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je viens de découvrir ce livre absolument extraordinaire, une drôlerie, un style moderne, une précision dans la description ... je veux maintenant lire d'autres oeuvres de Gogol !
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C'est Pouchkine qui insuffla l'idée des Ames mortes à Gogol, et Gogol va y travailler avec acharnement.
Gogol est vraiment « génial » il a écrit là, une critique savoureuse et drôle de la société russe. Cette oeuvre il n'a pas cessé de la remanier toute sa vie, 17 ans de travail et jamais satisfait, il a brulée la deuxième partie puis réécrite mais jamais terminée.
Tchitchikov « un noble de troisième main », un personnage quelconque un petit escroc va arpenter la campagne russe à la recherche « d'âmes mortes », des serfs décédés mais considérés vivants par l'administration. Car, le nombre d'âmes déterminait la valeur de la terre.
Ce récit est une épopée vivante et très détaillée, dans ce commerce ubuesque Gogol sonde l'âme humaine avec beaucoup de réalisme, et, un humour amer et grinçant, ses portraits satiriques sont cocasses et finalement pour certains terriblement contemporains. Tel celui de la veuve méfiante, craintive et suspicieuse, qui, après maintes hésitations tombe finalement dans le piège de l'escroc.
Gogol a aussi le génie d'interpeller constamment le lecteur et de créer ainsi une belle connivence.
La lecture de cette grande oeuvre malheureusement inachevée est vraiment jubilatoire ! Et Gogol a écrit : « Ma dernière oeuvre c'est l'histoire de ma propre âme »
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J'ai lu ce grand classique au début du mois de février. Il s'agissait du roman de la book-jar du mois.

Ce fut ma découverte de l'auteur. Je dois dire que je n'avais aucune idée à quoi m'attendre…aussi bien niveau style que contenu. le titre était assez intriguant, j'avais hâte de voir où l'auteur voulait en venir.

J'ai été assez surprise par le style. Je ne sais pas trop pourquoi, je m'attendais à un style plus proche de Tolstoï, de même pour l'ambiance. Et ce n'est pas ça du tout!
Le style était fluide et agréable, sans être lourd et classique. C'était bien plus simple à lire que prévu.

Il s'agissait apparemment d'un fait divers à l'époque. C'est l'auteur Pouchkine qui a donné l'idée à Gogol de l'exploiter pour en faire un roman. L'écriture de ce livre sera très long (environ 17 ans…donc vraiment très long!), où Gogol changera d'avis sur le message qu'il souhaite faire passer. Il ne l'achèvera d'ailleurs pas, la seconde partie ne nous est parvenue que sous forme de deux fragments incomplets.

Mon exemplaire est donc composé de ses deux parties et de deux préfaces, qui expliquent les différents contextes au moment de la publication.

Son idée première est d'en faire un récit très comique : On commence donc par le récit des mésaventures d'un petit escroc, avec en arrière-fond une critique de la médiocrité du genre humain, que cela soit des propriétaires ou des fonctionnaires.

Cela avait d'ailleurs fait scandale au moment de la sortie de la première partie, les lecteurs y ayant vu une grande critique sociale de leurs moeurs, en passant du servage à la corruption énorme parmi l'administration. Gogol était assez mécontent, puisqu'il ne voulait pas en faire un roman politique, mais comique.

Il y a donc énormément de thèmes : la grande paresse de la noblesse, qui laisse végéter ou détruit son héritage, la grande pauvreté et la bêtise des paysans, les grandes magouilles des fonctionnaires pour se faire plus d'argent et la logique des impôts qui forcent les propriétaires à payer une taxe sur les morts.
Il y a donc de quoi faire!

J'aime beaucoup le titre, très sobre et vraiment parfait.
Pour comprendre de quoi il s'agit, il faut savoir qu'en Russie, on disait « âmes » pour tous les paysans masculins. Pour connaitre la valeur d'une propriété, il fallait connaitre le nombre de paysans hommes (les âmes donc) qu'elle contenait et c'est ainsi qu'on calculait l'impôt foncier que devait le propriétaire.
Mais le problème était que les recensements n'avaient lieu que tous les 5 ans. Alors quand des paysans mourraient, ils figuraient toujours vivants dans les registres de l'Etat jusqu'au prochain recensement. Les propriétaires payaient donc un impôt sur des âmes mortes, parfois pendant plusieurs années.
De quoi être assez furieux…

Le héros, du nom de Tchitchikov a donc l'idée d'une arnaque au crédit foncier en achetant les âmes mortes aux propriétaires pour les revendre comme étant vivants à l'Etat.

