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On ne peut rester insensible face à la souffrance d'un animal . Surtout quand ce sont des hommes qui l'infligent . Quantité de reportages TV , d'associations ( on pense à L214 ) ont montré l'innommable . Cette recherche du profit avant tout au détriment du bien être animal . Des poulets élevés en batterie parqués par milliers avec aucun espace entre eux . Des poussins broyés pour faire de la nourriture …pour nos animaux de compagnie . La boucle de l'horreur est bouclée . Des animaux de laboratoires , singes , souris , chats , chiens , témoins muets d'expériences menées sur eux au nom de la science . J'en arrête -là car nous sommes tous coupables , nous les consommateurs . Moi le premier .
Alors oui on peut s'indigner . On peut signer des pétitions en ligne . Mais ça s'arrête là . Car peu ont osé s'avancer plus loin . Quelques uns comme Extinction Rebellion ont fait parler d'eux à travers leurs actes de sabotage , des manifestations , des interventions musclées pour lutter contre cette extension de masse des animaux .
D'autres interviennent sur les océans pour tenter d'empêcher le braconnage des baleines comme Sea Shepherd . Mais ils restent encore marginaux malgré nos soutiens .
Tucker fait partie de ceux-là . Il a décidé de lutter concrètement pour la protection des animaux contre leur principal prédateur : l'homme . Quitte à être traité d'éco-terroriste , Tucker ne souhaite qu'une chose : rendre la liberté aux animaux en cage , qu'ils s'agissent d'animaux sauvages dans des zoos ou des chevaux dans un enclos . Quitte à faire sauter une usine de cosmétiques , s'opposer à des bucherons pour protéger une race de chouette protégée ou manifester devant un zoo .

Le facteur déclenchant , c'est cette puissante tornade qui a surgi à l'horizon et a dévasté leur ferme située à Mercy , Oklahoma , tuant son père et les quelques animaux qui s'y trouvaient . Resté cloitré avec ses trois autres : Darlene , Jane , la cadette et Cora la benjamine dans un abri anti-tornade lui a sauvé la vie comme le reste de sa famille . Mais l'ami des animaux ne pouvait rester plus longtemps dans cette caravane , qui sert maintenant de nouvelle maison à la famille Mc Cloud . Il devait agir quitte à mettre sa vie en danger et celle de sa petite soeur Cora , neuf ans , également .
Mais même si la douleur est grande pour Darlene que Cora et Tucker aient disparu , elle , qui pense à sa petite soeur tous les jours , ne désespère pas les retrouver un jour grâce à l'aide de Roy , son ami policier . Mais dans quel état ?

