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Je n'oublierai jamais le Serment de Paris. Quel beau titre, d'ailleurs. Une promesse forte et tenue.
Embarqué par la houle de Laurent Gaudé, passée la lecture bouleversante, reste l'empreinte. Ce petit miracle qui s'attache au ruban des années. Ce Serment, c'est un cri de 2016, inspiré par les attentats. Un récit, pour commencer. Qui marche droit, dit le réel, sans rien manquer. Puis il vole d'arbre en arbre, depuis la terrasse de nos cafés et devient chant. Un chant humaniste qui regarde l'adversité bien droit dans les yeux.
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Ce recueil est un coup de poing poétique, l'auteur à l'humanisme ardent fait un tour du globe en dénonçant sans concession les souffrances des peuples en guerre, opprimés, déshérités, exploités. Panorama apocalyptique d'un monde qui va mal, ou il fustige indirectement ceux qui ferment les yeux sur les malheurs de la planète, mais aussi à contrario, magnifique cri d'espoir pour que les choses changent avec l'optimiste des utopistes au grand coeur. Laurent Gaudé ne mâche pas ses mots et ses vers nous explosent à la figure, comme une rhétorique compassionnelle violente, finalité évidente d'un auteur qui se comporte comme un Victor Hugo des temps modernes, avec cette même fougue à l'emporte-pièce parfois, voulant être sur tous les fronts, de tous les combats contre les injustices de notre époque. L'auteur omniprésent évoque les tragédies des migrations, des déplacés, des réfugiés, celles des peuples en lutte pour leur liberté et aussi la nôtre, sa poésie percutante n'oublie pas non plus de nous rappeler le devoir de mémoire envers les atrocités passées, comme l'histoire de l'esclavage et son cortège d'abominations innommables. Ses vers sont un hymne à l'humanité, à la fraternité retrouvée, long chemin de traverse difficile où il hurle contre l'égoïsme, l'indifférence, n'épargnant personne et surtout pas Dieu qu'il balaie d'un revers de main pour son absence et son embrigadement des hommes en son nom, chose qu'il abhorre avec dégoût.
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Toujours cette magnifique et forte écriture pour cette poésie du réel. Mais trop de malheur, de douleur à lire donc je ne l'ai pas fini. Toujours cette magnifique et forte écriture pour cette poésie du réel. Mais trop de malheur, de douleur à lire donc je ne l'ai pas fini.Toujours cette magnifique et forte écriture pour cette poésie du réel. Mais trop de malheur, de douleur à lire donc je ne l'ai pas fini.
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Si tu veux lire une pépite essayes ça, c'est une pure merveille.
Je ne vous présente pas Laurent Gaudé qui est un merveilleux auteur connu pour son Soleil des Scorta, pour Eldorado et autres chefs d'oeuvre. Ce recueil est son premier recueil de poésie.
Il nous entraîne au coeur des hommes dans plusieurs des pays qu'il a visité, il dit la misère, la rudesse de la vie, il dit la violence, la peine, la souffrance, il dit la faim, l'oppression. Il dit l'indicible et il le dit si bien ...
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Je n'ai pas pour habitude de lire de la poésie, mais la sincérité de l'écriture m'a beaucoup émue.
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Des mots pour dire l'indicible, des vers pour faire parler le silence, de la poésie pour laisser le vent souffler sur les vies arrachées à leur terre, sur les larmes, sur les coeurs meurtris... Une centaine de pages pour raconter l'inhumanité et la force toujours de la combattre. C'est puissant !
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C'est ma fille lycéenne qui m'a conseillé ce recueil lu dans le cadre du cours de français. Comme je ne suis pas fan de poésie contemporaine, elle m'a dit de me concentrer sur « Le chant des sept tours ». C'est un texte en vers libres d'une vingtaine de pages qui m'a embarquée en Afrique, comme l'avaient déjà fait La mort du roi Tsongor et Salina du même auteur. Si Laurent Gaudé utilise des procédés poétiques, son texte est bien plus que ça : interpelant son lecteur, il propose un récit oralisé un peu hors du temps, évoquant l'histoire de l'esclavage avec beaucoup d'amertume.

