Danser les ombres

Je suis encore passée au travers d'un livre.
J'en avais lu des critiques très intéressantes et il m'avait été chaudement recommandé.. Et bien dommage mais je n'ai pas du tout accroché.
Alors oui, c'est une belle ode au courage des haïtiens face "à la terre qui tremble" mais je n'ai pas compris toutes les subtilités du texte et surtout je n'ai absolument pas compris la fin du roman. Certains passages m'ont ému, l'entraide et le partage dont font preuve les Hommes malgré la pauvreté de leurs existences respectives mais dans l'ensemble, j'ai trouvé ce roman un peu fouillis et sans rythme. Je me suis même souvent ennuyée et j'ai dû relire des passages parce que j'étais totalement perdue par mon manque de concentration.
Dommage.

Nous voilà embarqués à Haïti sous la plume magique de Laurent Gaudé.
On retrouve tout ce qu'on connaît de ce pays.
La pauvreté, la misère mais la joie de vivre.
Le vaudou et les superstitions.
Les traces de la dictature.
Les tremblements de terre.
…...........................
Un peuple qui semble maudit mais survit, toujours, et se relève.
Laurent Gaudet est un formidable et talentueux conteur.
Les univers qu'il décrit m'emportent et me ravissent.
Un style et une écriture impeccables.
Les images qu'il décrit s'installent dans l'esprit.
Toujours un grand moment émotionnel et intellectuel.
Il nous offre tout ce que l'on attend d'un véritable écrivain.
Plus qu'une histoire, la manière de raconter cette histoire.

Le destin croisé de personnages attachants, au coeur d'Haïti, sa misère, sa résilience, ses superstitions ; et puis au milieu du récit ce terrible tremblement de terre qui a secoué l'ile en 2010 qui bouleverse tout et exacerbe les croyances mystiques et le lien étroit qui unit les vivants et les morts. C'est poétique, onirique, on se laisse envouter au fil de l'histoire.

Je suis très mitigée sur ce roman. Dans la première partie du roman, le rythme haché du phrasé m'a particulièrement agacée : phrases très courtes, sèches, irritantes. J'ai bien failli abandonner ma lecture mais l'histoire et les personnages très vite attachants m'ont fait tenir bon.
Puis ce rythme a changé dans la seconde partie, il est devenu rapide, avec des phrases plus longues, moins sèches, en corrélation avec ce qui était raconté puisqu'à ce moment là, un évènement change tout ce qu'on avait pu imaginer.
La troisième partie, la fin, la danse avec les ombres, a fait retomber mon enthousiasme que la seconde partie avait éveillé. Pour une raison que je ne saurai expliquer et malgré mon attachement à tout ce qui touche l'imaginaire et plus particulièrement la fantasy, cette fin ésotérique m'a semblé hors de propos, voire déplacée. Ça n'a pas fonctionné pour moi, question de goût sans doute.

Une fois de plus, la plume de Laurent Gaude est affolante, envoutante! Danser les ombres raconte Haiti des mystères, Haïti des rituels, des rencontres entre le vivant et le mort, Haiti ébranlée par le tremblement de terre de 2010.. Ils sont plusieurs personnages, chacun dans son histoire porte les stigmates de la société et chaque histoire résonne comme un cri dans un labyrinthe. Puis vient le tremblement de terre , la terre est secouée, ses entreilles s'ouvrent brisant la passerelle entre la vie et la mort. Tout se mêle. Qui est vivant. Qui est mort? C'est un moment de quête de soi! Puis, il y a cette histoire d'amour entre Saul et Lucine qui apporte une petite étincelle au récit. une histoire d'amour toute simple mais émouvante...
C'est intense...comme émotion...finir ce roman d'une seule traite...

"Nous ferons jouir nos corps et nos esprits car c'est ce qui est le plus subversif pour nos ennemis". L'amour des vivants comme un rempart contre les effets des drames qui s'abattent sur cette île ?
Encore un, un de plus, cette fois-ci c'est la terre qui a grondé rendant ardues des espérances déjà fragilisées par des soubresauts socio-politiques.

Je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi, mais Laurent Gaudé s'attache à faire en sorte que les cris de joie des Haïtiens dans les décombres, demeurent plus forts que leurs pleurs.
Poignant !

