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3,92

sur 1699 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour rester dans l'ambiance, une épidémie. Une épidémie historique, celle qui débarque en France en 1832, et se répandra au cours de nombreuses vagues pendant une vingtaine d'années!

Au centre du roman, le héros romantique Angelo, colonel des Hussards qui fuit l'Italie après avoir tué en duel un officier autrichien. Il est fougueux, droit dans ses bottes, portant un regard acerbe sur les comportements peu altruistes des gens qu'il croise au cours de son périple vers Manosque. C'est aussi curieusement un être qui semble asexué, attiré ni par les femmes ni par les hommes qui l'accompagneront sur son chemin. Un auteur contemporain aurait saisi les occasions multiples qui se sont présentées à lui pour glisser dans le texte quelque scène torride, au moins fantasmée. Mais non, ici, rien, à part un baiser chaste.

Quant à la maladie, elle est décrite de façon si caricaturale, qu'il ne peut s'agir que d'une évocation métaphorique d'un mal plus répandu et universel, l'égoïsme qui reprend le dessus quand il s'agit de sauver sa peau. Les descriptions des phases très accélérées de la maladie, la déshydratation qui tue les victimes en quelques minutes, l'immunité dont seul Angelo bénéficie, tout cela cache une autre intention que de rapporter les ravages de la maladie.

Point n'est besoin d'épiloguer sur les mesures prises par les autorités, enfermer les cas contacts dans des locaux inadaptés, de telle sorte que atteints ou pas à leur admission en quarantaine, ils finissent par être contaminés.

Dans ce contexte d'épidémie galopante, la valeur de la vie humaine change de registre. le passage de vie à trépas n'est plus entouré de rites qui marquent ce départ, les cadavres sont jetés dans les brasiers, et tout s'efface avec eux. Enfants, adultes, vieillards, des destins qui s'envolent en fumée dans l'indifférence générale, avec une population plus incommodée par les odeurs que par la perte d'êtres chers.

Les villages ferment leur accès, protégés par l'armée, dans une tentative vaine de limiter les dégâts, le mal est partout. Et la paranoïa s'empare des esprits, à la recherche d'empoisonneurs.

Pour décor de ce récit d'aventures, de sublimes paysages, comme Giono sait les peindre, en transmettant tout l'amour qu'il a pour ce pays.

C'est un classique qui mérite sa place parmi les grandes oeuvres du vingtième siècle, un récit romantique et allégorique qui ne laisse guère d'illusions sur la faiblesse des hommes

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La mort est là, elle frappe hommes, femmes, jeunes et vieux. L’épidémie de choléra décide qui sera là demain, à moins que ce soit les choix des hommes, selon qu'ils soient nobles ou vils.

Car en cette année 1830, la Provence est belle alors que le coeur de certains hommes est plein de peur, d'égoïsme et de haine. Angelo, l'aristocrate carbonaro italien, colonel des hussards en fuite après avoir tué en duel un officier autrichien, le voit partout où il va. A Manosque puis sur ses toits où il s'est réfugié, accusé à tort d'empoisonner les fontaines de la ville.

Seules Pauline, une jeune femme qu'il aime, et une religieuse semblent échapper à cette déshumanisation. Mais la soldatesque est partout, chassant les voyageurs comme Angelo qui dans sa fuite retrouve et sauve Pauline d'une mort atroce. C'est le moment pour les deux jeunes gens de vivre un amour exceptionnel mais hélas sans avenir.

Dans ce magnifique roman, un hommage à la Provence qu'il aime tant, Jean Giono utilise la maladie comme révélateur du caractère des hommes. Les victimes du choléra sont ceux qui en ont peur, les autres, comme Angelo, Pauline et la religieuse sont miraculeusement épargnés parceque face à la menace de la maladie, ces trois âmes nobles n'ont pas renoncé à ce en quoi ils croient.
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Le pays de Manosque , superbe carte postale provençale et aujourd'hui havre de charme écrasé de soleil , a pourtant traversé des périodes bien troublées .

