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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Lorsqu'on est parvenu à donner naissance à un personnage dont la plupart des lecteurs s'accordent à saluer la complexité et le charisme, on est forcément tenté de le ressortir un jour ou l'autre du placard. C'est le choix qu'a fait ici Olivier Gay qui revient dans ce premier tome à l'un des personnages emblématiques de son diptyque « Les épées de glace » : Rekk, plus connu sous le nom de Boucher de l'Empire. Si vous n'avez pas encore eu l'occasion de découvrir la précédente oeuvre de l'auteur, que cela ne vous refroidisse pas, car il n'est absolument pas nécessaire de déjà connaître l'univers et le personnage pour passer un bon moment. « La main de l'empereur » propose en effet de retracer le tout début de la légende du guerrier qui, au moment où l'on fait sa connaissance, n'est encore qu'un enfant pauvre des bas quartiers de la cité de Musheim. Élevé au milieu des prostituées et des gladiateurs, le petit garçon n'a très tôt qu'une seule idée en tête : suivre les pas du grand Shar-Tan et devenir à son tour un champion de l'arène. Seulement, si notre héros fait effectivement preuve d'une adresse hors du commun à l'épée, ce n'est pas pour le divertissement du peuple que seront requis ses talents, mais par l'empereur en personne qui décide d'en faire le fer-de-lance de sa lutte contre les koushites, tribus frontalières refusant depuis des années de rentrer dans le giron de l'empire. le plus gros atout du roman réside sans aucun doute dans son rythme haletant et son intrigue simple mais néanmoins efficace. On ne s'ennuie pas une seconde tant les rebondissements s'enchaînent à toute vitesse pendant près de quatre cent pages, prenant à bien des reprises le lecteur à contre pied.

Et c'est justement en ce sens que ce roman constitue une bonne surprise : chaque fois que l'on croit que l'auteur va tomber dans le mièvre ou dans le cliché, un retournement de situation inattendu vient nous détromper et orienter le récit dans une direction bien plus ambitieuse. Il faut d'ailleurs reconnaître qu'Olivier Gay possède un sacré sens du spectacle qui donne à la plupart de ses scènes un petit côté percutant qui n'est pas sans rappeler (dans une bien moindre mesure) ce que pouvait faire David Gemmell il y a quelques années. le style est quant à lui à l'image du récit : il va à l'essentiel et ne s'embarrasse pas de fioritures, même si quelques passages vraiment bien tournés se révèlent là encore particulièrement marquants. Pour ce qui est de l'univers, Olivier Gay opte pour quelque chose d'assez classique mais d'intelligemment exploité. Avec ses gladiateurs, sa politique d'expansion territoriale et son système politique, Musheim a par bien des aspects, des allures de Rome antique. Quant au pays de Koush, où se déroule la majeure partie de l'intrigue, on devine sans mal qu'il s'agit d'une partie de l'Afrique, avec ses tribus disparates, ses hommes à la peau noire, et surtout cette jungle hostile et oppressante contre laquelle les armées de l'empereur ne peuvent pas grand chose. A ce décor exotique s'ajoute également la cité de Vesyria, bourgade balbutiante menacée de part sa position géographique précaire mais pleine d'opportunités pour les plus débrouillards (ou les plus désespérés...) des habitants de l'empire. Là encore, l'auteur opte pour quelque chose de simple mais efficace en limitant le nombre des décors tout en leur donnant suffisamment de consistance pour faciliter l'immersion du lecteur.

Les personnages sont eux aussi plutôt réussis, à commencer par Rekk qui se révèle un protagoniste attachant en dépit (ou peut-être à cause) de la naïveté dont il fait souvent preuve. On peut ainsi regretter que le héros se laisse si aisément manipuler par ceux qui croisent son chemin, alors même que certains de leurs subterfuges ne sont pas franchement astucieux. le jeune homme n'a cela dit pas acquis le surnom de « Boucher » pour rien, et c'est cette violence sous-jacente contenue en permanence par le personnage qui en fait malgré tout quelqu'un d'assez imprévisible, voire même d'un peu inquiétant. Les personnages secondaires sont quant à eux bien campés et parviennent à plusieurs reprises à étonner le lecteur, qu'il s'agisse des soldats placés sous les ordres de Rekk, de certains de ses supérieurs, ou même de ses ennemis. L'auteur a également fait l'effort de mettre en scène plusieurs personnages féminins dégourdis et dont le profil varie légèrement de ce qu'on a l'habitude de voir (une contrebandière, une prostituée...). Il est toutefois dommage de constater que ces figures féminines, aussi intéressantes soient-elles, finissent toutes à un moment ou un autre par tomber sous le charme du héros (que cette affection soit d'ordre maternel ou sentimental), chose qui ne fait que les renvoyer à l'agaçante position de simple faire-valoir du personnage masculin. Parmi les autres reproches à signaler, il convient également de mentionner un léger manque de subtilité dans la manière de présenter certains rebondissements qui pourront alors paraître un peu trop « faciles » aux yeux d'une partie des lecteurs.

