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3,96

sur 439 notes
J'ai décidé de lire ce roman sans savoir à quoi m'attendre de l'histoire et où les péripéties de l'auteur m'emmèneront.

Je n'ai jamais autant détesté un personnage autant que celui ci tout en voulant coûte que coûte savoir dans quel pétrin il y sera.

Malgré ma haine pour ce jeune homme, j'ai toujours une lueur d'espoir qu'il y trouvera une route qui l'emmènera à comprendre et réfléchir sur ses décisions un peu trop dérangeantes.

Si vous n'êtes pas du type à vous arrêter à un personnage dure, narcissique et remplis de violences avec de la torture animal, ce livre est bien écrit et merveilleux.

J'ai fini ce bouquin en moins de deux jours, c'était parfait.

Bonne lecture !
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De son enfance, il en garde des souvenirs plutôt marquants. Outre les multiples déménagements à travers le Québec, il a vu sa mère se suicider plusieurs fois. Plusieurs tentatives qui ont, à son grand soulagement, échoué mais qui, au final, l'auront séparé d'elle. La faute à ces services sociaux qui s'en sont mêlés et l'ont ainsi placé en famille d'accueil. Des familles d'accueil qui se sont succédé, lassées et désemparées, aucune n'étant visiblement dans la capacité de garder cet enfant turbulent, menteur, violent parfois, perturbé et perturbant. À 17 ans, on a jugé qu'il pouvait vivre seul, en appartement. Ne lui restait alors plus qu'à trouver un emploi. Peu actif dans ses recherches, lui n'a dorénavant qu'un seul objectif : retrouver sa mère...

Le narrateur, dont on ignore le prénom, au vu de son enfance difficile, avec peu de repères, peu d'amour et de considération, semble déconnecté de la vie en société. Petit délinquant, accro aux joints, au sexe, voleur, menteur, peu de choses l'intéressent. Il n'a qu'une seule obsession, retrouver sa mère à qui, il en est sûr, il doit manquer. C'est de son point de vue, avec l'utilisation du je, que l'on assiste à ses déboires, ses délires, ses transgressions, ses emportements, sa lente descente aux enfers. Lui, en revanche, ne voit pas et ne comprend pas la portée de ses actes, ses sentiments faussés tant sa logique est déformée et fantaisiste. Aussi, si l'on assiste à des scènes violentes, incompréhensibles ou crues, l'on sourit pourtant parfois face à ce comportement décalé et déconcertant. Pour autant, étonnamment, l'on s'attache à ce narrateur en manque d'amour, de repères, de balises, d'attention, de considération. Si l'écriture directe et sans filtre nous immerge, parfois avec effroi, dans la tête de ce jeune homme, David Goudreault ne manque pas d'humour et de causticité pour alléger le propos.
Un roman détonnant...
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Amateurs d'humour noir, pourfendeurs du politiquement correct et autres cyniques en tout genre, bienvenue dans la tête de la Bête.
Il a été arraché à sa mère tout bambin, entre autre parce qu'elle se suicidait souvent. Il a martyrisé tous les animaux domestiques de ses familles d'accueil successives. Quoi de plus normal alors pour qu'il trouve un job à la S.P.A. et qu'il commence à traquer une certaine Marie-Madeleine, qui, vu qu'elle porte le même prénom que sa mère, doit sans doute être sa génitrice adorée.

Inadapté social est sans doute beaucoup trop faible pour décrire la personnalité du narrateur qui raconte sa vie et ses pensées. Acrro à tout ce qui peut rendre dépendant, il tient des raisonnements pas toujours dénués de bon sens, il est cynique, sans filtre, revanchard, violent par nécessité dira-t-il, fauché....
On ne saurait pas s'y attacher, mais qu'est-ce qu'il nous fait rire... jaune parfois. Parce qu'ici, l'humour noir est poussé à l'extrême et que tout sonne très juste et très réaliste. Ca pourrait presque être notre voisin ce type... et parfois, on ne peut qu'être d'accord avec ses nombreux aphorismes. Ca fait peur non?

David Goudreault réussit ici un vrai tour de force en enserrant son intrigue à travers une seule narration par un psychopathe en puissance. Une lecture assez jubilatoire.

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Tellement de gens m'avaient parlé en bien de ce livre que les attentes étaient très élevées. Malheureusement, ce ne fut pas le coup de foudre espéré. Cela ne veut toutefois pas dire que je me suis emmerdé, loin de là! J'ai adoré la façon dont le narrateur s'exprime (et par le fait même, le style d'écriture de l'auteur). C'est vrai que c'est un petit tour de force que l'auteur réussisse à nous faire ressentir de l'empathie et de l'attachement pour ce personnage qui, avouons-le, devrait plutôt provoquer dégoût et ressentiment en raison de sa malpropreté et de ses nombreux vices. J'ai aussi trouvé qu'en tant que lecteur, nous étions trop souvent dans l'attente que quelque chose se passe ou d'un revirement, d'où la petite déception à la fin du livre. J'ai quand même passé un excellent moment de lecture et j'ai bien hâte de lire la suite.
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David Goudreault est romancier, poète et travailleur social. Je l'ai découvert, par hasard, en piochant un peu au hasard, dans mon abonnement audible, au cours de ce que nous pourrions appeler ma période québécoise…
La Bête à sa mère est son premier roman.

