Un des plus grands poetes argentins du XXe siecle. Sa poesie sociale lui a valu une condamnation a mort par la dictature, alors quíl vivait deja en exil. Son fils par contre n'y a pas echappe, il compte parmi les “disparus”.
Il a recu tous les prix possible, dont le
Cervantes, la plus haute consecration espagnole, en 2007.
Ce recueil est peut-etre un essai de fouiller les racines de toutes les langues hispaniques, existantes ou oubliees, et de dialoguer avec elles. Il dit dans un avant-propos, un “escolio”, qu'il est ecrit en “sefardi”, en judeo-espagnol, bien que ce ne soit pas une des langues de son enfance, etant fils d'immigres juifs ukrainiens, donc d'ascendance et culture ashkenaze.
En fait, la langue qu'il utilise n'est ni du judeo-espagnol culte ni du vernaculaire populaire. C'est une langue imaginee, revee par le poete, en un dialogue personnel avec le ladino, la langue sepharade. Mais cela donne de beaux petits poemes, que je transcris, avec ma traduction. J'y ai pris un certain plaisir, que j'espere se repandra [je seme a tous vents :-)].
X
Tu dis parler avec des arbres
ils ont des feuilles qui chantent
et des oiseaux
qui ramassent du soleil/
ton silence
reveille
les cris
du monde/
X
Dizis avlas cun arvulis
tenin folyas qui cantan
y paxarus
qui djuntan sol/
tu silenziu
disparta
lus gritus
dil mundo/
XIV
Ce que tu dis
laisse choir
un oiseau
dont je suis le nid/
l'oiseau se tait
en moi/
regarde
ce qu'il fait de moi/
XIV
Lu qui avlas
dexa cayer
un paxaru
qui li soy nidu/
il paxaru caya
adientru di mi
veyi
lu qui fase di mi/
XV
Ta voix est obscure
De baisers que tu ne m'as pas donnes/
De baisers que tu ne me donnes pas/
La nuit est poussiere de cet exil/
Tes baisers pendent des lunes
Qui gelent mon chemin/ et
Je tremble
Sous le soleil/
XV
Tu boz sta oscura
Di bezus qui a mi no me dieras/
Di bezus qui a mi no das/
La nochi es polvu dest'ixiliu/
Tus bezus inculgan lunas
Qui yelan mi caminu/ y
Timblu
Dibaxu dil sol/