C'est un roman dur et sensible . Une histoire bourrée d'émotions fortes . Un récit où la raison laisse place peu à peu à une radicalité insensée . Cette passion de Tucker pour les animaux ( qui lui rendent bien d'ailleurs ) va se transformer au cours de cette errance à travers l'Ouest des États Unis , en une vendetta sans limite malgré la cause juste , portée en étendard .
L'écriture vous porte et vous transporte dans cette Amérique rurale , où les éléments météo peuvent annihiler en un seul instant toute une vie , transformant une famille en orphelins . On y rencontre cette fratrie survivante , à nouveau morcelée entre les deux ainés de la famille : Darlene et Ducker . Darlene qui tente de reconstruire une famille et de protéger les siens , alors que Tucker est animé par une soif d'action . Deux personnages , deux visions de la vie diamétralement opposées , deux âmes irréconciliables .
L'auteure ne juge en rien les actes des uns et des autres , elle en fait le prétexte à des événements cocasses et peu ordinaires .
La nature est un personnage à part entière de ce roman , qu'il soit un cactus , un animal ou des touffes d'herbe aux couleurs changeantes . le talent de la romancière est de nous faire « sentir » cette nature , sa saveur , ces brins de liberté ou ces grains d'authenticité dans un monde que l'homme transforme de plus en plus à son image .
Côté scénario , Cora et Darlene se partagent la narration . L'une , nous partage ses sentiments les plus intimes , écartelée entre son frère et ses soeurs , témoigne de cette cavale effrénée , entre exaltation et doute , entre l'adrénaline du jeu et le manque d'amour . L'autre nous fait vivre les affres de l'attente , de l'angoisse et nous embarque dans ses souvenirs , ceux d'une famille unie , de ces odeurs , de ces gestes disparus , qui lui rappelle ses moments de connivence avec son frère et sa soeur, maintenant loin d'elle et qui lui manque cruellement .
Se reverront-elles un jour ? Seront-elles toujours les mêmes après cette expérience traumatisante ? Rien n'est moins sûr.
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Abby Geni a un don pour dire la nature et les traces infimes mais perceptibles que laissent les animaux sur la Terre des Hommes. A travers le prisme de la famille, c'est sur cette relation entre hommes et bêtes que sa plume poétique s'attarde ici, livrant un récit haletant et porté par un souffle de vie extraordinaire (plus d'infos : https://pamolico.wordpress.com/2021/01/19/zoomania-abby-geni/).
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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Deuxième livre de Abby Geni et je ne suis pas déçue. Pourtant elle avait mis la barre très haut avec "Farallon Island" ! A nouveau les animaux, les relations humaines, la quête identitaire, la culpabilité, les conditions climatiques et l'absence sont au centre du roman. Mais traités de manière totalement différente.
S'il allait un seul mot pour décrire le roman ? Disparition…
Disparition de la mère – à l'accouchement de sa dernière fille, Cora
Disparition de la maison et du père – emportés par la tornade
Disparition de tous les projets de vie – suite au changement de vie suite à la tornade (4 orphelins : 3 filles – Darlène, Jane et Cora et 1 garçon – Tucker - )
Disparition du frère – il se volatilise suite à une querelle avec sa soeur ainée Darlène
Disparition de la plus jeune, Cora à l'âge de 9 ans
Disparition des espèces animales – suite aux prédateurs suprêmes : les humains…
Quelle aurait été la vie de ces 4 orphelins s'il n'y avait pas eu de tornade ? Un roman qui met l'accent sur la protection des animaux, sur les conditions de vie/de survie des animaux sauvages en captivité/en liberté, sur la mort des insectes, des forêts, des océans, de l'habitat des animaux… Un roman qui parle aussi des relations entre frère et soeurs, de l'influence des uns sur les autres, des actes qui découlent du désir ou du besoin de ses sentir proches les uns des autres, sur les dérives des belles causes.
et je m'arrête là pour vous laisser tout le suspense intact…
Un roman poignant, qui pose de bonnes questions.
Et que je recommande vivement.
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Cora, petite fille de neuf ans, vit en Oklahoma dans une famille dévastée par un ouragan. Déjà orpheline de mère, elle se retrouve élevée par Darlene, sa soeur aînée qui a reconstitué la cellule familiale dans une caravane. Darlene a dû renoncer à ses études pour prendre en charge sa famille, elle est plus ou moins secondée par Tucker, son benjamin, puis viennent Jane et Cora. Mais trop de divergences d'opinions et de différents entre les aînés poussent Tucker à partir de son côté. Il manque à sa petite soeur, il était le seul qui comprenait son attachement aux animaux et à la vie sauvage. Jusqu'au jour où Cora disparaît à son tour…

Sur le thème de l'extinction des espèces, porté par les théories de Tucker, parfois outrancières, mais contenant souvent un fond de vérité, se déroule cette histoire de famille. Elle alterne les points de vue des différents enfants de la famille, et comporte de très beaux passages, pleins d'une émotion contenue, notamment lorsque l'histoire se place aux côtés de Darlene. C'est un très beau personnage, très intéressant, une jeune femme forte et tendre à la fois, pas du tout la jeune américaine typique. Par comparaison, Tucker, jeune homme idéaliste, semble beaucoup plus immature. Comment une petite puce de neuf ans peut-elle faire la part des choses, et choisir lequel des deux écouter et suivre ?
Les pistes de réflexion que le roman propose sont intéressantes, et il est impossible de ne pas avoir envie de suivre les personnages. Pourtant, bizarrement, si j'ai beaucoup aimé lire ce roman, entre plaidoyer pour la sauvegarde des animaux, roman d'apprentissage et thriller psychologique, j'ai du mal à en parler, et pour tout dire, l'impression de ne rien avoir de sensé à dire à son sujet.
Il vous faudra donc, si l'envie vous en prend, et je pense que si vous avez lu l'étonnant Farallon Island, vous aurez envie de le lire, vous faire votre propre idée sur ce roman à l'écriture fluide excellemment traduit par Céline Leroy. À vous de décider !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Premier coup de coeur de l'année, ce roman commence avec une tornade force 5, en Oklahoma, qui va durement éprouver la famille Mc Cloud. Déjà touchés par la mort de la mère quelques années auparavant, les quatre enfants vont perdre leur père, disparu sans laisser de traces, en même temps que la ferme et les animaux qui constituaient jusque là leur univers.