J'ai trouvé cette première partie très agréable : en effet, on voit bien le comique de situation. Toute la ville adore cet homme uniquement parce qu'il est poli et flatteur et bien de sa personne, alors qu'elle ne sait rien de lui.
Ils ont tous des défauts comiques bien apparents : la luxure, la paresse, la gourmandise, la bêtise…Gogol a vraiment réussi à décrire des personnages haut en couleur, plein de contradictions.

Tchitchikov lui, tente donc d'acheter autant de morts qui possible. Son plan n'a pas l'air vraiment au point, il cafouille un peu. Je l'ai trouvé finalement assez attachant avec ses idées un peu farfelues et ses deux domestiques. Je n'avais pas envie qu'il lui arrive des soucis en fait!

Comme je l'ai dit plus haut, la deuxième partie est inachevée : elle n'est composée que de deux fragments. On y retrouve Tchitchikov qui parcourt une autre province avec toujours son idée d'acheter ses morts. Mais dans cette partie, il est plus actif, il ne reste pas seulement en retrait de la ville pour acheter ses âmes, on le voit interagir avec les affaires de ses hôtes.

On voit très clairement dans ces quelques fragments que Gogol a changé d'idée sur le message de son roman. Alors que la première partie est comique dans la dénonciation des moeurs, ici, on est dans une remise en question. Tchitchikov rencontre des hommes bons (voir trop bons) et sages, qui essayent de le changer et de l'amener dans sur la bonne voie.

Cette partie est toute aussi intéressante, bien que partielle, même si les personnages font moins réels…trop de perfection, c'est nuisible! On voit que Tchitchikov est fatigué de courir partout, d'essayer de gagner à tout prix de l'argent et qu'il aimerait bien se poser et vivre tranquillement. Mais il en semble incapable.

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Ce fut donc une lecture agréable, une jolie surprise. Je suis contente d'avoir osé lire ce roman et d'avoir découvert cet auteur. Je ne sais pas si je peux vous le conseiller ( c'est toujours compliqué de conseiller un grand classique) mais je peux vous dire que le style était moins compliqué que je ne pensais et le récit intéressant avec des personnages haut en couleur.
Une belle lecture donc!
Lien : https://writeifyouplease.wor..
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Pour aborder ce très grand classique du patrimoine littéraire russe, je disposais de deux traductions : celle de 1859 d'Ernest Charrière et celle de 2009 de Marc Séménoff (pour Garnier Flammarion). Entre les deux, plus de 300 pages de différence ! Intriguée, j'ai commencé par lire successivement un chapitre de l'une et un chapitre de l'autre. Constat : je ne pensais pas avoir un jour des reproches à adresser à Garnier Flammarion mais c'est un fait, leur traduction des "Âmes mortes" est si terriblement appauvrie, synthétisée et tronquée que j'en ai été choquée. Dès lors, mon parti a été vite pris et je me suis concentrée sur l'édition contemporaine de Gogol.

Pavel Ivanovitch Tchitchikof est un petit escroc, ancien fonctionnaire qui sillonne les contrées provinciales russes pour faire l'acquisition "d'âmes mortes". Avant l'abolition du servage en Russie, une âme désignait un serf mâle et les barines (nobles propriétaires fonciers) payaient l'impôt à l'Empereur sur le nombre d'âmes de leurs domaines. Notre héros Tchitchikof entreprend une tournée des propriétés pour racheter les âmes mortes, c'est-à-dire les moujiks morts entre deux recensements administratifs (qui survenaient environ tous les cinq ans) mais encore inscrits dans les rôles, ceci dans le but secret et obscur de s'enrichir illégalement.

A travers les pérégrinations - ou peut parler d'odyssée ! - de Tchitchikof, c'est un grand tableau social et moral de la Russie de l'époque qui se dresse verste après verste devant le lecteur qui se retrouve plongé jusqu'au cou dans un contexte unique, un voyage dans le temps époustouflant qui, s'il souffre de vraies longueurs, n'en brille pas moins par le génie de son auteur dont l'humour et le don pour la caricature servent à merveille ce qu'il définit lui-même comme un grand poème épique, masquant une très réelle satire sociale et politique.

