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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quel souffle ! Quelle énergie !

J'ai retrouvé dans ce livre de Almudena Grandes la même impétuosité et force de conviction que dans le premier livre que j'avais lu, Les trois mariages de Manolita. Le style d'Almudena Grandes est à l'image de la personnalité de cette femme que j'ai eu l'occasion de rencontrer dans un festival littéraire à Bruxelles il y a quelques mois.

Elle nous raconte un autre épisode de la guerre d'Espagne, à travers l'histoire d'amour de Inés et de Gálan, celle du rôle du parti communiste espagnol et de la répression de celui-ci par le franquisme.

Toutefois, personne me connaissant, ne sera étonné si je vous dis que sur les 760 pages qui composent ce livre, il y a des longueurs et que j'aurais bien supprimé deux cents pages au moins.

En fait, Almudena Grandes a voulu nous donner trop de détails historiques, mais ce qui m'a déçu le plus, c'est qu'après que la Passionaria, Dolores Ibárruri Gómez, chef du parti communiste espagnol, se soit réfugiée à Moscou avec son amant, accueillis par Staline, Almudena Grandes ne nous dit rien des hésitations ou des doutes qui ont dû forcément jaillir dans l'esprit des troupes communistes à l'annonce de ce qui se passait dans les camps staliniens et qui était aussi connu que les horreurs hitlériennes. Ceci d'autant plus que l'histoire se termine bien après la disparition de Franco. L'auteure se focalise sur l'Espagne, qui se révélera également un terroir de tromperies pour la base du parti, mais j'aurais aimé davantage.

Cela reste un très bon roman, qui se lit sans discontinuer une fois commencé.
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Même si le choix de "Ines et la joie" pour la réunion du Club en septembre prochain n'est que le"plan B" je considère que c'est une très grande chance qu'il ait été choisi. Cela m'a permis de découvrir non seulement un superbe roman mais également une autrice Almudena Grandes (décédée en novembre 2021).

L'histoire est construite autour d'un fait historique, malheureusement peu connu : l'invasion du Val d'Aran (19/24 octobre 1944) par les guérilleros espagnols. (Ne pas oublier que, quelques semaines plus tôt, ces hommes avaient participé avec la 2ème DB à la libération de la France.)

Pendant la guerre civile espagnole Inés et Virtudes, la jeune employée de maison, participent à des réunions et actions avec des républicains membres du Partie Communiste Espagnol. Dénoncées elles seront emprisonnées. Ricardo, frère d'Inès, membre de la phalange, la sortira de prison, la mettra au couvent puis auprès d' Adela, son épouse, dans leur résidence secondaire. C'est de ce lieu qu'elle s'évadera le 19 octobre 1944 pour rejoindre à Bosost les guérilleros. Elle y rencontre Galan.

Vient alors le récit de ces six jours durant lesquels ils attendent de voir se réaliser la promesse qui leur avait été faite d' un bon accueil et du ralliement de leurs compatriotes à leur projet. Santiago Castillo responsable du Parti Communiste Espagnol, prendra la décision d'arrêter l'invasion.

Ce sera le retour en exil à Toulouse....mais j'arrête là le résumé. le roman est loin d'être terminé, reste de nombreuses pages à lire.... (le roman compte 1046 pages).

La construction du roman est intéressante. Quatre courts chapitres représentent "le récit d'événements historiques qui se sont réellement déroulés pendant la période où se situe la narration.." et quatre grands chapitres racontent l'histoire d'Inés et de Galan. le fait qu'il n'y ait pas de chronologie stricte n'est pas perturbant. Leur histoire est racontée alternativement par Inès et par Galan. Ils ne sont pas les seuls protagonistes, loin de là. de très nombreux personnages féminins et masculins complètent l'histoire. Compte tenu du nombre important de noms, prénoms et surnoms je me suis parfois sentie un peu perdue. Sont évoqués également dans le déroulé de la fiction des personnages connus, membres du PCE , comme Dolores Ibarruri (la passionaria), Santiago Castillo, Jesus Monzon...

