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La crapule Don Benvenuto Gesufal s'est emparé de son créateur Jean-Philippe Jaworski, et dans la préface l'auteur explique outre le processus créatif avec sa gouaille habituelle que les deux sont désormais liés pour le meilleur et pour le pire... Il a été un rôliste inspiré ("Te Deum pour un massacre" et plusieurs collaborations avec le légendaire magazine "Casus Belli") avant d'être un auteur inspiré des littérature de l'imaginaire... Sa crapule au verbe haute placé figurait déjà dans son recueil de nouvelles "Janua Vera" paru en 2007 avant de casser la baraque avec "Gagner la guerre" en 2009... Alors on est dans un pays qui n'est pas du tout une terre d'accueil pour les auteurs des littératures de l'imaginaire (entre autres choses hein !), donc casser la baraque c'est atteindre les chiffres de ventes d'un opus normal d'un David Gemmell par exemple...

Ancien phalangiste de la Cité-État de Ciudalia ayant participé et survécu à l'expédition de Kaellsbruck 3 ans, c'est entre alcools et ribaudes que Don Benvenuto Gesufal vit sa vie d'assassin au sein de la Guilde des Chuchoteurs. le parrain Don Mascarina lui propose un juteux contrat consistant à poinçonner un crevard bien né, mais il tombe dans ce qui ressemble trop fortement à un traquenard et le prédateur devient la proie ! Il s'échappe de justesse pour demander des comptes, mais son employeur est aussi homicidé que son commanditaire supposé, chef du parti politique le plus en vue de la ville... Traqué de tous les côtés, notre crapule doit reconstituer au plus vite le puzzle des événements pour sauver sa peau : cui bono ?

Ce tome 1 intitulé "Ciudalia", qui s'ouvre sur une magnifique carte en format A3 alors que Jean-Philippe Jaworski a toujours été contre les cartes (pourtant constitutives du genre fantasy ^^), adapte donc la nouvelle Mauvaise Donne, avant de passer au plat de résistance que constitue le roman "Gagner la guerre"...
Nous sommes dans un Renaissance fantasmée, un terrain de jeu trop peu usité, et dans le même genre je ne cache pas que j'ai préféré "Meridia" de Thierry Gloris et Joël Mouclier... Mais c'est très bon donc il ne faut pas s'en priver ! Dans mon souvenir le personnage était plus volubile et plus egocentré, avec une intrigue un peu plus touffue et étoffée qu'ici (mais mes souvenirs de lecture peuvent me tromper ^^), donc entre présent et passé nous suivons un mind game entre la proie autrefois apprenti et le prédateur autrefois mentor... le seigneur sera-t-il réuni à son padawan ? (car comme vous le savez toujours par deux les Siths vont ^^)

Le travail d'adaptation de Frédéric Genêt, bien connu pour son travail sur la série "Samourai", est indéniablement de qualité. Je n'ai pas lâché la 5e étoile parce que je pense qu'il y avait moyen d'aller plus loin dans la précision pour les décors et le charadesign (avec une créature qui ressemble parfois à une caricature de son créateur ^^), mais force est de constater qu'il a bien bossé !
Lien : http://www.portesdumultivers..
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Peut-on mixer récit de capes et d'épées avec de la fantasy et en ressortir avec le sourire extatique du petit ravi de la crèche ?
C'est un énorme oui affirmatif !

Je connaissais le bouquin éponyme de Jean-Philippe Jaworski et ne cessais de repousser sa découverte à plus tard.
Dans un louable souci de gain de temps optimisé, je me lançais donc dans la lecture de son pendant à bulles.
Le constat est sans appel.
Grosse claque, aussi bien visuelle que narrative.

Pour faire simple, j'ai tout aimé.
Le récit, foisonnant, intrigant.
Le graphisme hyper réaliste porté par un encrage lumineux et une mise en page dynamique.

