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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Impossible de le nier «Les patients du docteur Garcia » d'Almudena Grandes c'est 980 pages à lire et à assimiler ! Je ne vous le cache pas, avant de me lancer j'ai jeté un coup d'oeil sur les différentes critiques qui sont en majorité positives avec tout de même quelques unes plus nuancées.

L'histoire est une immense saga romanesque démarrant en 1936 lors de la guerre civile espagnole qui amènera Franco au pouvoir jusqu'aux années 70.

Durant près de quatre décennies, nous suivons le destin de trois personnages principaux : le docteur Guillermo Garcia Medina, son meilleur ami Manuel Arroyo Benitez et Adrian Gallardo, jeune boxeur plein d'avenir.

De l'Espagne franquiste à la dictature argentine du général Videla, grâce chacun à une fausse identité, Guillermo et Manuel, profondément républicains, vont vouer leur vie au combat contre le fascisme et le nazisme ; alors qu'Adrian, engagé militaire au sein de la Division Azul (créée par le général Franco et mis à disposition de la Wehrmacht de l'Allemagne nazie) se perdra définitivement dans son engagement, durant lequel il commettra l'irréparable : deux parcours héroïques et un criminel de guerre dont les destins sont voués à se croiser.

Résumé succinct du roman tant l'histoire des différents protagonistes est traversée d'aventures, d'un nombre important de personnages plus ou moins secondaires : Espions, imposteurs, personnages fictifs et réels se croisent et s'entrecroisent tout le long de ces 980 pages.

Avec «Les patients du docteur Garcia », l'autrice nous offre ici une saga historique palpitante, pleine de rebondissements, avec une totale maitrise du romanesque. Mais malgré son talent d'écriture indéniable, j'avoue qu'après avoir dévoré la première grande partie sur la guerre d'Espagne, je me suis un peu perdue lors des deux derniers quarts du roman. le foisonnement d'informations historiques, et on ne va pas se le cacher quelques longueurs, font que cela a été un peu poussif pour moi.

Bien entendu, mon ressenti ne remet en aucun cas en cause le talent d'Almudna Grande à transporter avec elle le lecteur dans cette période noire qu'a été la deuxième moitié du XXème siècle en mêlant petite histoire et grande Histoire.

Les aficionados de ce genre de roman seront sans nul doute plus que ravis (preuve en est des nombreuses critiques dithyrambiques), je les invite donc à s'y plonger sans attendre. Quant à moi, je vais souffler un peu avec un sujet plus léger. Plus tard, peut-être me lancerais-je dans un autre roman de cette autrice.

Un grand merci à Babelio pour cette masse critique qui m'a permis de découvrir une romancière que je ne connaissais pas.
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Guerre civile espagnole Madrid - Guillermo jeune médecin, républicain sauve la vie du diplomate républicain Manolo. Les 2 hommes deviennent amis pour la vie. Avril 1939, Franco et son camp remportent la guerre civile. L'Espagne tombe dans la dictature : répression, exécutions, collaboration avec l'Allemagne Nazie etc...Guillermo et Manolo deviennent de nouvelles personnes dans leur pays en changeant d'identité pour continuer le combat. Dans le même temps, Adrian, jeune boxeur plein d'avenir s'embarque dans l'itinéraire de la Division Azul. Comme il se définit il n'a jamais été très malin. Cet engagement le conduit jusqu'en pays balte où il commet l'irréparable. Puis retour à Berlin, dans les jours finissant du IIIème Reich. Il faut revenir en Espagne mais sous une nouvelle identité. Années 50: MAnolo et Guillermo engagent une lutte contre les réseaux d'exfiltration de nazis vers l'Amérique du Sud installés en Espagne dans la plus grande impunité accordée par El Caudillo.
Un tourbillon de faits, les plus désagréables et inconfortables, emportent Guillermo devenu Rafa et Manolo devenu Adrian, sans oublier Adrian devenu Alfonso qui vient se rappeler aux bons souvenirs des 2 amis.

C'est cette histoire que nous conte A. Grandes. Plus de 600 pages des années de guerre civile jusqu'à la fin des années 70. 3 personnages que L Histoire brinquebale, souvent très mal, à l'encontre de leur conscience et convictions. Trois aux origines différentes, aux trajectoires qui se coupent volontairement ou involontairement. Avec l'Espagne des années 30 jusqu'à la Transition démocratique, comme personnage organique à part entière.

Malgré plus de 600 pages, j'ai lu assez rapidement le roman. Je l'ai fini il y a quasi un mois. Et j'ai laissé reposer, décanter avant de me lancer dans une critique. J'avouerai même que j'ai pensé ne pas donner mon avis sur ce roman car...bah...je suis vraiment très embêtée. Je suis au milieu du gué d'où ma note de 2.5 étoiles/5.