Darlène, l'aînée, âgée de 19 ans, renonce à aller à l'Université pour s'occuper des plus jeunes. Elle est censée être aidée par Tucker, son frère, mais au bout de trois mois, à la suite d'une violente dispute, il disparaît et ne donne plus de nouvelles. Il lui reproche d'avoir monnayé l'histoire de leur famille "la plus triste de Mercy" dans les medias. Si elle l'a fait, c'est simplement pour survivre et avoir de quoi les nourrir. Ils sont réfugiés dans une caravane, seul habitat à leur portée et Darlène essaie de reconstituer tant bien que mal une vie acceptable.

L'histoire est d'abord racontée par Cora, la plus jeune, 6 ans, qui n'a pas connu sa mère puisqu'elle est morte en la mettant au monde. Cora avait trois ans au moment de la tornade et elle se fait une idée du monde à travers les drames déjà vécus. Elle adorait Tucker, son grand frère, et a mal vécu son départ. Aussi est-elle subjuguée lorsqu'il revient et lui demande de partir avec lui. Il n'est pas revenu pour rien et est soupçonné d'avoir provoqué une explosion dans l'usine locale en libérant les animaux qui servaient de cobayes.

A partir de là, les chapitres alternent entre le récit de Cora et celui de Darlène. Tucker s'est consacré à la défense des animaux et a choisi la voie la plus violente pour le faire. C'est un adepte de l'éco-terrorisme. Il embarque Cora dans son errance et ses projets, en lui expliquant ce qu'est la sixième extinction des espèces, le rôle des hommes dans cette extinction, leur nocivité, et l'urgence de les mettre hors d'état de nuire.

C'est une histoire qui tient le lecteur en haleine, avec des scènes mémorables, porteuses d'une tension grandissante, dont on se demande qu'elle pourra être l'issue. Il y a un vrai problème de société qui est posé, avec sa nécessité et ses outrances, sans négliger l'histoire d'une famille désemparée, à laquelle on s'attache tout de suite, en comprenant les uns et les autres, même si la cavale de Tucker et Cora garde ses zones d'ombre.