Difficile de faire bref quand on aborde un tel roman, dont le thème fut inspiré à Gogol par le grand Pouchkine et dont le corps fut livré sans merci aux censeurs. Dans cette oeuvre colossale - dont le second tome fut publié à titre posthume -, le propos de Gogol est de présenter non pas une âme morte mais au contraire une âme bien vivante, celle de la Russie éternelle. Pour avoir voyagé en Russie et y compter plusieurs amis, en ville ou à la campagne, j'ai été frappée tout au long de ma lecture par l'actualité de l'argument et par la justesse des portraits qui sont faits des différents types sociaux qui composent le peuple russe et font l'identité de ce qu'on nomme avec romantisme "l'âme russe".

D'état d'escroc, Tchitchikof va finalement, par ruse et procédés illégaux, se hisser jusqu'aux fonctions les plus élevées et terminera sa carrière en qualité de maréchal de gouvernement - c'est-à-dire maréchal de la noblesse de son district. A ses yeux, la fin justifie les moyens et Gogol le conforte dans cette vue, son dessein d'auteur étant de montrer plus que de dénoncer la corruption éhontée de l'administration, la crasse et l'ignorance de la paysannerie et l'oisiveté des nobles et des nantis.

"Politique, diplomatie, administration intérieure, justice, hommes, choses, défauts, préjugés, vices, abus nombreux, variés, universels, il acceptait, il protégeait, il adorait tout, tout ce qui était en Russie, tout ce qui était russe, parce que c'était russe, parce que cela existait au profit de la noblesse dans son pays, parce que, à travers tout cela, le Russe habile, en dirigeant bien la barque de ses convoitises, pouvait, même sans talents particuliers, sans génie, sans services illustres, arriver à la noblesse, à la fortune, aux honneurs, et rêver même les plus grandes dignités ; et que les vices, les torts, les crimes, les anomalies et les fréquentes contradictions d'un état de choses où tout le monde croit au mal et personne à la loi, avaient à ses yeux leurs bons côtés pour les ambitieux, et, en tout cas, le droit de prescription. Que trente millions de familles, serfs et bourgeois, restassent immolées aux jouissances douteuses, à l'existence de luxe barbare et de fantaisies insensées souvent sauvages, de trois cent mille satrapes, appuyés sur un million de hobereaux corrompus et flanqués de trois ou quatre mille nababs juifs, grecs ou mongols, il n'y voyait pas d'inconvénient pour la patrie." (Chant XX)

Les Russes adorent "Les âmes mortes" malgré tout ce que l'oeuvre dénonce de leur état d'esprit et de leurs manières ; et il n'y a pas à s'étonner de cet engouement car le paradoxe est viscéralement au coeur de "l'âme russe". Avec "Les âmes mortes", on peut dire que si Gogol doit beaucoup à Pouchkine, la Russie doit beaucoup à Gogol.