En effet, j'ai vraiment apprécié cette lecture car pleine de qualités littéraires et scénaristiques (c'est digne d'une saga cinématographique ou sous le format série avec possibilité de reconstitution géniale) mais je lui ai trouvé de (très ???) gros défauts.

- Commençons par les qualités :
CELA FAISAIT TRÈS,TRÈS LONGTEMPS QUE JE N'AVAIS PAS LU UN ROMAN AVEC UNE TELLE MAITRISE DU ROMANESQUE AU SENS NOBLE DU TERME !!! Voilà il fallait le dire ! C'est une maîtrise magistrale car l'auteure tient la barre romanesque de la 1ère à la dernière ligne. Or, son roman est long, fourmille de détails, de personnages, de lieux, de dates etc...et elle aurait pu vite boire la tasse. Bah non ! En plus, ce n'est jamais gnan-gnan, cela ne tombe pas dans le pathos.

Personnellement sur un plan historique, je n'ai rien appris. Mais ce n'est pas ce que j'étais venue chercher. Je voulais qu'on me parle de personnes prises dans la tourmente et que je pouvais parfaitement me figurer. Et ce fut le cas. Je n'ai eu aucun mal à me représenter Guillermo-Rafa', Manolo-Adrian ou encore Adrian-Alfonso, dans chaque époque, dans chaque lieu. Pour les lecteurs.trices peu au fait de l'Espagne franquiste et des criminels nazis et associés, pas de soucis. Ils apprennent et ils ne sont jamais perdus.

Les lieux très importants et très bien retranscrits. Je connais Madrid et j'avais les images de certains quartiers décrits bien en tête et en main pendant la lecture. de même, on visualise parfaitement le changement de décor entre l'Espagne et les pays baltes, Berlin ou encore l'Argentine. C'est tellement bien raconté et c'est tellement romanesque qu'on s'y croit !

Les trois personnages masculins sont bien construits. Ils tiennent la route jusqu'au bout. Des héros oui mais des héros malheureux. Pas de pathos, pas de débordements. du coup, je les ai suivis dans leur vie car je voulais savoir la fin de l'histoire. J'ai eu une préférence pour Manolo.

La qualité de l'écriture ou plutôt devrais-je féliciter le traducteur car franchement c'est bien écrit. Certain.es n'aimeront peut-être pas les phrases un peu longues ou l'emploi des guillemets. Dans d'autres romans cela m'aurait certainement gêné mais pas là. Au contraire car c'est bien utilisé. Je regrette de ne pas l'avoir lu en espagnol pour pouvoir voir les nuances entre le castillan, le galicien, l'espagnol d'Amérique du sud etc...Par ailleurs, les dialogues entre les personnages sont réussis. J'en ai cité un celui sur les vaincus entre Amparo et Guillermo car je l'ai trouvé très juste.

Donc sur plan écrivain, roman, romanesque, littéraire etc...les patients du docteur Garcia regorge de qualités. Ce qui fait qu'on entre d'entrée de jeu dans l'histoire et on ne la lâche plus.

- Les défauts maintenant :