Sus au tome deux, dans un louable souci...
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Je me dis, quelquefois : la BD vaut elle le coup? Ne vais-je être point trop déçu?
Légitime en soi quand, en plus, j'ai eu du mal avec la lecture du livre de Jaworski, quelques temps longs, des passages roboratifs et mal au poignet avec le poids du livre car c'est qu'il est lourd ce bougre de bouquin. Mais finalement le jeu un valait la chandelle dans les deux cas, roman et BD.
La classe de Genêt, ici, c'est de dire la même chose (presque) que le romancier avec moins de mots mais avec des dessins.
C'est fort! Pas dû à tout le monde, il y en a qui s'enlisent, vraiment.
Aussi lecteurs de Jaworski dites-vous bien, qu'ici, on retrouve Don Benvenuto Gesufal, Sanguinella et Ducatore, une magnifique carte de Ciudalia, une mise en bouche du maître Jaworski soi-même et un cahier graphique, en fin d'album, de grande classe.
Cet album, une fantaisie en fantasy, au dessin haut en couleur, resplendissant, au texte de bon aloi - ni trop peu, ni plus qu'il n'en faut, aux bulles bien placées, les vignettes harmonieuses, une histoire charpentée comme on aime, emballante, le tout en couleurs chatoyantes, en font un passage obligatoire pour les amateurs du genre ayant ou non lu le roman.
Attention ce n'est que le tome 1 alors salivons pour le 2.
A lire et regarder, assurément!
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Cette BD est l'adaptation d'un roman de Jean-Philippe Jaworski, roman apparemment très connu dans le monde des adeptes de la fantasy. Pour ma part, je n'en avais jamais entendu parler, n'étant pas amateur de ce genre littéraire.
La version graphique proposée par Frédéric Genêt est plutôt plaisante du point de vue visuel. L'histoire est basée dans une période renaissance, dans une cité de commerçants ayant une flotte maritime importante et dirigée par des podestats élus. Évidemment, on pense à Venise.
Benvenuto Gesufal est un soldat, habile à l'arbalète, reconverti en tueur à gage pour une confrérie, la Guilde des chuchoteurs. L'un des chefs de cette guilde convoque Benvenuto pour lui confier une tâche à priori facile, l'exécution à l'arme blanche la nuit suivante d'un quelconque quidam au sortir d'un lupanar. Mais les choses ne se passent pas comme prévu...
La magie intervient un peu dans le récit, ce qui ne m'a pas gêné. Par contre, la multiplication des références historiques en mélangeant les périodes et en triturant le tout pour en faire une histoire de cape et d'épée dans un monde imaginaire m'a un peu déstabilisé.
La Renaissance permet tellement de récits romanesques à partir de la réalité historique, que je ne vois pas trop l'intérêt de procéder à ce genre de méli-mélo. Prenez l'exceptionnelle série manga Cesare, par exemple...

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Gesufal Benvenuto était un soldat de Ciudalia, il est désormais un assassin pour la guilde des chuchoteurs. sauf que son dernier contrat va se révéler être un traquenard.

Frédéric Genêt adapte le célèbre Gagner la guerre de Jaworski en bande dessinée. Il met en avant un héros gouailleur et mauvais garçon, débrouillard et assassin patenté. Un héros comme on les aime avec quelques salissures et zones d'ombres.
Ce premier tome est une bonne première base pour la suite. On fait connaissance avec les héros, son entourage, et son environnement à la politique changeante. de quoi faire une bonne histoire.
Niveau décor nous sommes dans une inspiration renaissance italienne. Classique mais agréable.

Le dessin est très fin, très agréable. J'aime bien le trait de Frédéric Genêt. La couverture est soignée et donne envie d'ouvrir la BD.
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Je m'appelle Benvenuto. Je suis tueur à gages. L'un des meilleurs… Non ! le meilleur ! Au tir à l'arbalète, personne ne saurait mieux faire.
Autrefois, il n'y a pas si longtemps, j'étais phalangiste pour Ciudalia.
Assassin est un boulot bien plus tranquille que phalangiste, croyez-moi !
Depuis quelques temps, je vis à Ciudalia. La vie y est bien agréable.

