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Citations sur Si je mens... Conversations avec Claude Glayman (101)

- La guerre, qu'est-ce que cela voulait dire, pour vous ?
- Si je vous disais la vérité... Je crois qu'il faut la dire parce qu'elle permet de comprendre certaines choses d'aujourd'hui. La vérité, c'est que je me suis dit : "La guerre, cette chose énorme dont on m'a rebattu les oreilles, c'est tout de même intéressant de voir ce que c'est."
- Qu'est-ce qui vous intéressait ? l'héroïsme ?
- Non, pas du tout. Je n'imaginais pas une seconde la tournure qu'elle prendrait et la guerre, en général, ce n'était pas une affaire de femme. C'était... la curiosité. La guerre, comment est-ce ? Quand j'ai vu, en Mai 1968, et depuis, les adultes s'écrier : "Mais ces enfants sont fous ! Ils vont tout casser ! S'ils savaient !" je me suis souvenue de mes vingt ans. S'ils savaient, oui. Mais ils ne savent pas. Et ils ont envie de savoir. Quand on a eu les oreilles rebattues par les récits de guerre, de résistance, et même de la guerre d'Algérie, on ne se dit pas : "Comme j'ai de la chance de n'avoir pas vécu ça !" on se dit : "Et moi ? Mon aventure, ce sera quoi ?" Je sais que ce que je vous dis est choquant, j'ai, aujourd'hui, une horreur profonde de la guerre, et au-delà. Mais je me souviens, et parfois cela me fait peur. Je me souviens d'autant mieux que le jour où, à la radio, j'ai entendu l'annonce du pacte germano-soviétique, ma mère chez qui j'étais a dit : "Cette fois, c'est la guerre...", j'ai répondu : "Enfin, je vais voir ça..." et elle m'a giflée... C'est la seule, l'unique fois de sa vie où elle m'a giflée... Je ne l'avais pas volé.
- Au fond, je comprends votre sentiment. Mais pourquoi peut-on l'éprouver ?
- Par attente du changement, de l'aventure, de l'action... Par besoin de s'éprouver.
- Par goût de la violence ?
- Pas en ce qui me concerne.
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J'ai été irritée autrefois par les prises de positions de Simone de Beauvoir,non pas à cause de ce qu'elle disait,mais parce que la femme qui encourageait les autres à assumer leur liberté était elle,assurée matériellement d'un traitement de professeur agrégé, et moralement de l'appui indéfectible d'un homme .
"Je savais que si Sartre me donnait rendez- vous dans deux ans sur l'Acropole,il y serait...Je savais qu'aucun malheur ne pouvait me venir de lui".
La liberté comme ça, qui dit non ? C'est du travail en atelier protégé si j'ose dire ! Sécurité matérielle, sécurité affective...l'histoire de Simone de Beauvoir, qui est belle,parce qu'il n' y a rien de plus rare qu'une relation humaine réussie, est tout de mème,par rapport aux femmes,une imposture,involontaire,puisqu'elle ne peut pas dire : "Faites comme moi..." Qu'en fait d'exemple,elle est l'exemple mème de la femme vivant pour et par un homme, et n'ayant jamais eu en particulier,si je l'ai bien lue, à sacrifier rien de sa relation avec cet homme à la réalisation de son œuvre.
C'est une réussite probablement enviable,enviée aussi. Mais proprement inimitable et qui n'apporte pas une pierre à la construction d'une vie de femme quelconque.
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Je vous l'ai dit tout à l'heure,l’évolution actuelle des femmes,la façon dont elle tournera -et elle peut tourner court.- c'est à mon sens le sujet d'ébranlement le plus profond des sociétés développées ,avec le partage du pouvoir de décision. Un incendie s'est allumé qui touche à l'essentiel des choses, et d'abord à la famille.
L'origine, c'est la pilule,naturellement. Pas parce qu'elle permet d'éviter les enfants. C'est l'aspect accessoire,aussi commode qu'il soit. Parce que,pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, cette décision appartient aux femmes sur l'objectif le plus fondamental. Biologiquement. Et non seulement la décision leur appartient, mais elles ne peuvent pas s'y soustraire puisque ne pas la prendre, c'est une façon de la prendre.
