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Citations sur Si je mens... Conversations avec Claude Glayman (101)

Certains journaux exercent aussi une fonction que j'appellerai thérapeutique. Ils soulagent des haines, dont il vaut mieux qu'elles s'expriment par la lecture d'un journal que par l'action personnelle : d'autres consolent d'être laid, seul, abandonné, raté, en vous apprenant que la reine Elisabeth, il ne faut pas croire, elle est trompée aussi la pauvre, et le martyre de Farah Diba si vous saviez. On soigne, on empoisonne, ou on fortifie, on nourrit en tout cas autant avec du papier imprimé qu'avec des légumes.

1680 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 169]
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L'Express a débuté avec une diffusion de trente-cinq mille exemplaires et un capital dérisoire, moins de dix millions anciens, à partir d'une idée simple à laquelle il suffisait de penser, comme toutes les idées simples. Les trente-cinq mille abonnés du quotidien économique Les Echos, qui appartenait au père et à l'oncle de Jean-Jacques - ils l'avaient créé en 1908, je crois - et qui paraissait cinq jours par semaine, ont été informés qu'ils recevraient désormais un supplément, en quelque sorte, Les Echos du Samedi, et que ce journal du samedi s'appellerait L'Express. Moyennant quoi leur abonnement était augmenté d'autant, si toutefois ils étaient consentants.
Ils l'ont été pratiquement tous.

1675 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 167]
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(Raymond Aron) Savez-vous qu'il est le premier à avoir osé écrire un petit mémorandum sur ce que pourraient être les conditions de l'indépendance de l'Algérie ? Il avait envoyé ce mémorandum à Jacques Chevallier, le maire libéral d'Alger, en lui demandant quelle possibilité il y avait, selon lui, de faire accepter son plan par les Français d'Algérie. Ce devait être en 1956 puisque Chevallier avait demandé à Jean-Jacques (Servan-Schreiber) de venir en parler avec lui à la mairie d'Alger, à diner, avant de répondre à Raymond Aron. Vous n'avez jamais vu trace de ce mémorandum dans un journal, n'est-ce pas ? même dans celui qui s'honorait de l'avoir parmi ses collaborateurs réguliers.
Je doute qu'il existe pour la presse un crime d'indiscrétion. Mais il existe un crime de silence. Mauriac a écrit cela.

1616 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 163/164]
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Ce n'est un secret personne que Mendès France, orateur magnifique, écrit terne. Que Simon Nora, et ceux qu'il amenait avec lui, ses camarades - il aurait pu être un personnage de « L'Histoire des Treize » de Balzac -, Nora dont la pensée est d'une extrême richesse, a le talent de compliquer les choses par accumulation plutôt que de les simplifier. Que Louis Armand, ce cerveau fantastique, était aussi fait pour parler qu'il l'était peu pour écrire. Et combien d'autres...
D'une façon générale - et à l'exception notable d'Alfred Sauvy -, tout ce qui en France détenait des connaissances se croyait - et souvent se croit encore - déshonoré dès qu'il est compris au-delà du cercle de ses pairs. Chacun parle ou écrit pour les gens qu'il rencontre à dîner.

1611 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 157]
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Mauriac : Jamais il n'a contribué, comme tant d'autres polémistes qui sont le plus souvent des anarchistes de droite, à entretenir le public dans l'idée que la politique est une affaire entre arrivistes médiocres et corrompus.

1603 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 151]
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François Mauriac a bien vu (...), lui qui, sans le secours de Freud, en connaissait un bout sur l'ambivalence humaine. Et il le disait, au moins dans le privé, avec cette souveraine simplicité qu'il avait. « Prenez garde, m'a-t-il dit un jour, à ceux qui ne se consolent pas d'avoir connu Jean-Jacques. »

Cher Mauriac... Inimitable. On dit que les cimetières sont pleins de gens irremplaçables. Sans doute. Mais, parfois, ils ne sont pas remplacés.

1598 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 150]
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... Jean-Jacques Servan-Schreiber a cette façon particulière d'ignorer la « face noire » des autres. De jouer toujours leur face blanche. Leur bon côté, comme on dit, plutôt que leur mauvais. C'est le bon qu'il voit et dont il a mis, souvent, en lumière des richesses que les intéressés eux-mêmes ne savaient qu'ils recelaient. C'est pourquoi les gens lui en veulent tant quand ils perdent, pour une raison ou une autre, le contact avec lui.

1592 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 149]
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Dès qu'une femme franchit la frontière du territoire masculin, la nature du combat professionnel change. Les vertus que l'on exige alors d'une femme on se demande combien d'hommes seraient capables de les montrer.

1586 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 144]
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.. quelqu'un a dit qu'il ne fallait jamais raconter sa vie parce qu'elle est faite de la vie des autres et que rien ne vous autorise à raconter la vie des autres. Je crois que c'est Mac Orlan. Simplement, la discrétion complète, ici, rejoindrait la mystification et une mystification à laquelle je ne veux pas me prêter parce qu'elle serait de nature à laisser croire qu'il n'y a pas d'obstacle particulier à la carrière des femmes, même lorsqu'elles prétendent à la dimension où, directement à gêner les hommes, à entrer directement en concurrence avec eux.

1582 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 142/143]
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Il me semble que l'année 1952, si elle n'a pas été ressentie par l'ensemble des Français comme une année capitale, a été importante. C'est là que se situe le début d'une prise de conscience relative aux affaires proprement françaises, à la guerre d'Indochine, à la Tunisie qui commençait à flamber, à l'état de dépendance où nous étions à l'égard des États-Unis. Tout cela n'était, en fait, ressenti que par un très petit nombre.

1573 - [Le Livre de poche n° 3729, p. 136]
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