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L'Effroi, même pas peur ! Bon, je suis d'accord, elle est facile ! Tout ça pour dire que je ne suis pas parvenue à entrer dans la peau de ce pauvre altiste, que j'ai trouvé l'enchaînement des faits invraisemblable, les motivations, réactions et ratiocinations des uns et des autres convenues, peu naturelles. le récit est comme lissé, alors que le clash de départ était à même d'enfanter une fable moderne sur tous nos travers actuels : la communication de crise, le marketing institutionnel, l'emprise de l'univers médiatique, moloch jamais repu, dévorant chaque jour les proies que ses fidèles lui offrent en sacrifice, le sacrifié marchant d'ailleurs de lui-même au sacrifice ! Oui, l'outrance aurait été bienvenue, mais non cette retenue de bon aloi, qui fait que la famille elle-même du héros fait de la figuration : pas de crise de nerfs de l'épouse trompée, pas de révolte des adolescents, et des fanatiques qui rentrent dans le rang au premier coup de semonce. Une distorsion me semble-t-il entre l'idée et la réalisation.
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Tout part, pour Sébastien Armand, d'un geste d'opposition face à l'hommage que son chef d'orchestre aurait voulu rendre à la barbarie nazie. Un geste courageux, certes (mais moins qu'en 1940...) mais bien naturel, somme toute, comme Sébastien tentera de l'expliquer aux journalistes qui voudront faire de lui leur nouveau sujet de prédilection, le transformant en archétype d'homme du peuple révolté contre la figure du chef, en héros. Ce roman parle de la faculté à réagir face à l'innaceptable mais surtout de l'emballement médiatique qui peut changer la vie d'une personne contre son gré, de la course au buzz et de l'instrumentalisation désolante de tragédies pour faire de l'audimat. de quoi faire réfléchir...
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Le héros est musicien, un soir de première il se dresse contre le geste du chef d'orchestres qui fait le salut nazi et crie heil Hitler en plein théâtre. Traité comme un héros dans un premier temps, il devient la cible des médias et devient très vite un paria. Dans ce roman L'auteur démonte les mécanismes de notre société qui peut porter quelqu'un aux nues avant de le détruire pour la même raison.
Un roman glaçant.
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Une très belle réflexion sur la vanité de la notoriété dans la vie moderne, sur la mise en scène médiatique et médiocre de l'héroïsme et aussi ce qui a de si beau dans la résistance naturelle, la résistance par réflexe, la résistance sans arrière pensée, laquelle malheureusement, dans le monde moderne, en tout cas, n'est guère récompensée et est même salie par les sunlights auxquels se brûlent les papillons même s'ils n'avaient naturellement aucune inclinaison à s'en approcher. Quel bel ouvrage !
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François Garde a donné vie dans « L'effroi » à un Sébas­tien Armant, altiste à l'opéra de Paris qui « aurait tant aimé ne nous parler que de musi­que ». Malheu­reu­se­ment, le geste horri­ble, crimi­nel, d'un chef d'orchestre très en vue fait bascu­ler sa vie. Voici le début d'une d'une vraie tragé­die :

L'archet levé, j'attendais le signal ;

Soudain le chef se redressa. Il prit une longue inspi­ra­tion, se figea dans un impec­ca­ble garde-​à-​vous. le public ne se rendit compte de rien, et pour nous ce chan­ge­ment de posture ne produi­sit qu'un vague senti­ment d'alerte.

Lente­ment, il leva le bras droit, main tendue vers le rideau de la scène, et, de sa belle voix de bary­ton, s'exclama avec force et solen­nité :

« Heil Hitler ! »
Sébas­tien Armant, saisi d'effroi, va se lever et sortir, entraî­nant derrière lui tout l'orchestre, la répro­ba­tion du geste du chef est telle que cela devient « le » scan­dale média­ti­que qu'il faut à tout prix exploi­ter pour des raisons poli­ti­ques et de pouvoir. Notre altiste va deve­nir un objet aux mains des spécia­lis­tes de la commu­ni­ca­tion et peu à peu perdre pied et ne plus très bien savoir comment diri­ger sa vie. le récit est bien mené et nous retrou­vons les travers de notre société dans la descrip­tion de la chute program­mée d'un homme simple­ment coura­geux. le lecteur sait, bien avant lui, que Sébas­tien Armant n'aurait jamais dû fréquen­ter les fameux « plateaux » télé, que c'est un monde prêt à dévo­rer de l'émotion sur le dos de ceux qui peuvent encore en expri­mer.