Don Mascarina m'a convoqué. Comment ? Vous ignorez qui est Don Mascarina ? Mais d'où diable sortez-vous ? Don Mascarina est… Oh ! Et puis, peste soit ! Si vous ne connaissez pas don Mascarina, ce n'est pas à moi de vous renseigner !

Don Mascarina veut que je tue un notable lorsqu'il se rendra au bordel ce soir. Il m'interdit l'usage de l'arbalète ! Il veut que je le liquide à l'épée ou au couteau. J'appartiens à la Guilde des Chucoteurs. Il y a des contrats qui ne se refusent pas…

Critique :

Je ne compte plus le nombre de recommandations me poussant à lire « Gagner la Guerre », le roman écrit par Jaworski. Il y a tant à lire que je reporte cela à « plus tard ». C'est donc avec plaisir que je me vis offrir en BD ce premier tome ! Première surprise après lecture : cela ne ressemble guère à ce que l'on m'avait raconté… Je me rabats sur Babelio pour lire les commentaires déjà postés… Et découverte quelque peu désagréable, il ne s'agit nullement, comme mentionné dans le bandeau rouge, de l'adaptation du roman culte de fantasy, mais bien de l'adaptation du préquel de « Gagner la Guerre », la nouvelle « Mauvaise Donne » !
Qu'à cela ne tienne ! Les décors, les couleurs, l'histoire me plaisent même si les dessins des personnages me font davantage penser à des esquisses plutôt qu'à des dessins aboutis.
Passé ces impressions mitigées, j'ai… adoré ! L'intrigue est vraiment bien construite et je finis par m'attacher à cette crapule de Benvenuto dont l'intelligence et l'instinct de survie sont exceptionnels.
Comme j'ai horreur d'entendre ma femme dire : « Ah ! J'ai déjà vu (lu) ! Après, il va y avoir ça, puis ça, et à la fin… » je ne vous en dirai pas plus sur cette excellente BD dans un décor de type « Renaissance » plutôt italienne.
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N'ayant pas encore passé le pas de plonger dans l'oeuvre de J.-P. Jaworski (alors que c'est un des premiers noms que j'ai relevé à mon inscription sur Babelio...), je ne serai pas aussi dithyrambique que mes camarades quant à cette adaptation BD de Gagner la guerre. Pour moi, il ne s'agit d'ailleurs pas d'une adaptation mais d'une découverte. Et franchement, si je ne savais pas que Gagner la guerre, le roman, était réputé être d'une qualité exceptionnelle, la BD que voila ne m'aurait pas donné envie de le lire outre mesure. Bien que de qualité, c'est plutôt une sorte de sentiment général quant à l'univers qui m'a déplu.

Tout d'abord, je n'ai pas aimé la carte du "monde" par laquelle on commence cette lecture. Pleine de dénominations donnant un aspect facile voire ringard ou caricatural à l'univers que l'on nous promet (les bellicistes ont pour patronyme Sanguinella, les souverainistes se nomment Ducatore... c'est peu d'effort d'imagination. Je n'ose pas imaginer que Montefellone sera le bastion de traitres...). Je pensais avoir affaire à une fantasy mature et complexe, cette carte me promet le contraire (même si ça n'est pas vérifié par la suite).

Vient ensuite l'introduction de l'auteur, où celui-ci parvient vite à me ramener dans ses filets, et même si le ton ne me convainc pas forcément, le personnage de Benvenuto Gesufale (là aussi, le nom fait peur. Si pour l'auteur Nomen Est Omen, où veut-il en venir son avatar de Jésus ?) semble charismatique à souhait et mérite bien une lecture.