Si nous n'avons certainement pas à faire à l'un des « meilleurs romans de fantasy français de ces dernières années » comme stipulé sur la quatrième de couverture (je vous laisse deviner qui est l'éditeur...), ce premier tome n'en reste pas moins un bon roman, bien construit, bien écrit, et mettant en scène un personnage au parcours certes peu original mais qui parvient malgré tout à titiller notre curiosité. A tenter !
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J'ai rencontré Olivier Gay lors du dernier salon de l'imaginaire de Lambesc. C'est un auteur connu surtout pour ses romans YA. La Main de l'empereur est le préquel de sa saga Les épées de glace. Il y raconte les origines de Rekk, ancien gladiateur adulé, devenu combattant pour l'empereur Bel Ier. Olivier Gay présente ici un roman destiné aux adultes dans lequel la guerre devient l'épicentre de son intrigue. S'il est classé dans la catégorie fantasy c'est parce qu'il y invente un monde imaginaire fortement inspiré de l'antiquité romaine.

Dans ce premier tome, le lecteur fait la connaissance de Rekk. Il vit dans la caserne des gladiateurs à Mushein, sorte de Rome revisitée. Rekk est en fait le fils d'un célèbre gladiateur et d'une femme mariée. Rejeté à sa naissance, il sera élevé par une prostituée. Son chemin est tout tracé puisqu'il devient lui-même gladiateur. Par un concours de circonstances, Rekk s'engage dans l'armée impériale pour bouter et conquérir le peuple des Koushites. Dans la jungle, Rekk se révèle être un bon soldat qui va vite grimper les échelons.

La première partie du récit est pour moi la plus réussie. Olivier Gay s'inspire de la Rome antique pour construire son intrigue. On y retrouve le monde des gladiateurs. Rekk évolue dans un univers violent dans lequel il reçoit pourtant l'amour d'une mère adoptive. Ce monde là est bien décrit et bien construit. J'ai beaucoup aimé cet aspect du récit qui se fonde finalement sur une réalité historique.

Et puis la machine s'emballe lorsque Rekk est obligé d'abandonner son métier de gladiateur et de s'engager dans l'armée impériale. Il doit combattre le peuple des Koushites réputé cannibale, violent, sanguinaire et traître. C'est la partie de l'intrigue qui m'a le moins plu. J'ai trouvé que l'histoire tournait en rond. Les scènes dans la jungle sont très répétitives. Et surtout, tout est prévisible. J'avais deviné sans peine l'issue de l'intrigue. Comme dans un film de guerre, les scènes clés apparaissent: la défaite puis la remontée extraordinaire, l'attaque finale, la victoire. Je n'ai pas trouvé que c'était très innovant. Je me suis presque ennuyée à certains passages.

Mais la chose qui m'a le plus dérangée ce sont les personnages que j'ai trouvé creux. Ce préquel est censé nous expliquer pourquoi Rekk est devenu le personnage froid et sanguinaire des Épées de glace (que je n'ai pas lu!). Mais justement, ce tome ne creuse pas assez les choses. On brosse le portrait du personnage de manière assez superficielle. Je suis restée sur ma faim car il m'a manqué un petit truc pour trouver de l'épaisseur aux personnages. Seule Dareen tire son épingle du jeu pour moi. Quant à Bishia, c'est une vraie caricature ambulante sans aucun intérêt.

Au final La Main de l'empereur est un roman qui m'aura laissé une impression mitigée. J'ai aimé la partie historique du livre mettant en scène les gladiateurs et s'appuyant sur des références précises. En revanche la superficialité des personnages et l'intrigue trop prévisible m'auront déçue.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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L'an passé, je découvrais Les épées de glace d'Olivier Gay, série qui me l'a fait connaitre en Fantasy et pour laquelle j'avais eu un petit coup de coeur. Quand j'ai vu qu'il avait sorti une autre duologie dans le même univers, relatant le passé de son héros, forcément j'ai eu envie de le lire.