Sa pein­ture du monde poli­ti­que avec sa cohorte de conseillers en image, en commu­ni­ca­tion, en revue de presse est criant de vérité. Oui, c'est bien dommage que cela se fasse sur le dos de la musi­que mais, au moins, il peut se rassu­rer, la musi­que restera toujours cet art exigeant qui demande à ses servi­teurs de travailler tous les jours (ou pres­que) six heures, pour arri­ver à un résul­tat qui leur donne du plai­sir et nous en donne tant. C'est l'amie proprié­taire de l'alto de cette photo qui m'a fait décou­vrir cette réalité, et aucun conseiller ne pourra jamais faire l'économie de ce travail exigeant pour abou­tir au feu d'artifice que repré­sente un concert réussi. Il peut se compa­rer au travail de l'écrivain qui polit sa langue pour permet­tre au lecteur de rentrer au plus profond du récit et de parta­ger les doutes et les espoirs de l'écrivain comme le fait si bien Fran­çois Garde.
Lien : http://luocine.fr/?p=7445
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Livre lu dans le cadre d'un Comité de Lecture
Le livre retrace la parcours de Sébastien Armant, violoniste alto à l'Opéra de Paris, à partir du moment ou, dans un geste de révolte, il va se lever et tourner le dos au chef d'orchestre, Louis Craon qui vient de faire le salut nazi. Son geste va très vite lui apporter une notoriété qu'il ne cherchait pas. D'abord auprès de l'Opéra qui va s'en servir pour promouvoir ses spectacles, puis de la presse voire la presse à scandales, auprès des médias pour ensuite s'attirer la haine de groupuscules politiques et retomber dans l'oubli.
Très intéressante histoire qui montre, dans notre monde actuel, comment on fabrique une vedette, comment sa vie ne lui appartient plus. Qui est-on vraiment dans un moment de médiatisation, qui sont nos amis, nos vrais amis.
Mais on se rend vite compte que sa vie ne lui appartient plus, il n'est qu'un objet que l'on jettera aussi vite qu'il a été pris, une fois que le monde aura trouvé un autre centre d'intérêt. Tout n'est qu'éphémère et puéril.
J'ai beaucoup aimé ce récit. L'écriture est très agréable, fluide et nous fait bien ressentir les sentiments du personnage principal, ses doutes, ses questionnements, ses observations et même s'il perd parfois pieds sa lucidité aussi.
La fin est un peu décevante car sans réelle réponse mais a-t-on besoin de réponse car le geste de l'un, l'attitude de l'autre ne sont que les alibis pour nous retracer les conséquences d'un geste réflexe d'humanité et la docilité du héros face à ses manipulateurs.....
Lien : http://mumudanslebocage.cana..
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Sébastien Armant est altiste à l'Orchestre de Paris. Un soir de première, il doit jouer « Cosi fan tutte » sous la direction de l'immense Louis Craon qui, à la stupéfaction générale, lance un « Heil Hitler » tonitruant tout en faisant le salut nazi.
Sans réfléchir, Sébastien se lève et lui tourne dos. Ses collègues le suivent dans son geste de défi mais c'est lui qui devient un héros.
D'abord désavoué par son supérieur hiérarchique, le geste courageux est encensé en raison de la notoriété positive qu'il peut apporter à une institution qui ne se distingue pas par ses prises de position audacieuses.
Quant au concertiste, il est entraîné dans une course effrénée à la médiatisation qui ne sera qu'éphémère.
D'abord encensé, le musicien, à la fois flatté et décontenancé par cette soudaine célébrité, va en effet rapidement tomber dans l'oubli.
Dénonciation d'un système médiatique superficiel et hypocrite qui encense de soi-disant surhommes pour mieux les délaisser, « L'effroi » est le portrait caustique d'un homme banal cahoté par des événements qu'il ne maîtrise pas.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Un chef d'orchestre fait le salut nazi devant ses musiciens, son public, ses téléspectateurs, son pays. Un des altos s'indigne et se lève. Sa révolte aura un impact sur sa vie. Plus rien ne sera comme avant.
