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Claude Wauthier (Traducteur)Fabienne Teisseire (Traducteur)
EAN : 9782264029133
308 pages
10-18 (16/11/2000)
3.74/5   21 notes
Résumé :
Vendredi noir : Claudia et Harald Lindgard, respectivement médecin et dirigeant d'une grande compagnie d'assurances, apprennent que Duncan, leur fils unique, vient d'être arrêté pour meurtre.

Très vite, ils doivent se rendre à l'évidence : celui-ci a bel et bien assassiné Carl Jespersen, son ancien amant, qu'il a surpris dans les bras de Natalie James, sa petite amie névrosée.

À compter de ce jour, leur vie s'arrête, et tous les petit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Dès les premières pages nous savons que Duncan , le fils d' Harald et Claudia Lindgard est coupable , c'est bien lui qui a tué son colocataire Carl .
Il a commis ce crime avec l'arme qu'ils gardaient chez eux pour se protéger et c'est bien cela le paradoxe .
Duncan est un jeune homme d'une famille aisée blanche , le fils unique d' Harald et de Claudia et il a choisi pour le défendre un avocat noir , noir peut-être mais un des meilleurs avocat de sa génération .
Les parents Harald et Claudia vont voir leurs certitudes voler en éclats , ils vont se rendre compte que leur fils représente une énigme pour eux ils ne connaissent quasiment rien de sa vie privée , au nom de la liberté qu'ils lui ont toujours laissée ; alors ils vont essayer d'en apprendre plus sur leur fils , ils vont renouer des liens qui s'étaient distandus pour essayer de comprendre le geste de leur fils ;
Nadine Gordimer est une écrivain célèbre d' Afrique du Sud , elle a écrit de nombreux romans sur l'apartheid puis sur la fin de celui-ci . .
Elle nous livre par l'intermédiaire de ce procès , quelques réflexions tout en finesse sur les relations humaines , les relations amoureuses , les codes sociaux en vigueur en Afrique du Sud , elle ne juge pas , elle nous laisse nous faire notre propre opinion .
A la fois procès pour meurtre et analyse psychologique , les contradictions de l'âme humaine sont décortiquées avec talent .
Hamilton Motsamaï , l'avocat noir va réussir une plaidoirie magistrale , il va réussir à nous démontrer pourquoi le crime a été commis , tous les éléments recueillis au cours du procès ne doivent rien au hasards , au contraire , ils forment un portrait fouillé du coupable .
L'auteur joue sur deux tableaux , un portrait de la société post-apartheid et une analyse époustouflante de justesse de l'âme humaine .
Un livre que je recommande même s'il demande un effort de lecture , je relirai cet auteur .
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Cauchemar de parents.
Imaginez : un homme se présente à votre porte pour annoncer que votre fils vient d'être arrêté pour meurtre…

C'est ce qui arrive ce cadre et sa femme médecin. Incrédules, atterrés, on les suivra à travers les péripéties du procès. Un déroulement lent qui fait bien sentir la détresse de ceux qui vivent cette situation impossible. Un couple qui souffre, tente de comprendre, s'isole, se pose des questions, s'inquiète, se culpabilise et tente de mettre un pied devant l'autre chaque jour.

L'histoire se passe dans le contexte particulier de l'Afrique du Sud, avec la violence dans les rues qui semble reproduire la violence de l'État des années précédentes, comme si la banalisation du crime social rendait celui-ci plus acceptable pour l'individu.

D'autres thèmes ajoutent à la puissance du roman. Dans ce pays post-apartheid, le couple est blanc et le fils est défendu par un avocat noir. L'ouverture d'esprit des parents pourra aussi être ébranlée lorsqu'il sera question d'homosexualité. de plus, c'est le moment où dans le pays se tiennent des discussions autour de l'abolition de la peine de mort, un sujet qui s'aborde différemment quand un proche est concerné.