A. Grandes pêche par ce que nos professeurs de faculté d'histoire appelaient "le bourrage historique". Elle dit que tout ce qu'elle raconte est"rigoureusement" exact. C'est exact : Degrelle, Stauffer ,Skozerny, Franco, Peron, la Division Azul, Videla et le coup d'état en Argentine etc...mais ce n'est pas RIGOUREUX ! A. Grandes veut tellement en mettre, veut tellement montrer qu'elle sait (pas qu'elle maîtrise mais qu'elle sait) que cela part dans tous les sens. Elle se sent obligée de faire quasi des fiches à la fin de certains chapitres pour expliquer Eisenhower en Espagne, Isabelita Peron, l'arrivée de Videla et consorts en Argentine. Sauf que bien souvent cela tombe comme un cheveu sur la soupe sans contextualisation, sans lien et liant. 2 exemples : le coup d'état de 1976 en Argentine. Pour montrer que cela s'inscrit dans un mouvement qui prospère en Amérique latine dans les 70's, elle nous balance le Chili de 1973, puis la Bolivie et Banzer, Stroessner. Ah ! elle se rappelle que le Brésil est déjà sous dictature depuis 1964 (alors que la 1ère est la Bolivie en 1954). Ah mais oui mais Isabelita Peron a commencé la chasse aux communistes mais c'est une démocratie. Non ! les dictatures sud-américaines sont issues d'un processus long dont un des fondements est l'échec de la révolution bolivarienne suivie de l'hégémonie des Etats-Unis imposée dès le XIX siècle. Il ne s'agissait pas de refaire l'histoire mais elle aurait dû juste se contenter de parler du coup d'état et basta ! Pas nous faire la lsite au Père Noël des dictatures et pas dans le bon ordre ni d'essayer de dédouaner Isabelita Peron.
Eisenhower et Franco ! Pareil...le raccourci historique, les Etats-Unis adoubent Franco mais par un accord pas de traité au milieu des années 50 et terminée la chasse aux nazis. Non ! l'attitude plus qu'ambiguë des USA mais aussi soviétique vis-à-vis des nazis commencent déjà pendant la IIème Guerre. Puis s'accélère très discrètement à la fin pour devenir plus claire et plus visible lorsque la cassure entre Est et Ouest est consommée. Quant à l'Espagne, on ne la fréquentait pas car infréquentable mais dès le début des 50's, les USA via l'OTAN l'englobe dans des réseaux anti-communistes notamment les stay-behind l'Espagne franquiste comme pièce logistique. Donc on lui fout royalement la paix quant à sa protection des nazis car les USA s'en foutent. Encore plus dès que la Guerre froide commence. Ils n'ont pas cherché à aider plus que cela le Mossad dans la capture de A. Eichmann et encore moins pour celle de J.Menguele qu'ils avaient repéré. Sans compter l'utilisation éhontée des scientifiques nazis. de même elle nous parle de Skorzeny, à part sa cicatrice, son impunité en Espagne et ses affaires, rien ! Or, il faut aller lire le pedigree du personnage. Et les Américains ont dû bien le laisser tranquille celui-là. Sans compter sa dangerosité qui est si peu mis en avant dans le livre.

Les personnages féminins : si les personnages masculins dans leur ensemble sont vraiment réussis, les personnages féminins ne le sont pas. A. Grandes dit que ce qu'elle raconte est vraisemblable. Non potentiellement plausible mais pas vraisemblable. Les femmes sous Franco, quelle que soit leur catégorie sociale étaient extrêmement surveillées. Une veuve , quel que soit son milieu social devait vite se remarier sous peine du paiement d'un impôt. Les filles mères sacrifiées avec des bébés volés. Une femme comme Genie aurait été très vite remise dans le droit chemin par son époux. Parce que même s'il avait sa vie et laissait sa femme à la sienne car pas de ivorce possible, jamais il l'aurait laissé à ses activités nocturnes. Il l'aurait su et cela aurait pu lui coûter très cher à Genie. L'épouse de Guillermo qui au début de leur relations se montre insolente, arrogante voire irrespectueuse avec un policier dans la rue...impossible cela aurait été la taule d'office et sans ménagement d'autant plus que c'était une femme. La situation sociale d'Amparo...pareille elle aurait été mise au pas par la société franquiste. de même, la femme de Guillermo ou lui se déclare je suis communiste ou Génie qui va assister à des réunions clandestines. Avec A. Grandes cela devient facile presque fashion. Impossible ! Pour avoir eu des femmes dans ma famille qui se sont occupées d'activités anti-franquistes, anti-salazaristes, déjà même en famille on la bouclait, on ne se déclarait pas ceci ou cela comme ça pour faire bien. Et ce n'étaient pas des femmes de la haute société. C'étaient des paysannes vivant en zone frontalière avec tous les trafics, les passages etc...que cela charriait. Donc les personnages féminins manquent cruellement de vraisemblance ou du moins elles respirent beaucoup les années 2010 -2020.

A. grandes manque de recul, de critique sur son clan. Un Manuel de la Prada ne cache pas ses convictions très à droite mais dans une imposture quand il nous parle du clan franquiste et de son héros Exposito il fait preuve d'un oeil critique, parfois féroce teinté d'humour noir. Les membres de son clan ne sont pas tous auréolés de gloire et de morale. Chez A. Grandes on est dans le manichéen. le plus bel exemple : Adrian-Alfonso et Experta la bonne de la famille. Lui est fatalement idiot, c**, il le se décrit lui-même comme pas malin et sa perte en est l'illustration la plus parfaite. Il est du clan franquiste et dans la Division Azul. Alors qu'Experta, républicaine, prenant tous les risques, fatalement elle ne peut avoir que du bon sens et des grandes qualités.