Manipulation des médias, pression des politiques, regard et jugement de l'entourage et du peuple, ce roman démontre avec brio comment l'homme n'est finalement qu'une marionnette, un pantin désarticulé dont la société superficielle tire les ficelles quitte à casser les cordelettes.
Lien : https://www.facebook.com/pas..
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Un peu tirée par les cheveux, la trame du livre glisse vers une description assez juste des médias, de l'artificiel qui le gouverne, des victimes du "quart d'heure de célébrité" qui use et détruit nombre d'égos qui ne voient pas venir la fin de la récréation. Etre en haut de l'affiche contre son gré sans souffrir de surexposition médiatique et se faire virer juste parce que l'on a agi selon sa conscience, incroyable dans cet univers cynique, tel est l'aventure d'un musicien anonyme de l'Opéra de Paris.
La question est : Pourquoi ce chef d'orchestre fait-il le salut nazi en criant Heil Hitler en pleine représentation télévisée ? C'est le point de départ du roman, la question qui nous hante tout au long de l'ouvrage. La frustration liée à une réponse éventuelle va crescendo jusqu'au dénouement et à une explication pour le moins hasardeuse et qui ne justifiait pas cette plongée dans le Paris politico-médiatique et les affres (un peu naïves) du héros malgré lui. Il est trop gentil cet homme-là, il n'existe pas et même perdu dans son univers musical, on n'imagine pas un seul instant qu'un tel personnage puisse exister.
Roman frustrant qui ne répond pas aux attentes de son entame.
Dommage
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Sébastien Armant est altiste dans l'orchestre de Paris, actuellement sous les directives du chef d'orchestre mondialement connu, Louis Craon. le père de famille sans histoire avec un vie plutôt banal s'apprête à vivre le concert qui va changer sa vie. Louis Craon entre en scène et avant de lancer le départ, il fait le salut nazi. Que se passe-t-il ? Est-ce réel ? Une minute passe, personne ne comprend, personne ne bouge, Sébastien est le premier à se lever. Il tourne le dos à son supérieur, l'alto la tête en bas, voilà le geste de son désaccord. Tout l'orchestre le suit, puis la salle, mais tout le monde ne retient que son nom, c'est le nouveau héros, c'est le premier. En une nuit, son geste fait le tour de l'hexagone et pour cause, le concert était en direct à la télévision. Dès le lendemain il est à la une des journaux et on l'attend sur les plateaux télés. Il a du mal à expliquer, comment trouver les mots devant l'effroi ? En effet cet effroi ne le quitte plus depuis ce fameux mercredi soir. Pourra-t-il retrouver une vie "normale" après ce geste ?

Je suis ressortie mitigée de cette lecture. le sujet est extrêmement bien traité, on ressent bien l'indignation, l'effroi et la descente aux enfers du personnage de Sébastien, qui n'a rien demander, qui veut juste faire son métier et surtout pas devenir un héros populaire. On voit bien que sa vie paisible, sans histoire est terminée et j'en ai été vraiment désolée pour lui.

Justement de la création d'un mythe et d'un héros est très important dans ce texte, cela va très vite au détriment de ce que veut Sébastien. Juste parce qu'il a tourné le dos, parce qu'il a osé répondre à ce geste effroyable, sa vie bascule dans les méandres du "showbiz", c'est le revers de la médaille ! Certains passages sont un peu clichés mais on y retrouve la satire de notre société qui consomme et jette immédiatement. L'écriture est fluide et l'auteur utilise beaucoup de suspense, pour faire monter la pression, j'ai été surprise à chaque rebondissement. Malgré tout ces aspects positifs, j'ai trouvé certains passages assez lent.
Lien : https://lesmotschocolat.word..
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