Jean Giono , en présentant une fresque des années 1830 entachée par une épidémie de choléra et les troubles révolutionnaires, va délivrer un message humaniste et philosophique .
Un récit d'aventure , une histoire d'amour aux allures de conte servi par un style empreint de lyrisme qui met en scène un super héros dirons-nous aujourd'hui et une égérie belle , mystérieuse et bénie des fées !
Donc, entre horreur et violence , la beauté des paysages et la naissance d'un amour offre au lecteur un apaisement bien mérité après les descriptions machiavéliques des victimes du choléra .

C'est le coeur de l'été ,une envie de Provence : Giono .
Et, c'est le hasard qui va me guider vers une version audio qui date de 1953 .
Il s'agit en fait d'une version radiophonique de France Culture réalisée par René Wilmet .
On retrouve la voix de Gérard Philippe ( Angelo ) et celle de Jeanne Moreau (Pauline ) .
Un régal.

Un excellent moment passé en revisitant cette oeuvre, lue il y a longtemps mais teintée cette fois d'une pointe de nostalgie due à l'immersion dans les années cinquante et le souvenir de ces grands noms .
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C 'est l 'année 1830 .la Provence est infestée par une grave et une grande épidémie de choléra . le choix de cette maladie est utilisée à bon escient par l 'auteur pour servir de
révélateur des caractères des différents protagonistes .Et là .on sera devant les gens forts qui font face avec courage au danger et les autres qui ne cherchent qu 'a sauvé leur peau et sortir indemnes de la tragédie .
l''auteur a utilisé un titre qui intrigue le lecteur ."Le hussard sur le toit ".Que fait-il sur le toit .Tout simplement Angélo Pardi est un jeune aristocrate qui est colonel dans le régiment des hussards .Il a tué au cours d 'un duel un gradé autrichien et il est recherché par les autorités de son pays .Il se sauve de son pays et fuit en France et trouve refuge à Manosque et pour fuir l 'épidémie il se cache sur les toits des maisons .
Au cours de sa fuite .il rencontre une jeune et belle fille . Pauline .Il fait aussi la connaissance d ' une brave religieuse .
Jean Giono avec son talent habituel .nous décrit son terroir et là il laisse éclater tout son savoir faire et son amour de la nature !
Un bon et beau livre .
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Avec Giono tout est beau ! Avec ce roman il nous offre le romanesque dans toute sa splendeur, avec lui rien n'est jamais banal. Un simple enchaînement de toits qu'avec mes yeux de profane je vois souvent comme une monotonie sans nom, devient avec Giono un territoire à conquérir, un désert contenant mille ressources à qui sait chercher. Un paysage plat et interminable devient une vaste étendue colorée, le théâtre de mille possibilités. La montagne est plus belle encore que celle de Jean Ferrat. le vent est porteur d'odeurs, de musique, d'émotions ! La chaleur est plus puissante, le froid plus pénétrant. La maladie ne fait pas peur, en tous cas moins que les corbeaux. La mort elle-même recule devant le héros, Angelo.
Un seul petit regret, si l'amour est plus beau, plus authentique et plus pur que jamais, j'aurais je l'avoue, préféré qu'Angelo soit aussi plus mâle...

J'ai aimé suivre ce jeune hussard fuyant la mort avec brio, non, avec Pauline (Splendid). J'ai adoré ce roman où les paysages et les chevaux sont plus beaux que les humains, en trois mots j'aime Giono.
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Azuréen d'adoption depuis récemment, il me prend durant ces lourdes périodes de canicule des envies de trouver aussi dans les livres la langue d'ici se mêlant au chant des cigales. Et je repense donc à mes lectures anciennes de Pagnol ou Giono, hasards de rencontres, sans réelle volonté d'approfondir ces auteurs. Pour ce dernier, le voyageur immobile de Manosque m'a laissé une impression contrastée. Les envolées lyriques et le magnifique chant de la nature de Regain n'a en effet rien à voir avec l'écriture, le cadre et le message du Hussard sur le Toit.

