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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Nous sommes dans un coin reculé du Wisconsin, "ce pays de salopettes et de chapeaux de feutre", au début des années 50. Kenneth et Corrie Tyler ont la certitude que leur père décédé récemment n'a pas été inhumé selon leur volonté. Ils soupçonnent Fenton Breece, le croque-mort à l'oeil pervers, de pratiquer de douteuses mises en scène avec les corps des défunts. Après une vérification méthodique de plusieurs tombes, ils en ont la confirmation : l'horreur de ce qu'ils découvrent dépasse tout ce qu'ils auraient pu imaginer. Kenneth parvient à voler à Breece des photos de ces mises en scène et les deux adolescents décident de le faire chanter pour lui soutirer de l'argent. Mais Breece n'entend pas se laisser intimider. Il fait appel à Granville Sutter, un criminel qui a vendu son âme au Diable, pour récupérer son bien et faire disparaître les deux témoins de ses agissements. Celui-ci va donc se lancer à la poursuite des deux jeunes gens. Au cours de la traque, Corrie, la soeur de Kenneth, va se tuer dans un accident de voiture. Commence alors une traque à travers les forêts sombres de la région, le Harrikin, où kanneth tentent de se cacher. Mais combien de temps tiendra-t il dans cet endroit hostile, peuplé de personnages terrifiés et terrifiants, entre sorcellerie et fermes abandonnées ?

Quant au lecteur, pris dans ce tourbillon maléfique, il ne restera pas de marbre face à ce roman noir , conte gothique et initiatique écrit dans un style tranchant et magnifique. C'est bien la grande qualité de l'écriture qui m'a séduite, le clair obscur que dispense le récit. Ne vous fiez pas aux comparaisons élogieuses qui ont été faites avec Faulkner et McCarthy. Elle ont du sens mais il ne faut pas exagérer ! La mort au crépuscule montre certes de réelles qualités, mais manque un peu de souffle. Pour la "course poursuite hallucinante, véritable épreuve des nerfs" promise par l'éditeur sur la 4ème de couverture, on reste un peu sur sa faim. L'intérêt est ailleurs, dans la description de la forêt la nuit, les rencontres faites par le jeune Tyler, les ambiances. C'est déjà pas mal du tout, et suffisant pour passer un bon moment avec ce roman, à l'atmosphère poisseuse et envoûtante.



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"Mère-Grand et lui s'enfonçaient dans un bois de conte de fées, mais ils avaient dû prendre le mauvais embranchement quelque part car rien ne semblait avoir de sens dans tout ceci. La lumière elle-même s'était altérée, obscurcie comme pour un crépuscule précoce de décembre."

William Gay, dans la seconde partie de ce roman horrifique, met en exergue deux citations, l'une de "La nuit du chasseur" de David Grubb et l'autre de "Suttree" de Cormac McCarthy", influences on ne peut plus révélatrices du style de son roman. Pour avoir lu quelques nécrologies de Cormac McCarthy il y a quelques jours, j'ai appris qu'une partie de son oeuvre relevait directement de ce que l'on appelle Southern Gothic.

Ce roman, je suppose, offre un exemple frappant de ce courant littéraire particulier. Deux adolescents trop curieux des agissements d'un croque-mort nécrophile, au sens de l'humour bien particulier, et un psychopathe terriblement dangereux à leurs trousses en sont les personnages principaux. Il y aura une longue course-poursuite et beaucoup de sang et de souffrances... le tout dans une atmosphère hallucinée et macabre.

Tout ne m'a pas convaincu pour autant : le mélange de terreur est habile mais les clichés du genre nombreux. Et surtout le style, quoi que d'un bon niveau, n'a rien de transcendant. Je ne lis pas beaucoup de thrillers, mais celui-ci vaut tout de même largement d'être lu.


