Ils s’excusent de devoir mourir. Ils ne regrettent pas de s’être battus
Apprendre à mourir n’a pas de sens. Ce qu’il faut, c’est apprendre à vivre.
On ne tue pas ceux dont on rit
Son sourire est son regard.
J’étais aveugle pour les autres. Moi, je l’ignorais, et je l’ai toujours ignoré, sinon par concession envers eux. » Plus tard, il dira : « Je ne voyais plus avec les yeux de mon corps, je voyais avec les yeux de mon âme. »
La seule infirmité que je connaisse, ce n’est ni la cécité, ni la surdité, ni la paralysie – si dures soient-elles –, c’est le refus de la cécité, de la paralysie.
Œdipe ne commence à voir clair que quand il est aveugle.
(Jean Cocteau)
Dans un Paris vert-de-gris, il (Jean Guéhenno) enseigne le droit des peuples à être heureux. Jacques Luysserand lui trouve une voix ancestrale qui a « les douceurs de Virgile, la bonhomie de Montaigne et la bravoure de Michelet ». Il boit les paroles de ce moraliste humble qui vante d’autant plus le devoir de se surpasser qu’il doute de ses dons littéraires et se dit sans cesse tenté par « la naïveté ». Il ignore que, dans la résistance, Guéhenno s’appelle Cévennes comme Jean Bruller se nomme Vercors, mais il sait que jamais il n’a connu « maître aussi noble et d’une si totale conscience » (p.70)
Les rescapés intimident. Les survivants sont des statues de verre qu'un simple souffle, fût-il affectueux, pourrait briser. (p. 112)
Le soleil, il ne le regarde pas, il le prend dans ses mains et le dévore à pleine bouche jusqu'à son coucher, où il guette alors le passage solennel de la pellicule d'or à l'eau transparente et enfin au feu rose. (p.29)