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Si tant bien portraiturés qu'aussitôt je m'encanaille à les fréquenter, les personnages des Âmes mortes qui rejaillissent sous la plume de l'auteur, puis sous le trait accentué de Marc Chagall, (édition du Cherche Midi) lequel force à souhait, la rondeur, des figures aux caractères, ou brossant le crin de quelque animal. Comme il est plaisant de s'en aller fureter et d'antres se repaître, entre les pages illustrées jalonnant la campagne russophone de Nikolaï Gogol. Chacun reflétant un unique aspect, le très bon Appatov, la mièvre dame Kassolette, ce bandit de Nasov, l'ours grosse pogne Kabotievitch et sa longiligne Théodulie, ainsi que le rustre et avare Pluchkine. Et en avant la troïka : « Allez, mes gaillards » dit Sélifane le cocher, ici, tout vit, du bai, du truité et de l'alezan, l'animal n'est pas en reste, qui des chevaux aux gens de peu ou l'inverse, il n'y a pas d'avant après.
―La clochette sonne à tout va, mélodieuse, l'air déchiré gronde et se fait tempête, tout, tout ce qui est au monde défile vers l'arrière, cependant que, lui jetant des regards obliques, États et nations se rangent pour lui livrer passage…
Ainsi s'achemine une histoire qui n'a pas de fin, telle est la consonance du poème de Gogol qui perdure dans le temps tandis que s'élèvent les âmes et se figent les desseins dans l'imaginaire destination d'un Tchitchikov volant.
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Un début somptueux mais une terrible frustration au final !
En effet la première partie est tout à fait remarquable. On sent un Gogol, un auteur inconnu pour moi jusqu'à ce jour, appliqué et ironique. Quelle écriture ! Quelle finesse dans les descriptions, dans les dialogues et dans l'humour ! Autant dire que j'ai vraiment été emporté par l'écriture de l'auteur plutôt que l'histoire qui me rend un peu confus. Un escroc, Tchitchikov achète des âmes mortes aux grands propriétaires de domaines à une époque où l'économie provenait du travail des serfs, très nombreux à cette époque. Et oui, tandis que la France a arrêté le servage au Moyen-Âge, les russes ont quant à eux développé cela au XVIII-XIX siècle. Bref le dénouement était proche, mes sens étaient tout excités à l'idée de connaître le sort de notre ami, je lis la dernière page de la première partie.
La deuxième partie a mal débuté avec une préface assez étrange où l'auteur demande à chacun de lui prévenir des erreurs très nombreuses de son poème. Je continue donc l'histoire est là chamboulement de mon esprit, je me rends compte que ce n'est plus pareil, on ne ressent plus la même fluidité dans le récit, plus la finesse d'écriture. Non on ressent un auteur en pleine tourmente où se confond des idées croyantes mais également des idées rudes contre le tsarisme. de plus certaines parties sont manquantes et le récit est inachevé.
Je termine le livre, je le referme et je pousse un long soupir. Mais très bonne nouvelle, pleins de récits de cet auteur, par son écriture, qui m'a envoûté sont encore à lire.
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L'un des livres qui a marqué mon adolescence. "Les âmes mortes" est le livre qui m'a fait découvrir et aimer la littérature russe. le génie comique de Gogol n'a rien à envier à celui de Jonathan Swift. Cruel mais si juste !
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Les "âmes" dans la Russie féodale du XIXème siècle, ce sont les serfs mâles ; un propriétaire terrien possédait un certain nombre de serfs donc d'âmes au moment du recensement et il payait un impôt en fonction de ce nombre ; mais entre deux comptages souvent espacés de nombreuses années, des serfs mourraient et le propriétaire continuait de payer la taxe, la capitation, pour eux, comme s'ils étaient encore vivants.
Ce sujet c'est Pouchkine qui l'a confié à Gogol, persuadé que celui-ci saurait le faire fructifier : l'idée était d'écrire les aventures, heurs et malheurs d'un personnage peu scrupuleux, Tchitchikov, qui veut acheter à des propriétaires des "âmes mortes", donc des noms de serfs morts depuis le dernier recensement. Il pourra ainsi s'enrichir car il peut acheter un peu de terre, y placer ses serfs fictifs et obtenir de l'argent en hypothéquant le tout.
Tout se passe à peu près bien selon ses projets, Tchitchikov arrive dans la ville de N..., et se lie d'amitié avec tout ce que la ville compte de notables ; il achète alors ses âmes mortes sans révéler ce qu'il va en faire jusqu'à ce qu'à une réception un des propriétaires, ivre, parle de cet achat d'âmes mortes et Tchitchikov est alors regardé avec suspicion, c'est le début de sa chute ; les hommes, censés être le sexe intelligent, se conduisent sottement, les femmes ne sont bonnes qu'à faire circuler des rumeurs sans vraiment de fondement et tous n'ont aucun bon sens, c'est ce que décrit Gogol avec beaucoup de malice.

Alors pourquoi lire - ou relire - l'écrivain russe du XIXème siècle, Nicolas Gogol ?

