Elizabeth Gilbert, perdue dans un mariage et dans une vie qui ne lui conviennent pas, décide d'arrêter de se voiler la face et de prendre son destin en mains. Pour cela, elle change totalement de vie, passe par un divorce douloureux, par une rupture qui ne vaut pas mieux et par une période où elle a besoin d'anti-dépresseurs pour tenir le coup.
Mais, un jour, elle décide de se poser LA bonne question: que désire-t-elle vraiment? La réponse l'emmène dans trois pays différents, l'Italie, l'Inde et l'Indonésie. Elle se donne un an pour visiter ces pays et y réparer sa vie et son âme.
J'attendais beaucoup de ce livre, mais, finalement, je ne l'ai pas trouvé exceptionnel. La première partie, consacrée à l'Italie, permet surtout de faire connaissance avec l'auteur et avec les déboires qui l'ont amenée dans ce pays. Mais certaines parties du texte m'ont aussi paru très répétitives (on revient beaucoup sur le fiasco du mariage et de la relation avec David). Les multiples interrogations de l'auteur quant à son droit au plaisir sont aussi fatigantes: pourquoi doit-elle tellement hésiter chaque fois qu'elle fait quelque chose pour elle-même et se demander si elle en a le droit? Tout le monde a le droit de se faire plaisir. Et une vie sentimentale catastrophique ou une éducation d'Américaine protestante (les deux excuses de l'auteur) ne change rien à cela. D'ailleurs, je ne vois pas pourquoi Gilbert hésite à s'acheter de la jolie lingerie parce que son éducation d'Américaine protestante l'a rendue "coincée" en ce qui concerne la recherche de son propre plaisir; alors qu'une centaine de pages plus loin, elle clame avoir dragué de nombreux hommes depuis son adolescence... Cette conduite n'est-elle pas incompatible avec son éducation? Preuve qu'il s'agit juste d'une (mauvaise) excuse, afin de justifier le fait que l'auteur manque de confiance en elle et est totalement dépendante des autres pour survivre.
Heureusement, la partie consacrée à l'Inde est déjà un peu mieux. Même si Gilbert se retrouve "enfermée" pendant quatre mois dans un ashram (peu de rebondissements, donc), le récit permet au moins, à ce stade, de faire connaissance avec des personnages secondaires intéressants. Je pense par exemple à Richard du Texas qui n'hésite pas à se moquer gentiment de notre héroïne en lui demandant régulièrement des nouvelles de David. Toutefois, la quête spirituelle de l'auteur est parfois très longue à lire, surtout lorsqu'on n'est pas passionné par la religion hindoue.
La troisième partie, en Indonésie, reste ma préférée. Gilbert a (enfin!!) réussi à se débarasser de ses complexes quant à son mariage et à David. Les sujets de conversations sont donc un peu plus variés et les personnages plus nombreux.
Au final, "Mange, prie, aime" était un lecture que je qualifierais de "moyenne": agréable par moments, mais avec des passages réellement insupportables.