Voilà ! ce sont pour toutes ces raisons que je suis divisée sur ce livre. Ainsi vont les lectures.
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Tout débute dans les années 20, en Espagne, par la rencontre de deux hommes, qui, chacun avec leurs moyens, se battent dans le camp des républicains pendant la guerre d'Espagne. Guillermo Garcia Medina est médecin et opère les nombreux militaires ou civils touchés par la guerre. Manolo Benitez est diplomate. Touché par un tir, il va être soigné et sauvé par Guillermo. Une amitié inconditionnelle va les unir.

Tous deux vont continuer à soutenir leurs valeurs après la victoire de Franco. Devenus des hommes de l'ombre, ils ont tous deux changé de noms et vivent dans la clandestinité.

Pour faire tomber le régime de Franco, ils décident, aidés par la CIA, de démontrer que le régime est complice d'évasion d'anciens nazis, recherchés à l'international mais cachés en Espagne où ils reçoivent faux papiers et argent pour partir en Amérique du Sud. Manolo va infiltrer l'organisation et va être envoyé en Argentine. Guillermo reste en Espagne.

Mais l'Amérique change de camp, l'ennemi n'est plus l'Allemagne et les anciens nazis mais l'Union Soviétique. Et les deux hommes qui restent ancrés dans leurs idéaux se retrouvent bien seuls.

J'ai beaucoup aimé la première moitié du roman : la guerre d'Espagne, le combat entre le mouvement national et les républicains, la vie quotidienne en Espagne (couplé à une belle histoire d'amour) puis la victoire de Franco, les exactions contre les républicains, l'obligation de fuir ou de se cacher.

Toujours très intéressant, vient le choix de son camp : les franquistes qui continuent le combat en s'engageant auprès des allemands pendant la seconde guerre mondiale (moments assez durs avec les massacres de juifs perpétrés en Pologne) ou le combat pour repérer les nazis qui fuient et se réfugient en Espagne.

Et à partir de là j'ai été perdue ! Déjà j'avais dû me faire une fiche pour repérer qui était qui. Mais il y a une telle pléthore de personnages ... qui en plus ont des noms d'emprunts... Ma lecture a traîné en longueur et j'ai eu beaucoup de mal à finir les 668 pages de ce pavé. Je me suis rendue compte qu'il y avait 12 pages de récapitulatif des différents personnages - à raison d'une dizaine de noms par page, je vous laisse faire le calcul !

Dommage parce que c'est très intéressant d'un point de vue historique et j'ai appris plein de choses sur cette guerre d'Espagne que l'on étudie si peu en France.

Une saga qui nous emmène des années 20 jusqu'aux années 80 en passant par l'Espagne, l'Allemagne, l'Argentine mais aussi la Suisse, la France, la Pologne ou les Etats-Unis.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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Guillermo Garcia Médina, médecin, est obligé de vivre sous une autre identité après la victoire de Franco en Espagne. Ses faux papiers lui ont été fournis par son meilleur ami Manuel Arroyo Bénite.
Ces deux amis vont infiltrer une organisation clandestine qui permet aux nazis , criminels de guerre de s'enfuir, notamment en Amérique du Sud.

Almudena Grandes nous offre un volumineux roman historique au coeur de la seconde guerre mondiale et de la guerre civile espagnole. Elle nous eclaire sur la fuite organisée dès criminels de guerre sous couvert de Franco mais également des États-Unis.
Malgré certaines longueurs dans ces 950 pages, l'histoire est bien ficelée et la lecture est agréable.
J'ai quand même eu du mal à m'y retrouver parmi ces nombreux personnages.
J'ai beaucoup aimé les 2 protagonistes de ce roman.

Un grand merci à Babelio et aux éditions du livre de poche pour la découverte de ce roman historique que j'ai reçu dans le cadre d'une masse critique.
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Comme certains l'ont écrit dans leur critique, il est indéniable que les patients du docteur Garcia renoue avec un immense talent et une maîtrise totale avec le romanesque. C'est un roman de souffle ! C'est beau, prenant, bien mené, jamais ennuyeux, toujours actif grâce à des trouvailles narratives très bien insérées et totalement assumées. Les personnages, surtout les hommes, sont très réalistes. Quant à L Histoire, elle est un personnage à part entière je dirai même le personnage central. Donc tu ouvres le roman, tu commences sa lecture et tu ne le refermes que lorsque tu as fini. Tu veux connaître la fin des histoires des un.es et des autres. Et A. Grandes donne la clé de tout le monde.

