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Zoomania" est l'histoire de la famille
McCloud vivant à Mercy, Oklahoma, de ses différents membres, avec un personnage qui apparaît plus en relief encore que ses soeurs : Tucker, le seul garçon, dont la mère est morte en mettant au monde la petite dernière il y a six ans, et dont le père vient de disparaître dans une tornade exceptionnellement dévastatrice.
Comment cette fratrie de quatre orphelins va-t-elle survivre à cela ? L'aînée, Darlene, abandonne ses projets d'études supérieures en université pour travailler comme caissière ; ensuite il y a Tucker, celui qui aimait tant, comme sa mère, cette propriété de plusieurs hectares avec vaches, chevaux, poules et chèvre, qui a été entièrement détruite par le cyclone ; enfin il y a Jane, la jeune sportive, et la petite Cora.
Tous les quatre vivent maintenant dans une petite caravane, jusqu'à ce qu'un jour, suite à une dispute, Tucker s'en aille ; quelques mois après son départ, non loin de Mercy, une usine de cosmétiques explose, "quelqu'un" a libéré tous les animaux et des traces de sang indiquent que le poseur de bombe a été blessé...
Trois ans plus tard, Cora a neuf ans et écrit : "Ceci est le récit de l'été de ma disparition. Tout commença par une chaude soirée de printemps." Son frère très aimé est venu la chercher et une cavale de nombreux mois a commencé, ponctuée d'actions violentes et de fuites éperdues ; Tucker, si amoureux de la nature et des animaux, a pris un chemin dont on ne peut revenir. Persuadé que c'est l'Homme qui détruit le vivant et la planète, il est parti dans une croisade contre les humains : "La tornade était un cadeau. Elle m'a ouvert les yeux".
Il y a des pages remarquables sur les paysages, les couleurs, et les odeurs, des observations faites à hauteur d'enfant que ce soit la tornade, les relations entre frère et soeur, le mélange de maturité et de naïveté ; alternant la narration de Cora devenue Corey et l'histoire de Darlène, ce récit, aux accents animalistes, dénonce à la fois tout ce dont l'Homme peut être tenu pour responsable quant à la souffrance animale, la disparition des espèces et les déséquilibres de la planète, mais aussi l'attitude beaucoup trop radicale de certains activistes...
Quelle est la bonne attitude face aux problèmes environnementaux ? Comment alerter sans aller trop loin ? Comment dénoncer et se faire comprendre ?
Extrait p 163 : " Il me racontait souvent que la vie sur Terre était en chute libre. La moitié des primates risquaient l'extinction. Finis les singes et les lémuriens, avait-il murmuré. Finis les gorilles. La moitié des invertébrés étaient également menacés. Insectes, mollusques et pieuvres - au revoir les amis. Un tiers des vertébrés était en danger. Quarante pour cent des poissons. Des centaines d'espèces d'oiseaux déjà foutues. Les amphibiens ne tiennent qu'à un fil."
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