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L'écrivain américain William Gay né en 1943 dans le Tennessee est décédé cette année. William Gay fut charpentier et peintre en bâtiment avant de faire la guerre du Vietnam. de retour, il attendit l'âge de 55 ans pour publier ses premières nouvelles, La mort au crépuscule, son troisième roman est paru en 2006.
Dans une petite ville du Tennessee, deux jeunes gens - Kenneth et sa soeur Corrie - mis au ban de la société en raison de leur filiation avec l'alcoolique et bootlegger du village Mose Tyler, découvrent le secret de Fenton Breece le fossoyeur. Pervers et nécrophile, il met en scène les cadavres qu'il enterre dans des positions indécentes, se livre à diverses activités obscènes et conserve des photos de ses exploits. Ces preuves formelles des activités répugnantes de Fenton Breece, les deux adolescents vont tenter de les monnayer en faisant chanter le pervers. Mal leur en prend, car l'homme des pompes funèbres va engager Granville Sutter, un fou furieux, pour régler son problème. Dès lors, une course-poursuite va s'engager entre Sutter et Kenneth, ponctuée de cadavres qui vont venir joncher ce chemin de croix où Corrie en sera la première victime.
Voilà le résumé du roman, tel qu'il est à peu près rédigé par tous ceux qui l'ont lu. C'est aussi ce qui m'a légèrement dérouté quand je me suis plongé dans la lecture du roman, car le terme « course-poursuite » induisait dans mon esprit, une idée de vitesse et de chasse à l'homme échevelée. Or, ce n'est pas le cas. Les premières pages évoquent plutôt le fameux film avec Robert Mitchum, La Nuit du chasseur. La personnification du Mal poursuivant deux enfants, non pas dans une course folle, mais au contraire dans une poursuite méthodique, inéluctable, dont on imagine mal qu'elle ne puisse aboutir, ce qui la rend angoissante.
Comme dans le film, tout est sombre dans ce roman, le noir et blanc est la couleur dominante où seul le rouge du sang en enrichit la palette chromatique. de la petite ville sans attrait particulier, la cavale s'engage dans une sorte de no man's land fait de forêt et de zones désertiques inhospitalières, villes fantômes abandonnées, terre de désolation, royaume des enfers. Perdu, affamé, Kenneth croisera le destin de personnages secondaires comme une vieille sorcière dans sa cabane, une famille de paysans évangélistes, un vieil homme solitaire, misérables épaves humaines et indépendantes typiques d'une Amérique des profondeurs, devenues victimes collatérales d'un drame auquel ils étaient étrangers. Ces rencontres cassent le rythme de la soit disant course-poursuite, mais elles apportent de l'épaisseur au roman.
Tout est horrible dans cette histoire, Fenton Breece est un pervers ignoble, Granville Sutter un tueur fou qui terrorise les habitants de la petite ville, lesquels colportent les rumeurs sur le fossoyeur depuis de longues années sans que quiconque n'intervienne et d'ailleurs comment le pourraient-ils, le shérif local étant corrompu. Corrie et Kenneth ne sont pas des anges non plus, puisqu'ils se lancent dans une opération de chantage… encore que le frère ne le fasse que poussé par sa soeur.
William Gay nous fait plonger dans la folie de Fenton Breece et Granville Sutter qui sont passés du mauvais côté du miroir, par des flash-back reproduisant leurs pensées. Comme une mise en abîme pour le lecteur qui se retrouve placé dans un monde onirique qui de leurs rêveries révélant l'origine de leur folie, font pour lui un cauchemar.
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Couverture et résumé aguichant.
Dès les premières pages, j'ai été déçu et fort gêné car il manque de signe de ponctuation lors des dialogues. En effet, aucun tiret n'indique le changement de personnage.
Ensuite, j'ai trouvé l'histoire longue et je n'ai pas été happée par celle ci. Je m'attendais à être tenu en haleine et ce ne fut pas le cas.
Grosse déception pour ma part, ce livre ne me marquera pas. Dommage.
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Comme un amalgame de la nuit du chasseur (Davis Grubb) et de Délivrance (James Dickey), qui ne sont pas que des films inoubliables mais bien des romans, La mort au crépuscule de William Gay nous est ainsi présenté.Ce genre de raccourcis a ses limites mais,bon,voilà un patronage plutôt flatteur.Soient trois acteurs principaux:un croque-mort amateur de mise en scènes nécrophiles ou pour le moins macabres,une sorte de tueur à gages version rurale Sud profond pas mal dégénéré,un jeune homme poursuivi par le second pour le compte du premier.Nocturne,lunaisons faulknériennes.Le jeu,digne du Comte Zaroff, en beaucoup moins esthète, consiste à se planquer,à courir,à chasser le chasseur,à poursuivre le poursuivant.Sur cet échiquier tout en obscurité on passe un bon moment d'inquiétude et je crois que c'est déjà pas mal.

Et le quatrième personnage encercle et nimbe cette histoire à trembler.Il s'agit de la forêt,une forêt très particulière qui porte le nom de Harrikin (déformation de Hurricane) et qui a reconquis des friches,quelque chose comme une ville fantôme à nouveau percluse de fondrières,de pièges cauteleux,de traquenards où bourreau et victime essaient de s'observer et de s'éliminer.Ce Sud est parfois assez typique de l'image qu'en donnent les écrivains,certes peu flatteuse,mâtiné de polar graisseux avec un zeste de mépris.Sur le plan littéraire il serait pourtant inconvenant de hisser William Gay au rang de Flannery O'Connor,voire de Faukner.Par contre Joe Lansdale et ses histoires de bayous.... pourquoi pas?Bref ce livre est un bon roman plutôt noir rural.Ne pas convoquer forcément pour ça les immenses.
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Un démarrage de polar noir sur les chapeaux de roues: Fenton Breece est un entrepreneur de pompes funèbres aux us et coutumes très très particuliers, démasqué par Kenneth Tyler et sa soeur Corrie.
Breece paye Granville Sutter pour régler le problème... définitivement. de polar, le livre se mue en road trip forestier, où Tyler est poursuivi interminablement par Suter. L'auteur était visiblement passionné par cette région, le Harrikin, qu'il décrit longuement, très longuement, trop longuement. Pour n'avoir pas su choisir entre le polar, le fantastique et le road-trip, William Gay écrit un roman décousu et finalement décevant !
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