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Premier roman d'Emmanuel Grand. Un brin de tourisme breton, enfin, quoique, faut aimer les chalutiers et les légendes pour être tenté d'y aller passer des vacances. C'est pour le côté "authentique" du roman. Parce que côté accueillant, il y aurait beaucoup à dire. Quoique, finalement...

Des sans-papiers, fugitifs, ukrainiens, poursuivis par la mafia roumaine, et sa manie des grosses voitures.

Et voilà donc ces différentes histoires qui se mêlent et se démêlent. Cocktail réussi, même s'il y a quelques petites naïvetés dont l'auteur aurait pu se passer, pour faire dans le vraiment noir, mais après tout, c'est pas plus mal.

Donc Marko, en fuite depuis son Ukraine natale, cherche un refuge pour se faire oublier, mais manque de chance, l'île bretonne sur laquelle il débarque va se révéler particulièrement "animée".

Des personnages bien campés, attachants, complexes juste ce qu'il faut. Une très bonne réussite pour un premier roman qui donne envie de suivre cet auteur.

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Terminus Belz

Voilà un polar épatant. le premier d'Emmanuel Grand. Coup de coeur mérité de ma chère librairie de l'horloge à Carpentras.

Quatre clandestins ukrainiens réussissent à s'introduire dans l'espace Schengen, non sans dommage collatéraux. Ne voulant pas se laisser ni violer ni dépouiller par leurs passeurs ils doivent les affronter et se retrouvent pris entre une traque venue de la maffia roumaine ( !) et celle des autorités européennes vis-à-vis des sans-papiers.

Arrivés en France ils se séparent. Nous, nous suivons le jeune Marko qui file vers l'Ouest et se retrouve à Lorient dans un bar à lire les annonces pour trouver un boulot.
Par chance il tombe sur une offre de marin pêcheur sur l'île de Belz (nom d'emprunt pour l'île de Groix, quoique Belz soit effectivement une ville côtière près de Lorient).

Ces temps-ci, il ne fait pas bon être étranger en France, encore moins clandestin. Marko , bien qu'il parle français, est donc regardé de travers et envisage assez rapidement de quitter ce qu'il considère comme un cul de sac.
Mais Comme le titre l'indique, Belz est un terminus.

Il ne faut pas en dire plus sur le sujet. L'histoire se déroule subtilement entre mouvements sociaux, régionalisme, rancunes personnelles et vieilles croyances celtes.

Avec le mal de mer et une bonne volonté et une gentillesse sincère, Marko est un jeune homme sympathique qui s'initie courageusement au chalut et on n'a pas envie qu'il lui arrive des trucs trop graves. C'est ce qui fait tout l'intérêt de ce roman qui crée d'emblée une empathie entre le lecteur et le héros.

Les descriptions des paysages bretons et de l'océan ne sont pas « plaquées » dans l'histoire, elles reflètent bien la beauté sauvage des sites qu'on préserve si difficilement aujourd'hui du tourisme cannibale.

Les bretons eux aussi sont authentiques et sans caricature, bourrus mais solidaires (On peut comprendre qu'un pêcheur qui ne gagne pas même le smic lors de sorties en mer éreintantes et dangereuses et qui vend son poisson au prix imposé par « Intermarché » voit d'un mauvais oeil le plaisancier parisien qui mouille à « La Trin' » et vient le narguer sur son île).

On souhaite à Emmanuel Grand d'entretenir sa belle inspiration et de garder cette plume dynamique et sensible.


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Marko Voronine a voulu quitter l'Ukraine pour trouver une vie meilleure en France. Mais le voyage dans la remorque d'un camion tourne mal lorsque les passeurs essaient d'abuser de la jeune fille du groupe de clandestin auquel appartient Marko. Poursuivi par un groupe mafieux roumain, le jeune ukrainien tente de se faire oublier sur Belz, petite île de pêcheurs au large de Lorient.
Difficile toutefois de passer inaperçu sur ce cailloux battu par les vents et les marées lorsque l'on est un étranger et que l'on prend la place d'un habitant du coin en se faisant embaucher sur un bateau de pêche. le danger rôde et s'approche, que ce soit sous les traits de Dragos le tueur roumain où sous ceux, bien plus effrayants, de l'Ankou, ange de la mort dont peu d'habitants de Belz doutent de l'existence.