Plongée dans la BD à proprement parler : pari réussi, la rencontre avec le héros est bien menée, et les aller-retour temporels entre le moment du "massacre" et celui de la narration sont suffisamment bien encadrés pour ne pas perdre le lecteur. La qualité des dessins est agréable, et certainement que les lecteurs du roman doivent bien retrouver l'ambiance en images.

Une fois attaché à Benvenuto, et malgré ses défauts, on plonge dans l'histoire et l'univers. Intrigue complexe mais géopolitique simple en apparence, le récit tourne politique et guerre des clans, élections et commerce (des choses qui vont ensemble naturellement...). Notre héros se fait berner mais ses compétences lui permettent de se tirer d'une très mauvaise situation (dans un imbroglio difficilement pénétrable du premier coup). Son aventure est intéressante et son background semble bien rempli. Connaître la suite devient vite indispensable.

En conclusion : une histoire intéressante et un personnage prometteur (voilà pour l'histoire) une adaptation BD qui réussit à mettre des images sur un récit prometteur, sans toutefois parvenir à aller plus loin que l'anecdotique. Un tome d'intro ? Une nouvelle ? La suite devra s'étoffer, ou j'irai lire Gagner la guerre en roman :)
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Comme vous devez le savoir tous (oui, enfin, j'ai dû le rabâcher un certain nombre de fois!), Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski est mon roman de fantasy français préféré. Bien que l'original fasse plus de mille pages, je n'hésite pas à le conseiller aux amateurs du genre! Quelle ne fut pas mon immense joie lorsque j'ai appris son adaptation en bande dessinée! Si je me suis faite violence pour ne pas me jeter sur la version Noir & Blanc sortie, le mois dernier, je trépignais d'impatience pour la parution en couleur! Et hop! Aussitôt paru, assitôt lu!

Dans les bas-fonds de la cité de Ciudalia, une petite crapule du nom de Benvenuto Gesufal fait sa loi. Cabotin, dénué de scrupules mais aussi avisé et d'une intelligence fine, il sait se faire respecter. Ancien soldat dans les Phalanges de la République, il s'est mis au service de la guilde des assassins de la cité, les Chuchoteurs. Alors, quand son patron Don Mascarina lui propose un contrat visant un parfait inconnu, il n'hésite pas. Seule consigne? Il doit délaisser son arbalète au profit d'une dague. Mais, lorsque le soir arrive et que Benvenuto planifie son attaque, les choses ne se déroulent pas exactement comme il l'avait prévu…

Je vais débuter ma chronique en râlant et je préfère en parler tout de suite car certains d'entre vous (futurs lecteurs, je l'espère!) risquent d'être aussi surpris que je l'ai été. En effet, lorsque j'ai commencé la bande dessinée, la première réflexion qui m'est venue à l'esprit, c'est : « Tiens, il me semblait que Gagner la guerre débutait par une bataille navale! Mais, en même temps, l'intrigue me dit quelque chose ». En réalité, ce tome est l'adaptation du préquel de Gagner la Guerre, la nouvelle Mauvaise donne parue dans Janua Vera. Rien de grave cependant car elle avait été l'une de mes préférées de ce recueil.
En revanche, ce qui me dérange, c'est la communication floue de l'éditeur autour de cette parution. En effet, le bandeau rouge sur la bande dessinée destinée à attirer l'oeil du lecteur affirme qu'il s'agit de l'adaptation de Gagner la guerre mais précise également au dos et en plus petit, le contraire. J'ai trouvé ce manque de transparence un peu gênant. Donc, pour avoir véritablement l'adaptation du roman éponyme, il vous faudra attendre le second tome intitulé le Royaume de Ressine.

Bref, faisant abstraction de ce petit bémol de départ, je peux vous affirmer que j'ai adoré cette bande dessinée! Dès que j'ai ouvert la première page, je suis tombée sur une magnifique carte du Vieux Royaume ainsi que sur le plan de la ville de Ciudalia. Selon moi, ils sont une nécessité car au fur et à mesure de mes lectures, l'univers imaginé par Jean-Philippe Jaworski se complexifie et se retrouver géographiquement facilite l'immersion.