Cet ouvrage a été pour moi une très belle découverte.
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Une oeuvre magistrale. Un roman d'amour magnifique. Un témoignage, un ouvrage de mémoire, magnifique, pathétique. Je suis venue à bout de ce livre, je suis venue à bout d'une histoire, lourde, encore aujourd'hui, et on sent à presque chaque page que l'auteur doit en découdre avec l'histoire de son pays.
Inès et la joie est un roman à double vue. J'ai apprécié le roman, épique, aventureux et l'héroïne. L'entrecroisement de la fiction et d'une histoire réelle, journalistique (là où l'on sent le règlement de compte) est moins heureux. Utile sans doute pour remettre les pendules à l'heure, la vérité donc, sa vérité, mais ce roman et les figures épiques et héroïques se suffisent.
Le personnage d'Inès incarne avec une force inouîe une Espagne qui se bat, qui perd, qui se bat encore, et qui perd encore. Inès nous raconte cette histoire de l'Espagne, une histoire vite oubliée, d'une dictature autorisée par les bonnes démocraties occidentales, autorisée, admise, et finalement aidée passivement, mais aidée, complices. Cette complicité, Almudena Grandes, l'écrit encore et encore, la dénonce. On sent qu'elle ne l'a pas acceptée et qu'elle en a encore du ressentiment. Son livre participe de cette démarche et de mon point de vue il atteint son but.
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Avec son énorme pavé, le coeur glacé, il était légitime de penser que Almudena Grandes en avait terminé avec le guerre civile espagnole et qu'elle allait passer à autre chose. Inés et la joie, d'une longueur plus modeste (760 pages, seulement !), revient pourtant sur cette période et la romancière annonce que 5 autres livres vont suivre, tous relatifs, d'une façon ou d'une autre, à ce traumatisme indélébile de l'histoire espagnole. Moins abouti, plus délayé que son oeuvre précédente, Inés et la joie a le mérite d'évoquer un épisode méconnu, y compris de l'autre côté des Pyrénées, une expédition donquichottesque menée en octobre 44, par une poignée de membres du parti communiste espagnol, avec le but ultime de reconquérir le pouvoir, avec l'aide des Alliés et de la population locale. Un véritable fiasco, en définitive, due en partie à l'incurie du PCE, dont les leaders étaient alors basés à Moscou. Almudena Grandes mêle la grande histoire et la petite dans une construction astucieuse, un peu lourde, parfois, où le didactisme le dispute au romanesque avec un sens du détail impressionnant. Si elle n'est pas l'héroïne du livre, Dolores Ibárruri Gómez, dite La Pasionaria, y occupe une place de choix, chef communiste pateline et charismatique, admirée aussi bien par Staline que par ... Franco. Au-delà des faits avérés, Almudena Grandes a imaginé une fiction qui lui permet non seulement de relater cette "invasion' ratée, mais aussi de s'attarder sur la vie des clandestins en mission dans l'Espagne franquiste et des républicains en exil à Toulouse. Galan et Inés, ses deux personnages principaux, liés par un amour immense, prennent alternativement la parole et racontent leur quotidien : avant, pendant et après ce fameux mois d'octobre 1944. Des vies abîmées, des âmes cabossés, des résistants indomptés, jusqu'à la mort du caudillo. Une fresque ambitieuse, sentimentale, gastronomique (il y est énormément question de cuisine) et politique qui aurait tout aussi bien pu s'appeler Inés et la souffrance. Malgré des longueurs certaines, ce livre confirme le talent de Grandes à assaisonner élans du coeur et défis à la mort, au service d'un objectif noble : la reconquête de la liberté et de la dignité.
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Lecture moins palpitante que "Le coeur glacé" (même auteure) mais comme mon propre grand-père a participé à l'invasion du Val d'Aran, forcément, ça m'a touchée... Grandes a quand même une sacrée plume.
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Ce n'est pas une critique de ce livre beaucoup aimé mais un adieu qui me déchire. Almudena Grandes est morte hier 27 Novembre à l'âge de 61 ans. Je crois que c'est la première fois dans ma vie de lecteur où l'écrivain dont je lis le livre meurt entre deux pages. " Les patients du Docteur Garcia" sont un autre épisode de cette série sur les perdants de la Guerre d'Espagne et" Ines et la joie " en était le premier volume. Je lis ces livres en espagnol mais ils sont traduits en français. Je ne sais pas en quelle langue je pleure. On souhaite qu'Almudena Grandes aura terminé le 6 ème livre de ces épisodes qui ne sont pas une saga et peuvent être lus indépendemment. Bonne fin de voyage, Almudena y muchas gracias!
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Ce récit relate à travers une fiction un épisode peu connu de l'histoire d'Espagne : l'invasion du Val d'Aran par l'Union Nationale Espagnole., constituée de communistes, de républicains, d'anarchistes. Cette invasion visait à rétablir un régime républicain dans cette région pyrénéenne.
L'auteur même habilement des éléments historiques véridiques entre les passages fictionnels : l'histoire des grands dirigeants du parti communiste espagnol, leur implantation en France, leurs rapports avec la Russie stalinienne.
Honnêtement, c'était bien vu. Certes, certains passages explicatifs auraient pu être synthétisés : cela aurait évité de s'embrouiller au bout d'un moment, notamment concernant les protagonistes communistes, leurs relations, leurs évolutions. Mais l'ensemble était bien vu. Et c'était très intéressant d'écrire une fiction sur un fait peu connu de l'histoire d'Espagne. À découvrir vivement !
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Almudena Grandes était une historienne doublée d'un écrivain. Elle mêle dans ses livres L Histoire réelle avec des histoires inventées, construites à partir des récits recueillis de personnes ayant vécu et participé à ces évènement. Ici, des épisodes se déroulant pendant la guerre de quarante et un peu après, à la fois en Espagne et en France. Il faut parfois être concentré pour assimiler le déroulement des évènements, mais j'ai découvert avec un grand intérêt cette partie de l'Histoire de l'Espagne que je ne connaissais pas. Et à chaque fois que je lis un livre d'Almudena Grandes, je suis admirative du courage et de la persévérance des tous les espagnols durant le franquisme.
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