On retrouve dans ce premier tome la plume légère et entraînante de l'écrivain. Les pages se tournent vite et l'histoire avance également en même temps. Cependant, je regrette presque dans cette préquelle qu'il aille si vite. En effet, j'ai vraiment eu la sensation d'une oeuvre trop rapide et pas assez creusée, restant trop en surface de tout ce que l'auteur voulait raconter.

On y retrouve le personnage de Rekk, notre cher Boucher qu'on avait découvert et aimé suivre dans Les épées de glace et c'est toute son enfance, puis sa jeunesse et ses premières années d'adulte qui feront sa renommée qui nous sont contées. Mais comme c'est fait en l'espace d'à peine 476 pages ici, tout va trop vite. Oui, je suis contente de savoir d'où il vient, mais on ne voit que très peu l'enfance qu'il a pu vivre. J'aurais aimé le voir vivre auprès de cette prostituée - mère maquerelle, mais on ne voit presque rien. J'aurais aimé suivre son entraînement de futur gladiateur ensuite, mais c'est à nouveau passé à l'as. Quant à ses combats, on n'en voit presque aucun et il est donc impossible de ressentir la fougue qu'on aurait aimé trouver. C'est très décevant. Je m'attendais vraiment à sentir une lente montée en puissance mais ce ne fut pas du tout le cas. de la même façon, sa carrière de "Boucher" n'est vraiment qu'esquissée, les combats et démêlés qu'il peut rencontrer sont juste nommés mais jamais vraiment creusés et ça s'en ressent. Tout est vraiment laissé en surface et je le regrette vraiment.

Il y avait pourtant un potentiel certain ici. Tout d'abord dans la conception et les origines de Rekk qui sont celle d'un beau drame classique. Puis dans la manipulation dont il est l'objet de la part l'Empereur afin de se servir de cet ancien gladiateur renommé pour avoir un bras armé implacable. Il y avait vraiment un potentiel dramatique important qui n'est malheureusement pas exploité ici. de la même façon, je trouve très intéressant cette revisite de l'époque romaine avec un Empereur en guerre contre une "peuple barbare". J'ai aimé découvrir les affrontements entre les deux camps, les procédés de propagande de l'un, les motivations de vengeance de l'autre, mais encore une fois tout va trop vite et je reste frustrée. de la même façon, j'étais impatiente de découvrir les figures emblématiques de l'entourage de Rekk dont on parlait dans son autre série. Si Dareen a su tirer son épingle du jeu ici, présentée comme une véritable amie pour celui-ci malgré ses sentiments, les autres font pâle figure. Je n'ai pas du tout été convaincue par Bishia, à aucun moment. Je la trouve totalement transparente. le jeune Rekk est aussi bien trop naïf et manipulable de tous côté. Quant à l'Empereur, il lui reste encore à faire ses preuves de grand manipulateur froid.

Vous l'aurez compris, même si je suis contente d'avoir lu cette préquelle et que les pages se tournaient plutôt bien, je reste énormément sur ma faim. L'univers a un potentiel énorme qui est très mal exploité. Il aurait fallu que l'auteur creuse beaucoup plus ses personnages mais surtout les péripéties qui leur arrivent afin qu'on ressente vraiment toute la dramaturgie de leur histoire. J'espère que cela sera corrigé dans le tome 2 mais j'ai quelques craintes à ce sujet...
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
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Rekk est l'enfant adultérin de la femme d'un bourgeois richissime et d'un gladiateur fameux, il est adopté par une prostitué de la caserne des gladiateurs, et entrainé par son père il devient vite excellent. Au fil des combats il devient imbattable, si bien que plus personne ne voulant parier contre lui il doit quitter les gladiateurs, l'Empereur qui l'avait remarqué lui offre une charge de lieutenant dans l'armée qui piétine depuis des années face aux "sauvages". Sa vaillance et le mythe qui l'entoure, initialement engendré par les manipulations de l'empereur vont le faire obtenir les plus hautes distinction à travers le sang et l'acier …


Dans un univers se rapprochant de la Rome antique, le scénario est assez convenu mais bien rythmé, sans être très fouillés les personnages sont attachants tant qu'ils restent en vie, mais en général ils périssent assez vite. Un empereur manipulateur, un héros indestructible avec un coté naïf, des combats, des batailles, on baigne dans le sang …


Une écriture fluide, une lecture facile et agréable, un livre d'aventure mené tambour battant, qui même s'il n'a rien d'inoubliable devrait plaire à nombre de lecteurs quel que soit leur âge.
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