Les aventures d'Angelo Pardi, jeune aristocrate carbonaro italien en fuite qui, en 1832, explore la ville de Manosque en pleine épidémie de choléra, fait plus penser aux héros de Stendhal et Balzac. le message humaniste le rapproche de la Peste de Camus ou de la Condition Humaine de Malraux.

C'est par la confrontation avec la maladie et la souffrance qu'Angelo va trouver un nouvel élan d'exister; la maladie révèle hommes et femmes dans leurs instincts les meilleurs et les pires. Va en naître une histoire d'amour aussi forte que platonique avec Pauline, dans une mise à nu symbolique. Pauline est aussi son double féminin, incarnant intelligence et courage. le Hussard sur le Toit met avant tout en lumière la folie et la beauté des hommes, luttant avec leurs émotions face aux vicissitudes de l'existence.

Roman d'amour et d'aventures donc -bien rendu dans le film de JP Rappeneau- , plein d'action, le Hussard sur le Toit est aussi un roman initiatique et moral, plus symboliste que réaliste, où le duo prinicipal est en fait celui formé par Manosque aux prises avec le choléra, Pauline et Angelo observant la lutte entre le courage et la peur. La nature, tou,ours aussi bien décrite chez Giono, est dans ce roman mise au service d'une expression symbolique de cette lutte.

Un très bon roman donc, assez théâtral, dramatisé, paroxistique, émouvant, et plein de rebondissements ; mais aussi sombre, parfois presque glauque, pessimiste, touffu (plus de 500 pages) , et poussant à la réflexion, au terme d'une lecture faussement simple et linéaire. Contraste aussi dans le rythme, parfois alerte, et à d'autres moements languissant.
Pour ma part, j'ai cependant préféré le style plus tranché de Camus et Malraux d'une part, De Balzac et Stendhal d'autre part... mais ce beau roman de 1951 n'en est pas moins à lire.
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Je suis bien perplexe maintenant, au moment d'écrire ma critique. Consciente qu'il s'agit d'un classique de la littérature française contemporaine, je ne peux toutefois pas en puiser quelque chose de profond, de vraiment réfléchi par moi-même.
Ce qui me reste de cette lecture, ce sera plutôt des impressions, visuelles pour la plupart: un paysage de forêt et de montagne traversé par une chaleur insoutenable et un soleil implacable, bientôt bourdonnante de mouches, frémissante d'innombrables ailes qui se déploient impatiemment et lourdement là où le choléra a vaincu. Une nature tranquille, paisible, belle, accueillante, dont les couleurs s'épanouissent au cours des saisons, qui respire l'automne puis l'hiver arrivant, un paysage qui se laisse admirer, que l'épidémie n'atteint pas. Les hommes s'y cachent, s'y battent, s'y laissent mourir.
Et il y a Angelo, son paysage intérieur. Intouchable, fuyant le choléra, refusant obstinément d'en mourir bêtement. Orgueilleux, généreux aussi, introspectif. Est- ce le courage, son orgueil, la chance ou une volonté de vivre plus forte que tout qui le maintient en vie? Giono donne une piste à la fin du roman, fin que je n'ai pas appréciée.
Je garderai ce roman d'aventures et d'introspection tel quel sans en chercher le sens, j'aime les road-movies.
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Une horrible épidémie dans la campagne française au 19e siècle.

Le choléra frappe. En quelques jours, les gens meurent. Les villes se ferment, on allume des bûchers pour brûler les cadavres. Et si la maladie n'était pas suffisante, on soupçonne le gouvernement d'avoir empoisonné les fontaines et les bourgeoises achèvent les étrangers à coups de talon.

Un jeune homme, hussard italien ayant fui son pays après un duel, traverse le pays. Il est seul d'abord, puis accompagné d'une jeune femme qui veut aussi s'évader du climat « malsain » de la ville. En chemin, ils rencontreront bien des braves gens, mais aussi des milices qui s'enorgueillissent d'un peu de pouvoir et des paysans qui ne cherchent qu'à détrousser les autres. Ils trouveront aussi la peur qui tue et la prolifération des remèdes miracles.