Parce que ce qu'il écrit est très intéressant, c'est une peinture précise de la société russe des années 1820 et une étude de caractères humains universelle et intemporelle :
Quand il s'adresse à une vieille femme rétive à son projet, Nastassia Pétrovna Korobotchka, l'auteur en profite pour faire cet aparté : "des gens fort respectables, des hommes d'Etat se conduisent tout comme Mme Korobotchka. Se sont-ils mis quelque chose en tête, impossible de les en faire démordre ! Vous avez beau accumuler les arguments, tous clairs comme le jour, ils y opposent la résistance obstinée d'un mur qui renvoie une balle de caoutchouc." (p 71)
Un peu plus loin, Tchitchikov est en compagnie d'autres propriétaires : "Le blond appartenait à la catégorie des pseudovolontaires. A peine ouvrez-vous la bouche que les gens de cette sorte sont prêts à discuter ; vous ne croiriez jamais qu'ils puissent admettre une idée contraire aux leurs, traiter un sot d'homme d'esprit, emboîter le pas à qui que ce soit ; mais finalement, ils admettent ce qu'ils ont repoussé, traitent un sot d'homme d'esprit, emboîtent le pas au premier venu, en un mot taillent bien, mais cousent mal." (p 89)

Parce que c'est vraiment drôle : on ne peut tout citer mais l'écriture est toujours teintée d'humour : il y a des pages très amusantes dans lesquelles on voit Tchitchikov marchander âprement ses morts avec le propriétaire terrien Sobakévitch ; les moujiks dont Tchitchikov fait la liste ont souvent des surnoms amusants : Piotr Savéliev Mets-les-pieds-dans-le-plat, ou Grigori Va-toujours-et-tu-n'arriveras-pas par exemple ...

Et parce que régulièrement l'auteur prend son lecteur à témoin, il interrompt son récit pour dire ce qu'il pense à celui qui le lit ; cela fait des pauses dans un texte assez dense et permet à Gogol de s'assurer que son lecteur est bien de son côté, une façon de se "le mettre dans la poche".

Enfin plein d'autres "trouvailles" peuvent être faites dans ce texte qui est un grand classique russe, à lire ou à relire avec beaucoup de plaisir !
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Tout écrivain porte en lui un livre essentiel , l 'oeuvre où il doit "tout dire ". du jour où il l 'a entrevu , où il a commencé à en prendre conscience ,se pensée ,sa vision du monde et la conception de sa propre vie gravitent autour de ce pôle ; l 'oeuvre devient le symbole de
l'homme , son message .
"Les Ames Mortes "est l 'oeuvre majeure de Gogol ( avec un autre livre :Le Manteau
de quoi s 'agit-il dans "Les Ames Mortes " ? IL s 'agit d un 'escroc ,Pavel Ivanovitch TCHITCHIKOF .Ce dernier a une extraordinaire idée pour faire fortune : il va
racheter des âmes mortes .
Dans l 'ancienne Russie ,les paysans ( les âmes mortes ,comme l 'on disait étaient considérées comme une valeur mobilière : on les vendait ,on les achetait ,et le propriétaire payait un impôt par tête de serf mâle et adulte . le recensement avait
tous les dix ans ,si bien qu 'entre temps il continuait de payer l 'impôt sur tous les serfs décédés de sa propriété .L'idée géniale et magistrale de TCHITCHICOF consistait à racheter en bonne et due forme les âmes mortes depuis le dernier recensement : le propriétaire serait bien heureux de céder un bien fictif et de se libérer d 'un impôt réel et tout le monde y trouvera son compte : rien d 'illégal dans
cette transaction ; et lorsque l 'acquéreur possèderait quelques milliers de serfs , il portait ses contrats à une banque de Moscou ou de St-Pétersbourg et emprunterait sur ces titres une forte somme .IL serait riche et en état d 'acheter des paysans de chair et d 'os !
En conclusion ce livre de Gogol est une satire de la médiocrité humaine et une critique virulente et impitoyable de la Russie tsariste .
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Je m'attendais à une oeuvre triste le titre m'a induite en erreur. J'ai été très agréablement surprise, j'ai découvert une oeuvre très drôle, de cet humour, comme dit une babéliote, fait de férocité et de tendresse, où Gogol n'est pas tendre avec ses contemporains. Je suis restée sur ma faim parce que Gogol nous offre une première partie exceptionnelle et s'est laissé aveuglé par son obsession de vouloir écrire un chef d'oeuvre et n'a jamais réussi à en écrire la fin ( écrite et détruite plusieurs fois). La deuxième partie d'après ce que j'ai compris a été compilée après sa mort et c'est ce qui explique les nombreuses lacunes. Comme on dit le mieux est l'ennemi du bien.
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