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EAN : 9782490698868
152 pages
Nouriturfu (01/03/2024)
5/5   1 notes
Résumé :
Quels vins boirons-nous demain ? Comment et à partir de quoi seront-ils élaborés ? Comment coller au goût de l'époque tout en répondant aux problématiques sociales, sociétales et environnementales qui nous concernent toutes et tous ?Ouvrir une bouteille de vin, c’est s'ouvrir à mille mondes. Au cours des années, notre goût évolue et il faut en accepter la part de subjectivité. On ne navigue pas non plus en terrain neutre ; il arrive qu'on cherche à boire des vins qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
« En vérité, si l'on boit du vin ou des boissons alcoolisées, c'est pour l'ivresse. Cette ambivalence entre le poison et le plaisir est en soi très révélatrice de la nature humaine. » (p. 8) L'humain aime boire, c'est avéré, mais pourquoi ? C'est quoi, aimer le vin ? Avec des explications limpides et des sources scientifiques solides, l'autrice démontre comment le sens du goût n'est pas que physiologique : il est aussi culturel, social, environnemental et hautement politique. En outre, avoir le goût est une chose : en parler en est une autre. Comme elle l'a déjà brillamment fait dans son Manifeste pour un vin inclusif, Sandrine Goeyvaerts étudie le langage et les mots du vin. Quel vocabulaire convient si l'on veut s'affranchir d'un référentiel occidentalocentré, plus ou moins néocolonialiste et largement sexiste ? « le goût est affaire d'émotions, c'est à ce registre qu'il faudrait s'adresser. » (p. 68) Quand on sait que le monde du vin est encore très largement tenu par les hommes, on ne peut que soupirer... Parce que bon, not all men, OK, mais les émotions et les mecs, c'est pas toujours facile-facile...

« Je cherche à boire non seulement des vins à mon goût, mais qui correspondent aussi à un ensemble de valeurs écologiques, politiques et morales. » (p. 126) Je partage complètement ce positionnement : si mon plaisir entache le vivant et des droits et libertés humaines, alors il est condamnable. Il est urgent de repenser le modèle de production vinicole : faire moins, faire mieux, faire différent. Il faut oser s'affranchir du poids d'un passé finalement très récent qui a dicté des normes étriquées et le fameux bon goût pour se tourner vers des produits plus naturels, plus accessibles. Cela nécessite évidemment que chacun s'interroge sur sa consommation de vin et, plus largement, d'alcool. « On peut boire par goût, mais il ne faudrait jamais boire par nécessité ou obligation. Je crois que l'on peut réfléchir à créer moins d'occasions de boire et plus de moments où déguster en conscience des produits artisanaux qui ont du goût, avec ou sans alcool. » (p. 150 & 151)

Tout le monde peut comprendre le raisonnement passionnant de l'autrice, même les hommes, promis. Vous trouvez que j'insiste lourdement sur l'inaptitude masculine ? C'est pas moi qui ai commencé, c'est Sandrine ! Son humour misandre est un délice parce qu'il fait mouche à chaque fois et qu'il est tout à fait pertinent. Je retiens aussi son humour belge qui griffe gentiment la supériorité autoproclamée française quand il est affaire de vin. Enfin, il y a quelque chose que j'aime par-dessus tout quand je lis, c'est apprendre de nouveaux mots. Sandrine Goeyvaerts ajoute donc à mon répertoire le terme « blouge » et j'ai follement envie de goûter la boisson qu'il désigne.

Je vous recommande sans modération ce bouquin foutrement bien fait ! L'autrice connaît son sujet et elle en parle avec passion.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« On peut boire par goût, mais il ne faudrait jamais boire par nécessité ou obligation. Je crois que l’on peut réfléchir à créer moins d’occasions de boire et plus de moments où déguster en conscience des produits artisanaux qui ont du goût, avec ou sans alcool. » (p. 150 & 151)
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« Notre cerveau ne fait pas que traiter des données brutes, il les interprète. Pourtant, nous n’avons de cesse de vouloir cadrer les dégustations, notamment en établissant des hiérarchies et des formes d’esthétiques. » (p. 42)
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« En vérité, si l’on boit du vin ou des boissons alcoolisées, c’est pour l’ivresse. Cette ambivalence entre le poison et le plaisir est en soi très révélatrice de la nature humaine. » (p. 8)
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« Je cherche à boire non seulement des vins à mon goût, mais qui correspondent aussi à un ensemble de valeurs écologiques, politiques et morales. » (p. 126)
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« Le langage n’est pas la seule dimension du vin marquée par la colonisation, il est en juste l’un des aspects facilement observables. » (p. 67)
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Videos de Sandrine Goeyvaerts (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sandrine Goeyvaerts
Présentation du "Manifeste pour un vin inclusif" par son autrice, Sandrine Goeyvaerts.
4e de couverture : « Si vous attendez de ce livre un petit bouquin distrayant, passez votre chemin (non revenez, on va rire un peu quand même). Attention, ça va piquer : le monde du vin est largement sexiste, classiste, raciste, LGBTphobe et validiste. La bonne nouvelle c’est qu’on peut tenter de comprendre ce qui nourrit ces inégalités pour y remédier. Avec l’éclairage de linguistes, sociologues, anthropologues, mais aussi les témoignages de professionnel·les ou d'amatrices et amateurs de vin, j'ai exploré son langage, démêlé l’écheveau complexe et souvent tordu que constitue le vocabulaire du vin, décortiqué tout ce qui coince : misogynie, invisibilisation, harcèlement, plafond de verre, manque de légitimité... Les obstacles sont nombreux. Dans ce manifeste, je propose donc d’autres façons de s’exprimer un verre à la main, plus respectueuses de la diversité du mondovino. Parce que la langue est un outil d’émancipation et qu'on a tout à gagner à redonner du sens aux mots partage et convivialité. »
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