Malgré ses paysages intéressants, c'est un livre qui n'est pas pour les coeurs sensibles, la maladie est présente dans toute son horreur, les diarrhées, les vomissements, la cyanose et les cris d'agonie.

(Et une lecture qui donne à réfléchir en temps de pandémie...)
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1832, la Provence est ravagée par une épidémie de choléra. L'auteur décrit le périple macabre dans ces contrées d'un jeune cavalier italien. Traverser des hameaux jonchés de cadavres, où seuls subsistent une foultitude d'oiseaux devenus mangeurs d'hommes. Être confronté à la violence des hommes, rongés par la peur et l'égoïsme. Devoir conserver son humanité, son honneur, sa dignité dans ce marasme ambiant. Ce récit est avant tout un voyage intérieur. Une introspection du personnage principal. Sa vision de l'humanité. Jean Giono fait le choix d'un héros romantique qui incarne la vie dans un univers où la mort prédomine. Malgré quelques imperfections, la plus grande force de cet ouvrage demeure dans l'écriture élégante de l'auteur et dans sa description imagée de la région provençale.
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❤️ 📜𝕸𝖔𝖓 𝖗𝖊𝖘𝖘𝖊𝖓𝖙𝖎📜 ❤️


Giono est un auteur qui dans ses oeuvres m"a fait ressentir et partager toutes les sensations des héros!
les bonnes , les mauvaises.
J"ai beaucoup aimé ses ouvrages notamment ses "rustiques ,régionalistes
(la trilogie: Colline, un Baumugnes,et regain,) aussi le grand troupeau ,que ma joie demeure etc ...
tous remplis d'humanisme en même temps d'une révolte contre la société du XX ieme siecle .
Mais ici dans "le hussard sur le toit" c'est autre chose .
En 1835 environ une épidémie de choléra envahie la Provence .
Voila dans quel contexte se déroule ce livre .
Roman d'amour et d'aventures plein d'action.

le Hussard sur le Toit est aussi un roman initiatique de par la naiveté de Angelo le personnage principal
qui découvre l'horreur autour de lui et en même temps , moral, par tout ce qu'il met en oeuvre pour combattre
ce fléau qui s'est abattu sur les villages .
Ce roman est parfois magnifique , parfois ennuyant.Pourquoi?
Trop répétitif à mon avis , répétition des symptomes "comme une bouillie blanche de riz dans la bouche "
La succession des victimes trouvées sur le chemin de Angelo Pardi le fameux Hussard à partir de Manosque jusqu"au contrefort de l'Italie le prouve.
Sur les toits la maladie à moins de chance de le toucher , mais il y descendra tôt ou tard!.
C'est un roman dur très dur ,le choléra est partout et s'accroche comme une sangsue sur les pauvres habitants
des villages et des villes, il faut avoir le coeur bien accroché .
Giono est un maître dans l'art de manier la plume pour dcrire tout ce qui l'entoure .
Bon je ne dévoile pas tout sauf qu'après il fait la connaissance de Pauline , eh! eh! beau tournant dans le livre .
Et vous verrez toute la succession de l'histoire, qui est splendide à lire .
Pour moi il m'a changé avec "la route" de Carthy mais en somme je n'aurai pas du le lire après !

Je déconseille aux âmes sensibles et recommande à tous les autres.
Attention le frisson est un signe précurseur du choléra ! mais non
ne vousaffolez pas !!on est vacciné? non ? du Covid , de la grippe , mais pas de la bêtise humaine !
donc ! doucement les basses , lisez à petite doses !!

Bon va falloir que je lise un petit bouquin sympa? quoi ? le suivant Ah!!oui ,voila :
"Le merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède " de Selma Lagerlof
bonne et douce nuit tranquille après un bon chocolat chaud !ou une pizza au Chorizo!LOL




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