Un homme et une femme se rencontrent, s'aiment pendant trois ans. Il la quitte car, marié et père de famille, il ne supporte plus la situation. Mais il continue à lui écrire. Sept ans plus tard, ils se retrouvent et la passion reprend, brièvement, jusqu'à ce qu'il lui signifie la rupture dans une longue lettre envoyée d'Asie.
Contrairement à ce que vous pourriez croire à la lecture des quelques lignes ci-dessus, il ne s'agit en aucune façon d'un résumé de ce livre d'
Hélène Gestern, que j'ai reçu grâce à l'opération Masse critique. Non, c'est plutôt ce que j'ai retenu des propos de la narratrice lorsqu'elle raconte ce que fut son histoire d'amour avec T. et qu'elle décrit les tourments qui ont suivi. Pas de chronologie dans son récit, mais plutôt une évocation de ce que furent les années où cet homme eut une place dans sa vie, succession de souvenirs déclenchés par des mots ou des expressions tels que solitude, messages, train, jalousie, chats, corps, piscine (de Saint-Malo), photographies, annonce (de la rupture), la forêt, Jean-Jacques, Bibliothèque nationale, salle d'attente, rue C., écrire.
À la suite de ce premier texte qui donne son nom au roman, l'auteur nous en offre un autre de moins de vingt pages, intitulé La séparation. Ici, elle s'interroge sur ce qui se passe lors de la séparation dans un couple, ce que ça signifie réellement en termes de perte, de désillusion, de repli sur soi, de colère, d'envie de vengeance. Jusqu'au jour où l'apaisement vient et qu'il est enfin possible de passer à autre chose.
Même si je dois avouer la légère déception qui a pointé au cours de cette lecture, je dois saluer la force qui émane de ces deux textes.
Hélène Gestern fait preuve d'une grande lucidité, ne sombre jamais dans le pathos, décortique les petits signes de la passion et du désamour, analyse ses faiblesses et celles de l'autre, avec honnêteté sans jamais chercher à se donner le beau rôle.
Deux textes à découvrir sans hésitation, car ma déception tenait surtout à un malentendu, l'attente de retrouver dans ce livre une intrigue analogue à celle de ses romans précédents, comme
Eux sur la photo ou
L'odeur de la forêt. Ici, le récit est beaucoup plus personnel, l'écriture est un moyen de ne pas se laisser aller au désespoir, de comprendre ce que l'on vit et d'en émerger plus fort, apaisé.
Comme toujours, la plume d'
Hélène Gestern est très agréable, précise et fluide. J'en redemande !
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