AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Marian Churchland (Illustrateur)
EAN : 9781534300972
128 pages
Image Comics (28/03/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
A lady of the blood house has had her mind trapped in a strange alien body. Hiding on the outskirts of her kingdom until she learns that an alien monster pretending to be her taken her place. BRANDON GRAHAM (KING CITY, PROPHET ,ISLAND) and MARIAN CHURCHLAND (BEAST) Bring you Sharp genderqueer knights, blood magic, death gods, astral projection, and a goose.
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten
Que lire après ArclightVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome comprend une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 4 épisodes parus en 2015 (épisodes 1 & 2 8house Arclight) et 2016 (épisodes 3 & 4, chez Image Comics), écrits par Brandon Graham, dessinés, encrés et mis en couleurs par Marian Churchland

L'histoire débute dans la région de Krev-Ropa, à la frontière des terres de la Maison de Blood, dans un territoire montagneux. Dans une caverne, Lady Kinga ramasse une petite bête rouge, en forme de serpent avec des pattes qui est en train de mourir. Elle indique à son chevalier Arclight qu'il faut tout faire pour la garder en vie. Ce dernier se rend chez le fermier à proximité pour acheter une oie. Il la ramène à Lady Kinga qui est maintenant à l'air libre. Arclight tue l'oie, et s'apprête à s'entailler l'avant-bras. Lady Kinga lui indique qu'elle va s'occuper du rituel, avec l'une des fioles de sang qu'elle a en bandoulière. Elle exécute le rituel et l'esprit de l'animal sauvage passe dans le corps de l'oie dont la peau acquiert la couleur rouge. Puis l'oie ainsi habitée par l'esprit de l'animal avale le corps du serpent à pattes.

Une fois ce rituel exécutée, Lady Kinga décide qu'il est temps de rejoindre la cité Cserce-Miasta par le biais du pont Kainek Tekniki. Arclight verse une goutte de sang avec son index qu'elle entaille sur un cristal ce qui rend la cité visible et accessible aux 2 voyageurs. En fait l'esprit de Lady Kinga habite le corps d'une créature étrangère, et elle doit lutter pour y rester, alors que l'esprit de cette créature habite son corps d'origine qui est en piteux état. Pendant que Lady Kinga se souvient du temps passé avec Lord Franxusius Iemuhm, Arclight assiste à une fête dans un palais, discute avec Jagoda, puis fait face à Nowak, le chevalier d'une autre Lady Kinga.

Brandon est un auteur complet qui s'est fait remarquer avec King City, puis en écrivant une version très libre d'un superhéros créé par Rob Liefeld : Prophet. Il utilise une forme de narration éthérée, assez déconcertante. Il raconte bien une histoire, mais en laissant des éléments sous-entendus. le lecteur comprend bien que la situation de Lady Kinga est transitoire et qu'elle doit lutter pour se maintenir dans un plan d'existence physique. Par contre, il n'est pas sûr de bien comprendre qui est cette deuxième Lady Kinga, et comment il peut s'agir du corps originel de la première si celui-ci était affligé d'une maladie. C'est un point que l'auteur n'explique pas, de la même manière qu'il ne dit pas clairement qu'il s'agit bien du corps originel de Lady Kinga. C'est au lecteur d'en faire la déduction à partir des bribes d'information qui parsèment le récit. du coup, ce dernier finit par se dire que la compréhension de l'intrigue n'a qu'une importance relative.

Certes le lecteur distingue bien une trame narrative, avec cette histoire d'imposture auprès du seigneur Franxusius Iemuhm, mais il a du mal à en comprendre ou même à en entrevoir les conséquences. Dans certaines séquences, les personnages en rencontrent d'autres dont la nature n'est pas bien définie. Ainsi au cours de l'épisode 3, Lady Kinga se retrouve face à une créature magique flottant dans les airs, au sein d'une caverne. Elles échangent des propos sibyllins et cette créature ne réapparaîtra par la suite. le lecteur reste avec l'impression de ne pas avoir compris les enjeux de cette scène. Un peu plus tard, la même Lady Kinga confronte des gardes d'une autre Maison, dans ce qui semble être une tentative d'invasion d'une forme très étrange. À nouveau l'incidence de cet événement sur l'intrigue n'est pas facilement cernable pour le lecteur qui se perd en conjectures. Néanmoins, il peut suivre 2 fils narratifs assez solides, le premier étant le périple de Lady Kinga, le second étant celui du chevalier Arclight. Par contre, il reste dans l'incertitude quant au sens d'une poignée d'événements.

Au fil des pages le lecteur ressent bien que Lady Kinga et le chevalier Arclight font preuve chacun à leur manière de courage, mais il n'arrive pas à cerner leur personnalité, ou même de simples traits de caractère. Les 2 principaux protagonistes s'apparentent plus à des épures d'individus, qu'à des personnages développés, avec une psychologie, des motivations tangibles, autre que de lutter contre un ennemi assez vague. du coup, le lecteur se dit que les protagonistes eux-mêmes n'ont qu'une importance relative dans le récit, et que son intérêt se trouve ailleurs que dans l'intrigue et les personnages. À partir de ce constat déstabilisant, il se dit que l'étrangeté de cette histoire qu'il peine à appréhender l'amène à mieux ressentir les impressions, les états d'esprit des personnages : la nostalgie poignante de Lady Kinga pour son état antérieur, la position délicate du chevalier Arclight qui a mis à jour l'imposture de l'autre Kinga, sans pouvoir la révéler aux autres. En y repensant, le lecteur se demande pour quelle raison Arclight ne peut pas partager l'information qu'il s'agit d'une usurpatrice. Il faut croire que ce point de l'intrigue ne revêt pas une grande importance, lui non plus.