Le poème commence de manière cinématographique, avec une mise en scène centrée sur « l'arbre de l'oubli » et une colonne d'esclaves que l'on oblige à tourner autour afin d'oublier qui ils sont et d'où ils viennent en vue de les rendre plus dociles. Ce rituel barbare n'est que le début d'une vie de souffrance qui touchera « des générations entières »… Ce chant s'inscrit dans la lignée d'un Aimé Césaire (clairement cité) et d'un Nelson Mandela (« Hommes et femmes écrasés, coupés, soumis » mais qui resteront « invaincus »), dénonçant l'intolérable tout en provoquant notre compassion. Un texte que j'ai senti un brin culpabilisant, les Africains se démenant toujours aujourd'hui, même si c'est dans une moindre mesure, pour nous fournir à nous, Blancs aisés, café, cacao, sucre et autres noix de cajou...
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J'avoue qu'au début j'ai pris ça avec des pincettes. La préface m'a fait craindre d'avoir affaire à un opportuniste faisant son business avec la misère du monde. Mais les textes m'ont détrompé sans coup férir. L'auteur nous emmène avec lui, et il est sûr qu'on n'écrit pas de lignes d'une telle précision et d'une telle densité sans une totale sincérité. On pense à Cendrars pour la liberté des vers et la vie des tableaux, à Aimé Césaire (en fait, l'auteur nous aide à y penser) pour le souffle et l'engagement. "Le chant des sept tours" est en effet monumental et saisissant, mais "Et pourquoi pas la joie ?" et "Seul le vent" m'ont fait autant d'effet je crois. "Si jamais un jour tu nais", "Notre-Dame-des-Jungles" et "De sang et de lumière" sont complètement à la hauteur du reste du recueil.
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Je ne savais pas que Laurent Gaudé était aussi poète, je l'ai découvert totalement par hasard ce matin en flânant dans ma librairie préférée. Et quel grand poète fait-il ! Il a le don pour mettre les mots juste, là où il faut, dosant, ciblant, frappant mais toujours nous entraînant avec lui, dénonçant les crimes d'hier comme d'aujourd'hui. Des poèmes qui résonnent longtemps en nous après les avoir lus.

Un de mes coups de coeur de l'année, sans aucun doute !
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En avant-propos, Laurent Gaudé nous livre ce qu'il attend de la poésie :
« Je veux une poésie du monde, qui voyage, prenne des trains, des avions, plonge dans des villes chaudes, des labyrinthes de ruelles. Une poésie moite et serrée comme la vie de l'immense majorité des hommes. Je veux une poésie qui connaisse le ventre de Palerme, Port-au-Prince et Beyrouth, ces villes qui ont visage de chair, ces villes nerveuses, détruites, sublimes, une poésie qui porte les cicatrices du temps et dont le pouls est celui des foules. »

Et un peu plus loin :
« Nous avons besoin des mots du poète, parce que se sont les seuls à être obscurs et clairs à la fois. Eux seuls, posés sur ce que nous vivons, donnent couleurs à nos vies et nous sauvent, un temps, de l'insignifiance et du bruit. »

Laurent Gaudé écrit cette poésie, celle qui s'écrit à hauteur d'homme, celle qui vibre de colère, de rage, d'espoir, celle qui porte un regard profondément humain sur la vie d'hommes et de femmes opprimés.
Il témoigne de ce qu'il a vu, ressenti, il est la voix des laisser pour compte, des oubliés de l'Histoire, des réfugiés de la jungle de Calais, des esclaves, des Kurdes, des habitants de Haïti après le tremblement de terre et vivant dans une extrême pauvreté, des victimes d'attentats.

« de partout sortent des souvenirs,
Cris,
Chants,
Appels de la mère à l'enfant,
Promesses,
Noms des dieux,
Des villages,
De partout,
La mémoire qui rayonne,
Douloureuse mais fière
Qui dit simplement qu'ils ont été
Hommes et femmes écrasés, coupés, soumis. »
Une poésie militante et humaniste, tout comme le sont ces romans, tout aussi poignants les uns que les autres.
« Et pourquoi pas la joie ?
Au milieu de nos villes escaliers
Où les murs de parpaing suent du béton,
Où les fils électriques dessinent, sur les toits, des ciels d'araignées,
Et pourquoi pas la joie ?
Le temps d'une corde à sauter qui fait tourner le monde,
D'un ballon fatigué qui court de jambes en jambes
Et soulève la pauvreté dans les cris d'enfant,
Et pourquoi pas la joie ?
Les pieds dans l'immondice
Mais le regard droit. »

Le septième poème qui porte le nom du recueil m'a interpellée, a réveillé en moi comme un sentiment de culpabilité, d'impuissance. Laurent Gaudé y accuse l'Europe d'opérer un repli sur soi, d'ouvrir ses frontières pour les rentrées d'argent et de les fermer pour les migrants, de ne pas tendre la main aux réfugiés, d'avoir perdu son esprit de fraternité, sa dignité. Nous vivons dans un monde qui se replie sur lui-même, alors que nous aurions aujourd'hui les moyens de subvenir aux besoins de tous. L'auteur y évoque aussi ses origines et par là même, le lien qui relie les peuples vivant d' Europe et de Méditerranée.

« L'Europe
Qui, aujourd'hui, a des airs de vieille dame frileuse.
Chacun fait ses comptes,
Chacun se demande s'il y aurait moyen d'avoir un rabais,
Payer moins que celui d'à côté.
On veut bien ouvrir ses frontières si cela fait rentrer l'argent,
Mais à tout prix les fermer devant les réfugiés.
L'Europe sans joie, sans élan, sans projet
Comme un bâtiment vide.
L'Europe,
Et ma génération qui la croyait acquise
Sera peut-être celle qui l'enterrera. »

L'émotion est au détour de chacune de ces pages tournées, l'écriture est forte, lumineuse, si humaine. Elle est un cri, elle est dur à lire, à dire, à écouter, à entendre mais elle est nécessaire, et emplie de chaleur, traversée d'une lumière d'espérance.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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