AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,91

sur 131 notes
5
21 avis
4
11 avis
3
6 avis
2
3 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est beau, c'est triste, c'est subtil. Cette femme qui hante les rues de Prague et qui porte en elle toutes les souffrances du monde, cette femme c'est moi, c'est vous, c'est l'enfant assassiné, c'est l'amant abandonné, ce sont tous les hommes exterminés depuis la nuit des temps pour leur différence.

Mais la véritable magie de ce livre pourrait-elle fonctionner si l'on n'était pas à Prague ? "Prague ne vous lâchera jamais, cette petite mère a des griffes", écrivait Kafka. Je suis persuadée qu'il aurait été impossible à l'auteur d'écrire "La pleurante des rues de Paris", ou "La pleurante des rues de Rome", ou pire encore "La pleurante des rues de New York". Imaginez un peu, New York !!! Ici çà marche parce que c'est Prague, et que Prague entre toutes les villes est la plus mystérieuse, la plus secrète, la plus opaque. La plus belle aussi, mais çà c'est mon opinion personnelle.

Et çà marche encore mieux quand le lecteur connait Prague : quand il situe dans chaque rue, chaque quartier, à chaque moment de la journée, le passage de l'ombre mystérieuse. Quand un léger brouillard monte du fleuve, quand l'obscurité envahit les ruelles, quand la nuit profonde règne, quand une lueur d'espoir apparait. Je dirais même que la magie de ce livre ne peut fonctionner à fond que pour un lecteur véritablement amoureux de Prague, et ce n'est pas un hasard si la Pleurante ne peut apparaitre que dans cette ville.

Mais pour qui connait Prague, comment ne pas en tomber amoureux ?
Commenter  J’apprécie          331
La Pleurante des rues de Prague est un ouvrage de Sylvie Germain parue en 1991, qui malgré son ancienneté n'a pas perdu de son sens ou de ses revendications. le récit se compose de 12 chapitres qui racontent les 12 apparitions de la Pleurante dans l'ordre chronologique. La Pleurante apparaît toujours dans des atmosphères mystérieuses et légèrement surnaturelles. Cette ambiance est souvent crée par quelques éléments récurrents comme le brouillard, le froid, la nuit, un temps orageux, … Et le récit n'est jamais situé dans le temps autrement que par ces vagues indications, cela permet donc de l'universaliser.

On cherche tout au long du récit à comprendre qui est cette Pleurante des rues de Prague, et l'auteur nous donne des pistes au fur et à mesure de ses apparitions. Elle est une représentation forte des minorités maltraités. Elle s'engage face aux petit-gens.

C'est un roman poignant qui nous rappelle toute l'horreur que le monde peut subir. Ce livre ne va pas forcement plaire à tous le monde, mais vous pouvez toujours essayer de le lire et vous faire votre propre avis. J'ai du le lire dans le cadre de mes études à l'université et je ne me serais peut être pas arrêtée dessus habituellement, mais je ne regrette pas de l'avoir lu, il m'a permis de sortir de mes lectures habituelles et de touchée à quelque chose différent m'a touchée.
Lien : http://passionlecture-biblio..
Commenter  J’apprécie          60
C'est une géante, au pied clochant, porteuse de visions, écho des douleurs. Elle apparaît mystérieusement dans les rues de Prague. Elle est la peau du temps des hommes. Elle recèle la mémoire des victimes inconnues, des enfants pauvres, de nos proches et lointains disparus. Elle porte la révolte, les larmes des vivants et des morts. Quand elle apparaît, dans chaque quartier de Prague, elle fait resurgir le passé, l'invisible dans le visible. Elle relie les vivants et les morts. Elle apaise la douleur des humains. Elle est faite de larmes, elle n'a pas de visage, elle se fait hasard, chance, poésie, pitié, beauté. Elle ne s'arrête jamais. Elle est déjà ailleurs, peut-être dans une autre ville... Un petit roman tout en prose très baroque, qui évoque l'âme de la ville de Prague.
Commenter  J’apprécie          60


Ça aurait pu être une alterversion du mythe du Golem, douze visions fugitives d'une géante portant le poids de l'oubli, des souvenirs, de la poésie, de la vérité et de la mort.
Avec cela, on l'aurait mis à côté de « Herbes et Golem » de la mystérieuse et inventée Manuela Draeger, dans lequel la « Shaggå du golem presque éternel » recompose de façon brute, féministe, post-exotique, le rapport au mot et à l'image du monstre de Prague. On aurait commencé une anthologie monstrueusement renversée.

Mais non, ici on imagine l'idée dans la brume, malaisément, parce qu'on le souhaite, mais l'idée n'affleure en aucun endroit. Est-ce un évitement ? Peut-on ne pas y penser quand on nous parle d'une entité géante, un peu monstrueuse, sans visage, claudicante, toujours qu'entraperçue, réelle et invisible, sensible et fugitive, surgissant au hasard des rues et symbolisant aussi tantôt la ville même de Prague ?

Ce déni de figure m'a intéressé tout au long de ces courts récits poétiques, allégoriques, où à chaque apparition se dessine un des visages de la tristesse praguoise, celui des enfants morts, celui des poètes, de la pauvreté, celui du deuil du père, évocations qui résonnent des exergues extraites de la littérature nationale. Ainsi la Géante sera en douceur, sans opposition à la vieille Kabbale, sans voix mais recueillant les voix qui se sont tues, sans visage, mais recueillant en elle tous les visages oubliés, toute la vulnérabilité des êtres. Cela est émouvant et la langue de Sylvie Germain coule avec bonheur et se love dans le mouvement mélancolique des apparitions.

Pourtant le pathos, le liquide, le cliché mystérieux et brumeux de Prague, et puis surtout l'épilogue chrétien mystique (quelle belle façon de gâcher un texte, un épilogue) m'a gêné et empêché d'être vraiment séduit par ce texte qui bascule alors de l'admiration à la défiance : alors les effets de voilement, de gaze qui entoure la géante deviennent ridicules, image touristique, fade à en pleurer, et les apparitions se dissolvent dans la tristesse générale (voilà un bon titre « Tristesse Générale », à placer à côté du très beau « Général Solitude » d'Eric Faye, là encore j'aime bien les appariements improbables).
Commenter  J’apprécie          50
Une impression bizarre....du mal à cerner...
"En fait c'est l'écriture seule de ce texte qui avance à tâtons, qui louvoie à l'aventure, par défaut de vue d'ensemble et absence de repères précis".
Bon l'auteure nous prévient rapidement, ça peut aider...
Puis une vaste impression d'ampoulé, car dire plus compliqué ne signifie pas mieux. Quand on chante les haillons, la rouille devient solaire ??
Et moi malheureux qui n'ait jamais pris le train touristique du romantisme praguois...je reste sur le quai ??
Et puis ça s'éclaire quand ça se simplifie (la rose dans la chambre...la vielle dans le parc..)
Et puis ça s'enflamme quand ça caresse la mort (voir ma citation!)
Commenter  J’apprécie          40
Un récit en prose tout en poésie qui relate dans chaque chapitre la présence symbolique du triste souvenir de personnes en souffrance.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (302) Voir plus



Quiz Voir plus

Sylvie Germain

Née à Châteauroux en ?

1934
1944
1954
1964

10 questions
28 lecteurs ont répondu
Thème : Sylvie GermainCréer un quiz sur ce livre

{* *}