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3,89

sur 1141 notes
De Laurent Gaudé j'ai lu il y a quelques temps le soleil des Scorta. J'avoue ne pas avoir aimé, ne pas avoir accroché à l'histoire. Je retente l'expérience avec cet auteur avec ce roman : Écoutez nos défaites.

Assem Graïeb, agent secret français et Mariam, archéologue irakienne. Leur deux voix alternent l'une après l'autre au cours du récit. Une nuit, rien qu'une nuit et cela va changer leur destin.
Et puis il y a Sullivan Sicoh, militaire blessé dans une embuscade. Et encore une multitude de personnages dont les histoires se mêlent et s'entremêlent.

Il m'est très difficile de résumer ce roman tant il est complexe. Il n'y a pas une histoire, mais des histoires qui s'embriquent, se passant à des époques différentes.

Ce qui m'a le plus marqué durant ma lecture, c'est l'écriture. Tout de suite j'ai été enveloppée par la jolie plume de Laurent Gaudé. Une plume exigeante, fine, lyrique et tellement belle. Je me suis plus laissée portée par ses mots que par l'histoire.
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Magnifique livre. On en ressort profondément ému.

Le roman entrelace le récit d'un agent secret français, d'une archéologue irakienne, d'un ancien des service secrets américains, aux histoires des "guerriers" Hannibal, Grant, et Haïlé Sélassié.

Ce qui est formidable, c'est que l'on ne se perd jamais dans ces récits croisés. Au contraire, ce contrepoint donne une force, un rythme extraordinaire au roman. le chapitre Lybissa est remarquable à ce point de vue: des paragraphes très courts y évoquent successivement la fin d'Hannibal, de Grant, du Négus.

Ce livre dit, d'une très belle façon, que la folie des humains dans la guerre, quelle qu'elle soit, a toujours un goût de défaite, même dans la victoire. L'être humain est toujours vaincu quand il va trop loin, dans l'excès, dans la haine. Et la fin du livre dit aussi que seuls peuvent sauver les hommes: l'amour entre les êtres, l'art, la contemplation de la beauté du monde.
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Écoutez nos défaites - Laurent Gaudé

C'est un superbe roman. Une écriture magnifique
J'ai été beaucoup touchée par ce roman, pas facile de décrire les émotions que ces mots ont fait naître ou ont remuées en moi.

Laurent Gaudé parle de la guerre, mais pas celle que l'on glorifie dans les livres d'histoire. Celle dont même les victoires laissent un goût amère.
L'amour et la haine, l'orgueil, la folie des hommes sont au centre de ce roman.
Les héros sont autant conscients de se battre pour une « noble » cause que de commettre des atrocités envers leurs ennemis ou leur propre peuple.
C'est une réflexion sur la guerre, sur l'Histoire.

C'est sombre et lumineux à la fois et c'est très beau.

A lire absolument
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Dans ce roman symphonique, Gaudé fait parler au présent des professionnels de la guerre, d'une guerre totale : Hannibal dans la deuxième guerre punique, Ulysses Grant dans la guerre de sécession, Haïlé Sélassié dans la guerre Italo-éthiopienne, plus deux figures plausibles des guerres contre « ces hommes qui ont la mort dans les doigts » et y entraînent les civils. Sullivan, l'américain, a participé à la « neutralisation » de Ben Laden à Abbottabad. Assem, le français, a assisté à celle de Kadhafi à Syrte. L'auteur ajoute à ces hommes Mariam, une archéologue Irakienne qui assiste à la destruction de sa culture. Tous parlent au présent pour souligner que la guerre – le combat ou la barbouzerie – est omniprésente, toujours recommencée, toujours suivie d'une défaite. le message perçu est le fatalisme, parfois la connivence, plutôt que le pacifisme. La seule note apaisée (et ambiguë) est la transmission par Mariam d'une statuette du dieu Bès volée dans une fouille.

