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Recueil de nouvelles paru en 1991
Dans ce recueil d'une quinzaines de nouvelles, les points de vues sont tous très différents avec cependant certains leitmotivs : la pauvreté en Afrique du Sud tout d'abord (principalement des noirs même si les blancs ne roulent pas sur l'or) ; la prison a également une place importante : de nombreux amis de narrateurs y font un séjour plus ou moins long…

Toutes ces nouvelles ont une grande force, écrites le plus souvent à la première personne, celle ci étant parfois un homme, parfois une femme, parfois un enfant….

Voici quelques résumés des nouvelles les plus marquantes :

Saute : Cette nouvelle met en scène, un homme blanc, seul dans un hôtel désaffecté, en Afrique du sud. Dans sa confession, il repasse le fil de sa vie : de petit garçon blanc privilégié pendant l'apartheid à celle de mercenaire…puis de témoin protégé ? Contre qui ? Pourquoi ? Comment est il arrivé là ? Toutes les réponses ne sont pas présentes mais ce texte a une grande force d'évocation : solitude ou suicide ?

Il était une fois : Cette nouvelle, sous forme de conte, décrit comment un couple et leur petit garçon vivent dans l'insécurité grandissante. Seront ils à l'abri en accumulant alarmes, portails, murs…. ?

Le safari de votre vie : La narratrice a 10 ans et raconte sa traversée (avec sa grand mère, son grand-père et ses deux frères) du parc Krueger. Cette famille fuit la guerre et la famine.

Mon père quitte son pays : Celui ci quittera l'Europe (de l'est) pour l'Afrique du Sud à 13 ans ( la date n'est pas citée). Il ne reverra jamais ses parents, et deviendra un blanc pauvre, au milieu de noirs encore plus pauvres….le début de la haine…

Parmi les autres nouvelles, l'histoire d'une jeune fille (anglaise ?) qui tombe amoureuse d'un terroriste (sans savoir qui il est) est effrayante ; celle d'un afrikaner qui tue par mégarde un jeune boy, a une chute surprenante.

Les personnages sont presque tous originaires d'Afrique du sud, sauf un suédois marié à une jeune femme noire. La famille de celle-ci (sa mère, sa soeur et son frère) a été arrêtée (pas de contact possible, l'arrestation a eu lieu pour « des actions politiques » )

Enfin la dernière nouvelle amnistie clôt ce recueil sur une note que j'espère optimiste …

Des nouvelles avec une écriture percutante et sans concession…
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J'ai découvert Nadine Gordimer il y a bien longtemps, grâce à un article dans Courrier International, je crois, et j'ai aimé chacun des romans que j'ai lus d'elle, même s'ils sont encore peu nombreux. Cette fois, je découvre ses nouvelles. Les trois ou quatre premières sont très dures, beaucoup plus dures que ce à quoi je m'attendais de la part de cette autrice, elles me sont restées sur l'estomac au sens propre du terme. J'ai vraiment eu du mal à les digérer, mais elles disent ce qu'elles ont à dire, et elles le disent avec une force qui n'épargne pas le lecteur, un peu qui si la réalité nous sautait à la gorge, sans le filtre habituel et rassurant que les pages de papier mettent entre le lecteur confortablement installé dans son nid douillet et la sombre vérité de ce que l'auteur décrit.
Si les nouvelles suivantes ont été plus faciles à lire, c'est un patchwork désespéré que Nadine Gordimer tisse avec les nouvelles de ce livre. L'image qui apparaît peu à peu n'est pas seulement celle d'un pays divisé, et ce malgré la fin de l'apartheid, c'est celle d'un pays où l'on ne se comprend pas. Les Blancs ne comprennent pas les Noirs, les Noirs ne comprennent pas les Blancs, les nouveaux migrants ne comprennent pas le pays, le pays ne comprend pas ces nouveaux arrivants, les pauvres et les riches ne se comprennent pas, et ce au-delà de la question de la couleur. Non, personne ne comprend l'autre, d'où il vient, les stigmates qu'il porte, les blessures non refermées, l'irrationalité apparente de ses réactions. Même au sein d'un couple, l'incompréhension règne, alors qu'attendre au sein d'un peuple.
Je n'aime pas trop la photo de la couverture de mon édition, avec le sourire factice de ces deux mannequins, mais peut-être que c'est une bonne représentation de l'Afrique du Sud post-apartheid, des personnes ni toutes blanches ni toutes noires (probablement autant physiquement qu'intérieurement), avec un sourire de façade, mais un profond désarroi en-dedans. Voilà donc un très bon opus de cette grande autrice d'Afrique du Sud, qui a vu son pays évoluer, sortir de ce régime que l'on croyait porteur de tous les maux, mais dont la disparition n'a finalement pas résolu grand-chose. Nadime Gordimer a été au chevet de son pays gangrené par l'apartheid, puis elle a contemplé les espoirs d'une nation réunifiée s'effilocher peu à peu à l'épreuve du quotidien. Ce livre est poignant, il témoigne des désillusions de l'après d'un combat homérique enfin gagné. Il fait mal au coeur et à l'âme. Il n'apporte pas de solution, il ne juge pas, il constate et l'on constate avec lui, et l'on pense à ce titre d'Alan Paton, [Pleure, ô pays bien-aimé] car l'apartheid est du passé, mais l'Afrique du Sud n'a pas fini de pleurer.
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Première rencontre littéraire avec l'Afrique su Sud, et l'une des rares femmes ayant reçu le prix Nobel au XXème siècle. Pour cela les nouvelles constitue une approche assez "facile" qui permet de donner un premier aperçu de l'écriture et des thématiques qui préoccupent l'auteure.

Ce receuil publié avant l'élection de Nelson Mandela et avant la fin de l'apatheid, ces moments capturés par Nadine Gordimer mettent en scène des Blancs et des Noirs, où ils se rencontrent ou non, s'affrontent ou manquent de se comprendre.
Certaines nouvelles comme la dernière sont très touchantes ou font preuve d'une grande compassion pour les souffrances humaines et dénoncent un système injuste qui veut séparer les individus pour faire croire à une partie d'entre eux qu'ils sont dans une tour d'ivoire... en carton-pâte ! et que celle-ci peut se refermer dangereusement sur eux mêmes. D'ailleurs, plusieurs des personnages sont politiquement engagés contre ce système que l'auteure dénonce. Pas étonnant que le régime ait censuré ses oeuvres !

Bien sûr, on n'échappe pas au probléme inhérent au receuil de nouvelles, à savoir que la qualité des nouvelles est assez inégale, mais la qualité qu'on trouve dans "les bonnes" m'a donné envie de découvrir l'oeuvre romanesque de Nadine Gordimer.


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Le safari de votre vie est un recueil de nouvelles, certaines ne m'ont pas du tout emballé, trop de distance par rapport aux personnages mis en scène ou par rapport aux faits.

Car Nadine Gordimer s'inspire des avènements de son pays, de l'ambiance, bien que cela peut être triste, violent, ça ne m'a pas touché.

La seule que je retiendrai est « Il était une fois », sorte de parabole sur les gated communities et le tout sécuritaire sous la forme d'un conte au dénouement violent, qui permet de se rendre compte que la sécurité à tout prix peut avoir un prix.

C'est un ensemble inégal alors que j'avais apprécié de lire Un caprice de la nature.
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