On ne peut pas dire que c'est une lecture agréable, car les émotions qu'elle touche sont difficiles à supporter. Mais c'est sûrement un roman très intéressant, car le malheur permet d'aller plus loin dans l'exploration de l'âme humaine et de s'interroger sur nos propres valeurs.
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le titre, déjà, est une énigme, qui sera levé au deux tiers du roman : comment une arme, telle un animal, peut-elle être domestique ? Dans cette Afrique du Sud qui sort tout juste de l'Apartheid (nous sommes en 1996), la violence est omniprésente, pas un jour sans qu'un ou plusieurs meurtres ne soient annoncé à la radio. Les deux personnages principaux, Harald et Claudia sont cepandant bien à l'abri de cette violence, dans la résidence ultra-sécurisée dans laquelle leur réussite sociale (il est arrivé à un échelon élevé dans une compagnie d'assurance, elle est médecin) leur a permis de déménager. Sauf que l'impensable se produit : leur fils unique Duncan est arrêté pour meurtre.
L'intrigue qui suit est épurée à l'extrême. Pas de rebondissements tortueux : Duncan reconnaît avoir tué son ami, qui avait une liaison avec sa petite amie, il est emprisonné et attend son jugement, qui aura lieu dans la deuxième partie du roman. Nadine Gordimer se concentre alors sur Harald et Claudia. Ils ne sont plus des conjoints, ils sont un père, une mère dont le fils a ôté la vie à un homme en dépit de l'éducation qu'il a reçue. Leur vie quotidienne devient transparente, pour ne plus se concentrer que sur les visites au parloir et les rendez-vous avec l'avocat.
Harald, fervent croyant, et Claudia, athée, ne vont cesser de s'interroger et d'être interrogés. La situation met cruellement en lumière ce qui les unit toujours et des différences qui ont, pensent-ils un temps, créer des failles dans l'éducation de leur fils, comme si s'attribuer une partie de la culpabilité pouvait le sauver. Nadine Gordimer refuse les clichés : s'ils vivent leur douleur à leur manière, chacun de leur côté, ils ne se déchirent pas. ne se séparent pas, leur attachement sincère et leur années de vie commune leur permettent de comprendre que, si leurs réactions sont différentes, ils n'en regardent pas moins dans la même direction.
Surtout, ils ouvrent les yeux sur leur choix, dans un pays où certains ont pris des risques pour leurs opinions. Oui, ils étaient contre l'Apartheid - en principe, tout bas - mais ils ont appliqué les règles. Ils n'ont pas combattu pour que les inégalités cessent, en dépit de leur foi (Harald) ou de leur certitude sur l'égalité entre les blancs et les noirs (Claudia) mais l'évolution de la société permettra peut-être de sauver leur fils.
Cette évolution passe par un débat contre la peine de mort - Harald analyse avec une lucidité rare le pourquoi de son soudain intérêt pour la question, puisque cette violence faite sur l'homme par l'Etat menace directement leur fils. Elle passe aussi par la découverte que l'homme qu'a tué Duncan était son ancien amant, renforçant ainsi leur sentiment qu'ils ne connaissaient que peu de choses sur la vie de leur fils unique. Elle passe encore par le fait que le meilleur défenseur est un avocat noir, doué, très doué, comme il le démontrera dans son habileté à mener interrogatoires et contre-interrogatoires, comme dans son acharnement à mener à bien sa tâche auprès des parents. Surpris d'abord par certaines stratégies, force leur est de se ranger à son avis.
La seconde partie prend une forme plus classique, si j'ose dire, elle est presque un roman de procès plutôt qu'un procès inclus dans un roman. Duncan a peu la parole, car il n'est pas véritablement le centre du combat. le centre, c'est plutôt Nathalie, la jeune femme qui a tout déclanché, et qui elle non plus n'est pas un personnage conventionnel. Elle aurait pu être entourée d'un aura romanesque (Duncan lui a sauvé la vie), elle est un être bien réel, dont chacun des actes est une protestation contre ce retour forcée à la vie. Elle reprend son destin en main, d'une manière qui pourrait choquer, pourtant je ne peux que ressentir de l'empathie pour cette jeune femme, non parce qu'elle a été en détesse, à un moment antérieur au récit, mais parce qu'elle n'a que faire de se comporter comme on s'attendrait à ce qu'elle se comporte, non par esprit de contradiction, mais parce que ses actes sont en accord avec ce qu'elle ressent.
Lien : http://le.blog.de.sharon.ove..
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Excellent roman psychologique de l'auteur Sud-Africaine Nadine Gordimer, prix Nobel de littérature 1991.

Le roman se déroule en 1996, après la fin de l'Apartheid. Une jeune homme, prénommé Duncan, est accusé de meurtre, et sa défense est confiée à un ténor noir du Barreau, Hamilton MotsamaÏ. le roman s'attache à décrire pas à pas les réactions des parents de Duncan, un couple brillant et sans problème, à partir du moment fatidique de l'accusation. C'est un cataclysme qui s'abat sur eux. Leur fils est-il coupable ou non ? que faut-il faire ? comment se comporter face à lui ? et devant son avocat ? Sont-ils responsables en partie de ce qui a pu arriver ? Leur désarroi est longuement disséqué par l'auteur. Ils agissent comme des somnambules. le travail de l'avocat suit son cours, toutes les ramifications juridiques sont expliquées avec brio par l'auteur, jusqu'à la plaidoirie finale.

C'est vraiment un excellent roman psychologique que j'ai beaucoup apprécié. Les circonstances complexes du meurtre, les moeurs très libres de Duncan et de ses amis, les sentiments des parents, l'arrière-plan juridique et psychologique, la compétence de l'avocat : l'auteur maîtrise admirablement chacune des facettes de son roman, à la plus grande joie du lecteur.

