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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
C'est un quai de gare d'une petite ville de Bretagne. Il débarque là, avec son sac, sans faire de bruit. Il est de passage pour un jour, deux, quelques jours... Il passerait presque inaperçu... de lui on ne sait rien... C'est un taiseux.

Pourtant, parce qu'il sait écouter, parce qu'il est attentionné, parce qu'il semble descendu du ciel pour soulager leurs souffrances, il va compter pour quelques uns qui vont croiser sa route. Toute une galerie de paumés, cabossés, écorchés vifs par la vie qui ne fait pas de cadeau.

Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir... Lui n'échappe pas à ce désespoir. Ça et là, les petits cailloux noirs que sème sa mémoire nous livrent petit à petit ses secrets, son drame...

Avec humour et finesse, Pascal Garnier nous livre un récit court plutôt tendre et touchant. Un sens de la formule, des phrases à la limite de la poésie... Pour mieux nous surprendre par une fin brutale, inattendue, implacable... la vie a-t-elle un sens ?

J'ai été troublé et fasciné par ce récit. C'est pile poil ma came. Merci à ceux qui me l'ont conseillé. J'en reprendrais bien une dose...
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Gabriel arrive discrètement, un jour gris, dans une petite ville de Bretagne. Qui est-il ? D'où vient-il ? Nous ne le savons pas, pas plus que les habitants qu'il croise et séduit par ses attentions et son empathie. José, le patron du bar dont la femme est à l'hôpital dans le coma, Rita la droguée à la dérive en couple avec Marco qui voudrait récupérer l'héritage d'un paternel qui s'accroche à la vie, Madeleine la réceptionniste à la vie morne et qui ne semble pouvoir connaître vraiment ni joie ni tristesse… tous voient en ce mystérieux étranger un confident attentionné et généreux. Et s'il n'était pas vraiment cela ? Pire… et s'il était plus que cela ?

Pascal Garnier n'a vraiment pas son pareil pour, en quelques mots simples, vous planter un décor et des personnages.

« Tête baissée, les coudes sur les genoux, il regarde les paumes de ses mains ouvertes. Il se dit que dans les trains on a toujours les mains sales. Pas vraiment sales mais poisseuses de cette sueur grise, sous les ongles surtout, celle des autres qui ont touché avant vous les poignées, las accoudoirs, les tablettes. Il les referme, redresse la tête. Parce que l'immobilité totale qui l'entoure semble le provoquer, il se lève, empoigne son sac de voyage, remonte le quai sur une dizaine de mètres et emprunte le passage souterrain en direction de la sortie. Il ne croise personne ».

Ainsi arrive Gabriel dans cette riante cité bretonne. Un Gabriel dont l'étrangeté suscite chez le lecteur une certaine sympathie mais aussi un sentiment diffus de méfiance qui ne va faire que s'accentuer au fur et à mesures que certains flashs nous éclairent sur le passé de cet homme. Ceux à qui il tente de redonner goût à la vie lors de son passage, eux, ne se méfient pas et ont tôt fait de l'adopter.
Ce qui n'est pas révélé à ces destins croisés et abîmés que Gabriel prend en charge et que Garnier révèle petit à petit au lecteur, c'est que si le personnage porte un nom biblique, il semble moins être un messager de Dieu venu rencontrer un prophète qu'un porteur de viatique. Un viatique au sens commun du terme – Gabriel passe une grande partie de son temps à nourrir ses compagnons et à les aider financièrement – mais aussi un viatique dans le sens sacramental d'une eucharistie (là encore symbolisé par le partage de nourriture et d'alcool qui ne cesse de revenir) administrée à un mourant. Car, après tout, ne sommes-nous pas tous en train de mourir ?