Ils sont nombreux à déambuler dans les rues de Port-au-Prince en ce 11 janvier 2010.
Lucine est revenue en ville après cinq années d'absence. Elle avait été de toutes les luttes contre la dictature d'Aristide, elle rêvait de justice et de liberté. Elle avait laissé derrière elle sa jeunesse pleine d'espoir pour retourner à Jacmel et élever les enfants de sa soeur Nine, éternelle amoureuse, éternelle blessée par les hommes. Mais Nine est morte et Lucine vient demander des comptes au lâche qui a engrossé sa soeur.
Saul, brisé par son enfance de bâtard, brisé par les coups infligés par les partisans d'Aristide. Saul se rêvait médecin mais il n'a jamais obtenu son diplôme. Saul soigne quand même. Il apporte un peu de réconfort, soulage un peu de la douleur des plus défavorisés dans les quartiers pauvres de Port-au-Prince.
D'autres encore vont se croiser en ce dernier jour d'insouciance : Firmin, Tess, Pabava, Sénèque, Jasmin, Lily, Mam' Viviane, Ti Sourire. Et tant d'autres anonymes, peuple de Port-au-Prince, riches ou pauvres, morts ou vivants, qui font vibrer, tourbillonner cette ville grouillante de vie.
Ils ne savent pas de quoi sera fait demain…Le 12 janvier, jour funeste où la terre va trembler pendant trente-cinq secondes.

Superbe plume de Laurent Gaudé qui en quelques portraits bien brossés nous invite à découvrir l'histoire du peuple haïtien, de ses luttes contre la dictature et la misère, de ses croyances. Des tontons macoutes des Duvalier père et fils à la répression sanglante d'Aristide, ils ont connu la torture, voire la mort, pour avoir contesté un pouvoir autoritaire et inégalitaire. Mais ils restent profondément attachés à la vie, à leur pays, à leur ville. Port-au-Prince, faite de bric et de broc, de bruit et de fureur, de taudis et de maisons de maître. Port-au-Prince qui va s'effondrer comme un château de cartes, laissant sur le pavé les riches et les pauvres, les vivants et les morts.
Laurent Gaudé convoque toute la mythologie vaudou pour nous entraîner dans une folle sarabande à travers la ville meurtrie, la ‘'ville tremblée''. Une danse débridée durant laquelle les ombres doivent laisser la place à la lumière d'un avenir à reconstruire.
Magnifique roman d'amour… pour Haïti, pour l'être humain, pour la fraternité, pour la liberté, pour la révolte, Danser les ombres mêle poésie et violence, réalisme brut et onirisme vaudou.
A lire.

Au-delà d'un roman je dirais que c'est une peinture dessinée au cordeau que nous offre Laurent Gaudé. Comment ne pas aimer ce récit, poignant, fervent et authentique? Malgré les décombres, les entraves, la désolation et la tristesse, c'est l'amour et la fraternité qui règnent en maître. Nous apprenons tant sur Haïti, sur les liens puissants qui unissent les Hommes d'une même terre, cette terre qui cherche pourtant à les désunir en creusant des trous béants. C'est bien sûr une référence profonde au tremblement de terre de 2010 qui viendra
nous ensevelir pour nous amener encore plus près de ces personnages auxquels nous vouons déjà une sincère admiration. Voilà, je crois que c'est le terme, Laurent Gaudé plonge tout en sincérité dans ce paysage lointain mais non moins attachant, et nous livre avec tant d'ardeur les méandres de ce peuple qui l'habite.
Ce roman est beau, tellurique et envoûtant.
Merci!

Que c'est confus ! Et pire : où est l'intérêt ? Je suis passé à côté.

Déçu à un point qui me laisse sans voix. Je n'ai pas fini alors que j'avais vraiment beaucoup aimé d'autres livres de Laurent Gaudé : le soleil des Scorta, le roi Tsongor, la porte des enfers… Il faudra en essayer d'autres.

Ouvrir un livre de cet auteur est la garantie de filer directement et sans billet d'avion vers la destination de son roman, de s'imprégner des couleurs locales et de vibrer avec les personnages du livre. Dans le cas présent, c'est Haïti qui accueille le lecteur dans sa rude et sauvage beauté, bien loin du confort lisse du monde occidental. Il y est question d'amour, de solidarité mais également du jeu parfois - souvent - cruel des destinées sur cette terre recélant des trésors mais historiquement malmenées par les Dieux et les hommes.