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Muselez-moi donc ces jeunes filles qui se prennent à rêver d'ailleurs : l'ordre et le conformisme doivent régner, parole de fonctionnaire!
C'est une délicieuse dinguerie cette pièce, champêtre, étrange, burlesque, irrévérencieuse et si joliment datée dans la forme.
On a beau en peiner pour Isabelle dont tous veulent arracher l'instinct de vie et de liberté pour la faire rentrer au bercail du rationalisme républicain et du confort bourgeois, c'est quand même le sourire et la légèreté qui prévalent dans cette étrange pièce surannée qui doit être tout aussi étrange à mettre en scène!
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Mon premier Giraudoux ! Belle écriture au service d’un récit lunaire , frais et vivifiant ... qui a pris une petite teinte vieillotte biensur , les fonctionnaires ne sont plus vraiment comme cela mais dans cette période compliquée et en fin d𠆚nnée cela fait du bien !
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Véritable pamphlet sur l'absurdité et la futilité de nos misérables vies, soulignées par un ange rédempteur : le spectre, symbole de l'esprit "nouveau" loin de tous conformismes, qui aspire à la beauté spirituelle. Il s'oppose à cela à l'inspecteur, borné et terre à terre. Rien ne peut éloigné l'homme de la mécanique de sa condition, tellement prévisible. L'angoisse à l'état pur.
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De toutes les pièces de Giraudoux, « Intermezzo » est une de mes préférées, parce qu'elle propose, à mon avis, un panorama complet de l'univers de son auteur : c'est d'abord une impression de légèreté qui nous saisit : le théâtre de Giraudoux est parfois grave, mais jamais lourd, même dans ses pièces tragiques (« Electre », « La Guerre de Troie n'aura pas lieu »), c'est dû principalement, bien sûr, au style de l'auteur qui multiplie les changements de ton, privilégie une ironie un peu précieuse, non dénuée de profondeur, joue souvent avec les attentes du spectateur, et s'arrange pour glisser des personnages, soit burlesques, soit décalés, soit encore lunaires pour que la pièce se maintienne sur un nuage de fantaisie grave, ou de gravité souriante. Giraudoux c'est donc un style particulier c'est aussi un éclectisme souriant : il touche à tous les genres, du plus tragique au plus comique, sans verser dans l'excès ni d'un côté ni de l'autre, et sans déroger à son propos : l'homme a un rôle à jouer, et à bien jouer de la meilleure façon pour lui et pour les autres : c'est une forme d'humanisme sans doute, qui s'exprime par le pacifisme, ou par l'acceptation du monde extérieur, qu'il soit exceptionnel (dans ses pièces mythologiques ou légendaires) ou au contraire limité dans une vie quotidienne (dans ses pièces modernes).
« Intermezzo » est une pièce de 1933. Il n'est pas étonnant que le ton choisi pour cette pièce nous paraisse aujourd'hui un peu suranné. Mais c'est peut-être une chance : ce côté « entre-deux guerres », mi sérieux-mi fantaisiste, que nous y trouvons aujourd'hui, ajoute au charme de la pièce et transforme le désuet en intemporel.
Dans ce village (ou cette petite ville), depuis quelques temps, le cours de la vie ordinaire n'est plus le même : les habitants se comportent comme ils devraient se comporter et non pas comme ils se comportent habituellement, ce n'est pas normal, c'est en tous cas ce que pense la clique bien-pensante de la ville. La coupable, c'est forcément Isabelle, la remplaçante de l'institutrice, qui donne ses cours en plein air et qui, paraît-il, rencontre un spectre tous les soirs. Même l'Inspecteur d'Académie, incarnation rigide et ridicule de la Raison, vient pour enquêter. Il cherche à coincer le soi-disant spectre, et y réussit presque, mais Isabelle, a des ressources secrètes, et des amis insoupçonnés comme le Droguiste, et surtout le Contrôleur des Poids et Mesures, secrètement amoureux d'elle.
Pièce fantaisiste, à la limite de la féérie, « Intermezzo » est aussi une pièce symbolique : Isabelle doit choisir entre le Spectre (la mort) et le Contrôleur (la vie). Elle finit par choisir la vie, mais comprend que si on choisit la vie, il faut la vivre pleinement et ne plus flirter avec la mort. Et d'ailleurs quand la vie revient (avec l'amour), tout revient dans l'ordre : « L'argent va de nouveau aux riches, le bonheur aux heureux, la femme au séducteur ». Isabelle épouse le contrôleur, le cul-de-jatte gagne à la tombola une bicyclette… « et fini, l'intermède ! »
Car « Intermezzo » au fond n'est qu'un « intermède » avec une morale : l'homme joue le rôle qu'il doit jouer, et s'il veut en jouer un autre, il risque d'en mourir.
Giraudoux est un enchanteur. Son langage léger et profond à la fois, séduit et charme autant le spectateur que le lecteur. « Intermezzo » en 1933 est encore une pièce largement souriante. La fin des années 30 et les années de guerre amèneront une gravité qui, même tempérée par l'humour et par la maîtrise du langage, souligne l'inquiétude devant la montée des périls, et l'impuissance à les affronter quand les périls sont là.