Si le propos ne respire pas vraiment l'optimisme béat et que ce roman est d'une grande noirceur, Pascal Garnier y insuffle cependant de son humour caustique que l'on a pu découvrir (quand, comme moi on n'a lu que deux livres de Garnier) dans Lune captive dans un oeil mort. Ainsi quelques scènes avec un cordonnier philosophe, un mangeur d'armoire ou un clochard qui aurait aimé pouvoir avoir un ouvre-boîte pour découper l'armure de Jeanne d'Arc et lui faire l'amour viennent apporter un ton décalé bienvenu dans cette atmosphère étouffante.
Cela donne au final un roman singulier, troublant et pessimiste, dont la beauté de l'histoire comme de l'écriture ont tôt fait d'emporter le lecteur.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
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Avez-vous déjà vu un coquelicot blanc ?
Rita oui, et elle l'a pris en photo. Rita c'est la copine de Marco. Ils croiseront par hasard la route de Gabriel; tout comme Madeleine, José et les enfants de José.

Une fois de plus, Pascal GARNIER a su me séduire. Il dédicace ce livre à Jean Bernard POUY, et comme je vous l'ai dit précédemment, le personnage principal se nomme Gabriel. Est-ce un homme à notre cher Poulpe, créé justement par POUY, Gabriel LECOUVREUR ?

Notre Gabriel va ici être un personnage très mystérieux. On ne sait rien sur ses origines, on ne sait même pas comment il a débarqué à Morlaix, petit village où il se retrouve à l'hôtel.
Il va dés le premier soir rencontrer José, qui est le barman restaurateur le plus proche que lui a conseillé Madeleine, la réceptionniste. José est mal en point; sa femme est dans le coma et ses enfants chez leur grand mère.
Nous allons alors découvrir tous les talents culinaires e Gabriel, qui se fait une joie d'inviter les uns, puis les autres.
Notre sympathique héros va acheté tout ce qui lui passe sous la main, peu importe le prix, tant que ça peut faire plaisir. C'est comme ça qu'il va acheter un saxo à deux camés; Rita et Marc, qui sont aussi leur voisin de chambre.

Va alors s'engager un tout nouveau personnage, un peu plus effacé encore, lorsque Rita et Madeleine semble si liées l'une à l'autre.
Gabriel a du mal à trouver sa place, et sous son air de personnage tout à fait agréable et distinct se cache beaucoup de surprises que je vous laisserai la joie de découvrir.
Autour de lui, tout le monde semble être pesant au lecteur, tellement que lui-même rend l'ouvrage pesant.

Tout au long de son roman, Pascal GARNIER semble nous inviter à nous interroger sur nos origines, sur nos secrets les plus intimes, et surtout sur le bonheur. Peut-on atteindre le bonheur deux fois, ou cherchons nous seulement à le retrouver une fois que nous l'avons perdu ?
A travers le mystère et certaines paranoïa qu'un homme de passage décrira en rapport avec les pigeons, les anges, et la drogue, nous comprendrons que nous ne sommes pas forcément diffèrent de ce qui nous effraie.

Alors qui sommes-nous vraiment ? Et surtout, qui est Gabriel, que fait-il ici ? Décryptez ses souvenirs qui le ramènent dans un présent toujours plus noir pour le découvrir. Et savourez cette lecture qui se mange sans faim.
A travers son écriture poétique, Pascal GARNIER nous offre des sensations qui font marcher tous les sen, jusqu'aux odeurs. le cinéma en 3D peut s'accrocher !
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Je pensais qu'il s'agissait du premier livre de cet auteur que je lisais, mais en le rangeant dans ma BB, où ils sont classés par ordre alphabétique, je me suis aperçu que je possèdais déjà, "Lune captive dans un oeil mort".
Là aussi, une écriture incisive, précise, très évocatrice d'images, et empreinte d'une originalité peu commmune. Une sorte de huis clos dans une petite ville - ou petit village de Bretagne- où chacun traîne ses problèmes personnels, familiaux, de couple, ou encore sa solitude.
L'arrrivée de Gabriel va servir de catalysateur.
Pascal Garbier y va en douceur, progressivement quant à l'histoire et son évolution, livre par-ci par-là quelques bouts de la vie passée du principal protagoniste, et maîtrise l'alchimie de l'écriture et du suspens, - tout ce qu'il faut pour nous tenir en haleine-, à l'instar de Gabriel, très à l'aise devant un fourneau.
Alors, ne rencontre-t-on le bonheur qu'une seule fois dans la vie? A-t-on droit à une deuxième ou seconde chance? Et si cette deuxième possibilité se présente, que fait-on?
La saisissons-nous à bras ouverts, ou l'évitons nous de peur de souffrir une autre fois?
Existe-t-il des individus sur lesquels le sort s'acharne et dont le destin est écrit, indélébile?
Un livre court mais très dense, très prenant. Je note au passage un petit clin d'oeil de l'auteur à Marcus Malte (que j'aime beaucoup également).
Et quel bonheur, l'auteur a certainement écrit d'autres petits bijoux de la sorte. Ne reste qu'à les trouver...
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Gabriel débarque dans une petite ville de Bretagne, s'installe à l'hôtel et aussi dans la vie des gens.
Madeleine, la jolie réceptionniste qui rêve d'une vie dans les Iles. Rita et Marco, deux junkies paumés.
Et surtout José, le patron du bar, un portugais perdu depuis que sa femme est rentrée à l'hôpital.
Gabriel fait la cuisine pour l'un, achète un saxo à un autre, et fait la cuisine à Madeleine, elle qui préférerait qu'il lui fasse l'amour.
Pourtant ses réflexions douces-amères, plus amères que douces d'ailleurs, sur la vie et les gens, témoignent d'une philosophie de la vie très pessimiste.
Alors qu'il est perçu comme un bon Samaritain par les autres, il voit l'existence à travers un filtre très noir...