Cette responsabilisation majeure, c'est clair qu'elle est à l'origine de ce mouvement de fond qui se manifeste en ce moment, et qu'elle conduit à l'exigence de responsabilités sociales.
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-Vous croyez au socialisme de Mitterrand ?
-A ses convictions ? Je crois qu'il est chrétiennement, sincèrement, du côté des plus faibles, des exploités,des malheureux, je crois qu'il sent le malheur et ne se contente pas d'en parler,qu'il est du fond du cœur un "partageux",mais qu'il n' a aucune idée de la complexité des mécanismes économiques des sociétés industrielles. C'est un avocat. Donnez lui un dossier, il peut l'assimiler très vite et le plaider à merveille. Son talent d'expression est grand, et, ce qui est rare,qu'il parle ou qu'il écrive. Cela n'indique ni une connaissance profonde, ni surtout un intérêt profond pour ce qu'il plaide. Il se dit: "Une fois au pouvoir, je verrai bien." Je le crois capable,d'ailleurs d'être implacable. Envers qui, toute la question sera là .
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Tout ce que je sais,c'est que le communisme ne s'est jamais imposé et maintenu que par la force et qu'il n' a jamais été nulle part en situation de permettre des élections libres, mème en disposant du pouvoir d’État. depuis assez longtemps pour s'être assuré théoriquement la sympathie de la majorité.Alors, je m'interroge sur ce système qui doit faire le bonheur du peuple et qui n'ose pas demander au peuple si il lui plairait autre chose.
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Le bilan de De Gaulle, ça ne me passionne pas . C'est de la comptabilité. Son histoire,oui. Cette ahurissante et sublime identification d'un homme à son pays, cette saisie du destin, ces amours avec une personne nommée France,cruelle, versatile,infidèle à peine conquise,révoltée à peine soumise,ingrate à peine guérie de ses polissonneries avec des Mollet et des Pinay et le trompant, pour finir avec un Pompidou, là sous ses yeux.
Et il regarde, et il se tait et il meurt.... C'est Tristan découvrant qu' Yseult couche avec le garde chasse.
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Il n'existe qu'un projet totalement révolutionnaire : celui des anarchistes. Détruire l'ordre,supprimer les règles, lever les interdits,jouir. Tout le reste consiste à remplacer un ordre par un autre,un pouvoir par un autre,et des règles par des autres règles.
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Par "coup de foudre", j'entends ce choc immédiat d’où jaillit une lumière intense,une éclair,sous laquelle vous voyez l'autre tout entier d'un seul coup d’œil,vous voyez tout ce que les autres ne voient pas, car loin d'être aveugle comme on dit bêtement,l'amour est extralucide. C'est le désir qui aveugle et qui pare de beautés et de vertus totalement imaginaires son objet jusqu'à ce que ce désir passe et que
ledit objet soit rendu à la vérité.
Mais l'amour non.
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A un certain moment de la vie,on a le sentiment d'être soi mème un cimetière. Tant de morts, dans la mémoire, dont on ne pourra bientôt mème plus parler avec des vivants puisqu'ils ne les ont pas connus, tant d'émotions,d'espoirs,de souvenirs,de peurs,de joie évanouies et désormais incommunicables...Et puis cette impression que chacun de ces disparus a emporté votre propre enfance,votre propre jeunesse,qu'aussi longtemps qu'ils étaient là,parce que quelqu'un avait en soi l'image de ce que vous aviez été,elle vivait quelque part.
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Je pense que l' Express a été le premier à allier ce qu'on pourrait appeler une doctrine si ce mot n'évoquait pas quelque chose de trop rigide,à la technique journalistique pour la rendre vivante et sensible,et à l'homme politique qui pouvait alors l'incarner. C'est la combinaison des trois, la multiplication de chacun des facteurs par les deux autres qui a eu un caractère original. Le tout dans l'indépendance et l’irrévérence. L'irrévérence étant inséparable de l'indépendance,puisqu'elle marque la liberté de l'esprit. C'est la plus rare. La plus rare,croyez moi, et la plus difficile à maintenir tant elle effraie.Combien de gens ne vivent bien que derrière des barreaux, d’où ils peuvent crier "Liberté ! liberté !".
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