Si une balle vous frappe, si un sabre vous écorche la tête ou quelque autre endroit, n'y faites pas grande attention ; jetez une charge de poudre dans un verre d'eau-de-vie, avalez cela d'un trait et tout passera. Vous n'aurez pas même de fièvre. Et si la blessure n'est pas trop profonde, mettez-y tout bonnement de la terre, après l'avoir humectée de salive sur la main.
Parmi tous ces Cosaques, il s'en trouvait un qui criait et qui dansait avec le plus de fougue. Sa touffe de cheveux volait à tous vents, sa large poitrine était découverte, mais il avait passé dans les bras sa pelisse d'hiver, et la sueur ruisselait sur son visage.
- Mais ôte donc ta pelisse, lui dit enfin Tarass ; vois comme il fait chaud.
- C'est impossible, lui cria le Zaporogue.
- Pourquoi?
- C'est impossible, je connais mon caractère ; tout ce que j'ôte passe au cabaret.
Le gaillard n'avait déjà plus de bonnet, plus de ceinture, plus de mouchoir brodé ; tout cela était allé où il avait dit.
Le vieux Tarass pensait à son passé ; cette belle jeunesse que le Cosaque
surtout regrette , car il voudrait toujours être agile et fort pour sa vie
d' aventures .
Eh bien seigneurs, lança Taras aux quartiers restants.Y a-t-il encore de la poudre dans les poudrières ? Les sabres ne sont-ils pas émoussés ? La force cosaque ne s'est-elle pas usée ? Les cosaques n'ont-ils pas fléchi ?
- Non, Père, la poudre ne manque pas ! Les sabres sont encore bons ; la force cosaque ne s'est pas usée ; les Cosaques n'ont pas encore fléchi !
Tarass se souvint que le coeur d'Andry avait toujours été accessible aux séductions des femmes, et, dans sa désolation, il se mit à maudire la polonaise qui avait perdu son fils, à jurer qu'il en tirerait vengeance.
L 'avenir est inconnue ; il se tient devant l'homme, semblable à l'épais brouillard d'automne qui s’élève des marais. Les oiseaux le traversent éperdument, sans se reconnaître, la colombe sans voir l'épervier, l'épervier sans voir la colombe, et pas un d'eux ne sait s'il est prés ou loin de sa fin
Si une balle vous frappe, si un sabre vous écorche la tête ou quelque autre endroit, n’y faites pas grande attention ; jetez une charge de poudre dans un verre d’eau-de-vie, avalez cela d’un trait, et tout passera.
Prononcer des paroles de réprimande, après tout, cela n’a rien de bien sorcier : il faut beaucoup plus de sagesse pour trouver des paroles qui, loin d’insulter au malheur d’autrui, lui apportent du réconfort et lui rendent courage, comme l’éperon rend courage au coursier qui s’est rafraîchi à l’abreuvoir.
Un jeune homme ne peut avoir l'opinion d'un vieillard, car il voit les mêmes choses avec d'autres yeux.