Avec son premier roman, Emmanuel Grand a décidé de jouer la carte de la complexité et avec le feu en mêlant ainsi croyances populaires, quasi huis-clos sur une île presque coupée du monde, et réseaux mafieux d'Europe de l'Est. Si tout cela est incontestablement original, c'est tout aussi indubitablement casse-gueule et c'est avec la crainte de voir l'intrigue s'enliser dans le thriller ésotérique mâtiné de publicité Petit Navire que l'on a ouvert Terminus Belz.

Bien nous a pris, pourtant, d'engager cette lecture qui, disons le tout de suite, s'est avérée finalement bien agréable. Cela tient avant tout à trois éléments dont Emmanuel Grand a su s'assurer la maîtrise.
C'est d'abord l'atmosphère étouffante de l'île, véritable forteresse avec ce que cela comprend en termes de protection et d'enfermement. Catapulté dans ce vase clos, Marko, l'étranger, perturbe le quotidien des îliens, cristallise curiosité et méfiance et se trouve confronté à une communauté sur laquelle pèse le poids des légendes traditionnelles, d'une religion à laquelle viennent se mêler les croyances païennes.
C'est ensuite les personnages de Marko, Joël et Papou, les plus aboutis de tous. Complexes, agités par de violents conflits intérieurs, ils sont la colonne vertébrale de l'ouvrage, ceux qui lui donnent véritablement de la chair.
C'est enfin, et on peut le saluer, la capacité à jouer avec les apparitions de l'Ankou sans pour autant – ou presque – verser dans le grand guignol. Cette relative finesse dans l'utilisation du fantastique est pour beaucoup dans la réussite de l'ouvrage.

Alors certes, Terminus Belz n'est pas exempt de défauts, en particuliers des situations et des personnages parfois très clichés (Dragos en premier, l'histoire d'amour entre Marko et Marianne…) et un ultime rebondissement un peu trop tiré par les cheveux pour nous ; mais il n'en demeure pas moins que, malgré tout, Emmanuel Grand sait agripper le lecteur, lui faire avaler sans broncher le volet fantastique de l'ouvrage et le retenir grâce à un suspense intelligemment instillé. À cela vient s'ajouter une description particulièrement vivante de la nature, des sensations –on peut d'ailleurs sur ce point saluer le talent de conteur de l'auteur – et, en filigrane, une intéressante description de la société avec cette peur et cette méfiance de l'étranger, ainsi que la situation difficile de pêcheurs à la merci non seulement des éléments mais aussi d'Intermarché.
Mêlant habilement tradition et modernité, hyperréalisme et fantastique, Terminus Belz se révèle finalement un livre prenant, séduisant malgré ou grâce à ses défauts, et, donc, une agréable découverte.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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On en fait de jolies trouvailles dans les boîtes à livres...

Un ukrainien fuyant la mafia rouumaine, réfugié sur une île bretonne avec sa population de pêcheurs et ses légendes : voici les principaux ingrédients de "Terminus Belz".

