Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai pris ce roman sûrement parce qu'il parle de la difficulté d'être une artiste et plus spécifiquement sous la IIIème république : Jules GREVY est devenu président,
Jules FERRY créé son ministère de l'éducation nationale, "Liberté, égalité, fraternité" s'affiche sur le fronton des édifices publics. Bientôt les syndicats existeront officiellement, l'école primaire deviendra laïque et obligatoire et
Victor HUGO sera inhumé au panthéon. Pour les femmes, rien n'a changé : elles n'ont toujours pas le droit de vote en France, mais peuvent s'inscrire à l'université.
Pour entrer dans une école d'art, c'est encore plus difficile, les cours sont séparés et payants (L'école des beaux arts ne sera accessibles aux femmes qu'après 1897). L'académie Julian fait partie des écoles ouvertes aux femmes (elle existe toujours) avec un excellent niveau (la possibilité de présenter des oeuvres au prix de Rome) et de dessiner des nus (ce qui était scandaleux ...).
Nous rencontrons dans ce lieu, Zélie Murineau et ses compagnes dont
Marie Bashkirtseff/Mousse (dont le fameux journal est une mine d'information sur son époque et le milieu aisé dans lequel elle évoluait), Amélie Beaury-Saurel (future épouse de Julian), Louise Catherine Breslau (qui deviendra une amie du taciturne Degas). Zélie va croiser aux Tuileries le bel Alexandre d'Arbourg, commissaire de police, qui note sa capacité à observer et déduire, bien utile dans son art. Alexandre va lui demander son aide afin d'enquêter discrètement sous couvert d'un portrait de sa filleule, Juliette, dans sa famille : il craint qu'on en veuille à la vie du père de l'enfant, banquier. Zélie va ainsi découvrir :
Juliette, la fillette tendrement aimé d'Alexandre, pleine de vie et de curiosité,
- Henriette, la jeune maman, qui s'intéresse peu à sa fille,
- Léon, fils d'un précédent mariage du banquier, qui apprécie un peu trop sa belle maman
- le banquier, amoureux passionné de sa belle épouse, mais peu démonstratif,
- la bonne, qui a su consoler le banquier durant son veuvage
En échange de l'enquête, Zélie va demander au commissaire de retrouver l'enfant d'une nourrice dont elle fait le portrait et qui a disparu lors de son retour dans la famille. Quête qui va mener le commissaire et Zélie dans les bas-fonds
parisiens, les caves des bouilleurs de cru aux mélanges incendiaires, aidé par le gendarme Gabriel Bardier.
Entre
Paris, pris dans les glaces, Maurecourt, Herblay, c'est un étonnant périple dans des lieux que je connais qui se déroule. J'ai aimé le côté "les femmes et les arts" avec ce twist feuilleton d'autrefois (comme "La porteuse de pain" ou "Les mystères de
Paris" sans la partie lénifiante et moralisante au contraire. A découvrir ...