Pour moi, les cinés sont les tas de foin de l’époque moderne, je dirais. (Xemerius)
Sans sa conception fervente de l'amour, la femme aurait beaucoup plus de mal à se soumettre à l'homme, à tous point de vue.
Je n'avais rien fait de grave. On n'arrêtait pas de me dire qu'on ne pouvait pas me faire confiance, on me bandait les yeux, on ne répondait pas à mes questions, alors c'était bien naturel que j'essaie de découvrir par moi-même le secret caché derrière tout ça, non ?
- Une arme que l'on ne sait pas manier se retourne en général contre soi, dit Gideon.
Je pensai à mon couteau à légumes japonais. Pas franchement agréable de se dire qu'on pourrait l'utiliser contre moi.
- C'est toujours revivifiant de discuter de sujets blasphématoires avec vous, les enfants du XXIe siècle. Vous ne cillez même pas en entendant parler d'hérésie.
Non. Mais on le ferait peut-être si on savait déjà exactement ce qu'est
«l'hérésie ».
- Ce n'est pas possible, Gideon! Je n'arrive pas à comprendre que tu m'embrasses pour me traiter aussitôt après comme si tu me déstestais profondément.
Gideon se tut un long moment.
- Je préférerais passer mon temps à t'embrasser, déclara-t-il enfin. Mais on ne peut pas dire que tu me rendes les choses faciles.
- Tu a vraiment fait un travail de pro, poursivis-je. C'est d'ailleurs aussi l'avis du comte. Evidemment, je n'étais pas un cas particulièrement difficile... Mon Dieu, j'ai tellement honte de t'avoir tant facilité les choses!
Je fus incapable de le regarder plus longtemps.
- Gwendolyn... Commença-t-il en s'interrompant aussitôt. Gwendolyn, il faut y aller maintenant. Peut-être devrions-nous reprendre cette conversation plus tard. En toute tranquilité. Je n'ai pas la moindre idée de là ou tu veux en venir...
- Je veux seulement savoir si c'est vrai, dis-je.
(...)
- Je voudrais juste savoir si tu a vraiment voulu me rendre amoureuse de toi, comme tu l'avais fait précedémment avec Charlotte, complétais-je.
(...)
- Le moment est vraiment mal choisi, déclara-t-il. Gwendolyn! Nous en parlerons après. Je te le promets.
- Non! Maitenant! m'écriai-je en laissant libre cours à mes larmes. Tu n'as qu'à me répondre par oui ou non! Est-ce que tout cela était calculé?
Gideon se frotta le front.
- Gwen...
- Oui ou non? sanglotai-je.
- Oui, avoua Gideon
Rien n'empêche l'amour ; il ne connaît ni porte ni verrou.
Et pénètre partout.
Il est de tout temps, a toujours battu des ailes
Et le fera éternellement.
-Mais enfin, criai-je, qu'est qui te prend ? Je ne t'ai rien fait ! Je ne comprends pas que tu puisses m'embrasser puis me hair du jour au lendemain. Pourquoi ?
Gidon plissa le front.
-Tu ne voudrais pas fermer la bouche une minute, non. Là, il faut que je prenne mon courage à deux mains pour te faire une déclaration d'amour.