Le titre « L'arme domestique » est la traduction de « The House Gun » et fait référence à l'arme du crime, un pistolet qui appartenait aux amis de Duncan.
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L'auteur dépeint sans artifice, l'Afrique du Sud de l'Apartheid. Elle donne sa vision d'une société ségrégative basée sur l'injuNadine Gordimer dissèque une nature humaine prisonnière d'un monde devenu plus gris que franchement noir ou blanc.
Tout le récit est raconté du point de vue des parents du jeune meurtrier, dont la vie va être bouleversée par ce drame auquel rien ne les préparait. Pour le père profondément croyant se pose un problème de conscience : peut-on continuer à aimer un fils qui a tué ?
Quant à la mère, elle passe en revue l'enfance et l'adolescence de son fils, tentant d'y trouver les prémices de son dysfonctionnement présent tout en s'accusant de ne pas avoir su prévenir le mal à temps.
Cette étude psychologique raffinée et fouillée fait monter notre adrénaline jusqu'à la plaidoirie étourdissante d'Hamilton et le jugement, qu' on lit d'une traite.
A la faveur de ce drame, le couple prend conscience du décalage entre leur vie de blancs cossus, sécurisés et le bouillonnement d'une société multiraciale naissante avec ses tensions et ses complicités.
L'auteur dépeint sans artifice, l'Afrique du Sud de l'Apartheid. Elle donne sa vision d'une société ségrégative basée sur l'injuNadine Gordimer dissèque une nature humaine prisonnière d'un monde devenu plus gris que franchement noir ou blanc.
stice et l'absurde et nous appelle à nous interroger sur l'éducation, la politique, la morale...
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Harald (...) se mit à dépendre de ss lectures, de façon quasi maladive : la substance que l'imagination des écrivains met à leur disposition pour expliquer les mystères de la nature humaine était ce qui lui permettait, après avoir lu tard dans la nuit, de se lever le matin et d'être présent en salle du conseil.
Il choisissait de vieux livres, les relisait; la mise en scène de leur époque lui permettait de s'abstraire du temps présent où son fils attendait son procès pour meurtre.
Mais , comme son fils, il tombait parfois sur des passages qu'il s'appropriait, qui l'habitaient, jusqu'à exiger d'être, eux aussi recopiés sur le carnet de notes qu'il conservait sous clé au bureau.
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Claudia ne le regarde pas pendant qu'elle parle. elle a détourné la tête. S'il s'agissait de contenir ses larmes , cela briserait une tension , à la fois hostile et excitante. Son cœur à lui bouillonne, plein de ressentiment contre elle. Elle n'offre pas de larmes. Elle affirme leur séparation en ne le regardant pas.
Ce qui est arrivé a introduit dans l'ordonnancement de la maison quelque chose qu'elle n'était pas construite pour abriter; là, elle a raison - leur vie en commun n'était pas équipée pour aller aussi loin jusqu'à ce précipice. (...)
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Une arme domestique. Si elle n’avait pas été là comment faire pour se protéger, dans cette ville, contre le risque de perdre sa chaîne hi-fi, son poste de télévision, son ordinateur, les montres, ses bagues, contre le risque d’être bâillonné, violé poignardé. Si elle n’avait pas été là, l’homme sur le sofa ne serait pas enterré sous la ville.

(Plon, p.172)
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Ceux qui veulent oeil pour oeil , meutrier pour meutrier , ils ne tourneront pas la page .
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"Ils parlaient de leur fils [...] comme s' il était mort. Quand on est en prison, on est mort à la conscience du monde, on n' y existe plus qu' au passé.

La prison c'est l'obscurité. Dedans. Au-dedans de soi. C'est une nuit qui n'en finit pas, même sous la lumière crue que déversent sans concession les néons vissés au plafond de la cellule.
Obscurité même quand aperçoit, débout sur le lit pour atteindre les barreaux de la fenêtre, le scintillement de la ville. Trop tôt pour l'avenir. Trop tard pour le passé. Rien ne vous appelle, rien à attendre."
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Video de Nadine Gordimer (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Nadine Gordimer
Vendredi 18 septembre 2020 / 9 h 45
Jean Guiloineau part sur les traces des petits cailloux semés par Geneviève Brisac et qui font écho ou référence à l'oeuvre de Virginia Woolf. Lectures par Anne Mulpas, poète, performeuse et artiste multimédia.
Directeur de la revue Siècle 21, Littérature & société. Jean Guiloineau est aussi traducteur : Nelson Mandela, Toni Morrison, Nadine Gordimer, André Brink, etc.
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