En ce qui concerne les dessins, j'avais deux attentes particulières : la première concerne la représentation de la ville de Ciudalia. Et je dois dire que je n'ai pas été déçue. Je l'imaginais bien dans le style de l'architecture de la Renaissance italienne façon Venise, Florence ou Sienne avec des rues étroites, tortueuses et sombres pour le quartier malfamé de la Via Mala, des palazzi de marbre et de colonnades pour les quartiers plus huppés de la ville haute ou des tours, des bâtiments à coupole et des places dégagées pour les places publiques! Un vrai régal.
Ma seconde attente était pour les deux personnages principaux : Benvenuto et surtout le podestat Ducatore, mon personnage préféré. Frédéric Genêt a mis l'accent sur les mimiques de Benvenuto et cela correspond bien à sa personnalité. Il m'a même fait penser au personnage de Kaamelott, le marchand peu scrupuleux du nom de Venec! En ce qui concerne Leonide Ducatore, c'est une excellente idée de ne pas montrer son visage immédiatement, cela crée de l'attente chez le lecteur tout en insufflant au personnage une aura de mystère. Pour ma part, je me le représentais sous les traits de l'acteur danois Mads Mikkelsen et je ne suis pas tombée si loin que cela! Machiavélique, intelligent, froid et maître de lui, le personnage est parfaitement bien représenté!

Au niveau de l'histoire, deux intrigues différentes s'alternent :
– celle du passé montre Benvenuto dans l'armée des Phalanges de la République de Ciudalia. Il est chargé d'escorter Leonide Ducatore dans le Duché de Bromael afin de recouvrer la dette de la ville de Kaellsbruck.
– celle au présent, montre la nouvelle vie de Benvenuto Gesufal en tant qu'assassin de la Guilde des Chuchoteurs et sa rencontre avec Ducatore, devenu depuis lors podestat.
Ces deux intrigues qui s'entrecroisent, outre le fait qu'elles apportent un certain dynamisme à la lecture, permet aussi d'introduire la relation complexe qui s'instaure entre les deux hommes et qui sera au coeur de Gagner la guerre.

En conclusion, l'adaptation de la nouvelle « Mauvaise donne », préquel au roman Gagner la Guerre, est un gros coup de coeur! Cette introduction présente non seulement un univers graphique très réussi (la cité de Ciudalia) mais rend véritablement hommage à l'oeuvre d'origine par la qualité de son scénario et la complexité des personnages. Vivement le prochain tome!
Lien : https://labibliothequedaelin..
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« Il arrive que certains personnages de fiction acquièrent une densité singulière, sinon une forme d'autonomie. Ils ne se satisfont pas d'être la création de leur auteur, ils intriguent pour devenir son complice, son collaborateur, voire son commanditaire. Il est à craindre que Benevenuto Gesufal ne soit de cette engeance. » C'est par ces mots que Jean-Philippe Jaworski entame cette préface pleine humour visant à retracer la naissance (mouvementée !) de son personnage le plus emblématique, et surtout à expliquer comment celui-ci s'y est pris pour réussir à revenir sur le devant de la scène grâce à Frédéric Genêt. Présenté comme le premier tome d'une adaptation de « Gagner la guerre », l'album n'en est en fait que le prélude puisqu'il s'inspire essentiellement de « Mauvaise donne », nouvelle parue dans le recueil « Janua Vera ». Que ceux qui ne connaîtraient pas le texte se rassurent : tous les éléments qui ont fait le succès de « Gagner la guerre » sont d'ores et déjà présents. Les protagonistes les plus importants sont bien là (Benvenuto en tête), de même que le décor ainsi que les principaux éléments qui font tout le sel de cette histoire : complots politiques, manipulations, assassinats, trahisons..., le tout raconté avec la gouaille réjouissante propre au coquin officiant en tant que narrateur. le récit se concentre ici sur deux périodes éloignées de trois ans au cours desquelles le protagoniste a pu être témoin de la roublardise et de la détermination sans pitié d'un autre personnage ô combien éminent de l'univers du Vieux Royaume : Léonide Ducatore. On alterne ainsi entre les paysages désolés par les combats de Kaellsbruck à la resplendissante cité de Ciudalia qui va jusqu'à donner son nom à ce premier tome riche en rebondissements.