Cependant le roman est bourratif sur le plan Histoire. A. Grandes en met trop, en fait trop. Il manque des passerelles avec d'autres faits internationaux. L'exfiltration des Nazis ne se résume pas à l'Espagne franquiste. C'est plus large, plus complexe et surtout d'une profonde et troublante subtilité de la part des Alliés. Certes A. Grandes parle de son pays mais elle ne va pas au-delà. Et bourre un max et comme certains l'ont noté, elle n'a que très peu de recul sur son camp, le républicain. Pas d'humour, pas une once d'interrogation. On est communiste comme on sifflote un air connu. Or, quand on connaît le règlement de compte bien salé entre communistes et anarchistes pendant la guerre sur ordre de Staline et la traque effrénée des communistes (commencée avant la guerre) accélérée dès 1947, on ne croit pas notamment aux personnages féminins : Génie ou Rita ou Experta. Mais pareil aussi pour Amparo. Elles respirent un peu trop l'Espagne de la Transition et du retour à la démocratie. Donc on loupe un épisode très important dans l'histoire des Femmes en Espagne franquiste.

Pour moi ce sera : lecture conseillée car romanesque garanti mais des défauts non négligebales.
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Boudiou ! Ce que j'ai eu du mal avec ce livre !
Partant sur un épisode de l'histoire que je connais trop peu et avec un foisonnement d'histoires et de personnages, je me suis perdue.
Pourtant tout y est pour me plaire, mais il y a un truc qui n'a pas fonctionné.
Almudena Grandes est présentée comme une auteure au talent reconnu, sa maîtrise du récit est là mais il y a ce je-ne-sais-quoi qui fait que la mayonnaise ne prend pas.
Je remercie néanmoins Masse critique et Livre de Poche pour le partenariat.
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Montherlant disait que tout homme est une guerre civile, dans ce roman c'est le couple d'Ampora et de Guillermo qui cultive les ferments du conflit fratricide. Pour une fois, l'homme est du côté gauche, l'humaniste, le républicain, le progressiste alors que sa compagne fantomatique vient de la bourgeoisie traditionaliste espagnole, donc du côté de la religion et des militaires qui renversent le gouvernement en place et s'emparent de Madrid en 1939.
L'intrigue assise sur les évènements historique se cherche entre le thriller et le roman d'espionnage, taquinant l'histoire avec un soucis de véracité.
Mais faire de Sartre et de Beauvoir de grands résistants relève plus de la science-fiction sous complaisance idéologique que de la vérité. La résistance de Sartre ne se résume à mon sens qu'à une rencontre au fond d'un square avec Daniel CORDIER (Secrétaire de Jean MOULIN) et les velléités aventureuses du batracien n'iront guère au-delà. « … Un petit coup de canif de ma part dans la trame historique du roman… »
En revanche, ce qui est remarquable est la manière dont l'auteur joue avec les multiples identités au risque de nous égarer. le personnage central devient agent double et le processus de création de cette double identité est bien échafaudé dans le texte.
D'autre part, l'originalité du thriller réside dans une histoire qui tranche avec l'habitude de voir monopoliser généralement le sujet par des membres du MOSSAD, des juifs s'étant donné pour mission de traquer les dignitaires nazis. Ici, la stratégie de ces républicains clandestins est d'essayer de convaincre l'opinion internationale que Franco contribue à protéger des anciens criminels de guerre, ceci afin d'obtenir la destitution de l'autocrate. Mais en vain car Franco avait eu la bonne idée de garder sa neutralité dans le conflit. Il a su jouer sur tous les tableaux en se rapprochant des alliés. Les anglais prétendent lui avoir versé des subventions pour qu'il garde cette neutralité et qu'il ne s'engage pas auprès des forces de l'axe mais je n'y crois pas beaucoup.
En 1939, l'Espagne était un pays exsangue, détruit par une guerre civile de trois ans mais aussi la crise de vingt neuf et une république bringuebalante elle-même issue d'un putsch en 1934. Les 7 ans de dictature modérée du général Primo de Riviera durant la période 23 à 30, bien que particulièrement bénéfique pour le pays n'avait pas suffi à remettre l'Espagne au niveau des autres puissances industrielles. Alors que l'on aime Franco ou pas, il faut reconnaître qu'il aura pris les décisions qui s'imposaient pour redorer le blason et éviter que l'état ibérique ne devienne la première république socialiste sous contrôle stalinien.
Quant à comparer Otto SKORZENNI à Scarface pour essayer de détruire le mythe qu'il suscite apporte en effet un personnage énigmatique au roman mais peu de chose intéressante sur la personnalité réelle du colonel allemand et ce qu'il a véritablement été. Je conseille de lire à son sujet « La guerre inconnue » parue chez Albin Michel.
Pour conclure, ce roman de près de mille pages se lit très facilement et se rapproche étrangement des intrigues que l'on retrouve chez un auteur comme JE. Ellory.
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