C'est l'atmosphère générale de ce roman qui m'a plu, cette ambiance si particulière propre à une île. Alors certes, il y eut parfois quelques longueurs, quelques passages assez nébuleux, une romance plutôt inutile. Mais j'ai envie d'être indulgent car il s'agit après tout d'un premier roman, et que mon impression générale de ce récit ancré dans le réel mais teinté de fantastique (ce terme n'étant pas forcément le plus approprié...) est finalement assez positive...
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Plusieurs jeunes ukrainiens font affaire avec des passeurs douteux pour traverser l'Europe, mais le voyage se passe mal, et, assurés de représailles sanglantes, ils préfèrent se séparer pour tenter d'échapper chacun de leur côté à une mafia ukrainienne des plus féroces. Marko se retrouve sur la côté Atlantique et répond à une annonce pour un travail sur la petite île de Belz, endroit qui lui semble idéal pour disparaître. Mais dans un village où tout le monde se connaît, et où de surcroît, il prend le travail d'un autre, il est difficile de se faire oublier. Pour ne rien arranger, une découverte macabre fait se tourner encore tous les regards vers lui. Si ce n'est lui le coupable, c'est qu'il aura fait appel à « l'Ankou ». Les légendes sont tenaces…

Même si un peu trop de place a été donnée, à mon goût, aux légendes bretonnes, l'équilibre entre les épisodes sur l'île de Belz et les passages avec les poursuivants est très bon et tient en haleine. le personnage de Marko est attachant, les principaux habitants de l'île de Belz aussi, même si l'on se doute que l'un d'eux doit être un danger potentiel pour Marko. D'autres personnages secondaires ne sont pas tout à fait assez caractérisés pour qu'on les identifie correctement, du coup les suspects sont assez peu nombreux. Bien malin toutefois celui qui sentira venir les scènes finales !

J'ai aimé ce polar à la fois régional et européen, aux parfums de bord de mer, de landes brumeuses et aussi de soufre, ainsi que les détails réalistes sur le métier de marin-pêcheur et sur l'esprit « îlien ». Il me donne envie de continuer à explorer la collection de polars de Liana Levi, que j'ai déjà pu apprécier avec Il faut tuer Lewis Winter de Malcolm McKay et La plage des noyés de Domingo Vilar, ce dernier ayant une atmosphère un peu similaire à celle de Terminus Belz.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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L'île des Fous ,Belz .Un ukrainien qui fuit , poursuivi par la mafia arrive au bout de sa fuite sur cette fameuse île, au demeurant imaginaire ( précision pour les non bretons, la référence est plutôt l'ile de Groix)Justement faut-il être breton , amoureux des îles, pour apprécier ce roman policier.Unité de lieu : une île qui vit de la pêche, des habitants durs au mal, plutôt taiseux, solidaires mais qui savent se bagarrer entre eux , jamais méchamment.En commun, la mer omniprésente et l'isolement.Le continent proche mais pourtant lointain quand il s'agit d'en référer aux autorités.Quiconque connaît un peu les îles bretonnes se retrouvent immédiatement en terrain connu.La mort toujours présente, les légendes terrifiantes, l'Ankou
Dans cette ambiance , un commissaire un peu perdu , des malfrats tueurs et revanchards et une intrigue originale qui nous tient en haleine tout au long des 400 pages.Certes, il y a quelques invraisemblances , une certaine facilité en fin de livre mais l'ensemble tient la route et donne envie de suivre cet auteur.Mais c'est une opinion subjective d'un amoureux de la Bretagne et des ses îles.Je vais donc lire patiemment les avis de tous les Babeliotes

