J'ai débuté ma lecture avec enthousiasme, sans avoir lu aucune critique, aucun résumé. Rien. J'ai ouvert les premières pages vierge de tout préjugé, et heureuse comme tout.
Et là… le drame.
Des descriptions partout ! Des paysages de
Provence par-ci, des paysages de
Provence par-là ! Ca-ta-stro-phe ! Autant le dire tout de suite… les descriptions me donnent de l'urticaire. Rien de tel pour stopper net mon envie de poursuivre ma lecture.
Bah oui, même si je suis ce qu'on appelle une « littéraire », je déteste ces pauses frustrantes et dans lesquelles je n'arrive pas, mais alors pas du tout à me plonger.
Et puis, pour ne rien gâcher, l'histoire est lente. Je me suis retrouvée face à un héros (
Angélo Pardi) qui déambule, ou plutôt erre dans la campagne provençale du début à la fin.
Et, même si cette lenteur disparaissait lorsqu'
Angélo se retrouvait face à des cholériques (victimes du choléra) et essayait désespérément de les sauver, tout cela était très répétitif. Des convulsions, le froid qui s'insinue dans les corps encore vivants, la dysenterie, les vomissements (d'une matière ressemblant fortement à du riz au lait… miam !), et la mort…
Bon, il y a également des points positifs à ma lecture de cette lente descente aux Enfers d'
Angélo. J'ai beaucoup apprécié la complexité du personnage ; sa moralité, ou plutôt sa grandeur, qui semble infaillible, et où transparait pourtant un certain égocentrisme. Même si
Angélo cherche à sauver les hommes atteints du choléra, on remarque que c'est avant tout pour se satisfaire de lui-même, pour être fier de ces actes, et de la vie qu'il mène.
Autre point positif qui ressort à ma lecture : le réalisme. Si vous ne le savez pas encore, j'adore ce qui touche au morbide, à la mort… et caetera. Et là, je peux dire que j'ai été gâtée ! Des malades partout ! Des morts partout !
Le réalisme de
Giono est tel que les personnages atteints du choléra en deviennent presque grotesques, voire clownesque. Dans
le Hussard sur le toit, l'horreur de la maladie se lie au comique dans un subtil mélange. J'ai eu des frissons autant que j'ai ri en imaginant ces malades, mourants, métamorphosés en animaux et tentant de se cacher dans des lieux improbables.
En bref, j'ai eu énormément de mal à accrocher à cause des multiples descriptions présentes dans
le Hussard sur le toit. Cela a d'ailleurs été le souci majeur, qui a rendue ma lecture longue et relativement fastidieuse. Mais le héros complexe, à la fois parfaitement bon, et légèrement imbu de lui-même et de ses actes, ainsi que l'horreur de la maladie qui ravage les français, m'a permis de m'accrocher jusqu'à la fin.
Et, j'ai presque honte de l'avouer, mais j'ai préféré le film de Rappeneau… Il y a dans ce film, un encrage dans la réalité qui est plus fort, avec une intrigue politique qui revêt plus d'importance. L'action y est presque incessante. Et j'ai beaucoup apprécié le jeu d'acteur d'Olivier Martinez, qui joue
Angélo Pardi, le héros.
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