Le Décalogue, tome 5 : Le Vengeur

Tu pardonneras à tes ennemis: nous n'en sommes pas encore à tendre l'autre joue mais pas loin!
On se régale toujours autant grâce à la toile de fond historique et cette fois-ci nous sommes baladés de l'Arménie turque en 1915 à l'Allemagne des années 20.
le dessinateur Rocco (pas sifredi ne vous excitez pas pardonnez moi chers puristes si je l'écorne d'un "f" je ne sais pas orthographier son nom!) je disais donc Bruno Rocco est talentueux pour rendre l'atmosphère qui régnait à Berlin à cette époque avec de magnifiques reconstitutions des paysages urbains et des monuments berlinois.
Je ne ferai pas de cours d'histoire mais le contexte de cet album est le génocide arménien, auquel notre héros, Missak Zakarian échappe miraculeusement en réussissant à rejoindre la zone russe.
Après une émigration aux Etats Unis, il rejoint Berlin pour intégrer la Fédération révolutionnaire arménienne afin de se venger des bourreaux turcs qui ont massacré sa famille.
Mais la vengeance n'est pas toujours chose aisée, surtout quand l'amour pointe son nez au coin de la rue...
Et Nahik dans tout ça? le fameux ouvrage, unique exemplaire reprenant les Dix Commandements fera l'objet de bien des convoitises et atterrira en de bien étranges mains. L'Histoire n'est pas une science exacte comme toutes les sciences humaines et c'est pour cela qu'elle nous passionne autant!

Retour auprès de Nahik. Cette fois les auteurs ont choisi de l'inscrire à la période du génocide Arménien et nous place auprès d'un jeune homme arménien, Missak Zakarian, qui a survécu au génocide et cherche à se venger. Nahik sera l'un des moyens d'attirer l'un des responsables. Cependant Missak devra choisir entre la vengeance et l'amour.
L'histoire était intéressante et nous découvrons là encore, à travers cet épisode historique, une autre facette de Nahik, le livre d'art...

5ème tome de la saga du Décalogue, ce tome a comme thème central le génocide arménien et l'activité d'un groupe d'Arméniens voulant se venger des responsables.

L'histoire a un cadre intéressant et peu connu : Berlin en 1922, avec une plongée dans le monde artistique et la lutte du pouvoir central contre les communistes. Et nous offre un (anti)héros pris entre son amour pour une Turque et sa volonté de venger sa famille assassinée en 1915.

Malheureusement, on ne fait qu'effleurer ses thèmes et les grandes discussions/réflexions, que ce soit le héros par rapport à ses vraies motivations, au sein du groupe arménien ou entre le héros et sa cible, n'offrent qu'un point de vue limité des vraies motivations des acteurs (notamment par rapport au livre).
De même, si l'intelligence de la cible est en valeur, il manque au dernier acte ce qui l'aurait rendu excellent : comment un bourreau peut-il être aussi féru d'art ? Comment peut-il justifier ses motivations au héros et à sa fille ?

C'est donc une histoire intéressante, mais qui laisse sur sa faim avec l'impression que les auteurs n'ont pas voulu aller au bout de leurs idées (alors que la montée en tension du dernier acte était bien amenée).