Le travail de Frédéric Genêt est remarquable et permet aux lecteurs entichés depuis longtemps de cette fripouille de Benvenuto de renouer avec l'attachant (ou agaçant) personnage. Et quel personnage ! Un talent incroyable pour se sortir des situations les plus désespérée, un sens de l'humour à toute épreuve, une bonne dose de culot, et surtout ce phrasé percutant (et, occasionnellement, grossier) dont on retrouve ici toute la saveur. Pour ce qui est de sa représentation, Benvenuto n'est peut-être pas exactement tel que je l'imaginais mais son charisme est intacte et on reconnaît sans mal son petit air canaille. Les autres personnages sont eux aussi globalement fidèles à l'image qu'on s'en faisait à la lecture de l'oeuvre de Jaworski, que se soit par leurs mimiques ou les traits de leur visage : inquiétant et dangereux pour Sassanos, retors et implacable pour Ducatore, exaspérante et capricieuse pour Clarissima... L'artiste nous fournit également de très beaux points de vue sur la fameuse capitale de la République de Ciudalia qui s'inspire essentiellement des plus grandes villes italiennes dont on reconnaît sans mal les spécificités en matière d'architecture. L'album prend également soin de renforcer l'immersion du lecteur en lui dévoilant quelques unes des nombreuses facettes de la cité, l'entraînant aussi bien au port grouillant de monde et de marchandises, qu'aux bordels les plus réputés ou aux demeures les plus cossues. Toujours en ce qui concerne les graphismes, on peut également saluer la présence d'une magnifique carte astucieusement arrangée pour aider le lecteur à se repérer non seulement géographiquement mais aussi politiquement, puisqu'y est succinctement expliqué le fonctionnement de la république de Ciudalia, avec ses podestats, ses sénateurs et ses guildes.

Cette première adaptation d'un texte de Jean-Philippe Jaworski par Frédéric Genêt est donc une vraie réussite, tant au niveau du scénario que des graphismes qui respectent tout à fait l'âme du récit d'origine. Si, en dépit de son titre, ce premier tome se limitait à l'intrigue de « Mauvaise donne », nul doute que le second volume devrait cette fois s'attaquer véritablement aux événements relatés dans « Gagner la guerre ». Il me tarde de lire la suite !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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J'ai pris mon temps... Je l'ai lu deux fois. Au premier coup, un peu comme Ogrimoire, j'ai eu du mal à dégager un avis.

Donc je l'ai lu deux fois pour finalement décider qu'il était vraiment bien. Que Benvenuto avait plus ou moins la tête qu'on lui imagine quand on lit la nouvelle et surtout le roman. Pareil pour les autres acteurs du scénario, qui est bougrement complexe l'air de rien.

Il est vrai qu'on perd un peu au change, la bande dessinée semble enlever de la profondeur à l'histoire et au personnage, surtout au personnage central. On perd beaucoup en intériorité mais on peut s'extasier sur la beauté des dessins et des décors. C'est difficile de ne pas comparer, bien sûr, il faut essayer de désolidariser la bande dessinée du reste. De ce point de vue, c'est plutôt bien réussi.

En faisant abstraction de cette fichue racaille qu'on aime malgré soi dans le roman (et je crois que ça vaut aussi pour les autres personnages, pas que pour Benvenuto), j'ai beaucoup aimé cette adaptation de la nouvelle, mais je me demande bien ce que ça va donner pour le roman en lui-même, tout ça... Affaire à suivre !
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