Il y a dans ce livre de grandes pages : Hannibal à la bataille de Cannes, l'immersion du corps de Ben Laden, la fin de Sullivan. Il y a aussi de grandes idées : « Sherman est brave. Pas du courage commun qui n'est qu'une déclinaison de l'obéissance » (p 70). « Ne laissez pas le monde vous voler les mots. […] Et il doit bien avouer qu'il a laissé le monde lui voler les mots. Il n'a été question que de gestes. L'action, qui s'empare de tout, ne laisse plus de place à rien. L'action avec son ivresse et son intensité qui rend tout si fade en comparaison » (p 95). Gaudé aime convaincre et joue des répétitions. Parfois à l'excès. Six fois « Ecoutez nos défaites » dans le dernier paragraphe, c'est une figure de style. Plus de dix fois dans le livre « Ils hurlent de joie », cela devient une cheville.
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Une drôle de méditation sur l'histoire et ses héros, la guerre, ses victoires et ses défaites...
A première vue c'est un peu décousu, et après avoir digéré cette lecture quelques mois, c'est toujours aussi décousu et déjanté même si évidemment, on comprend que est le fil conducteur est la victoire en déchantant...
Personnellement j'ai regretté d'effleurer autant d'époques, de héros et d'épopées qui mon laissée passablement frustrée. le point positif c'est que Laurent Gaudé m'a donné envie de lire les hauts faits d' Hailé Selassié et d'Hannibal. En ce qui concerne le général Grant, je resterai plus circonspecte... Et d'ailleurs pourquoi pas Bonaparte, Charlemagne, Pancho Villa, Gengis Khan ou Che Guevara ?
J'ai de loin préféré les passages contemporains qui évoquent la lutte d'Assem Graieb contre l'obscurantisme et le fondamentalisme
Un exercice de style comme un autre, pas désagréable à lire mais un peu... un exercice quoi !
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Lecture impossible par manque de décodeur. Les personnages, époques, lieux, histoires changent aux paragraphes et comme souvent cela commence par ‘il', on se pose la question Mais de qui parle-t-il ? 36 pages lues pour trouver :
- Assem Ghraieb, espion ( ?)
- Mariam, archéologue,
- Sullivan, sauvé par un hélicoptère,
- Un général des armées alcoolique, en 1961,
- Mobilisation générale sous Mussolini,
- Harlé Sélassié, roi d'Ethiopie,
- Hannibal.
Sans compter que ces personnages racontent d'autres personnages. Je cite le quotidien québécois le Devoir : ‘Frotter ses lecteurs d'aussi près à l'horreur était-il vraiment nécessaire ?'Donc, pas pour moi. J'ai aimé les premiers Gaudet, mais au fil du temps, son style devient de plus en plus pompeux et prétentieux. Sur ce, je préfère aller boire un bon GODET que de continuer à en lire.

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Voilà le premier roman de Laurent Gaudé que je lis.
D'abord les points négatifs: je n'ai pas trop aimé la façon d'écrire de l'auteur. Je ne parle que de la syntaxe. Je ne parle ni des mots ni du fond. Mais cette forme de phrases tour à tour courtes ou sans verbe ou longues avec une foule de virgules, de propositions juxtaposées, avec une foule d'énumérations de compléments du nom, ou d'épithètes, cela a eu le don de m'énerver. C'est clairement ce que nos professeurs traquaient dans nos copies de français. Si on ajoute quelques fautes de français ("de par", ou "inatteignables" par exemple)....

Mais une fois ceci abordé, je ne peux être qu'éloges. J'ai été subjuguée par le choix des mots. J'ai été conquise par la poésie qui se dégage de ces quelques pages.

J'ai vraiment été happée par ces personnages et leurs constats amères sur la guerre. J'ai aimé rentrer dans la grande histoire par des petites histoires. Côtoyer ces grands hommes a été une expérience très... humaine.

Si je déplore le peu d'espérance de ce livre, la beauté, l'humanité et la compassion sont bien réelles. A nous de les transcender.

