personnes ont fait partie de cette catégorie-là.
-J'ai appris une étonnante façon de tuer les gens avec des abeilles et glaner quelques connaissances en apiculture .
-J'ai beaucoup aimé les scènes érotiques (damned,rien que d'y penser....)qui ponctuent agréablement un livre tout de même très marqué par les scènes macabres.
-J'ai apprécié de savoir, dés la deuxième page, que notre super héros bourré de phéromones, le flic-profileur Kraken allait prendre une balle dans la tête. En même temps c'est ballot parce que j'aime vraiment bien cet inspecteur Ayala.
-J'ai appris tout un tas de trucs déments sur les us et coutumes proto-ibère s, celtes et basques . Je parle là d'archéologie et d'anthropologie . Ce que vous ne trouverez pas dans
Le Routard !
-L'intrigue est sympa (façon de parler) car plutôt originale avec ces fameux eguzkilores( le proto-basque est une langue ardue) gros chardons flamboyants, des histoires de gémellité à tous les étages, l'utilisation non-festive du Rohypnol et le bon sens légendaire du grand-père centenaire.
Sérieusement j'ai passé un bon moment. Je retrouverai volontiers la commissaire-adjoint Alba ( elle aussi bourrée de phéromones) dans
Les rites de l'eau mais j
e vais attendre qu'il soit en poche ou qu'on me l'envoie......