Citations sur Eux sur la photo (106)
...tout équilibre n'existe que dans l'hypothèse de sa rupture
Cette photographie m'intéresse énormément ; j'aimerais identifier les personnes qui y figurent. Pourriez-vous m'en dire davantage sur votre père ? Savez-vous comment il a connu ma mère ? Est-il encore en vie ? Et surtout : accepterait-il de me parler ? J'espère que ces questions ne vous paraîtront pas trop indiscrètes. Tout renseignement me sera précieux.
đan l'eternite tranquille de la Jungfraun, qui a déployé en leur honneur la ligne dentellière de ses arêtes et la candeur de ses neiges d'été, Natalie et Pierre ont concédé à la mémoire la trace d'un instant parfait, leur instant : celui ou l'on congédié la dépouille de deux entités distinctes pour accepter d'en devenir , enfin, la somme
Je suis rentré ici dans le souvenir de vous. (p. 170)
Tu vois, Jean, tu mets des enfants au monde, tu te bats pour eux, tu essayes de les rendre courageux, tu comptes sur eux. Et tu constates, en définitive, que ces hommes dont tu as tenté de faire des êtres droits sont exactement comme nous. Toujours en train de trouver mille et unes bonnes raisons de ne pas affronter le désordre qu'ils ont semé.
Il saura forcer la matière ,l'impermanence ,la mort ,l'oubli à rendre les armes.Les lumières, subjuguées par son geste ultime,esclaves du sortilège mécanique, convergeront sur le visage d'une seule ,pour écrire dans l'image une vérité d'ordinaire vouée à lui échapper: une fois né, l'amour ,quelle que soit la destinée qu'on lui réserve est irrévocable.
Ashford, 14 janvier(couriel)
Chère Hélène,
Oui,deux éléments me sont familiers: Mon père a toujours porté cet anneau suspendu autour de son cou,et Philippe doit encore l'avoir quelque part.Je n'ai jamais remarqué qu'il etait gravé. Quant à la rue Suzanne-Lilar,elle se trouve à Lausanne,je le sais parce qu'il m'est arrivé de m'y garer quand j'allais là-bas. L'annuaire internet me dit qu'à ce numéro se trouve aujourd'hui un centre de rééducation ; je vais leur envoyer un mail pour savoir depuis quand ils y sont installés. Essayez peut-être de votre côté de retrouver ce maître Niemetz.(page 155).
La photographie a fixé pour toujours trois silhouettes en plein soleil,deux hommes et une femme.Ils sont tout de blanc vêtus et tiennent une raquette à la main.
J'aime beaucoup l'hiver, qui est devenu au fil des ans ma saison préférée. Celui-ci, qui protège ma tristesse, est un sortilège auquel je ne parviens pas à m'arracher.
Je me dis que ce matin ensoleillé, à Saint-Malo, la tendresse de notre premier café partagé, dans la lumière rase de février qui faisait onduler la mer comme cristal et feuille d'or, c'est à eux que nous le devons. Oui, c'étaient eux sur la photo qui nous parlaient, nous appelaient.