Un roman puissant, à ne pas manquer, qui confirme le bien que j'avais déjà pensé du précédent "Farallon Islands"
Lien : http://legoutdeslivres.canal..
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Je n'avais absolument aucune idée de ce que j'allais lire quand j'ai emprunté ce roman dans les nouveautés de ma bibliothèque numérique, la page couverture et le titre me laissaient penser qu'il s'agissait d'une dystopie. J'étais très loin de m'imaginer que je me laisserais happer par une histoire tragique d'orphelins (une fratrie composée de quatre soeurs et d'un frère) qui essaient de survivre à la mort de leur seul parent et à la destruction totale de leur maison et de toutes leurs possessions lors d'une tornade. À peine majeure lors du drame, la soeur la plus âgée prendra sur ses épaules la responsabilité de la survie et du bonheur de tous, jusqu'à une chicane majeure avec le frère qui conduira ce dernier à la fugue et à une vie bien différente. L'histoire va vite mener le lecteur à suivre la cavale du frère (qui a emmené avec lui la benjamine de 9 ans) et à son périple de plus en plus axé vers l'écoterrorisme.
L'histoire est fascinante (et horrible) en plus d'être très originale. le paroxysme se situant lors de la libération d'animaux du zoo, créant toute une série d'événements à la fois inquiétants et complètement délirants.
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Le roman aborde le thème de la défense de la cause animale et de l'éco-terrorisme mais plutôt de manière sentimentale.
Après la mort de sa mère avec qui il partageait l'amour des animaux et l'ouragan qui a tué son père et détruit leur ferme, Tucker quitte ses soeurs et rejoint les militants de la cause animale.
Pendant ce temps, Darlene, la fille aînée, se bat pour nourrir et élever ses soeurs dans une vieille caravane.
Un jour, Tucker revient pour incendier un laboratoire et délivrer les animaux. Il emmène sa petite soeur avec qui il veut partager sa cause.
Mais le road-movie tourne mal : sa petite soeur tombe malade et Tucker se radicalise.
Le roman est agréable à lire mais reste anecdotique et n'analyse ni la psychologie des personnages, ni les motivations de Tucker de manière approfondie.
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A Mercy, petite ville de l'Oklahoma, une tornade dévaste le quartier où vit la famille McCloud ainsi que sa maison. Les quatre enfants, réfugiés dans l'abri au sous-sol, se retrouvent livrés à eux-mêmes puisque le père a disparu pendant la tornade. Tucker, le seul garçon de la fratrie, gêné par la médiatisation de sa famille à laquelle s'est vouée l'aînée, Darlene, disparaît quelques semaines plus tard après une violente dispute. Trois ans après, les trois soeurs vivotent dans un mobil home grâce au petit salaire de Darlene. Cora, la benjamine, souffre toujours de l'absence de son grand-frère. C'est alors qu'une bombe explose dans une usine de cosmétiques, libérant tous les animaux de laboratoire. Tucker, militant de la cause animale, arrive blessé au mobil home, et enlève sa soeur pour fuir vers l'ouest.


Road movie terrible que celui de ces frère et soeur : la deuxième, trop jeune pour se rendre compte des réels enjeux à l'oeuvre et pour une pareille aventure, voue au premier un amour et une admiration sans bornes. Ils roulent vers l'ouest selon un vague plan établi par Tucker, qui n'a pour seule motivation que de fuir la police et de libérer les animaux du joug humain, dans des conditions de vie et d'hygiène déplorables, à bord de voitures volées, dormant dans des fossés ou un caveau de cimetière. Que perçoit Cora des projets de son frère ? Elle le suit, l'écoute lui raconter des histoires, lui parler de l'anthropocène et lui enseigner la pyramide de la domestication, une invention de son cru. Un réel endoctrinement qu'elle n'est pas capable de remettre en cause, jusqu'au moment où Tucker commet un meurtre. Malade et dénutrie, elle se met à penser avec regret au mobil home et à ses deux soeurs. Abby Geni réussit le pari de rester à hauteur d'enfant, Cora devine plutôt qu'elle réalise pleinement à quel point son grand frère adoré s'est radicalisé jusqu'au fanatisme. En alternance, elle cède la parole à Darlene, qui a sacrifié son avenir d'étudiante pour devenir chef de famille à 18 ans. L'histoire de cette jeune femme vient donner corps à un récit très réaliste qui dépasse ainsi la seule thématique de l'éco-terrorisme pour aborder également la réalité cruelle des laissés pour compte de la nation américaine.

Lien : http://usine-a-paroles.fr/le..
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Après une extraordinaire aventure dans les Farallon Islands, j'attendais avec une grande impatience Zoomania, nouveau titre du duo Abby Geni et Céline Leroy. Mes attentes ont été comblées !
Les membres de la fratrie McCloud se retrouvent orphelins suite à une tornade dévastatrice. Darlene, l'ainée, renonce à ses rêves universitaires et travaille afin de subvenir aux besoins de Tucker, Jane et Cora. Mais très vite, Tucker quitte la fratrie après une violente dispute avec Darlene, laissant les trois soeurs dans leur caravane. Il réapparait 3 ans plus tard et approche discrètement la petite Cora, la plus jeune des soeurs qui souffre beaucoup du départ de son grand frère. Tucker est devenu un militant écologiste activiste, prêt à tout pour freiner l'influence néfaste de l'homme sur la nature…
Tout est parfait dans ce roman : les personnages sont extrêmement crédibles et attachants, décrits dans toute leur complexité. Des caractères s'opposent, et l'on assiste avec empathie aux souffrances de la petite Cora, qui oscille entre le pragmatisme de Darlene et l'idéalisme de Tucker, ses deux substituts parentaux. L'écriture est très belle et admirablement traduite, offrant de très belles pages sur la nature, sur sa toute-puissance par exemple, comme dans la scène inaugurale de l'ouragan. le roman est extrêmement bien construit, car au début correspond une fin très explosive, avec dans l'entre-deux un road-trip et une attente qui s'étirent.
L'autrice nous bouscule dans nos certitudes au fil du roman : nous sommes révoltés par la mainmise de l'homme sur la nature, mais heurtés par la radicalisation extrême de Tucker. Ces thèmes font écho à des événements racontés dans Farallon Islands.
Un gros coup de coeur !