Moi qui suis plutôt d'une nature optimiste et positive, je dois dire que je me suis régalée de l'humour caustique et des réflexions très noires du héros sur le couple, l'amour, les vacances, la vie quoi !
On devine peu à peu le gouffre qui est en lui, mais on le suit, fasciné par ces existences auxquelles il a donné un peu de lumière.
Toutefois amateur d'happy end s'abstenir, en effet chez Garnier tout n'est pas bien qui finit bien !

Ah oui, à noter le clin d'oeil à Marcus Malte, autre auteur Zulma, qu'il fait surgir dans son roman !
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Une découverte magistrale que cette Théorie du Panda de Pascal Garnier : une histoire surprenante et fascinante, des personnages touchants, une écriture des plus justes... Que dire de plus ? A lire absolument !
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Gabriel, Débarqué d'on ne sait où, est sympa avec tout le monde. Fin cuisinier, il soigne les plaies de ses nouveaux amis pour pas un rond, sans intérêt personnel. Mais pendant que ceux-là se laissent bercer, le lecteur, lui, ne s'endort pas une seconde et cherche la faille. Pascal Garnier se promène naturellement entre tragédie et comédie. Ses dialogues décapants, ses descriptions impitoyables masquent une profonde et délicieuse humanité qui n'a pas de temps à perdre avec le bon sentiment.
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Il est assez difficile pour moi de parler de ce livre tellement il est éloigné de mes lectures habituelles, mais il vous scotche dès le début, et vous ne savez pas sur quel pied danser, entre joie et horreur ordinaires. le mystérieux personnage de Gabriel se dévoile peu à peu grâce à ses souvenirs distillés tout au long du texte (j'apprécie d'ailleurs le choix de l'éditeur de mettre les souvenirs en italique par rapport au reste du texte). Quand au fin mot de l'histoire, j'ai l'ai pressenti sans vraiment y croire.

Les personnages sont assez attachants et réalistes, on pourrait finalement les croiser au coin de la rue.

Le talent de l'auteur tient aussi à son sens du détail et à son écriture à la fois simple et précise.
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Un très beau roman ou plutôt un roman fugué sur le malheur. Plusieurs lignes mélodiques, plusieurs personnages s'entrecroisent dans une atmosphère parfois triste, toujours pluvieuse et souvent indistinctes. Il est parfois nécessaire de relire certains passages, car la faux du destin s'abat parfois très brusquement sur une des lignes mélodiques. On est pas sûr d'avoir bien compris, alors on relit.Et on a bien lu. La réalité du malheur et de l'indifférence au malheur des mortels, du« à quoi bon ? ». Un très beau livre.
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Je me suis laissée balader par ce roman à l'atmosphère de L'Etranger et du Parfum. le même mystère, la même bizarrerie, la même curiosité qui nous fait poursuivre la lecture sans savoir de quoi nous sommes curieux.
Et une fin surprenante et à la morale qui m'a fait sourire.
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