Cloître des Billettes
La quiétude du cloître m’enroule
et m’allèche avec ses doux appâts
avec la mélancolie du clair-obscur
De pareils arcs la flèche est partie
qui tourmentait Abélard et Héloïse
Entourée par la foule des colonnes
je marche à rebours vers la classe
Vêtue de la bure blanche de l’élève
j’apprenais les charmes du maître
Le bonheur d’inventer l’inaccompli
J’ai encore les fleurs de l’an dernier
une odeur ténue s’exhale des épines
Place Fürstenberg
La réconciliation était sans issue
Noyée dans le silence des images
se laissera mourir avec l’air étale
Vague translucide sortie du rêve
L’océan sublime de l’enlacement
amoureux entraîne vers le large
Et la pourpre du soleil bas teintait
l’assentiment du corps à la marée
Se retrouver égaux agiles éveillés
dans un flux électrisant les veines
Un dessin d’harmonie trop exact
que la réalité dissymétrique exclut
Viaduc de Passy
La Seine amplifie ses qualités innées
pour accueillir à quai mille péniches
Et mille mouettes funambules en exil
bagarreuses pour la prise d’une carpe
Un train se lance intrépide du viaduc
et perce l’air vers des nuages dilatés
par une foule de souffleurs de verre
Devant le triomphe mes yeux exultent
comme s’ils revoyaient les yeux lustrés
et entendus qui disaient le verbe du oui
La promesse certaine sans la clameur
de la parole entremetteuse vite oxydée