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Mercy, Oklahoma.
Le passage d'une tornade a ravagé non seulement la maison, mais aussi la vie des McCloud. Déjà orphelins de mère, les quatre enfants de la famille y perdent leur père. Darlene, l'aînée, doit alors faire une croix sur ses projets d'études pour s'occuper de la fratrie, qui s'installe dans un parc de caravanes. Pour joindre les deux bouts, ce que leur permet difficilement son boulot de serveuse, Darlene médiatise leur malheur, faisant des McLoud "la famille la plus triste de Mercy", image qui leur collera à la peau des années durant.

Pour Cora, la plus jeune, la tornade a marqué le début de sa vie consciente -elle a alors six ans- : tout ce qui précède est vide, le seul souvenir qu'elle garde de son père est celui de l'homme leur intimant de vite se mettre à l'abri. Ainsi, pour elle, ils ont toujours été pauvres, Darlene a toujours été cette jeune fille dure à laquelle il vaut mieux ne pas s'opposer, et Jane la benjamine a toujours été réduite à une vague présence. Et puis il y a Tucker, à peine plus jeune que Darlene, le frère beau, heureux et courageux pour lequel Cora a toujours éprouvé une affinité profonde. Sauf que Tucker s'est enfui quelques mois après la tornade et n'a plus donné signe de vie.

Un beau jour, il réapparait. Cora a neuf ans. Il vient la chercher, à l'insu des autres. Elle n'a aucun mal à le suivre.


C'est le début d'une longue cavale. Tucker coupe les cheveux de Cora qui devient Corey, frère maigre et vigilant de son aîné tout aussi étique, avec lequel elle forme un duo de vagabonds hors-la-loi. Car Tucker a des projets. Ou plutôt une mission, adossée à une obsession, celle de la dévastation que l'homme inflige au milieu naturel et aux animaux. le petit garçon qui à cinq ans adoptait le végétarisme et sauvait les insectes des flaques d'eau ou les oisillons tombés du nid, est devenu un écoterroriste, un radical. Il alimente Cora de ses théories sur la fin de l'anthropocène -ère du règne de l'homme-, la nourrit d'héroïques récits inventés mais qu'il dit vrais, mettant en scène des personnages qui leur ressemblent, et qui sauvent des animaux de la maltraitance.


Cette lecture m'a troublée. J'étais partagée entre le pragmatisme de Darlene qui s'attache à la survie des siens selon des codes et des méthodes que la société a ancrés en nous, et la folie de Tucker, investi dans une vision plus globale et moins anthropocentrée du monde qui l'éloigne de ses semblables, refusant le postulat d'une domination humaine tacitement admise sur l'ensemble du vivant, rejetant le récit qui gouverne nos existences : celui d'une croissance sans limites comme seul critère de progrès civilisationnel. Est-il fou, d'ailleurs ? J'avoue que ses arguments m'ont atteinte, convaincue, même, et sans peine. On lui reproche la violence de ses actes, mais ce que l'homme inflige à la nature et aux êtres vivants avec lesquels il est censé la partager n'est-il pas bien plus violent, irresponsable, et d'un égocentrisme assassin ?


Un roman bouleversant, désespérant aussi, où les traumatismes intimes font échos à des dévastations collectives dont l'absence de réelle prise de conscience suscite une insoutenable détresse.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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