La partie visuelle de la narration semble parfaitement en phase avec l'intrigue. Marian Churchland réalise des dessins tout aussi éthérés. L'histoire s'ouvre un dessin en double page montrant l'environnement rocheux, sans que le lecteur ne sache s'il s'agit de ce que voit un personnage, ou d'une vue d'ensemble pour situer le récit. le dessin en lui-même n'a pas une apparence photoréaliste. Les traits de contour délimitent des formes un peu vagues. Des tracés au crayon à l'intérieur des formes délimitées viennent donner des indications quant à l'ombre portée, et au relief, mais sans refléter la texture de la roche. La mise en couleurs utilise un ocre assez pâle pour rendre compte d'un coucher de soleil, avec une faible intensité lumineuse, aboutissant à une image qui donne une impression de montagnes, mais comme vues avec une forme de détachement, sans prêter attention aux détails, juste la forme en général.

Il en sera ainsi pour tous les décors en milieu naturel, pour lesquels les dessins donnent une idée de la forme générale, sans trop rentrer dans les détails, sans s'attacher aux matières, comme s'il s'agissait d'un regard d'enfant trop impressionné par l'allure globale pour pouvoir se concentrer sur une particularité ou une autre. La mise en couleurs affectionne les teintes pâles, parfois monochrome pour les arrière-plans, gommant toute agressivité potentielle du dessin, le rendant un peu fade. le lecteur note que lorsqu'une scène se déroule en intérieur, la dessinatrice représente plus de détails, mais avec cette même distance qui gomme les détails trop précis. Cette approche graphique confère une impression onirique à chaque environnement, comme s'il n'était pas assez consistant pour être appréhendé dans le détail, comme s'il n'était pas assez solide pour pouvoir être saisi par l'oeil de l'artiste. Lors de la seconde scène, quand Arcight va chercher une oie, le lecteur aperçoit quelques vagues formes technologiques, sans pouvoir les relier à un stade de civilisation, sans conséquence sur la suite du récit.

Les représentations des personnages sont plus consistantes, leur donnant une présence plus importante, sans pour autant qu'ils n'écrasent les lieux, parce qu'ils y sont intégrés par le biais de la mise en couleurs, dans des tonalités voisines. La plupart d'entre eux bénéficient d'une morphologie assez filiforme, élancée et élégante, sans être altière. Ils sont pour la plupart habillés en armure, elles aussi parées de couleurs pastel, sauf pendant la scène de la réception où ils sont habillés de voilages semi-transparents, pour un effet toujours aussi éthéré. Les expressions des visages ne sont pas très nuancées, avec des grosses lèvres ayant souvent la même forme.

Chaque épisode se termine par une toile peinte non figurative occupant une double page, puis une autre en pleine page. le lecteur se retrouve bien en peine pour relier ces toiles au reste du récit. Il s'agit de coups de brosses s'entrecroisant sur la toile blanche, soit d'une seule couleur (noir ou bleu), soit de plusieurs couleurs. Qu'il s'agisse de la double page ou de la page simple, il n'est pas possible d'y lire une représentation concrète, ou d'établir un lien rationnel entre la toile en double page, et celle en simple page qui la suit. de la même manière, le lecteur s'évertue en vain à chercher un lien de cause à effet ou thématique d'une toile en fin d'épisode, à celle en fin d'un autre épisode. Leur contemplation n'est pas désagréable et invite à réagir à la forme des coups de pinceaux, aux flux qu'ils dessinent et à la manière dont ils se répondent, sans qu'il ne soit possible d'y voir l'expression de l'état d'esprit d'un personnage, ou la matérialisation du flux des volontés des protagonistes. Cela reste un mystère, une expérience esthétique.

Ce tome propose une histoire à nulle autre pareille, dont les auteurs semblent dire qu'elle n'a pas d'importance pour elle-même. La lecture plonge le lecteur dans un monde éthéré aux règles sous-entendues, à l'enjeu à demi-formulé, dans un monde proche de l'état de rêve éveillé. Il est difficile de se satisfaire de cette expérience narrative manquant un peu de saveurs, mais il n'est non plus complètement possible de sentir flouer comme s'il s'agissait d'un exercice esthétique à moitié concrétisé.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : chevaliersVoir plus
Acheter ce livre sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs (1) Voir plus



Quiz Voir plus

L'écologiste mystère

Quel mot concerne à la fois le métro, le papier, les arbres et les galères ?

voile
branche
rame
bois

11 questions
254 lecteurs ont répondu
Thèmes : écologie , developpement durable , Consommation durable , protection de la nature , protection animale , protection de l'environnement , pédagogie , mers et océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}