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Sans doute on pourrait en faire une bonne adaptation à la Disney, (ça a peut-être été fait)
cette lecture m'a semblé plus pénible qu'autre chose.
Le thème = les "jeunes filles" (une vision stupide de l'"essence" de la jeune fille)
Les personnages = la jeune institutrice amoureuse du "spectre" qui hante le village, ses élèves à qui elle enseigne une vision poétique de la réalité, le contrôleur amoureux de toutes les jolies femmes, le spectre (au départ un faux mais qui devient vrai après son exécution par les autorités) qui va sans doute entraîner Isabelle dans son monde, des villageois, le méchant inspecteur d'Académie venu faire la chasse à la superstition et rétablir l'ordre bourgeois, le maire qui oscille entre le camp des poètes et celui des institutions, le droguiste dans le rôle de l'intermédiaire entre les mondes.
Plein de jolies idées, d'humour, mais un style imbuvable à mon avis. Se voulant poétique, le pauvre Giraudoux est juste lourd et fatigant.
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Cette comédie en trois actes date de 1933 et , il faut bien le dire , fait un peu son âge. Mais malgré son côté un tantinet suranné , sa douce dinguerie ne manque pas d'être charmante . Un fantôme raisonneur , une instit un peu anar , des rombières malveillantes et l'amour qui gagne à la fin ... c'est sympa .
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Une pièce de théâtre avec laquelle j'ai rendez-vous depuis longtemps.

Dans une toute petite ville pourvue des habituels frustrés et jaloux, souvent des femmes, dans le théâtre du XXème siècle, il paraît qu'un spectre apparaît à l'institutrice du village, il paraît que l'institutrice a de drôles de méthodes de travail, il paraît que l'institutrice a de drôles de moeurs... Bref, l'inspecteur, une sorte d'ancêtre de J.-M. Blanquer, rapplique, et il n'est pas content. Hop, on démantèle la classe - qui n'avait pas de murs-, on la flanque à la porte - il n'y en avait pas non plus... Enfin, on découvre de quoi il s'agit : l'institutrice orpheline cherche la vie chez les morts... mais est-ce possible d'en trouver là où, par définition, il n'y en a justement plus ? Une hypothèse est que le spectre est en réalité un malfaiteur qui se cache...

J'ai retrouvé les recettes stylistiques de Giraudoux, que je tolère et comprends mieux qu'à l'époque, le personnage-procédé, les petites filles diablotines reconverties en élèves ou en érinyes, selon les pièces, les sentences poétiques où il n'y a parfois rien d'autre à entendre que de la poésie... Une petite épigramme anti-germanique, c'est l'époque qui le veut, une satire antifonctionnaire facile et promise à une grande fortune. Ça se laisse lire, avec plaisir parfois, elle peut plaire à des adolescents. Ce n'est tout de même pas ma pièce préférée.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Plus rien à lire lors de vacances en vélo sur le canal de Nantes à Brest et une fois de plus merci à celles et ceux qui déposent des livres dans le lieux publics grâce à ça j'ai lu ce livre que je n'aurais jamais lu. J'ai bien aimé cette fable-théâtre sur le paranormal. quand on fait du camping sauvage on est dans l'ambiance!
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J'ai mis du temps à me plonger dans la pièce, mais plus j'avançais et plus j'avais envie de découvrir la suite des événements.
Première lecture de Jean Giraudoux et j'apprécie ce que j'ai lu. Une histoire assez prenante et qui doit vraiment être sympa à aller voir en représentation j'imagine.
Cela me donne bien envie d'en découvrir un peu plus de ce dramaturge que je ne connaissais que de nom avant cette lecture.
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En refermant cette pièce, difficile de la caractériser : est-ce une féérie, un conte merveilleux, une pièce anticléricale et rationnelle ? Ce n'est sans doute pas l'important, ce qui compte c'est le charme qui s'en dégage, une douceur onirique et romantique. Et surtout, après avoir apprécié Ondine, Electre ou Agathe, j'ai beaucoup aimé le personnage féminin principal, Isabelle. Cette jeune provinciale modeste affirme ses convictions sur l'éducation notamment, ses désirs aussi avec une certaine sensualité. Elle recherche son propre bonheur, son indépendance, et c'est ce qui choque les vieilles filles dévotes et bouleverse l'Inspecteur. le plus grand danger semble venir de cette femme libre, et qui l'affirme, plutôt que du spectre surnaturel - même si elle se rapproche plus d'une fée que d'une sorcière.
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