Sublime.
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Premier roman de Laurent Gaudé que je lis, et je pense que je n'ai pas choisi le bon moment pour le faire.
Son histoire est plutôt intéressante, les personnages crédibles, en revanche les différents flash-back vers d'autres événements historiques, en plus de l'histoire présente m'ont à plusieurs reprises perdue.
L'auteur a voulu mettre en avant le fait qu'une guerre, quel que soit son issu, reste une défaite pour tous, car trop de sang coule à chaque fois.
Je pense qu'avant de lire ce roman, il est intéressant de s'intéresser un minimum aux trois événements historiques dont l'auteur fait référence à plusieurs reprises, de façon à mieux se situer dans le temps.
Je lirais d'autres livres de cet auteur, car sa plume reste très plaisante et je pense que les sujets qu'il aborde dans ces romans sont intéressants et laissent à réfléchir.
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Première découverte de cet auteur, couronné du prix Goncourt en 2004, et une très belle surprise. Un très beau roman qui brasse une multitude de thème autour du temps, du souvenir, de l'histoire, des traces que laissent l'humanité au cours des siècles, de la mémoire que nous gardons des siècles écoulés. Mais également les souvenirs, les traces que chacun d'entre nous laissons aux autres mais avant tout en nous même.
Un très beau texte qui apporte une profonde réflexion sur l'art, et sur le pouvoir des mots. Laurent Gaude nous donne à réfléchir sur la finitude de l'homme, la beauté de sa lutte contre l'oubli, contre les forces de destruction, cherchant à prolonger l'histoire, à faire resurgir le passé, à révéler le beau malgré son inéluctable engloutissement.
C'est aussi un très beau texte sur la violence des hommes, nous rappelant que quelque soit la justesse des causes et la vanité de quelques hommes nous sommes la résultante d'effroyable tuerie et qu'il ne reste que les défaites des vaincus, les défaites des vainqueurs ayant oublié leur humanité, la défaite de chacun face au temps. Mais la victoire grâce aux mots et à l'art.
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Un très beau roman de Gaudé avec un sujet difficile. La construction est particulière car des personnages qui à priori n'ont rien en commun car ils ont vécu à des périodes différentes nous livrent pourtant le même message provoquant en nous réflexion et questionnement.


Pourquoi encore et toujours entreprendre des guerres, pour gagner quoi au final ? La victoire n'a-t-elle pas toujours un goût amer de défaite ? Pourquoi tant de sacrifices pour gagner un combat ? Quand s'arrêtera la folie meurtrière des hommes ? Pour quelle victoire en somme ? Pourquoi commettre à chaque fois les mêmes erreurs, reproduire les mêmes schémas ?


Ce sont toutes ces questions que trois héros glorieux : Hannibal, le général Grant, Hailé Sélassié se sont posées, tout comme Assam et Mariam.


Le constat est le même à chaque période de l'Histoire : chaque victoire a sa défaite.


Assem Graïeb est fatigué, il a fait des tas de missions pour les services généraux français. Sa dernière mission est de retrouver un homologue américain ayant tué Ben Laden. Cet homme est-il fiable ou faut-il le neutraliser ? Assem a toujours agi pour servir sa nation. Il n'a gagné aucune victoire même lorsqu'il a supprimé Kadhafi . Sa défaite : perdre foi dans l'humanité.


Il rencontrera Mariam, une archéologue irakienne qui célèbre ses victoires lorsqu'elle retrouve des objets volés, perdus suite aux pillages et dynamitage des sites du Moyen-Orient. L'arrivée de la maladie sera sa défaite.


En parallèle on mélange le destin d'Hannibal combattant depuis plus de vingt ans contre Rome. Il y aura des victoires mais aussi des défaites. Il s'est fait un nom mais il est diminué physiquement et toutes ses années perdues loin de sa famille.


Ulysse Grant gagnera contre les confédérés, il sera élu président mais que de morts, que de sacrifices en vies humaines. Son surnom "le boucher" lui survivra, la corruption aussi sera sa défaite.


Enfin Hailé Sélassié sait que son armée est en mauvaise posture contre Mussolini , sa défaite sera l'exil et la lâcheté de la SDN.


L'écriture passionne, mêlant ces parcours de vie, dans un même combat, une même histoire en fait. Il y a toujours une faille et aucune victoire n'est pleine et réelle, c'est toujours au détriment de quelque chose.


Comme à chaque fois Laurent Gaudé nous tient en haleine. Un très bon moment de lecture, un joli texte.


Ma note : 9/10

Lien : https://nathavh49.blogspot.b..
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