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Citations sur Lune captive dans un oeil mort (42)

De chaque côté, les maisonnettes se dupliquaient comme autant de petits monuments funéraires chics et toc qui pouvaient faire craindre une certaine monotonie dans la traversée de l’éternité.
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La guerre à la télé ne faisait pas peur. On se disait que le monde était en chantier. On construisait des ponts, pour relier des routes entre elles qui ne menaient nulle part, des routes qui se diluaient dans le désert. On ne savait jamais très bien où ça se passait tout ça.
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Oui, c’était comme de vivre en vacances, à la différence près que les vacances avaient une fin alors qu’ici il n’y en avait pas. C’était un peu comme s’ils s’étaient payé l’éternité, ils n’avaient plus d’avenir. Preuve qu’on pouvait s’en passer.
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Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous, aujourd’hui ? Ils tiraient une de ces têtes ! Même Léa ne souriait pas. Il faisait chaud, d’accord, et orageux et moite et on se sentait le corps parcouru de frissons électriques, mais quand même… Ca tombait mal parce que Nadine avait lu dans la semaine un petit traité de “rigologie”, science récente élaborée par des médecins, psychologues, professeurs de yoga, sophrologues, masseurs et autres thérapeutes, dont elle avait pensé tester les effets avec le groupe. Elle avait assimilé sur le pouce deux ou trois techniques corporelles et psychologiques destinées à dispenser la joie de vivre, la pensée positive, la confiance en soi et pour s’assurer du résultat s’était cuisiné un petit gâteau au haschich qui commençait à faire son chemin. Les Sudre, les Nodes et Léa avaient écouté sans broncher son introduction certifiant qu’il était scientifiquement prouvé que nous devons rire au moins quinze minutes par jour pour nous maintenir en bonne santé et augmenter la dose lorsque nous tombons malades afin de remettre en place un cercle vertueux stimulant notre système immunitaire en stoppant le cercle vicieux : maladie, déprime, chute des défenses…

Merde ! C’était pas compliqué à comprendre, suffisait de se tenir les mains et de rire… Cinq paires d’yeux la fixaient, sans réactions. La clim n’était toujours pas réparée dans le club-house si bien que Nadine faisait face à des visages ruisselants, pareils à ceux des statues de cire du musée Grévin, personnalités obsolètes prêtes à être fondues afin de renaître sous un aspect plus contemporain. Bref, ça mettait mal à l’aise. Nadine avait la bouche sèche et les paupières lui tombaient sur les yeux comme si elles étaient trop grandes. Des démangeaisons sournoises lui irritaient la paume des mains. A l’évidence, elle n’avait convaincu personne.
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Depuis combien d’années s’épuisaient-ils l’un l’autre en un combat sans issue, sans vainqueur ni vaincu, toujours recommencé ?
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On lui aurait donné le bon Dieu sans confession. Et que j’te souris à tout le monde, et que j’me fais passer pour une pauvre veuve éplorée… Une gouine, oui ! Une sale gouine !... En achetant cette putain de baraque, on avait bien insisté sur la moralité du voisinage, pas d’étrangers trop étranges, pas de chiens, pas de chats, pas d’enfants ou de petits-enfants plus de quinze jours d’affilée, pas de… Si on laissait les gouines, pourquoi pas les pédés ?... Il allait leur écrire au syndic, leur montrer qui il était !
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Ça va péter… Ça finit toujours par péter, tout, même le ciel criblé d’étoiles que c’est plus rien qu’un grand rideau mité, un cache-misère avec l’autre cyclope qui nous mate au travers. Il avait raison, le lieutenant Bardu : « La vie c’est ce putain de champ de mines, personne n’en sortira vivant. En avant ! ». On avait retrouvé de lui que ses godasses.
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Rarement le ciel ne lui avait paru aussi vaste, aussi percé d’étoiles. On ne voyait presque plus le noir. Un grand rideau bouffé aux mites, une dentelle de mensonges. On avait envie d’y coller un œil pour voir ce qu’il y avait derrière. Peut-être qu’il n’y avait rien, juste de la lumière ? Le nouveau-né de vingt-quatre heures aurait sans doute pu nous le dire mais, vu les circonstances, il n’avait pas jugé bon de rester. Pourquoi on nous faisait tant de mystère ? Si on savait, on ne se ferait pas tant de mouron. Derrière, y a rien. Ce serait plus simple au lieu de nous raconter toutes ces histoires à mourir debout…
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En général, dans ces guerres nouvelles, il faisait beau. Tout le temps. A l’instar des seniors, la guerre avait décidé de finir ses jours dans des pays chauds. Jamais en Norvège, ni en Finlande. Il avait vu cet homme soulever à bout de bras le cadavre d’un nouveau-né. Un enfant d’un jour… de vingt-quatre heures… Qu’avait-il pu penser de ce si bref séjour parmi nous ? … vingt-quatre heures, sous le feu des bombes… Il ne saignait pas, on aurait dit une fève de galette des Rois.
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Pour quelqu'un qui avait passé des années en com- munauté, à s'engager dans des associations toutes plus farfelues les unes que les autres, à militer pour d'innombrables causes perdues, elle avait fini par se dire. percluse de déceptions, que si elle ne pouvait pas changer le monde, elle ferait en sorte que le monde ne la change pas. Y était-elle parvenue ?
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