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Un jeune ukrainien passe clandestinement la frontière et se retrouve sur une petite île de Bretagne. Il cherche à se cacher de la mafia ukrainienne à ses trousses et à celle de ses amis. Drôle d'idée que de se cacher sur une île où se fondre dans la masse est plutôt difficile d'autant que, sur cette île, les liens sont plutôt tissés serrés et que les superstitions sont bien ancrées dans la mémoire collective.
C'est un livre qui se lit bien et vite. L'écriture est fluide. L'intrigue est bien construite mais un peu tirée par les cheveux et la fin est plutôt bonbon sucré: tout se finit bien dans le meilleur des mondes possibles. Les personnages sont attachants mais prévisibles car il manque un peu de gris dans leur personnalité.
J'ai bien aimé sauf la fin.
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Depuis le temps que je voulais connaitre Emmanuel Grand, je me lance enfin dans Terminus Belz !
Marko Voronine, accompagné de trois Ukrainiens, quittent leur pays dans un camion à destination de la France. Mais suite à de gros ennuis sur le chemin, ils sont obligés de se séparer, attirant sur eux la vengeance de la Mafia roumaine, qui voudra se venger pour l'affront, ainsi que le vol du camion et de l'argent.
Seul, Marko arrive en Bretagne et sur la petite ile de Belz, où il répond à une annonce pour un travail de pêcheur. Là où il espérait se fondre dans le monde, il attire l'attention et l'hostilité des autres marins, qui ne voit en lui qu'un étranger prêt à leur voler leur rare travail.
N'ayant jamais lu de livres d'Emmanuel Grand, je ne savais pas à quoi m'attendre avec Terminus Belz. Au final, c'est une très sympathique découverte ! Déjà pour le lieu : l'action se situant sur une petite île Bretonne, ça m'a un peu rappelée mes racines car je suis Normande. Et comme tout le monde le sait, il y a une vieille rivalité entre Normands et Bretons : je vous le dit tout de suite, le Mont Saint-Michel est à nous ! Mais aussi pour ce milieu de la pêche, entre entraide et rivalité ; pour le côté terrifiant de la Mafia prête à tout pour venger un affront ; et aussi pour ces légendes entourant l'île, avec celle de l'Ankou. Qui a véritablement tué le marin, et pour quelles raisons ?
(Mon avis complet sur mon blog.)
Lien : http://chezlechatducheshire...
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Il y a longtemps que je n'avais pas dévoré un livre en si peu de temps. Commencé hier et fini cet après-midi, c'est pour dire.

Marko, en cavale, pensait trouver un peu de répit, le temps de se retourner, sur la petite ile de Belz. Malheureusement, rien ne se passe comme prévu. A peine a-t-il posé les pieds sur le débarcadère que son arrivée ne manque d'alimenter les conversations.

L'étranger n'est pas le bienvenu surtout s'il vient prendre le travail des gens du cru. Pas facile donc de se fondre dans la masse.

Emmanuel Grand a puisé dans les légendes celtes et dans le présent. Qui aurait pu imaginer marier la mafia et l'Ankou, les superstitions et le réel et d'en faire un mélange qui fonctionne ?

Je me suis laissée totalement embarquée dans cette histoire, j'avais imaginé beaucoup de coupables potentiels et la pirouette de l'auteur m'a vraiment surprise. Il dépeint les difficultés des marins pêcheurs avec beaucoup de réalisme eux qui sont étranglés par les charges et tributaires de la nature.

Le roman est également servi par une belle galerie de personnages dits secondaires : le curé et le libraire pour ne citer qu'eux. Ils donnent de petits moments de détente dans cette ambiance quelque peu oppressante.

Emmanuel Grand signe un premier roman très réussi qui ne pourra que séduire les amateurs du genre.

Alors emabarquez sur le prochain ferry jusqu'au Terminus...... Belz
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Ayant eu le plaisir d'être invitée par Babélio à participer à son vide-bibliothèque 2022 j'ai pu choisir trois ouvrages dont Terminus Belz d'Emmanuel Grand, son premier livre. Je ne connaissais ni l'auteur, ni le titre de l'ouvrage.

De nombreux sujets, sans lien apparent, sont abordés dans ce roman : L'émigration vers la France de jeunes Ukrainiens, la violence de la mafia Roumaine, l'activité de pêcheurs dans une petite île au sud de la Bretagne, des difficultés des pêcheurs, du chômage, de la pénurie de poissons, du coût des carburants, du rejet de l'étranger, des légendes bretonnes notamment celle de l'Ankou, des problèmes familiaux. S'ajoute à cette liste une enquête de police peu nerveuse suite à l'assassinat particulièrement violent d'un des pêcheurs. Enfin, au centre de tout cela Marko, le jeune Ukrainien.

Ce livre a obtenu le prix SNCF du polar 2016. Personnellement je trouve que le côté social du livre l'emporte sur le côté polar.
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