Un récit à la première personne, sans filtres.
Les débuts dans la vie d'adulte d'un jeune homme qui, enfant, a été retiré à sa mère qui accumulait les tentatives de suicide, qui a été ballotté de familles d'accueil en centres sociaux, qui a eu une scolarité chaotique…
Une existence marquée par l'absence de repères et par la montée en puissance des pulsions…
Une longue liste de gens dont il faudra se venger…
Une quête, celle d'une mère idéalisée par l'absence…

David Goudreault a l'immense talent de nous faire aimer un monstre, une bête. Sous sa plume, son héros devient presque attachant. Pourtant, il est violent, manipulateur… Parmi ses centres d'intérêt, le jeu et la masturbation… Accessoirement, il adore tuer des animaux…
Il est surtout profondément seul, en marge d'une société qui n'a rien fait pour l'aider, marginalisé par inertie sociale.

Une écriture truculente, déjantée, factuelle… Une forme de premier degré poétique avec des références approximatives mais très parlantes, une logique implacable, une montée en puissance dans une délinquance absurde.
Un point de vue sous forme d'idée fixe.

Chez Vues et Voix, la version audio de ce roman est lue par Émile Proulx-Cloutier… L'accent québécois a le don de me faire fondre, même si c'est pour mettre en valeur le point de vue d'un psychopathe !

J'ai adoré et me lancerait sans tarder dans les deux autres volume de la série consacrée à La Bête.


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Paraphraser le titre célèbre d'un poème d'Aragon s'est imposé au cours de cette lecture. Est-ce ainsi que des jeunes vivent? Tandis que nos sociétés occidentales sont gangrénées par une violence croissante, d'aucuns allant jusqu'à invoquer un processus de décivilisation (terme à la résonance extrême auquel je préfère celui de décivilité), ce livre offre une illustration d'un vécu sinon réel, du moins réaliste. Sur quels ressorts un jeune ainsi typé fonde-t-il son comportement ? Quel modèle d'action suit-il ?

A l'origine, il y a une déchirure: la séparation sans recours, irrémédiable, de l'enfant et de sa mère, qui induit une enfance cabossée, un cheminement adolescent chaotique. Cet enfant sans attache affective, transbahuté d'une place à l'autre sans jamais être vraiment accueilli, sans amour, a l'impression de n'être qu'un objet de revenu. Il vit dans l'exclusion. Son ressenti de toujours être à la marge instille en lui de l'enragement lequel galvanise un désir de vengeance. Il fait le mal pour endiguer sa souffrance. Il s'auto-valorise à travers le racisme, le sexisme et l'homophobie.

Laissé à lui-même, il erre dans la société sans repère, sans référence. Alors que faire de ses jours? Assurer sa survie, et assumer sa vengeance, devenue une déferlante qui le submerge. Il vit dans l'immédiateté les évènements qui se présentent, dynamisé par la prise d'amphétamines. Il les déjoue en restant à la marge. Il n'entre pas dedans, il fait semblant. En toute logique, impliqué dans un travail, il le dédaigne.

Pour survivre au quotidien, malgré tout, il endosse le rôle de parasite. Prélever, extorquer ce qu'il peut des autres, les exploiter à l'occasion, vise l'atteinte d'un minimum vital. Et lorsque l'autre ne suffit plus, il recourt au vol, au cambriolage.

Sa nature d'homme appelle des relations avec des femmes. Bien qu'il en abuse souvent, il ne peut se satisfaire lui-même. Sa condition conduit inexorablement à l'échec toute amorce de relation amoureuse. Il expérience chaque fois un rejet. Il crie vengeance pour extirper le mal qu'il ressent et le muter en mal qu'il va faire, et fera.

A la recherche d'un mince espoir de bonheur, il s'accroche à l'illusion d'avoir retrouvé sa mère. Il insiste sans autre preuve que sa conviction. Ecarté, battu, éclopé, il campe sur sa certitude.

Ce livre ne compose pas avec les canons du classicisme littéraire. L'écriture trempe dans la vulgarité et reflète la grossièreté du personnage. Néanmoins, le style très cru colle au thème et, faisant parfois fi du sordide, lâche ici et là une pointe d'humour.

Dur, intrigant, ce livre interpelle sur les dérives de violence de certains jeunes.

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L'auteur : ce roman est le premier opus de ce jeune auteur québécois. Il a été le premier québécois à remporter la Coupe du monde de poésie en 2011.

Le thème : Séparé de sa mère à 7 ans, le héros, dont nous ne connaissons pas le nom est en rage contre les familles d'accueil qui se succèdent dans sa vie, il est accro à l'alcool, à la drogue et aux amphétamines, et s'enfonce dans la criminalité. Il refuse les normes, les règles et abuse des gentils qu'il rencontre. Il use, il abuse, il martyrise les animaux, jusqu'à commettre l'irréparable. Il est détestable et détesté et pourtant ... Il est aussi en quête de l'amour maternel, il cherche à renouer avec sa mère.

