Les nourritures terrestres - Les nouvelles nourritures

Rues de ce village de terre, roses au jour, violettes au coucher, désertes à midi, vous vous animerez au soir; alors les cafés vont s’emplir, les enfants sortir de l’école, les vieillards causer encore au pas des portes, les rayons s’assoupir et les femmes, montées sur les terrasses et dévoilées, comme des fleurs, se racontent longuement leur ennui.

Que mon livre t'enseigne à t'intéresser plus à toi qu'à lui-même, - puis à tout le reste plus qu'à toi.

Certes, délicieuse est la brume…


Extrait 6

  Chante à présent la figue, Simiane,
  Parce que ses amours sont cachées.

  Je chante la figue, dit-elle,
  Dont les belles amours sont cachées.
  Sa floraison est repliée.
  Chambre close où se célèbrent des noces ;
  Aucun parfum ne les conte en dehors.
  Comme rien ne s’en évapore,
  Tout le parfum devient succulence et saveur.
  Fleur sans beauté ; fruit de délices ;
  Fruit qui n’est que sa fleur mûrie.

  J’ai chanté la figue, dit-elle,
  Chante à présent toutes les fleurs.

……………………………………………………….

  Et l’acide prunelle des haies
  Que la neige froide rend douce.
  La nèfle qui ne se mange que pourrie ;
  Et la châtaigne de la couleur des feuilles mortes
  Qu’on fait éclater près du feu.


//André Gide Les Nourritures terrestres, Éditions du Mercure de France, 1897

Parce que ma bouche se tait, pensez-vous que mon coeur repose ?

Regarde le soir comme si le jour y devait mourir ; et le matin comme si toute chose y naissait.

Où tu ne peux pas dire : tant mieux, dis : tant pis. Il y a là de grandes promesses de bonheur.

Choisir, c'était renoncer pour toujours, pour jamais, à tout le reste et la quantité nombreuse de ce reste demeurait préférable à n'importe quelle unité.

J’espère bien avoir connu toutes les passions et tous les vices.

Assumer le plus possible d'humanité, voilà la bonne formule.

"Eh quoi ! Nathanael ,tu possedes Dieu et tu ne t ' en etais pas apercu !"