Les points forts : j'ai été séduite par ce détestable personnage. Il est odieux mais on sent la faille, le manque. Il cherche sa mère, il manque que d'amour et toute sa vie est tournée vers cette quête. le ton est rude, l'humour noir foncé mais j'ai beaucoup ri même des situations parfois dérangeantes. On n'arrive pas à aimer le héros mais on ne peut pas vraiment le détester parce que, s'il est infect, il a bien des motifs de l'être. Et puis, il aime lire, c'est même cela qui lui garde un côté humain.

Les réserves : le langage est cru, très oral et cela peut freiner. Cela ne m'a pas gênée. J'ai même trouvé que cela ajoutait de la crédibilité au personnage.

Un extrait que je retiens : L'incipit du roman donne le ton " Ma mère se suicidaire souvent. Elle a commencé toute jeune, en amatrice."

Vous allez adorer le détester et moi je vais vite commander les deux tomes qui composent la suite.
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Différent de tout ce que j'ai lu auparavant, le premier tome de cette trilogie ma agréablement surprise!

Je sais, je suis un peu en retard dans ma découverte de David Goudreault... Mais je vais m'empresser de remédier à la situation! La bête à sa mère est un roman brutal, plein d'humour noir et d'ironie, mais aussi touchant. Il se lit rapidement et, même si c'est difficile à croire, on s'attache au personnage d'une certaine façon. À quel point notre personnalité est-elle façonnée par notre environnement et notre enfance? Débat philosophique en vue...

On sent que Goudreault a côtoyé une réalité proche de celle de son livre par son métier de travailleur social. J'ai bien hâte de voir ce qu'il nous réserve pour la suite!
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La mère du narrateur est atteinte maladie mentale. On ne sait laquelle, puisque les psychiatres changent de diagnostics et donc de traitement, la plongeant de la roue sans fin des dérèglements biochimiques. Alors qu'elle commet sa énième tentative de suicide ratée, dont son fils, qui a maintenant 7 ans, a toujours été témoin, celui-ci sera placé en centre d'accueil. L'identité de son père est inconnue. S'enchaîneront les séjours brefs et souvent violents en famille d'accueil. Il passera son enfance dans la stabilité, dans la ronde de familles d'accueil pas toujours très accueillante, et de l'incessant changement d'intervenants. Cela, ajouté aux sept années avec sa mère (dont il nie qu'elles aient eu un effet négatif sur sa vie) et à son mécanisme de répondre à la violence par la violence en font un indésirable. À 17 ans, on le place en logement supervisé jusqu'à sa majorité. Toute la hargne qu'il a accumulée contre les gens qui l'ont tenu loin de sa mère explose à ce moment.

La psychologie du personnage principal est d'une justesse éclatante, preuve que l'auteur oeuvre en travail social. On y retrouve une pléthore de contradictions, typique des personnes blessées qui vivent du déni. En plus, sa rancoeur s'actualise dans le plaisir qu'il a à faire du mal, notamment aux animaux, plus spécifiquement les chats qui croisent son chemin. Et il y en aura. À cet effet, le début du roman comporte des scènes très difficiles à lire, mais qui ne sont pas gratuites du tout.

L'enfant brisé qu'il a été et l'adulte qu'il est devenu fabulent et fantasment au sujet de ses retrouvailles avec sa mère, les raisons pour lesquels son père l'a abandonné et la famille qu'ils pourront enfin former. Autre témoignage d'un enfant brisé qu'on n'a jamais cru, il affirme toutes sortes de choses, les supportant par l'expression « c'est documenté », pour leur donner de la valeur. D'ailleurs, il lit tous les livres qui lui tombent sous la main, non seulement pour se distraire, mais pour se cultiver, devenir « intelligent ».

On suit son cheminement jusqu'à un événement fatidique mentionné d'entrée de jeu. On décèle les éléments qui jalonnent souvent le parcours type d'un enfant qui développera un trouble de personnalité asociale, ou de ce qu'on appelait avant un psychopathe.

On l'imagine bien, le narrateur est accro à la pornographie, la masturbation, la drogue, l'alcool, les sensations fortes. C'est un menteur compulsif qui invente les histoires nécessaires pour atteindre ses objectifs.

À travers des propos frappants, d'une écriture caustique ainsi que de l'humour qui va avec, on y lit bien sûr une critique sociale. On vit dans une société malade, chacun cherchant à servir ses propres intérêts. Mais aussi, et pour moi, surtout, une critique du système de protection de la jeunesse.

Un premier roman dérangeant de David Goudreault, gravé à la lame de couteau dans la chair. L'histoire d'une jeunesse imbibée de violence qui engendre la déviance comme moyen de survie. Une lecture qui fait mal, mais qui est nécessaire.
Lien : https://www.labouquineusebou..
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J'ai abandonné.. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. Impossible d'accrocher au personnage principal. L'histoire en elle-même ne m'a pas donné envie de continuer afin d'en apprendre plus. C'est rare que ça m'arrive, en général je persévère, mais là non.
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